mercredi 19 avril 2017

Retour sur le Sorceleur Tome 1 - Le dernier voeu

J'étais un peu dubitatif à propos de cette saga quand j'ai acheté le premier livre, je la connaissais juste de nom et n'en avais entendu parlé que récemment. Et après lecture du premier tome, c'est une excellente surprise.




Le Sorceleur est une saga de Dark-Fantasy écrite par le Polonais Andrzej Sapkowski, et aujourd’hui éditée par Milady. Le tome 1, le Dernier vœu, est un recueil de six nouvelles, reliées par une trame, qui portent toutes sur le personnage de Geralt de Riv. Ce dernier est un « sorceleur » : un mutant parmi les humains, créé pour pacifier la menace que représentent les monstres qui peuplent ce monde.


Un premier triptyque qui nous raconte un univers

Les trois premières nouvelles du recueil vont créer l’univers de la saga en choisissant de rapprocher l’univers du Sorceleur avec celui du conte. La première nouvelle, Le Sorceleur, est initialement écrite pour un concours organisé par un magazine polonais. La nouvelle finira troisième, chose qui semble étrange quand on sait qu’aujourd’hui, le sorceleur a l’ampleur d’un Star Wars ou d’un Seigneur des Anneaux en Pologne. La première nouvelle installe l’univers, le personnage principal de Geralt explique qu’il est rejeté à cause de ses mutations, mais surtout, reste dans l’univers du conte. Si beaucoup de détails précis fixent l’univers, la première histoire reste celle d’un homme rejeté, engagé par un roi pour sauver sa fille, une princesse, et lui se voir accorder sa main. La deuxième nouvelle, Un grain de vérité, est un clin d’œil à peine dissimulé à La belle et la bête, qui offre une morale : « un amour sincère peut rompre tous les charmes ». La troisième nouvelle, Le moindre mal, impose un dilemme moral au sorceleur, qui doit choisir entre tuer Renfri (dont les origines sont semblables à celles de Blanche-Neige) et la laisser tuer par vengeance.

Et on est rapidement submergé par ces trois nouvelles : la complexité de l’univers nous est rendue familière par les formes du conte, ce qui rend l’initiation du lecteur très facile. Le monde du sorceleur a des similitudes avec notre monde, avec nos légendes, et ces similitudes créent des liens entre cet imaginaire et notre monde.

Ces nouvelles, en outre, permettent au lecteur de comprendre le personnage de Geralt de Riv, monstre aux yeux des humains, humain aux yeux des monstres, qui travaille pour l’argent, mais avec un sens de l’honneur très affuté ; un être qui choisit, tant qu’il le peut, la voie de la neutralité.

Tout cela est finement amené : la noirceur de l’univers, son manichéisme absent, tout cela est adouci par les formes familières d’un imaginaire qui est en chacun de nous.


Un deuxième triptyque qui nous raconte ses personnages

Une question de prix est une nouvelle qui mentionne Ciri, princesse du royaume de Cintra, qui sera le paiement du sorceleur ; ce dernier réclamera à son client « ce qu’il possède déjà sans le savoir » ; ici, la fille qu’attend sa femme. La nouvelle aborde l’idée de destin, notion avec laquelle Geralt entretiendra des rapports ambigus. La nouvelle suivante, Le bout du monde, introduira le personnage de Jaskier, un des rares amis du sorceleur, troubadour volage qui finit toujours par se mettre dans des situations délicates. Enfin, Le dernier vœu conclut la liste des nouvelles, mettant en scène le personnage de Yennefer, l’intérêt amoureux de Geralt, avec laquelle il se lie – en le voulant ou non ? – alors que les sorceleurs sont normalement dépourvus de sentiments.

Les trois dernières nouvelles s’intéressent plus profondément au héros et à son entourage, moins à l’univers : il présente la fille adoptive de Geralt, celle dont il est épris, et son fidèle ami, qui occupe le rôle d’acolyte à plus-value humoristique. Tout cela dans une ambiance médiévale, où les esprits de la nature peuvent laisser place aux légendes orientales, incarnées par un Djinn dans le dernier vœu.


Le Sorceleur : simple, mais jamais simpliste

Son univers se présente rapidement, et devient familier et accessible par sa structure qui reprend la forme de contes dans ses premiers récits. La violence est omniprésente, et fait écho à des situations vraisemblables, pour ne pas dire réelles : le racisme est ancré dans la population humaine, qui voit d’un mauvais œil nains, elfes, et autres étrangetés. Le héros est rejeté par le plus grand nombre, la voie de la neutralité lui attirera l’opprobre de tous, et ses alliés se compteront sur les doigts d’une main.

Geralt est un personnage en quête de lui-même, un être qui désire une vie simple, avec une femme, un enfant (qu’il ne peut pas avoir – les sorceleurs étant stériles), et un métier qui ne constitue pas un engagement moral – un simple gagne-pain.

Cette saga permet de sombrer doucement dans un univers peuplé de légendes de tous horizons, peuplé de dragons, stryges ou autres dopplers, si loin de nous par ses étrangetés, mais pourtant si proche par ses problématiques.




Personnellement je vais me plonger avec plaisir dans la lecture des tomes suivants.

Sinon une petite parenthèse sur notre campagne, d'un commun accord avec mon fils et ses potes, on va boucler plus rapidement l'aventure 2 car il nous démange de créer une nouvelle table inspirée par ce décors de ville Mutante / Alien que j'ai installé dans ma pièce à jouer comme un diorama, on va profiter de la taille de notre table de jeu pour faire une grande ville divisée en plusieurs quartiers avec leurs spécificités et quelques zones de ruines ou de nature sauvage et y rencontrer différents PNJ qui nous donnerons des quêtes à accomplir (Zelda The Breath of the Wild nous influence beaucoup en ce moment).

On restera dans notre univers qui mélange tout et on arrivera dans une immense cité qui sera un mélange de plein d'influences : Mos Eisley, Mos Espa, Jedha City ou encore la planète Jakku dans Star-Wars, Mega City One dans Judge Dredd, des idées de villes Post-Apocalyptiques variées, des villes de l'espace comme dans Space Adventure Cobra, Shaan Renaissance, Numenera, Mordheim, W40K, Necromunda, Mort City (SLA Industries), Felstad (Frostgrave), Laelith et beaucoup d'autres, je vais me lancer dans la création de quelques nouveaux décors d'ailleurs pour l'occasion, à suivre... Il faut que je trouve une fin cohérente à l'aventure en cours et comment amener notre groupe de héros sur la nouvelle table.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire