Au début des années 80, le producteur Dino De Laurentiis, était un défenseur de l’expérimentation de la pop dans le genre fantastique épique. Mais devant le ferme refus de John Milius, qui comptait sur la puissance orchestrale du Gréco-américain Basil Poledouris pour renforcer la dimension épique de ses images, De Laurentiis a cédé, tout en imposant l’année suivante Toto pour la musique à l’image de Dune, de David Lynch. L’approche symphonique et chorale de Poledouris fonctionne à merveille pour Conan le Barbare. Une partition complexe, étonnamment primitive et brutale. Pour obtenir cette force incroyable, à l’image de celle renvoyée à l’écran par Arnold Schwarzenegger, Poledouris a fait appel à un ensemble orchestral et choral, avec des musiciens de deux orchestres distincts, combinés avec un chœur pour un enregistrement de proportions monumentales à Rome. Pour Prologue/Anvil Of Crom, il faudra la puissance de timbales et de 24 cors français. Ce morceau de 3’40 est devenu un classique du genre. Poledouris réussit à poser en quelques secondes la période, la violence, la brutalité et le caractère épique de l’histoire avant qu’elle ne commence. Le film s’ouvre en musique et cette séquence est essentielle pour accepter la suite. Entre la partition de Les 10 Commandements par Elmer Bernstein et avant celle de Total Recall par Jerry Goldsmith, les cuivres de Poledouris imposent leur force à l’écran. Parmi les inspirations de Poledouris, Carmina Burana (déjà utilisé dans Excalibur), le chant grégorien de Dies Irae et la musique folklorique ancienne. Il ne faut pas réduire le score à son introduction historique. Le thème héroïque majeur est présenté avec Riddle of Steel puis Riders of Doom. Ce morceau étonnant est une continuation de percussions et de cuivres, avec un chœur en latin, offrant un sens de l’horreur mélodique digne de l’inégalable Ave Satani de Goldsmith pour La Malédiction.
Poledouris continuera d’accompagner le héros de l’âge hyborien pour Conan Le Destructeur (1984, réalisé par le génial mais alors fatigué Richard Fleischer), mais aussi pour l’attraction Conan Sword and Sorcery, mise en place en 1986 pour le parc de Universal Studios.Basil Poledouris aura été le compositeur fidèle de John Milius. Pour travailler sur Le Vol de l’Intruder, il refusera Danse avec Les Loups, pour lequel il avait été engagé et laissera ainsi la place à John Barry, qui remportera un Oscar. On écoutera ainsi avec attention la piste 17 (Nigel’s Trip, tirée de L’Adieu Au Roi), qui est une sorte d’éternel écho à John Barry. La présente édition complète avec malice son programme avec des extraits d’autres oeuvres réalisées par John Milius : L’Aube Rouge, L’Adieu Au Roi et RoboCop.
Les éditions Milan rééditent à l’identique le score initialement disponible au moment de la sortie du film de John Milius, déjà réédité en 1992, 1999 et 2003. La nouveauté est le visuel conçu par les fameux frères Durieux (Laurent et Jack), mais toujours pas de livret intérieur pour expliquer l’exceptionnelle composition de Basil Poledouris, qui n’a par ailleurs jamais été satisfait de l’enregistrement de l’album. Quoiqu’il en soit, cette réédition permet au néophyte de découvrir un des plus puissants scores des années 80, indémodable, comme le film de John Milius, qui reste à ce jour la meilleure adaptation de l’oeuvre de Robert E. Howard.
Les éditions Milan rééditent à l’identique le score initialement disponible au moment de la sortie du film de John Milius, déjà réédité en 1992, 1999 et 2003. La nouveauté est le visuel conçu par les fameux frères Durieux (Laurent et Jack), mais toujours pas de livret intérieur pour expliquer l’exceptionnelle composition de Basil Poledouris, qui n’a par ailleurs jamais été satisfait de l’enregistrement de l’album. Quoiqu’il en soit, cette réédition permet au néophyte de découvrir un des plus puissants scores des années 80, indémodable, comme le film de John Milius, qui reste à ce jour la meilleure adaptation de l’oeuvre de Robert E. Howard.
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