mercredi 30 janvier 2019

Inspiration - Animé : Blame!


Je l'ai vu il y a quelques mois sur Netflix et j'ai bien aimé malgré quelques passages à vide, c'est un background très intéressant pour un univers de jeu.


CRITIQUE

Blame! est un titre de niche par excellence, qui ne parlera pas au plus grand nombre mais que les amateurs chérissent depuis sa publication il y a presque 20 ans. Blame! nous transporte dans un futur post-apocalyptique où les humains ont perdu la capacité de se connecter aux villes. Chassés par un virus informatique, ils vivent reclus dans des coins reculés des cités, menacé par les Sauvegardes, ces robots soldats envoyés par la ville pour les tuer et ainsi continuer son expansion. Emerge alors Killy, un guerrier solitaire pas très loquace qui dit être à la recherche du terminal génétique, seul moyen pour les humains de rétablir la connexion et de reprendre le contrôle sur la ville. Il fait équipe avec une petite troupe pour mettre la main dessus.




VERTIGES DE LA MORT

Si Blame! a autant marqué lors de sa publication, c'est évidemment par son époustouflant parti-pris graphique. Ancien architecte, l'auteur Tsutomu Nihei nous avais en effet offert une succession de planches vertigineuses, présentant des villes tentaculaires et oppressantes dans un noir et blanc de toute beauté. Ajoutez à cela un découpage audacieux et des plans hyper travaillés qui suintent le spleen urbain et vous avez l'un des représentants du cyberpunk les plus étranges, hypnotisant et passionnant.


Le style graphique sublime et si particulier du manga original


Autant dire qu'une adaptation de l'oeuvre était l'occasion rêvée pour nous plonger dans un univers désanchanté au possible, dépressif et à couper le souffle. Pourtant, dès les premières secondes, Blame! trahit son plus gros défaut, son parti-pris graphique. Comme pas mal de films d'animation japonais qui sortent depuis quelques années, Blame! opte pour une 3D à base de cell-shading comme on a pu le voir dans Appleseed, Berserk (la nouvelle série) ou encore l'adaptation d'Ajin. Une charte qui dérange lorsqu'elle n'est pas maitrisé, ce qui est malheureusement le cas ici. Si le film s'en sort très bien durant ses scènes d'action très dynamiques, c'est une toute autre histoire lorsque le récit s'offre quelques respirations. Les personnages humain s'y montre rigides, animés de façon quelque peu erratiques et cela a pour conséquence de nous sortir du récit. Et c'est fort dommage parce qu'au dela de ça, les décors sont impressionnants en diable. Certains protagonistes, dont Killy évidemment, se révèlent ultra charismatiques mais le déséquilibre de la proposition esthétique du film le rend beaucoup trop fragile pour que l'on puisse s'y plonger totalement durant 1h45.

Autre problème, le format du film. Présenté en 2:35, Blame! ne donne pas le vertige attendu. En effet, limitée dans sa verticale, la présentation de la ville tentaculaire se révèle un peu plate et ce n'est qu'à de rares moments que les personnages semblent avalés par le décor qui les entoure. Un choix contestable alors qu'il s'agit quand même de la raison d'être du récit et qui aurait davantage fonctionné si le film avait opté pour un bon vieux 1:85. On repense alors à Jurassic Park qui avait fait ce choix pour, justement jouer sur la différence de taille entre les dinosaures et les humains.



URBAN JUNGLE

Autre souci : le scénario. En effet, compiler 10 volumes en 1h45 est chose impossible et, malheureusement, Blame! ne fait une fois de plus pas les bons choix. Avec sa vocation d'ouverture au grand public, le film en laissera plus d'un sur le carreau et il nous semble nécessaire de se pencher d'abord sur le manga sous peine de ne pas comprendre toutes les règles inhérentes à ce monde chaotique. On nous parle d'Autorité, de Sauvegarde, de Résosphère et de terminal génétique, sans prendre le temps de nous dire vraiment de quoi il s'agit et cela nous demande un certain effort pour comprendre de quoi il retourne, ce qui nous coupe encore plus de ce que l'on veut nous raconter.




Dans sa construction dramaturgique, Blame! est au final plutôt classique et prend malheureusement peu de risques. On se retrouve plus ou moins face à la partie réelle de Matrix Revolutions, avec Zion, l'attaque des machines et la résistance. Ajoutons à cela qu'aucun personnage n'est vraiment posé intelligemment ce qui nous coupe de toute empathie possible pour leur destin. Qu'il s'agisse de Zuru, l'héroïne principale, de ses amis, juste esquissés, de Cibo et même de Killy, aucune humanité ne transpire de leurs caractères, aucun attachement possible, d'autant plus qu'ils ne sortent jamais de gros clichés : la jeune femme intrépide, le héros ténébreux et mutique, le rebelle, le vieux sage, la pleureuse... On attendait un peu plus de profondeur, surtout dans un univers aussi riche.


Le personnage de Killy s'en sort mieux que la plupart des protagonistes


Et c'est là que les défauts techniques et narratifs se rencontrent. Hormis deux ou trois personnages, nous n'avons jamais l'impression de vraiment connaitre quelqu'un dans cette communauté si bien qu'on se fiche pas mal de qui vit ou meurt. Le film reste malgré tout honnête et c'est un plaisir de découvrir cet univers singulier mais il faut se pencher sans hésiter sur le Manga pour mieux découvrir le monde de Blame!

"Celui-ci est immense : la Mégastructure est un bâtiment métallique de plusieurs milliers d'étages, faisant parfois eux-mêmes des milliers de kilomètres de haut. L'ambiance globale est assez sombre, morose et post-apocalyptique. Ce monde froid et étrangement structuré est en évolution constante, d'immenses machines appelées Constructeurs ou Bâtisseurs y sont hors de contrôle. Toutes les civilisations que les personnages principaux rencontrent semblent avoir perdu les connaissances nécessaires pour diriger ces engins qui ne cessent d'agrandir, de modifier ou d'entretenir la Mégastructure sans considération pour les êtres vivants à proximité. Seul Killee possède un appareil, dont lui-même semble ignorer le fonctionnement précis, qui permet de stopper, via un langage binaire, les Bâtisseurs.

Les civilisations diverses qui composent le monde de Blame! survivent dans un univers naturellement hostile. D'origine humaine ou cybernétique, beaucoup ont perdu leur savoir ainsi que le sens même des caractères écrits, les ramenant à une façon de penser primitive et violente. Leur survie dépend de l'entretien des reliques et des armes du passé qu'elles ne peuvent reproduire. Parfois, d'autres possèdent des techniques de pointe, parfaitement maîtrisées, engoncées dans une structure sociale réadaptée au chaos qui les entoure, comme le monde construit autour du complexe scientifique de Vivelec".



2 commentaires:

  1. Salut,

    Je découvre ton blog...excellent!
    Il va falloir que je trouve Blame maintenant.
    Continue ainsi.
    Vincent

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    Réponses
    1. Je te remercie beaucoup, cela me fait vraiment plaisir d'autant plus que ton Blog est une référence notamment en matière de découvertes de figurines.
      Cordialement,
      Fabrice

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