vendredi 13 octobre 2017

Zealia Bishop, Lovecraft et une idée de monstre

Un Post inspiré par cet article de Swords & Stitchery.

La malédiction de Yig
H. P. Lovecraft et Zealia Bishop


Ecrit en 1928, publié en novembre 1929 dans Weird Tales La malédiction de Yig (une révision pour Zealia Bishop, in Weird Tales 1929). Une écriture quasi totale de Lovecraft, sur la base d’une légende indienne de l’Oklahoma faisant allusion à des fantômes se manifestant sur un tertre. Pas de références ici au Mythe de Cthulhu, mais un mini-roman bien ficelé dans lequel la montée en puissance de l’horreur est magistralement traitée.

Il s’agit du récit d’un ethnologue, spécialisé dans les questions concernant les Indiens d’Amérique, qui se rend pour enquêter dans l’Oklahoma sur les légendes concernant le Dieu-Serpent. Il a en effet entendu d’étranges rumeurs sur une étrange créature enfermée à l’asile de fous de Guthrie. Il est reçu par le Dr McNeil qui lui explique que la région est terrorisée par Yig, un demi-humain père des serpents qui transforme ses victimes en monstres. Et de l’emmener voir une cellule dans laquelle rampe une créature serpentine aux yeux humanoïdes. Il lui raconte ensuite l’histoire d’un jeune couple de pionniers, Audrey et Walker, partis avec leur chariot à la recherche de terres à exploiter. Walker a la phobie des serpents. Une nuit, durant leur voyage, Audrey tombe sur un nid de serpents qu’elle détruit pour protéger son mari. Ce dernier l’apprend et entre en transes, car la légende veut que Yig punisse sévèrement ceux qui attentent à ses enfants. Le temps passe, le couple trouve sa terre, construit son ranch, commence ses plantations et sympathise avec le voisinage. La nuit de Walpurgis est organisée chez eux une petite fête pour éloigner Yig à l’aide de rituels ; c’est aussi l’occasion de faire bombance avec les amis. Lorsque les derniers fêtards quittent le ranch, Audrey et Walker s’écroulent de sommeil. Ils seront réveillés par d’étranges bruits. Les voisins découvriront le lendemain le chien explosé sous l’effet de piqûres venimeuses, Alker horriblement charcuté et une créature serpentine qui semble féminine en train d’agoniser.

L’ethnologue demandera au médecin qui était alors cette créature enfermée dans le cachot de l’asile ? C’est ce qui est né d’elle 9 mois plus tard.


Zealia Bishop née en en 1897 et morte en 1968 était un écrivain américain de fantasy, liée à Howard Phillips Lovecraft.Elle écrivait des nouvelles de fantasy pour Weird Tales. Cependant, elles étaient souvent relues (et réécrites) par Howard Phillips Lovecraft, sans qu'il soit crédité.


Le Tertre
Zealia Bishop




Le Tertre (1930, une révision pour Zealia Bishop, The Mound, in Weird Tales 1940). Un véritable mini-roman, là encore pour l’essentiel dû à la plume de Lovecraft. Et un récit à classer dans la catégorie des « fondamentaux », aux côtés des Montagnes Hallucinées et de Dans l’Abîme du Temps, par la profondeur de sa vision cosmique et la densité de son « monde perdu ».

Nous y retrouvons notre ethnologue (cf La Malédiction de Yig) traquant les légendes indiennes les plus curieuses de l’Oklahoma. Il s’agit cette fois d’une rumeur insistante faisant état d’apparitions de fantômes indiens sur un tertre désert près de la ville de Binger. Il s’agirait d’un vieil homme errant sans but la journée et d’une squaw sans tête qui hanterait la nuit avec une torche crachant une lumière bleue. Notre savant est hébergé chez Mr Compton, un notable du lieu qui lui résume volontiers les légendes locales. Un jeune homme de Binger, Heaton, mena la première exploration en 1891 et en revint à moitié fou parlant de spectres et d’hommes blancs mutilés. Puis ce fut le cas de deux archéologues amateurs qui ne revirent jamais. En 1916, le capitaine Lawton entreprit des recherches. On le retrouvera horriblement mutilé, murmurant avant de mourir : lumière bleue, Grand Tulu, Azathoth, Nyarlathoyep…. De nombreuses autres expéditions se terminèrent de façon aussi tragique, notamment celle des frères Clay dont le survivant était marqué au fer rouge d’étranges hiéroglyphes.

Malgré les mises en garde de Mr Compton et du vieil Aigle Gris, chef du village, l’ethnologue monte sa propre expédition en solitaire, aucun habitant ne souhaitant l’accompagner. Muni de quelques outils et d’une amulette confiée par le vieux sage, notre explorateur entreprend de débroussailler le tertre à la recherche d’une entrée et met la main sur un cylindre, fait d’un curieux métal, décoré de gravures de monstres sans nom et contenant un manuscrit. Il rentre rapidement chez Compton et s’enferme pour décrypter ce qui s’avère être le journal du gentilhomme Panfilo de Zamacona, un des coéquipiers de Coronado lors de la conquête du Nouveau Monde au XVIe siècle. Attiré par les légendes voulant que la région du tertre soit l’entrée menant à la fabuleuse cité d’or de Cibola, il entreprend d’en explorer les souterrains. De caves en cryptes, de grottes en couloirs, de galeries recouvertes de gravures grotesques en descentes vertigineuses, Zamacona finit par déboucher dans un véritable monde souterrain nimbé de lumière bleutée. Il y décèle des bêtes monstrueuses et se réfugie, pour leur échapper, dans un temple d’or où trône une effrayante statue en forme de pieuvre. Il est récupéré par une équipe d’indigènes qui communique avec lui par la pensée. Il est dans le monde de K’n-yan, un peuple très ancien venu des étoiles qui s’est réfugié sous terre il y a des éons, lors des grands cataclysmes qui ont secoué la surface de la planète. Il est traité avec beaucoup d’égards et on lui propose de collaborer en faisant le récit de l’histoire de la terre. Mais il lui sera interdit de remonter à la surface.

Il découvre un monde très évolué techniquement, mais en pleine décadence, la recherche du plaisir et d’émotions fortes étant la seule motivation d’une population pratiquement immortelle. Les traitres sont transformés en chair de mort-vivant, pour occuper les tâches domestiques er servir de nourriture à leurs bêtes monstrueuses de transport, les gyaa-yothn. Ils adorent Tulu et Yig et évitent la région souterraine de Yoth, éclairée de lumière rouge, et qui aurait abrité une race non humaine. Encore plus profond se situe la zone noire qui, d’après certaines légendes, aurait été l’univers de Tsathoggua. L’accès en a été colmaté.

Zamacona cherchera à fuir en compagnie d’une esclave, T’la-yub. L’opération échouera et la servante sera transformée en chair mort vivante. Il renouvellera la tentative par le biais de la dématérialisation, technique qu’il a apprise à K’n-yan.

Ce récit aiguisera la curiosité de l’ethnologue qui reprendra ses recherches sur le tertre en finira trouver une entrée. Son incursion le remplira de terreur, à la fois par les gravures et statues blasphématoires qu’il croisera en permanence, mais aussi par les nombreux cadavres des expéditions précédentes qu’il rencontrera. Se sentant entouré de mystérieuses présences et poursuivi par des choses mortes, il prendra ses jambes à son cou, non sans avoir remarqué que l’une de ces odieuses masses mortes portait gravé sur la chair le nom de T’la-yub.

Homme de K'n-yan.

Ce personnage grand, mince, vêtu d’une robe noire avec des cheveux noirs retenus par un bandeau, une figure couleur de cuivre couturée, sans expression, un nez aquilin, ressemblait plus à un Indien que tout ce que j’avais déjà pu voir dans mon expérience passée. Et cependant, mon œil entraîné d’ethnologue me fit immédiatement constater qu’il s’agissait d’un Peau-Rouge comme on n’en avait jusqu’ici jamais rencontré dans l’Histoire…Je vis, également, que les motifs de sa robe s’apparentaient à une tradition décorative entièrement différente de tout ce que nous connaissons dans l’art indigène du sud-ouest. Il portait de même des ornements de métal brillant et au coté une courte épée ou une arme du même genre, le tout forgé dans un style absolument étranger à tout ce dont j’avais jamais pu entendre parler. H.P. Lovecraft et Zaelia Bishop, Le Tertre




K’n-yan est un monde souterrain nimbé d’une étrange lumière bleutée. Autrefois accessible depuis la surface de la terre (notamment dans la région de l’actuel état d’Oklahoma), les entrées en furent fermées en des temps immémoriaux par ses habitants qui rompirent tout contact avec la surface et renoncèrent aux colonies qu’ils y avaient implanté, se renfermant ainsi sur eux-mêmes.

Les Hommes des K’n-yan appartiennent à une civilisation bien antérieure à la notre, qui a hérité des Grands Anciens une culture et une technologie qui lui sont infiniment supérieure, mais emprunts d’une sinistre décadence. L’abondance de l’or dans leur architecture et dans toute une partie de leur histoire serait à l’origine du mythe de l’Eldorado.

Ils vouent un culte à Yig, Cthulhu et Shub-Niggurath et leur dédient d’abominables cérémonies rituelles. Au fil de leur évolution démesurément longue, ils ont développé un savoir immense dans le domaine de la manipulation de la matière et des forces vitales. Par des procédés alliant le mental et la technologie atomique, ils sont capables de générer de la matière vivante ou d’insuffler vie à de la matière morte, et même de préserver à volonté leur longévité.

Affranchis des tâches ingrates et du labeur quotidien par l’emploi intensif de divers types d’esclaves non-humains tels que les Gyaa-Yothn ou les Y’m-bhi, ils n’en finissent pas de sombrer dans l’apathie et la décadence. Pour tromper l’ennui, ils s’adonnent à des divertissements sordides et indicibles, dont ils n’ont cesse de faire évoluer les atrocités.

Nouvelle créature pour des campagnes Old-School : Les Serpents de la rivière Connecticut.




Pas vu depuis 1886, les Serpents de la rivière Connecticut sont revenus en force sur les rives inférieures de la rivière Connecticut.

Apporté des profondeurs de la Terre par les guerriers du royaume de K'n-yan. Ces serpents géants génétiquement améliorés étaient les créations des hommes serpents dans les siècles passés. Ces serpents de rivière puissants sont parmi les prédateurs les plus redoutés sur le continent nord-américain, dans ce qui était autrefois la Nouvelle Angleterre. Ces serpents sont très intelligents, une intelligence prédatrice dangereusement meurtrière. Ils possèdent un visage reptilien étrangement presque humain, avec des yeux impassibles et malins.




Ils prospèrent dans les eaux saumâtres de ce qui était la rivière Connecticut dans le marais comme les anses et les mares d'eau douce près des temples riverains turquoise du dieu serpent où ils servent de gardiens. Ils sont incroyablement furtifs et capables de tuer silencieusement des proies humanoïdes. A plusieurs reprises ils mordent violemment leur proie avec une morsure empoisonnée et se retirent à distance en attendant que le poison ai fait son travail. Beaucoup jurent que ces bêtes semblent apprécier le spectacle. Ils se cachent souvent sous l'eau pendant six heures ou plus. Pour les autochtones de la région ces monstres sont une menace et leur simple présence est considérée comme "mauvaise médecine". Beaucoup de guerriers redoutent s'aventurer à travers les vastes ruines de Hartford la capitale de l'État du Connecticut, où un grand nid d'entre eux habite le tunnel de Hog River, sous Hartford.





Ces monstres sont très similaires aux serpents monstrueux vivant sur l'Ancienne Venus. Mais la "variété" Connecticut présente un sens de la ruse maléfique presque humain que beaucoup croient être l'influence de leur maître sombre Yig.

Nombre rencontré: 1 (si un temple ou un nid est à proximité 1d6)
Alignement: Neutre (avec des tendances perverses)
Taille: L
Mouvement: 30 (nage 50)
Dextérité: 9
Classe d'armure: 6
Force: 4
Attaque: 1/1 morsure
Dégâts: 1d6 +1
Jet de sauvegarde: 14
Moral: 9
Points d'expérience: 400

Type de trésor: Dans les temples de Yig, divers artefacts ou objets liés au rituel

Tactique: ces serpents tentent souvent d'embusquer des proies humanoïdes et des proies faciles juste avant le lever du soleil. Ils déposeront le corps dans l'eau dans l'espoir d'attirer plus de proies. Ces serpents ont un cycle d'alimentation mensuel, les cultes locaux de Yig enlèvent souvent des familles ou des victimes afin de leur offrir en pâture comme sacrifice.




Il y a des rapports de serpents monstrueux similaires se trouvant dans certaines voies d'eau urbaines d'autres ruines de ville comme Springfield dans l'Etat voisin du Massachusetts mais ceux-ci ne peuvent pas être confirmés pour le moment.

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