vendredi 22 juin 2018

Barbarians Of Lemuria - Carte en Couleur et autres téléchargements...

J'avais déjà écrit un article sur Barbarians of Lemuria, un très bon jeux dans un style d'univers qui fait parti des bases de ma culture de l'imaginaire :  la Sword and Sorcery.

Ce sous-genre quasiment ancestral de la fantasy met en scène un guerrier ou une guerrière qui doit se battre contre un mage noir/sorcier malfaisant/nécromant, et ce, en général grâce à un artefact magique chèrement payé, obtenu au péril de sa vie. Le tout saupoudré d'une sulfureuse histoire d'amour, bien entendu !

Ce genre est trop souvent confondu en l'Heroic Fantasy et je vous explique plus bas les différences entre ces deux sous-genres.

La plus vieille fantasy du monde... ou presque

Lorsque l'on regarde l'histoire de la Fantasy, on se rend compte que les premiers récits estampillés Fantasy sont des récits de sword and sorcery. Bien entendu, je ne fais pas allusion ici aux romans et nouvelles considérés comme les précurseurs de la Fantasy, mais bien ceux qui sont qualifiés comme tels. Ainsi, exit tous les James M. Barrie, L. Frank Baum et autres Lewis Carroll. Les premières histoires que nous considérons actuellement comme de la Fantasy sont parues dans le très célèbre pulp Weird Tales et sont considérées aujourd'hui comme de la Sword and Sorcery. Ce magazine, fondé en 1923 aux États-Unis, a vu la naissance de certains des plus grands classiques de la littérature fantasy actuelle. Parmi les plus grands noms publiés par ce pulp, on peut citer : Clark Ashton Smith, Robert E. Howard ou encore Fritz Leiber. Dans la catégorie fantastique, on peut aussi y trouver H. P. Lovecraft et August Derleth, entre autres.
Du beau monde, donc !

Un genre qui n'a pas plu à tout le monde

Les caractéristiques du genre

Il est intéressant de noter que, même si les premières publications datent des années 1920-30, la première apparition de l'expression Sword and Sorcery a eu lieu en 1961 dans un courrier que Michael Moorcock (le papa d'Elric) adressait au magazine Amra. En outre, la première définition du genre ne s'est faite qu'en 1976 dans l'essai Literary Swordsmen and Sorcerers de Lyon Sprague de Camp et dit ceci :
« C'est le terme par lequel les aficionados qualifient affectueusement cette de école de fiction fantastique dans laquelle les héros sont plus héroïques, les vilains tout à fait infâmes et où l'action prend totalement le pas sur le commentaire social ou sur l'introspection psychologique. En un mot, la Sword and Sorcery est une littérature de pur divertissement. »
Les universitaires Marshall B. Thymm, Robert H. Boyer et Kenneth J. Zahorski définissent de manière plus explicite les différentes caractéristiques du genre :
  1. le héros est un-e barbare charismatique ;
  2. l'accent est mis sur l'action ;
  3. le style est simple, prosaïque, familier ;
  4. la violence y est gratuite et sensationnelle ;
  5. il y a un réel manque de substance thématique.
Maintenant que nous avons tous ces éléments en main, on peut en tirer les ingrédients qui font la Sword and Sorcery :
  1. Le héros est un combattant sans foi ni loi ;
  2. La magie y est toujours mauvaise ;
  3. Les thèmes sont récurrents et sans originalité ;
  4. L'accent est mis sur l'action au détriment de la psychologie ;
  5. Les personnages sont caricaturaux et n'évoluent pas ou peu ;
  6. Il y a toujours une histoire d'amour (cf la belle princesse à sauver) ;
  7. Le style est simple, prosaïque, familier ;
  8. La violence y est gratuite et sensationnelle ;
  9. La loi du plus fort prime toujours.

La polémique

Avec les définitions précédentes, vous aurez compris que le genre n'était pas très apprécié. Mais, en 1978, Hans Joachim Alpers va plus loin et dénonce la complaisance du genre envers la violence : on y opprime et on y tue des êtres humains, et ce n'est pas seulement le faits des "méchants", les héros y prennent également largement leur part. Alpers souligne également l'idéologie douteuse qui est à l'oeuvre : celle du pouvoir de l'homme sur l'homme, le droit du plus fort comme principe premier de l'organisation sociale, l'accent porté sur la supériorité de certains peuples.

Sword and sorcery vs heroic fantasy

En réalité, les différences entre ces deux genres sont nombreuses, mais subtiles.
Suite au tollé de différents auteurs durant les années 70, le genre de la Sword and Sorcery a évolué pour donner quelque chose de plus "politiquement correct" :
  1. Les héros se sont assagis pour devenir des personnes respectables, de vrais valeureux guerriers ;
  2. L'accent a été plus mis sur la psychologie des personnages et un peu moins sur l'action ;
  3. Les personnages évoluent pour devenir meilleurs (pour devenir des héros) ;
  4. Les thèmes abordés s'enrichissent et se complexifient ;
  5. On voit apparaître certaines métaphores de la société ;
  6. La magie n'est plus systématiquement mauvaise ;
  7. La loi du plus courageux/intelligent/rusé a remplacé la loi du plus fort.
En revanche, il s'agit toujours de l'histoire d'un guerrier/d'une guerrière qui doit sauver le monde et qui tombe amoureux/-se.
L'Heroic Fantasy se rapproche davantage du récit initiatique que l'on peut croiser dans les mythes et que Joseph Campbell a expliqué et analysé dans son essai Le Héros aux mille et un visages. Ce sous-genre défend des valeurs telles que le courage, la justice, l'honnêteté,... telles que celles que l'on peut retrouver dans la chevalerie, finalement.

Alors que la Sword and Sorcery est beaucoup plus brutale et favorise juste les faits exceptionnels au détriments du reste.




(Source Wikipédia) : La distinction entre heroic fantasy (« merveilleux héroïque ») et sword and sorcery (« épée et sorcellerie ») ne fait pas consensus. L'auteur Fritz Leiber utilisait ce dernier terme pour distinguer les aventures de héros musclés, amoraux et violents contre le surnaturel (sword and sorcery, à l'image du Conan de Robert E. Howard), contre des champions vertueux défendant le Bien contre le Mal (à l'image de Aragorn de J. R. R. Tolkien et des récits du Moyen Âge, tel Le Morte d'Arthur de Thomas Malory). Une certaine distinction peut se tenir entre heroic fantasy et sword and sorcery. La sword and sorcery est plus brutale que l’heroic fantasy et la magie y est toujours maléfique alors que dans l’heroic fantasy, la magie peut être détenue par le héros ou être détenue par un de ses alliés temporaires.

La sword and sorcery des premiers temps croise souvent la dark fantasy et la science fantasy. En effet, l'univers de sword and sorcery est souvent très sombre et on y croise des héros amoraux comme en dark fantasy. L’heroic fantasy et la science fantasy sont surtout mêlés dans les œuvres de Burroughs ou de Brackett.




Tout ça pour vous dire que je viens de découvrir qu'un supplément pour Barbarians of Lemuria était sorti (je ne sais pas quand je viens de le découvrir), il s'appelle Chroniques Lémuriennes et je compte bien l'ajouter à ma (très) longue liste de choses que j'aimerai bien acheter un jour mais qui n'en fini jamais de s'allonger. En attendant il y a quelques ressources gratuites à télécharger sur cette page et surtout une très jolie carte en couleur de la Lémurie disponible ici.


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