Du coup il ébauche l'univers de Leiji Matsumoto, le Leijiverse comme le nomme les fans. Cela m'a donné envie d'en savoir plus et j'ai trouvé quelques renseignements à droite, à gauche.
Je n'ai jamais été spécialement un fan d'Albator et tout l'univers dérivé mais j'avoue que je commence à avoir envie de creuser un peu plus cette œuvre.
En attendant le jeu est disponible gratuitement en pdf à télécharger ici.
Si l'on devait trouver une formule pour qualifier les principales œuvres de Leiji Matsumoto, un courant artistique dans lequel s'inscriraient Yamato, Galaxy Express 999 ou Albator, c'est le terme de "science-fiction romantique" (ou "space opera") qui semble s'imposer comme une évidence. Les premières images qui viennent à l'esprit quand on évoque l'univers du maître sont en effet peuplées de trains ou de navires voguant dans l'espace infini, de personnages fascinants dont chaque nouvelle aventure ne fait que renforcer le mystère qui les entoure... une invitation à la rêverie, à un fantastique voyage dans l'imaginaire. Et pourtant, à y regarder de plus près, l'œuvre de Leiji Matsumoto s'inscrit dans tous les principaux courants qui ont marqué la science-fiction moderne depuis ses balbutiements jusqu'à nos jours.
L'essentiel du propos de cette rubrique concerne le cinéma de science-fiction, mais la littérature ne sera pas complètement oubliée puisque nous allons commencer par évoquer les romans de ceux considérés comme les deux pères fondateurs de la SF contemporaine : Jules Verne et H.G. Wells. Bien avant Galaxy Express, et même Train de nuit dans la Voie lactée de Kenji Miyazawa, Jules Verne avait déjà inventé le concept de train spatial dans son roman De la Terre à la Lune daté de 1865 :
« Savez-vous quel temps il faudrait à un train express pour atteindre la Lune ? » ... « Je ne crois donc pas trop m'avancer en disant qu'on établira prochainement des trains de projectiles, dans lesquels se fera commodément le voyage De la Terre à la Lune. Il n'y aura ni choc, ni secousse, ni déraillement à craindre, et l'on atteindra le but rapidement. sans fatigue, en ligne droite, à vol d'abeille. » Michel Ardan, De la Terre à la Lune
L'essentiel du propos de cette rubrique concerne le cinéma de science-fiction, mais la littérature ne sera pas complètement oubliée puisque nous allons commencer par évoquer les romans de ceux considérés comme les deux pères fondateurs de la SF contemporaine : Jules Verne et H.G. Wells. Bien avant Galaxy Express, et même Train de nuit dans la Voie lactée de Kenji Miyazawa, Jules Verne avait déjà inventé le concept de train spatial dans son roman De la Terre à la Lune daté de 1865 :
« Savez-vous quel temps il faudrait à un train express pour atteindre la Lune ? » ... « Je ne crois donc pas trop m'avancer en disant qu'on établira prochainement des trains de projectiles, dans lesquels se fera commodément le voyage De la Terre à la Lune. Il n'y aura ni choc, ni secousse, ni déraillement à craindre, et l'on atteindra le but rapidement. sans fatigue, en ligne droite, à vol d'abeille. » Michel Ardan, De la Terre à la Lune
D'autres machines semblent également tout droit sorties de la littérature du 19ème siècle, comme les tripodes du film Be Forever Yamato qui sont fortement inspirés des terribles envahisseurs martiens de La Guerre des Mondes de H.G. Wells. De même, la fascination qu'inspirent les grands vaisseaux de Matsumoto comme l'Arcadia ou le Yamato n'a quasiment d'égale que celle engendrée par le mythique Nautilus du capitaine Nemo dans Vingt Mille Lieues sous Les Mers. Les ressemblances avec ce classique incontournable ne s'arrêtent pas là, car plus encore que ces trois vaisseaux, leurs capitaines semblent parfois se confondre en un seul et même homme. Si dans sa vie, le capitaine Nemo fait immanquablement penser au capitaine Albator, il est d'autant plus troublant de constater que sa mort renvoie à celle(s) du capitaine Jyuzo Okita. Alors que tous deux ont vécu de grandes aventures et d'éprouvants combats, ils vont l'un et l'autre s'éteindre paisiblement dans leur cabine, juste après avoir enfin revu ou évoqué leur patrie ainsi que leurs proches tragiquement disparus. Lors de sa deuxième mort dans le film Final Yamato, Okita poussera le mimétisme jusqu'à mourir seul à bord de son navire sabordé, tout comme le capitaine Nemo à la fin de L'Ile Mystérieuse. A noter également l'existence d'un autre légendaire vaisseau tout droit sorti de l'univers de Jules Verne, le fabuleux navire volant de Robur le Conquérant dont en plus du concept, le nom fait étrangement écho à l'œuvre de Matsumoto telle qu'on la connaît en France, puisqu'il s'agit de l'Albatros. C'est toujours dans cette même veine romantique que s'inscrit le premier film de l'histoire du cinéma SF, Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès en 1902, librement adapté de l'œuvre de Jules Verne.
Le premier véritable courant artistique du cinéma fantastique apparaît une quinzaine d'années plus tard. Il s'agit de l'expressionnisme allemand, qui donnera naissance à de nombreux chefs-d'œuvre comme Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene en 1919 ou Nosferatu de W.F. Murnau en 1922. N'oublions pas non plus Les Nibelungen de Fritz Lang, tiré de la légende que Matsumoto transposera dans l'univers d'Albator. L'essence de l'expressionnisme consiste à accentuer les atmosphères ou les sentiments des personnages en jouant sur la symbolique et la composition de l'image, par exemple en stylisant les décors avec des perspectives faussées, ou encore en jouant sur les contrastes et les effets de lumière. On peut notamment retrouver cette inspiration dans de nombreuses séquences de la série Uchû Kaizoku Captain Harlock (Albator 78) mise en scène par Rintarô :
1 - le fait d'utiliser un ciel rouge renforce l'aspect dramatique de la scène. Les pellicules des films expressionnistes allemands étaient souvent teintées afin d'obtenir des effets similaires.
2 - la perspective déformée des immeubles accentue l'impression que le piège s'est refermé de manière inéluctable sur Albator... le sort du capitaine pirate semble définitivement scellé.
3 - l'écrasante perspective marque le poids de la pression psychologique qui s'exerce sur Stellie.
4 - en stylisant l'escalier afin qu'il semble s'étirer à l'infini, on comprend que quoi qu'il fasse, Ramis arrivera trop tard pour sauver son père.
5 - la violence de la scène est décuplée par le contraste et par l'éclatement de l'image.
6 - le contraste est ici utilisé pour renforcer l'aura de mystère qui entoure le personnage d'Albator.
7 - à nouveau l'éclatement, le déchirement violent de l'amour filial de Ramis pour son défunt père.
8 - curieuse séquence, très ambiguë, où l'on peut légitimement se demander s'il s'agit bien de vin...
Considéré comme la toute dernière œuvre du cinéma expressionniste allemand, le visionnaire Metropolis de Fritz Lang en 1927 reste un des plus importants films de science- fiction réalisés à ce jour. Doté d'un budget pharaonique, il va définir les bases visuelles et explorer nombre de thématiques qui feront les beaux jours du cinéma d'anticipation dans les décennies qui suivront. On y retrouve beaucoup de points communs avec Galaxy Express, notamment le concept de ville moderne, verticale et aseptisée, réservée à une élite, alors que les masses populaires croupissent aux pieds des gratte-ciel ou dans des villes souterraines. La scène de l'usine est également particulièrement éloquente, puisqu'on y voit des ouvriers asservis par les cadences infernales, réduits à être des pièces vivantes d'une énorme et terrifiante machine qui va ensuite les dévorer. Et comme sur la planète Maetel, quand les pièces vivantes finissent par se rebeller, c'est tout le système qui va s'écrouler...
A travers le personnage de Freder, fils du maître de Metropolis, et qui va se révolter contre son père, on peut également faire le parallèle avec la relation entre Maetel et sa mère la reine Promethium. La plus forte image de Metropolis reste pourtant celle du robot, et là encore la ressemblance avec Galaxy Express est frappante. Bien qu'il s'agisse dans le film de Fritz Lang de redonner vie à un être disparu, alors que dans l'œuvre de Matsumoto il est question de mécanisation des êtres vivants, la finalité est la même : l'immortalité. Mais l'immortalité a un prix, celui de la perte d'une partie de son humanité.
A travers le personnage de Freder, fils du maître de Metropolis, et qui va se révolter contre son père, on peut également faire le parallèle avec la relation entre Maetel et sa mère la reine Promethium. La plus forte image de Metropolis reste pourtant celle du robot, et là encore la ressemblance avec Galaxy Express est frappante. Bien qu'il s'agisse dans le film de Fritz Lang de redonner vie à un être disparu, alors que dans l'œuvre de Matsumoto il est question de mécanisation des êtres vivants, la finalité est la même : l'immortalité. Mais l'immortalité a un prix, celui de la perte d'une partie de son humanité.
Effectuons maintenant un bond à travers le temps et l'Atlantique pour arriver à Hollywood au début de années 50. C'est l'époque de la paranoïa des soucoupes volantes, qui pourrait se résumer en cet avertissement qui clôt le film La Chose d'un Autre Monde de Howard Hawks et Christian Nyby en 1951 : « Surveillez le ciel ! ».
Même si les fameux tripodes y ont été quelque peu dénaturés en remplaçant leurs pattes métalliques par des rayons lumineux, l'adaptation de La Guerre des Mondes de George Pal et Byron Haskin en 1952 est sans doute le film le plus emblématique de cette tendance.
Le thème de l'invasion extraterrestre est bien sûr omniprésent dans l'oeuvre de Leiji Matsumoto, qu'il s'agisse de Yamato, Albator ou encore Queen Millenia. Les charismatiques Sylvidres resteront éternellement les plus belles plantes de l'univers, mais le concept d'extra-terrestre végétal avait déjà été envisagé dans L'Invasion des Profanateurs de Sépultures de Don Siegel en 1956, puisque des humanoïdes venus de l'espace y poussent dans de monstrueuses cosses à grains, avant de prendre la place des véritables êtres humains. Il ne faut évidemment pas oublier la mythique "supercarotte" de La Chose d'un Autre Monde, qui sème de drôles de graines sur son passage, et qui faillit bien connaître une fin semblable à celle de nombreuses Sylvidres.
Même si les fameux tripodes y ont été quelque peu dénaturés en remplaçant leurs pattes métalliques par des rayons lumineux, l'adaptation de La Guerre des Mondes de George Pal et Byron Haskin en 1952 est sans doute le film le plus emblématique de cette tendance.
Le thème de l'invasion extraterrestre est bien sûr omniprésent dans l'oeuvre de Leiji Matsumoto, qu'il s'agisse de Yamato, Albator ou encore Queen Millenia. Les charismatiques Sylvidres resteront éternellement les plus belles plantes de l'univers, mais le concept d'extra-terrestre végétal avait déjà été envisagé dans L'Invasion des Profanateurs de Sépultures de Don Siegel en 1956, puisque des humanoïdes venus de l'espace y poussent dans de monstrueuses cosses à grains, avant de prendre la place des véritables êtres humains. Il ne faut évidemment pas oublier la mythique "supercarotte" de La Chose d'un Autre Monde, qui sème de drôles de graines sur son passage, et qui faillit bien connaître une fin semblable à celle de nombreuses Sylvidres.
Toujours du côté des envahisseurs venus de l'espace, il ne faut pas oublier un film tout à fait remarquable, britannique cette fois, et qui peut faire écho aux épisodes 17-18 d'Albator 78. Il s'agit du Village des Damnés de Wolf Rilla en 1960, dans lequel le professeur Gordon Zellaby interprété par George Sanders devra admettre que l'enfant qui faisait son bonheur n'est pas réellement le sien, et qu'il représente une menace pour l'humanité. Tel Marisse avec la Sylvidre 1018 alias Madeleine, le professeur se résoudra à mettre fin aux jours de cet être aimé.
A l'image de Starsha dans Yamato, les visiteurs de l'espace peuvent parfois être porteur de messages de paix ou d'espoir, comme c'est le cas dans Le Jour où la Terre s'arrêta, du bien nommé Robert Wise en 1951. Une variante de l'invasion extra-terrestre également très en vogue à cette époque est le film de monstres issus de l'arme nucléaire (Godzilla d'Inoshiro Honda au Japon, Them ! de Gordon Douglas aux Etats-Unis). Comme nous l'avons déjà évoqué dans d'autres rubriques, l'image de la bombe atomique est omniprésente dans l'œuvre de Matsumoto, notamment dans Yamato et Albator 78. Cette thématique est proche de celle de la fin du monde, telle qu'elle est explorée dans Le Choc des Mondes de George Pal et Rudolph Maté. Dans ce film de 1951, la Terre est condamnée, et seule une poignée d'élus vont pouvoir en réchapper en montant à bord d'une fusée transformée en arche de Noé, ce qui est exactement le rôle initialement prévu pour le Yamato avant que les terriens ne reçoivent le message d'espoir en provenance d'Iscandar. On retrouve également une problématique très semblable dans la troisième série Uchû Senkan Yamato III, dans laquelle le soleil agonisant menace de détruire la Terre, le Yamato ayant pour mission de partir à la recherche d'une nouvelle planète d'accueil pour l'humanité.
De même, comment ne pas penser à la première série Yamato en regardant le film This Island Earth (Les Survivants de l'infini, 1955) : On y découvre la planète Métaluna dévastée par des attaques d'astéroïdes radioactifs dirigés par un peuple belliqueux. Qui plus est, Métaluna est une planète creuse à double couche, tout comme Gamilas. Et cette fois-ci c'est la Terre qui se trouve être la planète porteuse d'espoir.
De même, comment ne pas penser à la première série Yamato en regardant le film This Island Earth (Les Survivants de l'infini, 1955) : On y découvre la planète Métaluna dévastée par des attaques d'astéroïdes radioactifs dirigés par un peuple belliqueux. Qui plus est, Métaluna est une planète creuse à double couche, tout comme Gamilas. Et cette fois-ci c'est la Terre qui se trouve être la planète porteuse d'espoir.
Le parallèle est tout aussi évident dans le chef-d'œuvre est-allemand L'Étoile du silence (1959) : un message mystérieux dans une capsule trouvée dans le crash d'un vaisseau extra-terrestre, un vaisseau terrien fascinant qui met le cap sur la planète d'origine du message, le spectre d'Hiroshima omniprésent, ou d'autres détails comme un robot se déplaçant sur chenilles, un terrifiant canon longue portée installé à la surface d'une planète, une substance menaçante qui réagit à la matière et à l'énergie... à noter que le Cosmocrator dispose d'un équipage international, ce qui devait initialement être aussi le cas du Yamato.
Maintenant une petite devinette : Suite à des bombardements de météorites, la Terre devenue rouge est victime de terribles radiations, et les jours de l'humanité sont comptés. Le dernier espoir de sauver la planète repose désormais entre les mains de l'équipage d'un formidable vaisseau doté d'une technologie révolutionnaire.
Ce synopsis vous évoque-t-il quelque chose ? C'est en effet le scénario de la première série Yamato, mais c'est également celui du film Le Sous-Marin de l'Apocalypse, réalisé en 1961 par Irwin Allen, avec Walter Pidgeon.
Ce synopsis vous évoque-t-il quelque chose ? C'est en effet le scénario de la première série Yamato, mais c'est également celui du film Le Sous-Marin de l'Apocalypse, réalisé en 1961 par Irwin Allen, avec Walter Pidgeon.
Les similitudes avec Yamato ne s'arrêtent pas là, car tout comme l'équipage du cuirassé spatial dans la deuxième série, celui du Seaview se lancera dans l'aventure de sa propre initiative, sans l'accord de sa hiérarchie qui enverra des sous-marins pour tenter de le stopper. D'autres éléments du scénario entrent en résonance avec la troisième série Yamato, notamment le fait que la terrible augmentation de température qui menace toute vie sur Terre divise les scientifiques, certains affirmant à tort que la situation va se résorber d'elle même. Le salut viendra dans les deux cas d'un tir qui réussira à dompter le phénomène cosmique.
Ce film reste emblématique de cette période, car il illustre parfaitement les deux grandes tendances des années 50-60, à savoir d'un côté une vision pessimiste et paranoïaque de la science-fiction, mêlée en même temps à une renaissance du romantisme, avec ici une représentation des fonds marins que n'aurait pas reniée Jules Verne. Le nom de l'écrivain français est d'ailleurs explicitement cité dans le film, et les attaques de pieuvre et de calamar géants que subira le Seaview sont un clin d'œil évident à Vingt Mille Lieues sous Les Mers. L'ambivalence entre ces deux thématiques est parfaitement reflétée par la différence entre le titre français et original du film, respectivement Le Sous-Marin de l'Apocalypse et Voyage to the Bottom of the Sea.
Le romantisme fait donc son grand retour au cinéma dès le milieu des années 50. C'est l'époque des grandes explorations et des fabuleux voyages vers l'inconnu, qu'il s'agisse à nouveau des fonds sous-marins (Vingt Mille Lieues sous Les Mers de Richard Fleischer en 1954), des entrailles de notre planète (Voyage au Centre de la Terre de Henry Levin en 1959), de l'espace (La Planète Interdite de Fred M. Wilcox en 1956), du futur (La Machine à Explorer le Temps de George Pal en 1960), ou encore de l'infiniment petit (Le Voyage Fantastique de Richard Fleischer en 1966). Beaucoup de ces horizons ont également été explorés par Leiji Matsumoto, l'espace bien sûr, mais aussi les océans avec Submarine Super 99, ainsi que le temps via le concept de "Toki No Wa" (boucle du temps) qui est transversal à toute son œuvre.
Ce film reste emblématique de cette période, car il illustre parfaitement les deux grandes tendances des années 50-60, à savoir d'un côté une vision pessimiste et paranoïaque de la science-fiction, mêlée en même temps à une renaissance du romantisme, avec ici une représentation des fonds marins que n'aurait pas reniée Jules Verne. Le nom de l'écrivain français est d'ailleurs explicitement cité dans le film, et les attaques de pieuvre et de calamar géants que subira le Seaview sont un clin d'œil évident à Vingt Mille Lieues sous Les Mers. L'ambivalence entre ces deux thématiques est parfaitement reflétée par la différence entre le titre français et original du film, respectivement Le Sous-Marin de l'Apocalypse et Voyage to the Bottom of the Sea.
Le romantisme fait donc son grand retour au cinéma dès le milieu des années 50. C'est l'époque des grandes explorations et des fabuleux voyages vers l'inconnu, qu'il s'agisse à nouveau des fonds sous-marins (Vingt Mille Lieues sous Les Mers de Richard Fleischer en 1954), des entrailles de notre planète (Voyage au Centre de la Terre de Henry Levin en 1959), de l'espace (La Planète Interdite de Fred M. Wilcox en 1956), du futur (La Machine à Explorer le Temps de George Pal en 1960), ou encore de l'infiniment petit (Le Voyage Fantastique de Richard Fleischer en 1966). Beaucoup de ces horizons ont également été explorés par Leiji Matsumoto, l'espace bien sûr, mais aussi les océans avec Submarine Super 99, ainsi que le temps via le concept de "Toki No Wa" (boucle du temps) qui est transversal à toute son œuvre.
Impossible de parler de science-fiction sans évoquer la série culte des années 60, Star Trek, créée par Gene Roddenberry. Les ressemblances avec Yamato sont nombreuses, à commencer par le concept d'un équipage partant pour un voyage dans l'espace infini à bord d'un fantastique vaisseau spatial. Les deux sagas se rejoignent également dans leur format, chacune comportant des séries télévisées ainsi que plusieurs films. A une dizaine d'années d'intervalle, les sagas Star trek et Yamato ont générées dans leur pays respectif un véritable phénomène de société, toutes deux soutenues par une communauté active de fans inconditionnels.
Pour plus de précisions sur le sujet, n'hésitez pas à consulter la page anglophone de Wikipedia consacrée à Yamato qui détaille un certain nombre de parallèles précis entre les deux œuvres.
En 1966, simultanément à l'arrivée de Star Trek aux États-Unis, était diffusée en Allemagne la série Raumpatrouille - Die phantastischen Abenteuer des Raumschiffes Orion. Elle arrivera l'année suivante sur l'ORTF sous le titre Commando spatial - La Fantastique Aventure du vaisseau Orion. Malgré des effets spéciaux rudimentaires, cette série est un pur chef d'œuvre, notamment de part la qualité de la mise en scène et de l'interprétation. Quel dommage qu'elle se soit arrêtée au bout de seulement 7 petits épisodes. Pas mal de point communs avec Yamato sont à relever : un fantastique vaisseau et son équipage qui se retrouveront plusieurs fois porteurs des derniers espoirs de de la Terre, des décollages depuis une base sous-marine, ou encore le deuxième épisode dans lequel l'Orion est finalement sacrifié pour anéantir une planète incandescente dirigée vers la Terre par les "Frogs".
En 1968 débarque sur les petites lucarnes françaises une drôle de série de science-fiction : Les Shadoks. Cette délirante épopée spatiale recèle une fantaisie finalement assez proche de l'univers de Galaxy Express 999, manga dans lequel Maetel et Tetsuro voyagent de planètes en planètes, toutes plus étonnantes (et souvent absurdes) les unes que les autres. Mais par-delà ces généralités, certains détails sont à relever, comme la présence dans la deuxième saison d'un "train interstellaire Shadok", ou encore d'une source d'énergie nommée "Cosmogol 999". Le capitaine Albator n'est pas en reste, avec la présence du marin Shadok, qui exilé par le gouvernement Shadok se fera "corsaire de l'espace". D'ailleurs le nom même "Shadok" serait d'après Jacques Rouxel un clin d'œil au capitaine Haddock, or selon cette fois Éric Charden, c'est justement à cause de la ressemblance phonétique avec le personnage d'Hergé que le capitaine Harlock aurait pris en France le nom d'Albator.
Mais le plus grand des voyages offerts par le cinéma de science-fiction est sans nul doute celui auquel nous convie Stanley Kubrick en 1968 dans son 2001, l'Odyssée de l'Espace. Ce film charnière dans l'histoire de la SF va permettre d'ouvrir la voie à des œuvres plus matures qui jalonneront les années 70, à commencer par Solaris d'Andreï Tarkovsky en 1972, adapté du roman de Stanislas Lem, et dont on retrouve l'écho dans l'épisode 20 d'Uchû Senkan Yamato III.
La principale tendance de cette décennie est le film dystopique, qui à travers la métaphore d'un futur proche dénonce les dérives et les craintes de la société contemporaine. C'est notamment le cas pour THX 1138 de George Lucas et Orange Mécanique de Stanley Kubrick en 1971, Soleil Vert de Richard Fleischer en 1973 (dans lequel on trouve d'ailleurs comme dans Adieu Galaxy Express l'idée des êtres humains transformés en pilules nutritives), ou encore Rollerball de Norman Jewison en 1975. On retrouve également cet esprit dans Albator 78, qui critique ouvertement une classe dirigeante lâche et paresseuse, mais aussi plus généralement une population désabusée et oisive qui n'a d'autre ambition que de suivre les aventures d'Albator sur l'abêtisseur mondio-visuel.
Contemporaine à la grande époque Matsumoto, la saga Star Wars reste à ce jour le plus gros succès du space opera à l'échelle mondiale, succès largement mérité soit dit en passant. Les possibilités de mise en parallèle de l'œuvre majeure de George Lucas avec l'univers de Leiji Matsumoto sont quasiment infinies, mais nous allons nous concentrer sur les principales. Tout d'abord la réintroduction du duel à l'épée ou au sabre, alors que les pistolets lasers avaient depuis bien longtemps un monopole quasi total. La corrélation la plus troublante est entre deux films sortis à quelques mois d'intervalle, L'Empire Contre-Attaque et Adieu Galaxy Express, dans lesquels la relation entre Tetsuro et Faust présente de très fortes similitudes avec celle qui unit Luke Skywalker et Dark Vador.
Pour ce qui est des courants qui suivront dans les années 80-90, et comme se plait à le souligner Rintarô, on peut attribuer à Galaxy Express une intuition Cyberpunk. La robotisation du corps humain est en effet un des thèmes fondateur de ce mouvement, dont parmi les représentants au cinéma on peut citer dans une certaine mesure le sublime Blade Runner de Ridley Scott en 1982, mais surtout Tetsuo de Shinya Tsukamoto en 1989, ou encore Ghost in the Shell de Mamoru Oshii en 1995. Tout comme avec les hommes et femmes mécanisés de Galaxy Express, la cybernétisation mène le plus souvent à l'aliénation ou à la quête désespérée d'une identité perdue.
Initié au Japon avec des œuvres telles Le Château dans le Ciel d'Hayao Myazaki en 1986 ou la série Nadia et le Secret de l'Eau Bleue d'Hideaki Anno et Shinji Higuchi en 1990, le mouvement Steampunk prend de l'ampleur ces dernières années avec des films comme La Ligue des Gentlemen Extraordinaires de Stephen Norrington en 2003, Capitaine Sky et le Monde de Demain de Kerry Conran en 2004, et bien sûr l'incontournable Steamboy de Katsuhiro Otomo également en 2004. A travers la locomotive à vapeur du triple 9, ne peut-on pas voir de même une sorte d'intuition Steampunk ?
Certains films comme Bienvenue à Gattaca d'Andrew Niccol en 1997 (ou plus récemment The Island de Michael Bay en 2005) ont également abordé la question de l'eugénisme et du clonage déjà présente en filigrane dans Galaxy Express, mais le courant le plus important des années 90 est sans doute le film de réalité virtuelle. Ce concept pris au sens large revient simplement à penser que la réalité telle que nous la percevons pourrait être fabriquée, factice, tout comme la prétendue planète Terre du futur explorée par l'équipage du cuirassé spatial dans Be Forever Yamato. Si ce genre cinématographique a eu son précurseur dès 1973 avec Le Monde sur le fil de Rainer Werner Fassbinder, il faudra attendre 25 ans de plus avant qu'il ne connaisse son âge d'or. Les meilleurs ambassadeurs de ce courant sont Dark City d'Alex Proyas en 1998, Passé Virtuel de Joseph Rusnak et bien sûr Matrix des frères Wachowski en 1999.
Initié au Japon avec des œuvres telles Le Château dans le Ciel d'Hayao Myazaki en 1986 ou la série Nadia et le Secret de l'Eau Bleue d'Hideaki Anno et Shinji Higuchi en 1990, le mouvement Steampunk prend de l'ampleur ces dernières années avec des films comme La Ligue des Gentlemen Extraordinaires de Stephen Norrington en 2003, Capitaine Sky et le Monde de Demain de Kerry Conran en 2004, et bien sûr l'incontournable Steamboy de Katsuhiro Otomo également en 2004. A travers la locomotive à vapeur du triple 9, ne peut-on pas voir de même une sorte d'intuition Steampunk ?
Certains films comme Bienvenue à Gattaca d'Andrew Niccol en 1997 (ou plus récemment The Island de Michael Bay en 2005) ont également abordé la question de l'eugénisme et du clonage déjà présente en filigrane dans Galaxy Express, mais le courant le plus important des années 90 est sans doute le film de réalité virtuelle. Ce concept pris au sens large revient simplement à penser que la réalité telle que nous la percevons pourrait être fabriquée, factice, tout comme la prétendue planète Terre du futur explorée par l'équipage du cuirassé spatial dans Be Forever Yamato. Si ce genre cinématographique a eu son précurseur dès 1973 avec Le Monde sur le fil de Rainer Werner Fassbinder, il faudra attendre 25 ans de plus avant qu'il ne connaisse son âge d'or. Les meilleurs ambassadeurs de ce courant sont Dark City d'Alex Proyas en 1998, Passé Virtuel de Joseph Rusnak et bien sûr Matrix des frères Wachowski en 1999.
D'autres parallèles sont à noter pour Matrix. Comme dans la première série Yamato, les humains y sont contraints de se réfugier dans des villes souterraines, les machines ou les radiations descendant toujours plus profond et menaçant d'anéantir toute vie dans un bref délai. Ces similitudes auraient sans doute pu relever de la pure coïncidence si les scénarios de Yamato et Matrix ne se déroulaient pas tous les deux en l'an 2199. On peut aussi peut-être faire le rapprochement entre Matrix et Adieu Galaxy Express du fait que les êtres humains y sont utilisés comme source d'énergie par les machines.
Passons maintenant aux années 2010. On voyait déjà dans le film Galaxy Express 999 un dispositif utilisé pour lire les rêves, thématique largement développée dans le film Inception réalisé en 2010 par Christopher Nolan. D'ailleurs Maetel n'est-elle pas une illusion n'existant que dans les rêves d'adolescent de Tetsuro ? C'est en tout cas ce que Leiji Matsumoto laissait entendre à la sortie du film.
Passons maintenant aux années 2010. On voyait déjà dans le film Galaxy Express 999 un dispositif utilisé pour lire les rêves, thématique largement développée dans le film Inception réalisé en 2010 par Christopher Nolan. D'ailleurs Maetel n'est-elle pas une illusion n'existant que dans les rêves d'adolescent de Tetsuro ? C'est en tout cas ce que Leiji Matsumoto laissait entendre à la sortie du film.
"Pour quelques immortels, beaucoup doivent mourir."
Un jeune homme issu du ghetto dont la vie misérable ne tient en permanence qu'à un fil, une jeune femme promise à l'éternité et qui va pourtant se révolter contre l'ordre établi par son géniteur. Le film Time Out d'Andrew Niccol sorti en 2011 n'est pas sans rappeler Adieu Galaxy Express, dans lequel les élus doivent leurs vie éternelle à l'ingestion quotidienne d'une petite capsule d'énergie fabriquée en puisant l'énergie vitale d'un être humain. Les deux films tendent à montrer que l'immortalité ne peut être obtenue qu'à un prix intolérable. Cette même thématique se retrouve à nouveau en 2015 dans le film Jupiter Ascending de Lana and Andy Wachowski.
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