mardi 15 février 2022

Article intéressant et sources d'inspirations diverses et variées pour ma nouvelle campagne...

Dans mes réflexions actuelles concernant notre nouvelle campagne et le mélange post-apo / médieval que je veux développer, je suis tombé sur un article intéressant du Point Pop qui interroge l'historien William Blanc sur le thème "Pourquoi le Moyen Âge est associé à la fiction post-apocalyptique".

Réchauffement climatique, virus Covid-19, collapsologie et théorie de l'effondrement, le genre postapocalyptique n'a jamais autant résonné avec l'actualité. Or il est frappant de constater que, souvent, le monde d'après la catastrophe, quelle que soit sa nature (bombe, maladie, etc.), fait appel à une imagerie médiévale. Pourquoi  ?

L'idée vient de la vision de l'Histoire développée au XVIIIe siècle. Pour des philosophes comme Voltaire, le Moyen Âge correspond en effet à une période d'arrêt total des progrès de la raison entamé à l'Antiquité, qu'aurait seulement relancé la Renaissance. Cette conception, que l'on sait aujourd'hui fausse, a été une constante dans la pensée occidentale, et l'on a opposé l'époque des Lumières de l'Antiquité (que redécouvrent et perpétuent les philosophes) aux «  âges sombres  » (les «  dark ages  » en anglais) du Moyen Âge, remplis «  d'obscurantisme  » (le terme apparaît en France au début du XIXe siècle). Aussi, on associe naturellement la chute de la civilisation européenne à un retour aux temps féodaux, idée que l'on voit transparaître dans un très grand nombre d'œuvres de science-fiction puis de fantasy.

Ce retour forcé à l'époque médiévale prend d'abord, et le plus souvent, un aspect terrifiant. Le cycle de Fondation d'Isaac Asimov, composé à partir de 1942, raconte le travail d'un groupe de scientifiques du futur qui réussit à prévoir la chute de l'empire galactique dans lequel ils vivent et à organiser un nouvel essor de la civilisation. Mais, avant que celui-ci n'ait lieu, la société spatiale doit passer par une période de mille années (chiffre qui rappelle les dix siècles du Moyen Âge, comme il est envisagé classiquement) pendant laquelle elle n'est plus que l'ombre d'elle-même. Durant cette période de décadence, les derniers empereurs ont quitté le monde totalement urbanisé de Trantor (qui a inspiré la planète Coruscant de l'univers de Star Wars) pour se réfugier sur une terre voisine, Néotrantor, monde agricole rempli «  de hobereaux  » et de paysans, dit le texte, sur laquelle règne le souverain Dagobert IX, nom qui fait une référence directe à la dynastique mérovingienne incarnant, dans l'esprit d'un Américain du XXe siècle, les «  âges sombres  ». On remarquera aussi l'opposition forte entre urbain (l'ancienne capitale Trantor) et rural (la terre refuge), entre citadin (comprendre civilisé) et paysan (comprendre barbare), entre universel (l'empire de jadis régnait sur la galaxie) et local (Dagobert IX exerce son pouvoir sur une petite vingtaine de planètes), entre régime politique stable et chaos guerrier (les «  hobereaux  »). Cela n'a rien d'étonnant lorsque l'on sait qu'Asimov a été très influencé par la lecture de l'Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, écrit durant les dernières décennies du XVIIIe siècle par le Britannique Edward Gibbon, œuvre constamment rééditée depuis qui propose une vision catastrophiste de la fin de Rome et de l'entrée dans la société féodale dans la droite ligne des conceptions historiques des penseurs des Lumières.

L'après n'est pas toujours synonyme de catastrophe

Cette association du Moyen Âge au monde d'après l'apocalypse est souvent reprise dans la SF. Dans Un cantique pour Leibowitz (1960), roman de Walter M. Miller, ce sont des moines copistes réfugiés dans une abbaye très médiévale qui permettent à la civilisation et la technologie de survivre à un holocauste nucléaire. On peut retrouver une idée similaire dans le film La Planète des singes (1968) de Franklin J. Schaffner ou encore dans La Légende de Hawkmoon (1967-1975), série de récits de Michael Moorcock où l'Europe est redevenue un monde féodal morcelé que tente d'unifier un empire violent, la Granbetranne. Une imagerie similaire se retrouve également dans des œuvres postapocalyptiques françaises. Les survivants de la guerre atomique du roman Malevil (1972) de Robert Merle, adapté au cinéma en 1981 avec notamment Michel Serrault, Jacques Dutronc, Jean-Louis Trintignant et Jacques Villeret, se réfugient dans une forteresse médiévale pour mieux se défendre. Même chose dans Le Club des punks contre l'apocalypse zombie (2015) de Karim Berrouka, dont l'action se déroule en grande partie dans le château de Vincennes reconverti en commune libertaire anti-morts-vivants.

Mais le nouveau Moyen Âge de l'après n'est pas toujours synonyme de catastrophe. En effet, pour des auteurs comme le socialiste William Morris (qui a grandement influencé Tolkien), le capitalisme court à sa perte en détruisant sans distinction les paysages et ceux qui y vivent. Une fois disparu, ce système laissera place, selon lui, à une utopie champêtre préindustrielle que l'on peut entrevoir, par exemple, dans son roman de science-fiction Nouvelles de nulle part (sous-titré Une ère de repos) publié en 1890. L'idée est reprise après les années 1960, notamment par des auteurs issus de la génération contestataire qui ont fait du Seigneur des anneaux leur livre de chevet. Ainsi, Ralph Bakshi réalise en 1977, un an seulement avant de se lancer dans l'adaptation pour le grand écran de la trilogie de Tolkien, le dessin animé Les Sorciers de la guerre (Wizards), qui décrit un monde postapocalyptique où la magie et les créatures féeriques sont revenues peupler la Terre après un conflit nucléaire dévastateur. Dans ce long-métrage, où l'on peut entendre, notamment, la voix de Mark Hamill, les antagonistes principaux sont ceux qui redécouvrent l'ancienne technologie militaire et tentent de l'utiliser à des fins sordides, au risque à nouveau de détruire le monde. Propos militant qui traduit bien un renversement de perspective dans les récits postapocalyptiques, et plus largement dans nos sociétés.




À la différence Asimov ou de Walter M. Miller, auteurs nés avant la guerre qui croient encore (certes de manière très critique) à un progrès contingent des sciences et des sociétés (au point que l'effondrement des premières amène celui des secondes), Bakshi préfère, lui, imaginer un univers de fantasy débarrassé de la technologie. La catastrophe n'est plus tant l'après que le maintenant, le monde dans lequel nous vivons. Suivant cette tendance, le genre postapocalyptique quitte alors peu à peu le giron de la science-fiction pour devenir aussi une branche de la fantasy à partir du début des années 1980. Le très populaire cycle de Shannara (commencé en 1977) de Terry Brooks, La Tour sombre (édité, lui, à partir de 1982) de Stephen King, puis Le Loup dans l'ombre (1987) de David Gemmell s'inscrivent tous dans ce mouvement. Désormais, le post-futur rime aussi avec magie.

C'est assez marrant car il évoque Hawkmoon ou Les Sorciers de la guerre de Bakshi auxquels je pensais aussi mais me remet en tête des romans comme "Un cantique pour Leibowitz" qui dans la première partie, "Fiat Homo" relate l'histoire d'un jeune moine au xxvie siècle de notre ère, 600 ans après la grande apocalypse nucléaire appelée le « Grand Déluge de Flammes », la planète Terre, en grande partie désertifiée, est peuplée par les descendants des survivants de la catastrophe, qu'ils soient génétiquement normaux ou dégénérés. La religion a trouvé toute sa place dans un monde néo-obscurantiste qui se présente culturellement comme un nouveau Moyen Âge post-apocalyptique. Après le grand feu nucléaire qui a dévasté la civilisation et les constructions humaines, les survivants, en proie à une immense colère, ont brûlé tous les livres, ont lynché les politiciens, les scientifiques, les techniciens et les enseignants, punissant ainsi pour une faute collective toute personne porteuse d'un savoir potentiellement responsable de l'actuel malheur de l'humanité. Dans ce nouveau monde désolé, le savoir est un crime et la planète est habitée par des « Simples d'esprit » qui revendiquent haut et fort leur ignorance. Le jeune moine, membre de l'ordre albertien de Leibowitz, découvre dans un ancien abri anti-atomique de vieilles reliques qui laissent entrevoir la fin d'une période d'obscurantisme et le renouveau de la science.




Malevil également où, suite à une catastrophe probablement atomique, le héros Emmanuel Comte et ses six compagnons font du château de Malevil, dont la profonde cave leur a permis de survivre, la base de départ de leurs efforts de reconstruction de la civilisation, qui passera également par l'affrontement avec d'autres groupes de survivants, que ce soient des bandes errantes ou des groupes structurés nomades ou sédentaires.

Une autre oeuvre est intéressante dans le genre littérature post-apo à la française, une oeuvre à remettre dans le contexte de son époque quand à certaines idées politiques sous-jacentes, Ravage, roman de science-fiction post-apocalyptique écrit par René Barjavel et paru en 1943. Le Roman présente le naufrage d'une société mature, dans laquelle, un jour, l'électricité disparaît et plus aucune machine ne peut fonctionner. Les habitants, anéantis par la soudaineté de la catastrophe, sombrent dans le chaos, privés d'eau courante, de lumière et de moyens de déplacement. Il s'agit d'un thème typique de la science-fiction post-apocalyptique, brossant le portrait de la fin de l'humanité technologique et la reconstruction d'une civilisation sur d'autres bases notamment agricoles.

Bref quelques pistes intéressantes pour visualiser un monde qui après une apocalypse revient à une société "médiévale". Maintenant, je visualise plutôt mon contexte comme celui du film Les Sorciers de la guerre mais je repense aussi à des contextes comme Tekumel ou Jorune si je délocalise sur une autre planète dans un futur plus lointain, comme évoqué ici. Bref des tonnes d'idées et l'envie de mélanger tout ça en fait...

Un autre truc qui m'intéresse, c'est le décors d'Hokuto no Ken, eh oui, on ne se refait pas mais c'est toute ma jeunesse ce type d'animé. Surtout en ce moment on se refait la série "La légende de Raoh" et en lisant un peu les influences de Tetsuo Hara, le dessinateur de la série, il cite pour le décors : Mad Max 1 et 2 (bien sur), mais aussi Violence Jack de Go Nagai (autre référence que j'adore), Blade Runner, Ultraman, Akira, les illustrations des artistes Syd Mead et Frank Frazetta... Bref c'est éclectique, et avec toutes ces images en tête, j'essaye de les visualiser et de les assembler dans mon esprit pour trouver l'inspiration, faire une sorte de "tout" d'où résultera mon contexte de campagne...

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