Publié en 2010 dans la collection Ourobores de Mnémos, « Kadath, le Guide de la Cité Inconnue » invite à un étonnant voyage dans cette ville, mentionnée par H.P. Lovecraft au détour de plusieurs de ses nouvelles, « cité imaginaire, fantasmée, uniquement abordable dans nos rêves ». Les quatre auteurs et l’illustrateur ont réussi un véritable tour de force, en proposant cet ensemble, à la fois roman à quatre voix, livre d’art, et guide pour rôlistes.
Rêveur, ce guide décrit une cité maintes fois évoquée par Lovecraft mais à peine esquissée, inconnue. En dépit des graves conséquences qu’il eut pour ses auteurs, nous publions l’ouvrage tel quel. Aussi, si tu commences à rêver Kadath, à arpenter ses rues, à visiter ses temples, à rencontrer ses habitants, méfie-toi, lecteur, ton équilibre mental est en danger !
On peut ainsi faire connaissance, ici, d’une impressionnante galerie de paysages, de lieux, de créatures et d’explorateurs, tels le mythique Randolph Carter, bien entendu, mais aussi les « nouveaux venus », le Saigneur (Laurent Poujois), l’Innommé (Raphaël Granier de Cassagnac) et sœur Aliénor (Mélanie Fazi), servis par de belles « pièces » romanesques affûtées, qui sont comme autant de petites nouvelles, de récits enchevêtrés, d’incitations au voyage ou à la construction de scénarios de jeu pour « L’appel de Ctulhu ».
Après un long voyage dont il n’aurait su préciser ni la durée ni la distance, HPL aperçut enfin Kadath. La ville se présenta d’abord à lui sous la forme d’une tache indistincte, un écho de lueur. Quelque chose au loin, dans les ténèbres glacées du plateau de Leng, vacillait dans l’obscurité. On aurait dit le fanal d’un bateau sur le point de franchir l’horizon, une étoile s’insinuant dans le ciel. Il était presque impossible d’en apprécier les dimensions. HPL se demanda si ce n’était pas l’un de ces papillons blancs phosphorescents qui dérivaient dans les brumes de Leng à la recherche d’un congénère, et que leurs faibles ailes n’autorisaient pas à demeurer au même endroit plus de temps qu’il n’en fallait pour copuler. Il cligna des yeux.
La tache était toujours là.
Le cœur battant, il se tourna vers les trois goules qui l’accompagnaient depuis Inquanok et demanda à celle qu’il connaissait le mieux – son vieil ami Pickman :
– Vous voyez ce que je vois ?
Pickman huma l’air, comme si son odorat pouvait l’aider à mieux percer l’obscurité. Son long museau canon, fini par une truffe humide, frémissait en flairant la nuit. La goule plissa les yeux puis déclara :
– Je crois bien que oui. Mais si c’est Kadath, elle est encore à plusieurs jours de voyage.
HPL fouilla dans l’un des énormes sacs de selle que portait son yak, et en sortit la longue-vue qu’il avait achetée dès son arrivée à Ulthar. Il s’en était déjà servi plusieurs fois, partant du principe que le plus sage, dans ces contrées, était d’éviter tout danger. « Surtout quand on n’est armé en tout et pour tout que de deux vieux pistolets datant de la guerre de Sécession », pensa-t-il en scrutant la lumière blême et solitaire qu’il avait appelée Kadath.
Illustré par Nicolas Fructus, parsemé de fragments inédits de Lovecraft, peut-être authentiques, traduits par David Camus, ces trois nouvelles et leur environnement graphique et bibliographique constituent un objet vraiment magnifique, une lecture passionnante – mais, toute en entrelacements, relativement inconfortable., sachant que « confortable » et « Lovecraft » ne sont de toute façon pas des mots faits pour aller très bien ensemble… -, et enfin, un cadeau idéal pour soi ou pour toute personne appréciant Lovecraft, ou le fantastique flamboyant, ou le récit d’exploration, ou l’onirique, ou même, tout simplement, le jeu de rôle.
Les rôlistes un peu anciens auront aussi fatalement une pensée émue pour le « modèle » de Kadath, hors tout contexte lovecraftien, que constituait la Laëlith de la grande époque de Casus Belli, et la présence de Frédéric Weil en arrière-plan du projet ne fera que conforter cette nostalgie de joueur.
J'en viens donc à Nicolas Fructus :
Rêveur, ce guide décrit une cité maintes fois évoquée par Lovecraft mais à peine esquissée, inconnue. En dépit des graves conséquences qu’il eut pour ses auteurs, nous publions l’ouvrage tel quel. Aussi, si tu commences à rêver Kadath, à arpenter ses rues, à visiter ses temples, à rencontrer ses habitants, méfie-toi, lecteur, ton équilibre mental est en danger !
On peut ainsi faire connaissance, ici, d’une impressionnante galerie de paysages, de lieux, de créatures et d’explorateurs, tels le mythique Randolph Carter, bien entendu, mais aussi les « nouveaux venus », le Saigneur (Laurent Poujois), l’Innommé (Raphaël Granier de Cassagnac) et sœur Aliénor (Mélanie Fazi), servis par de belles « pièces » romanesques affûtées, qui sont comme autant de petites nouvelles, de récits enchevêtrés, d’incitations au voyage ou à la construction de scénarios de jeu pour « L’appel de Ctulhu ».
Après un long voyage dont il n’aurait su préciser ni la durée ni la distance, HPL aperçut enfin Kadath. La ville se présenta d’abord à lui sous la forme d’une tache indistincte, un écho de lueur. Quelque chose au loin, dans les ténèbres glacées du plateau de Leng, vacillait dans l’obscurité. On aurait dit le fanal d’un bateau sur le point de franchir l’horizon, une étoile s’insinuant dans le ciel. Il était presque impossible d’en apprécier les dimensions. HPL se demanda si ce n’était pas l’un de ces papillons blancs phosphorescents qui dérivaient dans les brumes de Leng à la recherche d’un congénère, et que leurs faibles ailes n’autorisaient pas à demeurer au même endroit plus de temps qu’il n’en fallait pour copuler. Il cligna des yeux.
La tache était toujours là.
Le cœur battant, il se tourna vers les trois goules qui l’accompagnaient depuis Inquanok et demanda à celle qu’il connaissait le mieux – son vieil ami Pickman :
– Vous voyez ce que je vois ?
Pickman huma l’air, comme si son odorat pouvait l’aider à mieux percer l’obscurité. Son long museau canon, fini par une truffe humide, frémissait en flairant la nuit. La goule plissa les yeux puis déclara :
– Je crois bien que oui. Mais si c’est Kadath, elle est encore à plusieurs jours de voyage.
HPL fouilla dans l’un des énormes sacs de selle que portait son yak, et en sortit la longue-vue qu’il avait achetée dès son arrivée à Ulthar. Il s’en était déjà servi plusieurs fois, partant du principe que le plus sage, dans ces contrées, était d’éviter tout danger. « Surtout quand on n’est armé en tout et pour tout que de deux vieux pistolets datant de la guerre de Sécession », pensa-t-il en scrutant la lumière blême et solitaire qu’il avait appelée Kadath.
Illustré par Nicolas Fructus, parsemé de fragments inédits de Lovecraft, peut-être authentiques, traduits par David Camus, ces trois nouvelles et leur environnement graphique et bibliographique constituent un objet vraiment magnifique, une lecture passionnante – mais, toute en entrelacements, relativement inconfortable., sachant que « confortable » et « Lovecraft » ne sont de toute façon pas des mots faits pour aller très bien ensemble… -, et enfin, un cadeau idéal pour soi ou pour toute personne appréciant Lovecraft, ou le fantastique flamboyant, ou le récit d’exploration, ou l’onirique, ou même, tout simplement, le jeu de rôle.
Les rôlistes un peu anciens auront aussi fatalement une pensée émue pour le « modèle » de Kadath, hors tout contexte lovecraftien, que constituait la Laëlith de la grande époque de Casus Belli, et la présence de Frédéric Weil en arrière-plan du projet ne fera que conforter cette nostalgie de joueur.
J'en viens donc à Nicolas Fructus :
Après des études à l’École Emile Cohl, Nicolas Fructus débute professionnellement en 1991 dans l’illustration pour la jeunesse. Ce sont entre autres des collaborations avec Hachette Jeunesse ou Fleurus.
En 1993, Nicolas Fructus participe à son premier travail dans le dessin d’animation.
Le chassé-croisé entre production et illustration durera jusqu’en 1996, lorsqu’il intègre la direction artistique de la société de jeux vidéos ARXEL TRIBE. Commencent ainsi quatre années de travail en production, alternant la création et la mise en place de chartes graphiques, et le suivi de production.
C’est lors de ces années que des collaborations voient le jour avec Mœbius pour le jeu Pilgrim, et surtout Philippe Druillet pour Ring, l’adaptation en jeu vidéo de la Tétralogie de Wagner, l’Anneau des Nibelung.
C’est ainsi qu’en 2000, Nicolas Fructus décide d’arrêter pour un temps la production afin de pouvoir se consacrer pleinement à la Bande Dessinée, domaine qu’il rêvait depuis longtemps d’aborder.
De 2001 à 2007, il sort cinq tomes d’une série nommée Thorinth, éditée aux Humanoïdes Associés.
Conjointement à cela, alors que ses interventions dans le domaine du jeu de plateau ne fait que s’accroître, s’inscrit l’aventure Arthur et les Minimoys à partir de 2002. Pendant plus de cinq ans, à quatre mains, ils déclinent la charte graphique de l’ensemble des trois films.
À partir de 2008, Nicolas Fructus intervient régulièrement dans la réalisation d’illustrations fantastiques (Éditions du Bélial), du jeu (Zombicide, Timeline, Takenoko), la Bande Dessinée (Showman Killer avec Jodorowsky), et des tirages limités comme Mémoire des Mondes Troubles (série de photographies avec Un livre-une image).
Depuis 2010, en plus du jeu, ce sont trois livres illustrés aux éditions Mnémos pour lesquels il consacrera le plus de temps. Ce sont des livres-univers portés par quatre écrivains à chaque ouvrage. Ainsi naissent Kadath, le guide de la cité inconnue, Un an dans les airs, et Jadis.
Depuis 2015, Nicolas Fructus travaille sur Gotland, un retour aux univers Lovecraftiens avec les Editions du Bélial.
Son site : http://fructusnico.free.fr/
Le chassé-croisé entre production et illustration durera jusqu’en 1996, lorsqu’il intègre la direction artistique de la société de jeux vidéos ARXEL TRIBE. Commencent ainsi quatre années de travail en production, alternant la création et la mise en place de chartes graphiques, et le suivi de production.
C’est lors de ces années que des collaborations voient le jour avec Mœbius pour le jeu Pilgrim, et surtout Philippe Druillet pour Ring, l’adaptation en jeu vidéo de la Tétralogie de Wagner, l’Anneau des Nibelung.
C’est ainsi qu’en 2000, Nicolas Fructus décide d’arrêter pour un temps la production afin de pouvoir se consacrer pleinement à la Bande Dessinée, domaine qu’il rêvait depuis longtemps d’aborder.
De 2001 à 2007, il sort cinq tomes d’une série nommée Thorinth, éditée aux Humanoïdes Associés.
Conjointement à cela, alors que ses interventions dans le domaine du jeu de plateau ne fait que s’accroître, s’inscrit l’aventure Arthur et les Minimoys à partir de 2002. Pendant plus de cinq ans, à quatre mains, ils déclinent la charte graphique de l’ensemble des trois films.
À partir de 2008, Nicolas Fructus intervient régulièrement dans la réalisation d’illustrations fantastiques (Éditions du Bélial), du jeu (Zombicide, Timeline, Takenoko), la Bande Dessinée (Showman Killer avec Jodorowsky), et des tirages limités comme Mémoire des Mondes Troubles (série de photographies avec Un livre-une image).
Depuis 2010, en plus du jeu, ce sont trois livres illustrés aux éditions Mnémos pour lesquels il consacrera le plus de temps. Ce sont des livres-univers portés par quatre écrivains à chaque ouvrage. Ainsi naissent Kadath, le guide de la cité inconnue, Un an dans les airs, et Jadis.
Depuis 2015, Nicolas Fructus travaille sur Gotland, un retour aux univers Lovecraftiens avec les Editions du Bélial.
Son site : http://fructusnico.free.fr/
Quelques œuvres :
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