vendredi 3 août 2018

Multiples lectures des vacances - Roman, BD, Comics...

Cet été j'ai commencé pas mal de bouquins, BD... J'ai déjà terminé certaines lectures, d'autres sont en cours mais (presque) toutes sont certifiées à 100% comme étant de bonnes sources d'inspirations ludiques.


Vaticanum :




Le héros en est la Pape François, terrorisé par les Prophéties de Malachie et le troisième secret de Fatima : il serait le dernier Pontife, et son règne se terminerait par sa mort, dans le feu et dans le sang. Il est persuadé que pèse sur lui une menace. Celle-ci qui va se matérialiser rapidement par son enlèvement par un groupe islamiste qui annonce sa décapitation « en direct », faute aux grandes nations de se soumettre au Califat ou de payer la dîme des infidèles. Panique mondiale, explosion de guerres de religions, tensions dans les Balkans, l’émotion est immense. Mais l’enquête que va mener l’inépuisable Thomas Noroñha va nous entraîner sur de curieux chemins : celui des scandales financiers du Vatican, de la banque Ambrosiano et de l’IOR. De gigantesques machines de blanchiment ont été mises à jour, et après Jean-Paul I dont le décès reste suspect, le Pape François est bien décidé à faire le ménage dans le marigot cardinalice dont les liens avec la maffia sont plus que suspects. L’argent permet de faire beaucoup de choses, jusqu’à demander à la Famille de commanditer à Daesh le Crime Suprême.

Comme toujours chez Dos Santos, le récit est très documenté et sa partie sur la diabolisation de la finance vaticane à elle-seule justifie de dévorer ce bouquin. JR Dos Santos a l’habitude de mêler l’histoire à ses romans, faisant ainsi des thrillers historiques menés à un train d’enfer. La saga de Tomás Noroñha le démontre dans ce nouvel opus des aventures de l’historien. La religion étant le ciment qui fédère les peuples, JR Dos Santos y puise les éléments donnant un caractère plus profond, qui prend le lecteur pour ne plus le lâcher.

Dans Vaticanum, JR Dos Santos va encore un peu plus loin ! Dans le toujours plus, pour forcer encore le trait, il ose reprendre le scandale financier du Vatican, à la fin des années 80, impliquant la curie jusqu’aux plus hautes autorités du saint siège : L’opération mains propres qui défraya la chroniques en alimentant la presse internationale durant des mois. Un tumulte qui ébranla la chrétienté, la papauté et, écornifla sa crédibilité. L’infaillibilité du pape en prenant par là même un sérieux coup. Par chance pour cette religion, croire sans avoir vu permet de croire sans regarder, si bien que nul n’ose plus en parler. Pourtant, les pratiques singulières des financements de Rome restent on ne peut plus opaques…


Les mondes fantastiques de René Laloux :




René Laloux, décédé le 14 mars 2004 d’un infarctus, fut un des pionniers de l’animation française. Parmi ses courts-métrages les plus connus, citons Les Escargots (1965), scénario original sur des dessins de Topor, et Comment Wang-Fô fut sauvé (1987), sur des dessins de Caza, scénario inspiré d’une des Nouvelles Orientales de Marguerite Yourcenar (1938) qui, elle-même, avait été inspirée par un conte de Lafacadio Hearn. Hearn que Laloux admirait également. Mais ce qui restera la gloire de Laloux furent trois dessins animés longs métrages, tous inspirés par des auteurs français de science-fiction : La Planète sauvage (1973), d’après Oms en série de Stefan Wul, sur des dessins de Topor (Prix Spécial du Jury à Cannes, entre autres récompenses internationales), Les Maîtres du Temps (1981) d’après un autre roman de Wul, L’Orphelin de Perdide, et sur des dessins de Moebius, et Gandahar (1987), d’après le tout premier roman d’Andrevon, Les Hommes-machines contre Gandahar, sur des dessins de Caza. Trois films qui sont des obligés pour toute collection de DVD qui se respecte.






L’ouvrage est composé essentiellement d’une longue interview de Laloux, ponctuée par des analyses des films et entrecoupée de nombreux témoignages, ceux de Topor, Moebius et Caza, bien sûr, mais aussi de Pierre Pairault, alias Stefan Wul, et des très nombreux collaborateurs du réalisateur. L’ouvrage fourmille d’anecdotes savoureuses, notamment sur les tournages épiques dans les pays de l’Est (Tchécoslovaquie, Hongrie), ou Corée du Nord, la bureaucratie communiste étant la plus kafkaïenne qui soit. Quant à l’iconographie, elle s’avère des plus riches, avec reproduction de multiples dessins préparatoires et autres layout ou story-boards.

On rêve quand on pense qu’il y eut un jour, pour la télévision, le projet de programmer en films animés de 52 minutes tous les romans de Stefan Wul, sur des dessins d’auteurs célèbres de BD, tous différents et provenant de l’école Métal Hurlant. Ah ! Ce qu’on a loupé là !


NOU3 :




Malgré ses nombreux gardes du corps, l’homme n’a aucune chance face au commando qui vient de s’introduire dans sa demeure. Après le passage d’un lapin, d’un chien et d’un chat transformés en cyborg dans le cadre d’un programme militaire visant à diminuer les pertes humaines, la maison est effectivement jonchée de cadavres. Ce test concluant ne changera cependant rien au sort réservé à ces trois soldats d’un nouveau type : ils vont être euthanasiés et le programme sera abandonné. C’est évidemment sans compter sur les états d’âme de la chercheuse qui les as mis au point et qui décide les libérer. Ils ont dorénavant une nouvelle mission : retrouver cette maison dont ils n'ont plus qu'un vague souvenir...





Après tout, pourquoi envoyer des soldats se faire trucider sur le champ de bataille, quand les meilleurs amis de l'homme, les animaux, pourraient très bien se faire massacrer à leur place? C'est probablement de ce constat qu'ont du partir les ingénieurs et les savants en charge d'un projet gouvernemental top secret, visant à utiliser d'inoffensives créatures pour fabriquer de petits cyborgs meurtriers. C'est ainsi que Bandit, un labrador bâtard, le chat Tinker, et Pirate le lapin, sont transformés pour devenir des machines à tuer, idéales pour de petits assassinats discrets, ou pour perpétrer un carnage en toute impunité, sans laisser de traces. Les trois animaux sont même capables de communiquer entre eux et avec leurs "supérieurs", par le biais d'un langage simple et essentiel. Mais voilà, toute chose à une fin, et le projet AWE n'a plus besoin de ses trois prototypes classifiés WE3, customisés et entraînés pour un travail en équipe des plus efficaces. Leur système nerveux et leur capacité d'adaptation et de réponse aux stimuli extérieurs, couplés à l'armement militaire greffé à leurs organismes, conseillent de garder le secret sur ces expériences. Alors que se passerait-il si une des scientifiques aidait ces trois cyborgs d'un autre genre à prendre la poudre d'escampette, les laissait gambader en liberté, au mépris du danger évident? L'armée est sur le pied de guerre, et semble bien résolue à récupérer son bien, par tous les moyens! Embarquons pour une aventure qui lorgne vers la science-fiction high-tech, et où abonde les scènes violentes et les trouvailles ingénieuses, tant au niveau des personnages que de la narration, avec une tentative réussie d'expérience post moderne, notamment lorsqu'il s'agit de faire communiquer les animaux. C'est tout bonnement une des plus franches réussites de Grant Morrison, l'homme derrière ce Nou3 fragile ou impitoyable, à tour de rôle.

1, 2 et 3 ont beau être des cyborgs belliqueux, ils en restent des animaux. Parfois, c'est dans un regard tendre et perdu que Frank Quitely nous rappelle à qui nous avons affaire. Le dessinateur exprime son plein potentiel avec des planches tantôt immenses, et visuellement fortes, et d'autres fois des pages composées de petites vignettes carrées successives, chargées en détails, et se référant au cubisme. C'est dans la complicité entre quadrupèdes paumés, sans foyer, pourchassés et pourtant chasseurs eux mêmes, que se joue toute l'intelligence de ce récit émouvant. Après tout nos amis les bêtes n'ont pas de véritable personnalité, ce ne sont pas des êtres humains, pensent les militaires qui les torturent et les customisent en engin de mort. Ce ne sont que des expériences. Mais des expériences en fuite, lancés à la poursuite vague et illusoire d'un lieu où trouver la sérénité, la réminiscence d'un bonheur simple d'autrefois, d'une époque où l'animal se comportait en animal, sans avoir à porter le fardeau de la bêtise de ses "maîtres". Grant Morrison fait preuve encore une fois d'une grande dextérité, d'une capacité à écrire un récit simple mais efficace, qui sait jouer des multiples cordes de l'émotion, sans jamais tomber dans la mièvrerie pontifiante. Sa sensibilité particulière pour la cause animalière n'est pas une nouveauté, comme se le rappellent les lecteurs qui ont dévoré son passage sur Animal Man, où la maltraitance et la vivisection furent abordées crûment par le génie écossais. Urban Comics a proposé WE3 (traduit par Nou3 en français) dans la collection Vertigo Deluxe, et c'est une saine lecture que nous ne saurions que trop vous recommander. Une sorte d'antidote à ces mièvres histoires à la sauce Disney, l'autre coté du miroir, avec l'ombre d'une science sans conscience qui pervertit l'innocence pour en faire une arme, mais ne parvient pas à arriver à ses fins inavouables pour autant.


East of West :






J'ai commencé les 3 premiers volumes de cette saga. À la fin du XVIIIe siècle, une météorite a mis brutalement fin à la Guerre de Sécession, divisant les États-Unis en Sept Nations reliées par une prophétie commune. Deux siècles après cette trêve, le réveil des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse semble confirmer la véracité de cette prédiction qui annonce la fin du monde… Sauf que Conquête, Famine et Guerre se rendent vite compte que Mort fait bande à part. Vêtu de blanc et flanqué de deux sorciers redoutables, ce dernier pénètre dans un saloon à la recherche d'une liste de noms...






Dans cette Amérique alternative, Jonathan Hickman propose une histoire de vengeance en apparence assez simple, mais dont il ne délivre les clés qu’en cours de lecture. Cette approche narrative qui consiste à construire le contexte du récit au fil des pages, requiert toute l’attention du lecteur, qui doit s’armer de patience afin comprendre les tenants et aboutissants de l’intrigue. La richesse et la complexité de cette aventure qui mélange western classique, science-fiction et prophéties bibliques contribuent également à rendre l’ensemble particulièrement exigeant. Progressivement, les pièces de ce nouveau puzzle proposé par le scénariste s’emboîtent cependant avec grande fluidité, immergeant le lecteur dans un univers cohérent et l’entraînant dans une quête assurément passionnante.

Le trait fin et le découpage dynamique de Nick Dragotta accompagnent avec brio ce western aussi envoûtant qu’original. Le dessinateur, qui n’en est pas à son coup d’essai avec Hickman, distille une atmosphère unique, digne du « wild west », tout en portant une attention particulière aux éléments futuristes de cette uchronie.




Violent et sans concessions : c'est bien de l'apocalypse dont il s'agit là. Un western méphitique servi par ses quatre célèbres cavaliers, artisans de la fin du genre humain et dans lequel on ressent l'influence forte de la Tour Sombre de Stephen King avec son Pistolero.


Jack Kirby Anthologie :




Une passionnante compilation d’histoires réalisées par Kirby de 1942 à 1975, qui nous parle autant de son évolution artistique que de l’évolution du Comics Américain. 20 récits réalisés par Jack Kirby sur 4 périodes clés de sa collaboration avec les éditions DC Comics entre les années 40 et les années 70. Des récits très divers allant du super-héros classique (Sandman, Green Arrow, Superman) à la courte histoire fantastique à chute, en passant par des récits plus surprenants mettant en scène des Néo-Dieux, un Démon ou Kamandi, le dernier garçon de la Terre, traversant son monde post-apocalyptique... Chaque histoire est re-contextualisée par un texte évoquant la série dont elle est tirée et ce que cette série a représenté dans l’œuvre de Kirby...

On a bien droit à un panorama complet, certes, mais uniquement des travaux que le « King » a réalisé de loin en loin pour DC Comics de 1942 à 1975. Autant dire une partie très méconnue (surtout en France) de son œuvre, bien loin de ses créations les plus célèbres comme Captain America, Thor, Hulk, les X-Men ou les 4 Fantastiques. C’est à peine si le fait que cette anthologie ne sera consacrée qu’à la seule carrière de Kirby chez DC Comics est évoqué dans la première préface et à peine si l’on parle dans le reste du livre de son autre carrière, plus glorieuse pourtant, chez Marvel. Une seconde préface, signée Joann Sfar, vient expliquer ce que Kirby représente pour l’artiste français. Sfar raconte en quoi le travail du maître a influencé sa propre façon de faire de la BD. Un bel hommage sur ce qui perdure de la trace du King. La rareté des histoires proposées, de cette découverte d’une carrière presque méconnue de ce géant, et surtout d’un survol sur 30 années de son évolution graphique et stylistique font toute la richesse de ce livre. On peut entrapercevoir, à travers ces 20 récits, l’histoire même du Comics Américain. On réalise soudain que les États-Unis n’ont pas toujours produit exclusivement que du Super-Héros. Au contraire, ils ont longtemps offert un panorama d’une grande diversité de sujets, des histoires fantastiques, policières ou romantiques, ou plus curieux encore (car ce fût l’un des plus importants succès de Kirby) : des histoires de gangs d’enfants essayant de survivre dans l’Amérique paupérisé de la crise de 29. Kirby a touché à tout ça (on découvre même qu’il était personnellement très attaché aux comics sentimentaux) et ce qu’il y a appris (compris ?) à visiblement influencé grandement sa façon d’aborder les récits de super-héros : toujours de façon humaine, à hauteur d’homme, bien loin des icônes inaccessibles qu’ils étaient jusque là. Le compère parfait pour les scénarios révolutionnaires du scénariste Stan Lee. Mais le vrai choc, c’est la capacité de ce dessinateur, au départ plutôt classique et consciencieux, à se réinventer plusieurs fois au cours de sa vie, créant au fil des pages un style à nul autre pareil, fait d’énergie, de charisme et d’empathie. Plus surprenant encore, Kirby a imaginé des concepts de séries que personne n’avait imaginé jusque là, créant, par exemple, 4 séries parallèles pour développer un seul et même univers riche et cohérent. Un homme qui jusqu’au bout de sa vie a bouleversé ce qu’il savait pour surprendre ses lecteurs. Plus qu’un géant, un véritable exemple pour tous ceux qui croient en ce média.


ART OF Hors-série : Carnet de croquis :




Un magazine que j'ai trouvé sur un marché, le tout premier hors-série du magazine ART OF, dédié aux carnets de croquis d’artistes fantasy.

L’étape du croquis fait partie intégrante d’une œuvre d’art. Elle pose les fondations sur lesquelles tout le reste va s’équilibrer. Les esquisses offrent souvent un aperçu intéressant sur le processus et la réflexion qui se trouvent derrière l’œuvre finale, ainsi que sur la technique et les compétences de l’artiste. Le carnet de croquis d’un artiste est sacré et personnel, il est souvent considéré comme un journal intime, rempli de pensées non censurées, d’émotions et de crobards uniques. L’effervescence qui a lieu lorsque ces artistes se lâchent dans leur carnet, sans retenue, sans censure, a quelque chose de libérateur.

Les visages de Wes Burt, par exemple, en page 40, sont un parfait exemple de l’explosion créative qui s’y déroule : traits, expressions, angles, etc. Tout cela crée un magnifique chaos. Ce genre de croquis n’a même pas besoin d’être poussé à l’étape de création suivante pour devenir une œuvre d’art.






Dans ce carnet de croquis géant, sont réunis quelques-uns des artistes les plus connus au monde. Qu’ils soient fait de crayon ou d’encre, qu’ils soient détaillés ou rapides, leurs croquis révèlent tous quelque chose sur le pur plaisir de création de leurs auteurs. Moi qui ai décidé cette année de m'inscrire à des cours de dessins pour apprendre notamment l'Art de la BD, cette lecture m'a de suite attirée. Surtout à 1 Euro.


Detroit Sampler :




Moi qui suis un gros, gros mais vraiment très gros amateur de Techno de Detroit depuis plus de 20 ans, mais aussi de PFunk, des Stooges ou du MC5, j'ai adoré ce livre qui retrace l'histoire de cette ville à travers sa musique ou vice-versa. Depuis les big bands jazz des folles années de la Prohibition et les chants ouvriers des usines champignon de Henry Ford jusqu’à la techno légendaire des ruines d’une cité à demi désertée, on y retrouve entre beaucoup d’autres le blues de John Lee Hooker, la machine à tubes Tamla Motown, Marvin Gaye, le rock révolutionnaire des MC5, la sauvagerie d’Iggy Pop, le funk futuriste «funkadelic» de George Clinton, les hymnes électroniques de Juan Atkins, de Carl Craig et de Jeff Mills...

Detroit valait bien une somme. Après s’être penché sur Berlin dans un premier ouvrage marquant, qui décortiquait la musique générée par et pour la géante européenne meurtrie, la maison d’édition Ollendorff & Desseins vient de publier Detroit Sampler, qui fait de la même façon le portrait de la ville américaine à travers le son.

Disons-le tout de suite, c’est un travail modèle et érudit qui a été mené par Pierre Evil, dont on sait désormais qu’il se nomme dans le civil Pierre-Yves Bocquet et qu’il a eu la charge de rédiger les discours de Hollande… Au moins, ceux-ci seront composés par un homme capable de s’emporter pour le blues poisseux de Big Maceo Merriweather ou la fougue de la jeune Aretha Franklin brillant au cœur de la chorale de son pasteur de père. C’est quelque part rassurant.

Detroit Sampler avance chronologiquement pour raconter la naissance des usines monstres de Ford et General Motors, la crise des années 30 et le plongeon social, la renaissance industrielle après 1940, les Trente Glorieuses et la lente banqueroute d’une ville qui a fini par tout perdre sauf sa capacité à se renouveler artistiquement. Car rien ne rend l’oubli qu’offre la musique plus nécessaire qu’une vie sans confort. Detroit a ainsi sans cesse absorbé des travailleurs qui étaient aussi bluesmen noirs (John Lee Hoker), bouseux hillbillies blancs (les York Brothers), chanteurs romantiques (les Ink Spots), rockeurs pleins de cambouis (MC5, Iggy and the Stooges), papes funk (George Clinton), rappeurs (Eminem) ou pionniers techno (les Belleville Three), leur offrant des labels opportunistes mais visionnaires comme Motown et la possibilité de brouiller, à Detroit toujours un peu plus qu’ailleurs, les frontières raciales.

L’ouvrage de Pierre Evil saisit, dans un flot difficile à lâcher, cette agitation permanente jusqu’à la limite de l’histoire récente, laissant l’après-Eminem aux futurs historiens. Car Detroit n’a pas fini de se faire entendre.


Post-Punk, No-Wave, Indus & Noise - Chronologie et Chassés Croisés :




En dehors des musiques électroniques comme la Techno de Detroit, l'Idm, l'Ambient... Avant cela j'ai écouté aussi beaucoup de Punk et surtout du Post-Punk, No-Wave, Indus... Ce livre aussi m'a de suite parlé. Sur les cendres du punk, quatre mouvements à l émergence quasi concomitante ont tracé la voie d une approche nouvelle basée sur l expérimentation et le non-conformisme : le post-punk (surtout en Angleterre), la no wave (presque principalement à New York), la musique industrielle (partout dans le monde) et enfin le noise (essaimant progressivement au niveau international en se référant aux deux derniers).Au sommaire, notamment, parmi les disques analysés sélectionnés sortis entre 1978 et 2010 : PIL, Gang Of Four, Wire, Siouxsie And The Banshees, Joy Division, The Human League, Einstürzende Neubauten, The Birthday Party, Killing Joke, The Raincoats, Pere Ubu, Mars, DNA, Lydia Lunch, Bush Tetras, The Lounge Lizards, Au Pairs, Ludus, Kas Product, Glaxo Babies, Liquid Liquid, Throbbing Gristle, Test Dept, SPK, Cabaret Voltaire, Psychic TV, Hijokaidan, Borbetomagus, Liars, Wolf Eyes, Glenn Branca, Rhys Chatham, Merzbow ou Carlos Giffoni... En ce qui concerne le post-punk, dès la fin des années soixante-dix / début des années quatre-vingt, la démarche s’est enracinée dans une certaine forme de déconstruction n’excluant toutefois pas l’idée de mélodie. Ce n’est qu’avec la no wave, puis la musique industrielle surtout, et enfin le noise, que toutes concessions au rock seront quasiment abandonnées au seul profit de recherches d’un état que l’on pourrait qualifier de pré-harmonique (en tous cas pour les deux derniers mouvements). Au travers de nombreux chassés-croisés, cette histoire est racontée chronologiquement, au fil d’albums commentés sortis entre 1978 et 2010.

Philippe Robert aborde les quatre genres sous le bon angle. Dans son ouvrage de référence sur le post-punk, Rip It Up & Start Again, l'Anglais Simon Reynolds avait un peu triché. Il avait regroupé sous cette étiquette tout ce qui lui avait plu dans l’après-punk, sans que tout cela relève à proprement parler de la démarche post-punk. Le Français, lui, ne se livre pas à cette petite supercherie. Les musique abordées partagent pour de bon un projet : un souci de déconstruction, une volonté d’aller au-delà du rock. Rien n’est hors-sujet, ici.

Ah, si, les Psychedelic Furs peut-être, moins expérimentaux et iconoclastes que beaucoup d’autres, ou le Gun Club, qui prônait davantage un retour aux racines du rock que son dépassement. Mais dans son avant-propos, Philippe Robert avait prévenu qu’il se permettrait de telles exceptions, accompagnant ses dires d’une citation très juste de Günter Brus contestant que l’Histoire, et a fortiori celle de l'art ou de la musique, puisse être linéaire, et donc qu’on puisse la segmenter en tendances et en genres purs et parfaits. De toute façon, on peut bien accorder à l'auteur toutes les exceptions qu'il souhaite, puisque les disques qu'il présente sont toujours, sinon des classiques, au moins de vraies curiosités ou des must-have.

Avec Robert, on adhère à chaque fois. Qu’il parle de post-punk ou d’autre chose, on a en toujours pour son compte. Qu’il se décide, la prochaine fois, à nous parler de séga mauricienne ou de chant diphonique mongol, on achètera. Tiens, à propos, la discographie à la fin du livre se termine pas ces mots : "il va sans dire que new wave et hardcore américain méritent chacun un ouvrage dédié à leur cause". Ah ben oui, tiens, un livre sur la new wave ou le hardcore... Chiche ?

Je parle de ces deux derniers livres car la musique est mon autre grande passion avec les Jdr, les figurines et les univers fantastiques en général. Et comme j'ai décidé il y a quelques temps (je l'avais expliqué dans un post quelque part sur ce Blog) que maintenant je ne dédierai plus ce Blog au simple Hobby ludique mais à tous mes Hobby car ceux ci sont au final liés, donc cela me semble normal de parler de ces livres. Car finalement, pas une journée sans que je n'écoute de la musique, pas une session de peinture, de bricolage de décors, je rédaction d'articles pour ce Blog, de lecture, voire de session de jeu qui ne soit rythmée par de la musique, donc logique...

Voila pour ce petit point estival et maintenant je retourne à mes lectures.

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