lundi 27 mai 2019

Réflexion autour de deux génies...

J'ai vu le film Heavy Metal quand j'étais adolescent. La séquence «Taarna» m'a captivé. Une horde de mutants à la peau verte massacrent une ville d'érudits-scientifiques. La ville condamnée ressemble à cet étrange hybride steampunk-rococo-Little Nemo peuplé de descendants androgynes d'acrobates de cirque français.




De là, la scène à couper le souffle de Taarna dans sa robe d'acolyte volant sur son coursier de type ptérodactyle au-dessus des plaines, des pipelines et des villages de sa planète désertique. Elle plonge sous terre dans cette vaste série de catacombes métalliques, jusqu'au temple de la taille d'un hangar d'avion qui abrite la statue de son ancêtre. Il y a quelque chose de futuriste dans ce monde. Il y a quelque chose de primitif. Il y a quelque chose de désolé et de solitaire. Quel genre de race a laissé ces ruines industrielles, qui abritent désormais des mutants et des guerrières ? Qu'est-ce que ça ferait de vivre dans cette version extraterrestre du Far-West ?

Les animateurs recréaient le monde d'Arzach. Moebius a été le pionnier de ce look grungy «futur usé» qui serait popularisé par Star Wars. Grandeur et décomposition. Il n'a eu aucun problème à mélanger des éléments de science-fiction et de fantasy d'une manière qui semblait organique, comme sa série superbement fantaisiste "Altor / Le Crystal Majeur". Son travail est fantastique, détaillé, improbable et, surtout, amusant. Avec Moebius, vous avez tout.




Une chose que j'ai apprise depuis son décès, c'est à quel point il était vraiment influent. Guerres des étoiles, Nausicaa, Blade Runner, Tron, Le cinquième élément... Il a travaillé dessus ou les a influencé. Si vous y réfléchissez, la seule esthétique de la science-fiction grand public dont il n'est pas responsable sont les designs de Giger pour Alien, mais il a fait de l'art conceptuel pour le premier film.

Comme pour Moebius, je suis un fan de l'animateur René Laloux, qui incarne le fait que la qualité signifie tout. Il a fait trois films. Il avait seulement besoin d'en créer un pour assurer sa place dans l'histoire de l'animation et c'était La Planète Sauvage. Le classique culte trippy scifi est populaire depuis des décennies. Les fumeurs de toutes les générations ont halluciné devant ses images bizarres. Au-delà, c'est un film très intelligent, philosophique, sombre, beau et qui a des choses à dire sur la place de l'homme dans l'univers.




Comme tout bon dessinateur de bande dessinée, Moebius était un maître de la collaboration, et il a fait Les Maîtres du Temps avec René Laloux. Voir ces noms côte à côte a fait bondir mon petit cœur de geek qui s'ignorait encore (on employait pas ces termes là à l'époque). Les Maîtres du Temps, deuxième des trois films de Laloux, est une rare collaboration entre deux génies de l'art français. Dans l'animation, Moebius a trouvé un fantaisiste aussi imaginatif que lui.


Jean Pierre Bourtayre - Les Maîtres Du Temps - End Theme



Pour accompagner le précédent Post, cette musique que je trouve superbe.

Les Maîtres du temps - René Laloux

Ce weekend, j'ai revu les Maîtres du temps (ha la magie de YouTube et d'une Chromecast...). Je n'avais pas regardé ce film depuis une éternité et je voulais le faire découvrir à mon Fils, il a adoré tout comme Gandahar que je lui avais déjà fait voir l'an passé, ça fait plaisir de voir qu'il est plus sensible à ce type d'animation ou encore du Ghibli par exemple qu'à toutes ces soupes qu'on nous sert en pagaille en général, animation oui !!! mais contenu de qualité.




Résumé du film Les Maîtres du temps


Piel, un petit garçon en compagnie de son père, atterrit sur une planète sauvage, Perdide. Avant de mourir, son père réussit à contacter son ami Jaffar, et lui demande de sauver son fils Piel, désormais seul sur cette planète.

Piel reçoit de son père un microphone, son seul moyen de contact avec Jaffar qui, avec des compagnons, vont lui parler tout au long du voyage en lui donnant de judicieux conseils.

En compagnie de son vieil ami Silbad, un vieux boucanier rusé et plein de ressources, Jaffar se dirige vers Perdide pour sauver le petit Piel. Mais plusieurs incidents vont se dérouler au cours de l'aventure... sans compter que l'espace recèle bien des mystères.




Le dessin animé offre des possibilités fantastiques pour transcrire des visions et des histoires absolument fantastiques. Hélas pour nous, la mode des films de Walt Disney demeure si ancrée dans nos institutions que les dessins animés qui se permettent d’être originaux sont rares. Certes, il y a bien eu Ralph Bakshi, mais l’échec commercial de Tygra a stoppé net sa carrière. L’animation japonaise peut être jouissive mais pour un Akira ou un Laputa, combien de choses décevantes. Toutefois, un maître du dessin animé d’auteur était français et il se nomme René Laloux. Une des ses œuvres les plus notables se nomme "Les Maîtres du temps", et elle demeure une réussite artistique inégalée.

Les Maîtres du temps demeurent tirés d’un livre de l’écrivain français Stefan Wul, alias Pierre Pairault, qui l’a écrit en 1958. Il s’agit d’une œuvre assez intéressante qui ne fut pas condamnée à dormir sur l’étagère de collectionneurs avertis de Sf. René Laloux demeure un animateur de renom, qui s’est battu toute sa vie afin de monter les œuvres qu’il avait en tête.




Né en 1929, René Laloux s’est toujours intéressé à la peinture puis à l’animation, un art qui permet l’expression d’une imagination très intense, si on en a l’ambition. Il a collaboré avec Roland Topor (Téléchat !) sur des programmes mais il a réussit à monter en 1973 la planète sauvage, un film d’animation que l’on pourrait qualifier d’expérimental quoiqu’il soit abouti. La planète sauvage a rencontré un certain succès, il fut notamment sélectionné à Cannes mais René mis 9 ans à ce que son second long-métrage aboutisse, ce sera le superbe "Les Maîtres du temps".




La production des Maîtres du temps ne fut pas une sinécure, ce fut même un parcours difficile. René Laloux connaissait les œuvres de Stefan Wulf et il lui a proposé d’adapter l’orphelin de Perdide en dessins animés. Le travail d’adaptation prit fin en 1977 et un judicieux producteur, Jacques Dercourt, s’emballe pour le projet qu’il mène avec la firmeTélécip. La production revoit quelque peu le scénario, qui fait appel au dialoguiste Jean-Patrick Manchette. Moebius est sollicité en 1979, il s’agit d’une pièce maîtresse du film qui apporte son savoir et son talent aux designs des personnages et des décors. Moebius a continué en donnant des indications de couleurs pour les scènes, élaboré un story bord en 10 volumes, ce qu’il lui a pris deux mois et demi.




L’élaboration de la partie animée s’est faite à Budapest, par le Pannomia film studio. 110 personnes vont travailler pendant un an. Le problème est qu’il fallait payer mieux les dessinateurs car leurs salaires étant faibles, ils avaient d’autres activités professionnelles ! Il fallu donc jongler en terme de production mais le travail, élaboré à bases de cellulos (contrairement à la Planète sauvage) demeure d’une rare qualité. La musique demeure également un élément abouti des Maîtres du temps. C’est donc l’œuvre de Pierre Tardy et Christian Zanesi qui font la BO mais également l’environnement sonore des mondes des Maîtres du temps. Pour ce qui est de la BO, le morceau final qui accompagne le sort final de l’un des personnages (voire plus), demeure une splendide réussite, peut-être même l’un des tous meilleurs morceaux de chant classique couplé à un film. Comme tous les éléments du film, les artistes qui ont participé aux Maîtres du temps ont fourni une excellente prestation.

Le film est finalement fini à la fin 1981 et un accord est passé avec Tf1 pour la coproduction, ce qui demeure hautement nécessaire pour un film de cette ambition. Il y eut une promotion, assez timide, qui ne permit pas mille fois hélas aux Maîtres du temps de remporter le succés qu’il mérite. Le film est d’ailleurs passé quelques années sur Tf1, alors chaîne d’Etat, pour les vacances de Noël. Le seul tort des Maîtres du temps demeure paradoxalement la qualité de son œuvre : les enfants n’ont pas compris le film à l’époque et les adultes n’ont pas tenté en masse ce beau voyage à l’aventure. Le public le plus alerte fut celui de Métal Hurlant, grâce à la collaboration inspirée de Moebius, mais il ne fut pas hélas assez nombreux.




Il y eut un adroit marchandising autour du film puisque il eut le droit, simultanément à sa sortie, à une adaptation en Bd (ce qui apparaît naturel), un 33 tours qui raconte l’histoire du film, un soutien actif de Métal Hurlant, des cahiers d’écoliers. Un fait m’échappe, je ne sais plus si les deux petits télépathes, élément qui permet aux Maîtres du temps d’être accessible aux enfants, ont été éditées en figurines (ma mémoire demeure incertaine). Donc les Maîtres du temps a bénéficié d’une promotion indirecte à laquelle très peu de films modernes avaient le droit.




La carrière du film ne fut pas florissante, elle-aussi. Les maîtres du temps se nomment The Time Masters en langue anglaise et il fit un flop aux USA. Toutefois, ceux qui ont vu Les Maîtres du temps avec une bonne disposition ont pu être séduit par cette si belle histoire, qui mêle splendeur des univers, féerie, adroite caractérisation des personnages et une histoire qui demeure tellement ingénieuse…

Les maîtres du temps offrent une histoire d’une grande qualité avec ce qu’on nomme de nos jours un twist. Ce « retournement de situation » est l’acte final, et celui des maîtres du temps demeure si bien agencé qu’il nous cloue dans notre fauteuil.




Le début du film nous montre Piel, un petit garçon, qui fuit avec son père une menace invisible et furieusement meurtrière. Le père a à peine le temps d’appeler à l’aide l'un des ses meilleurs amis, Jaffar, qu’il subit un terrible accident. Le père ordonne à Piel, âgé de quelques années seulement, pour se cacher dans une forêt dont le pistil éloigne la menace.




Jaffar ne perd pas de temps. Il cesse toute activité afin de converger sans attendre vers la planète Perdide. Mais il doit escorter par contrat un prince destitué, assez fourbe. Il est accompagné de sa maîtresse nommée Belle, qui demeure plus noble. Le périple qui mènera vers Perdide sera long et semé d’embuches.




Simultanément à la progression haletante de nos protagonistes, le petit Piel devra survivre à la forêt de Pistil qui recèle en son sein une pléthore de menaces, mais aussi quelques merveilles et animaux sympathiques. Le périple de Piel verra donc des animaux étranges, dont l’amusant et réussi Ouin-ouin, mais il communique avec un communicateur que lui a laissé son père. Il demeure donc relié à Jaffar, Belle et le prince félon mais ceux-ci iront chercher Piel avec l'aide de Silbad.




Silbad demeure un vieux loup de l’espace, qui semble tout connaître et notamment la rare Perdide. Il s’engage aux côtés de Jaffar spontanément et il sera utile pour prévenir le petit Piel des dangers qu’il encourt et le rassurer. Sur la planète de Silbad, tous assistent à l’éclosion d’une plante qui donne naissance à des petits êtres télépathes pour qui les pensées peuvent « sentir mauvais ». Deux de ces êtres, Jad & Yula, se joignent au périple de Jaffar.




Avant d’ espérer atteindre Perdide, tous seront confrontés à une autre planète étrange peuplée d’anges sans face. Ces anges raisonnent à l’unisson et ils sont tous reliés à un être télépathe, la conscience collective, qui retient tous les naufragés sous son joug. Il s’agira d’une aventure de plus pour Jaffar et ses pairs, dont un aura l’honneur de se distinguer et de se racheter, mais le temps presse horriblement pour le petit Piel. Il a atteint le centre de la forêt, hors d’atteinte du pistil, qui ne le protège plus des frelons qui ont tué ses parents et une bonne partie de la population.




J’arrête de narrer les aventures de Jaffar, Piel et les autres. Mais il faut que vous sachiez que la manifestation des Maîtres du temps demeure primordiale pour ce récit, qui raconte un des meilleurs paradoxes temporels jamais écrits (à ma connaissance, bien sûr). Le long métrage se scinde en deux parties distinctes, le périple du petit Piel et les aventures de Jaffar pour ne faire plus qu’un, sous l’intervention providentielle des Maîtres du temps. Ils permettent d’élever le thème du paradoxe temporel jusqu’à un haut niveau puisque les deux éléments ou lignes de l’histoire en forment une troisième et ultime, qui demeure fort déstabilisante. La réflexion que suscitent les Maîtres du temps, sur la synchronie liée au temps et les paradoxes, demeure lancinante encore longtemps après avoir vu le film. Aussi si vous ne le connaissez pas encore, ou que vous en ayez un souvenir diffus, je ne peux que vous conseiller de le visionner !




Féerie, mondes étrangers qui sont conçus avec une brillante imagination, caractérisation réussie de la plupart des personnages… Les maîtres du temps demeure une réussite splendide, preuve éclatante que le dessin animé peut prétendre à un niveau très élevé en ce qui concerne l’art. Ainsi la France célèbre le neuvième art avec conviction, pourquoi faut-il que le dessin animé (comptons les œuvres de René Laloux, Paul Girmault et tous les autres animateurs qui n’ont pas eu la chance de s’exprimer) ne soit pas reconnu à sa juste valeur ?




Sources diverses sinon je vous conseille une critique fort réussie sur l'excellent site Devil Dead.

Et aussi de vous plonger dans cet excellent livre "Les mondes fantastiques de René Laloux" que je chroniquais d'ailleurs ici.


jeudi 23 mai 2019

Campagne 1 - Aventure 4 - 5ème Partie : Je n'ai plus d'idées pour le titre mais bon en gros c'est toujours LA BATAILLE...

Le weekend dernier, nous avons repris la bataille après quelques semaines d'interruption et malgré quelques faits de bravoures (1 en fait), les troupes de la Confédération Galactique ont recommencé à morfler avec de lourdes pertes. La partie a durée environ 2h00.

Les faits notables :

  • Une attaque des Troupes de la Nature menées par le Druide, un Homme Arbre a tué deux commandos avec un lancer de rochers et une Grenouille Géante deux autres en les savatant après un immense bond.
  • Devant la menace, l'Homme au Costume qui mène les troupes de la Confédération a été évacué du Poste de commandement pour être mis sous la protection des militaires et c'est le Savant qui l'accompagne qui a pris la relève.
  • Le Géant remis de ses blessures c'est relevé mais à de nouveau été mis hors service par une attaque de Chasseur léger (le syndrome de malchance des Hommes Singes se répandrait il ??).
  • Le Chasseur léger a ensuite tué une troupe d'Archers Orques (quatre c'est pas non plus le Pérou).
  • Puis notre vieil ami l'Ogre facétieux et revenu à la charge avec un nouveau lancer de Hache bien placé dans la face du pilote qui est allé s'écraser dans les buissons. Oui toujours le même Ogre que celui qui avait déjà détruit le Tank (Sic...)!!!
  • Avancée des Mercenaires qui se sont de suite fait stopper par les Wolfens qui en tuent 6 lors d'une charge.

On a arrêté le carnage à ce moment là, à suivre...


Le Druide envoie ses troupes à l'attaque.


L'Homme Arbre saisit des rochers...

Et tue deux soldats.

Ah ah ah...

Attaque des Grenouilles géantes...

Qui fait mouche (Ah ah, "qui fait mouche" vous avez saisit...)

On évacue le patron.

Toujours flegmatique, la classe.

Bon je prends les choses en main dans le poste de contrôle.

Non il fait pas la sieste mais c'est tout comme.

Le voila, le meilleur, le plus badass...

Qui a encore réussi sont lancer de Hache.

Et encore un véhicule hors d'état.

Avancée des mercenaires.

Les Wolfens se mobilisent...

Et ripostent...

Et ça fait mal.

mardi 21 mai 2019

Rythme cassé

Dans la Fantasy il y a des tonnes d’œuvres très prenantes mais un fait que je constate c’est qu’il y a toujours à un moment ou à un autre un passage chiant qui te casse bien le rythme et fait que tu déconnecte pendant six mois de l’œuvre avant de courageusement t’y replonger parce que oui tu veux quand même la continuer malgré tout, en ce moment pour moi c’est le Sorceleur 3.


lundi 20 mai 2019

Bande dessinée - Kar War

Je me suis relu Kar War d'Alain Voss ce weekend. Paru en 1981, c’était une sorte de Mad Max, des bandes rivales s’affrontaient dans un désert radioactif. C’était violent, excessif, hystérique et avec un peu de cul. C’était au temps où le premier degré régnait en maître aux Humanos, c’était l’époque bénie de Jean-Pierre Dionnet. Il y a aussi un petit quelque chose qui m'évoque Rogue Trader dans cette BD.








Alain Voss est un de ces auteurs de bande-dessinée qui ont disparu en même temps que Métal Hurlant. Entre 1978 et 1984, il a publié six albums, tous aux Humanos, dont le fameux Heilman, un des albums de BD les plus excessifs. Il est aussi l’auteur de quelques couvertures de Métal Hurlant. Alain Voss est mort en mai 2011.





dimanche 19 mai 2019

Le grand vide

En fait Zelda Breath of the Wild, passé l’enthousiasme du début, quand tu connais un peu le reste de la série et que tu tentes d’y rejouer, c’est là que tu te rend compte que c’est surtout un jeu contemplatif. C’est beau certes mais pas si folichon que ça, c’est un monde ouvert mais c’est tellement vide... En fait c’est joli mais chiant au final, je préfère retourner jouer à Skyrim.


vendredi 17 mai 2019

Lecture intensive

Si il y a une chose que j'ai trouvé le temps de faire ces dernières semaines, c'est lire, beaucoup. Voilà les différentes œuvres dans lesquelles je me suis plongé et il y en a quatre qui m'ont bien inspiré pour notre univers de jeu mais j'y reviendrai dans de prochains Post. Il s'agit de "Sillage", "Aâma", Lanfeust des Etoiles (je n'aurais pas cru m'intéresser un jour à cet univers mais c'est vachement bien en fait) et Infinity chez Marvel (qui est un volet d'une saga cosmique bien plus vaste sur laquelle je reviendrai peut être à l'occasion). Sinon les autres lectures sont toutes recommandables également.