Rares sont les fanzines de la taille du livre de Teal Triggs, Fanzines, la révolution du Do It Yourself. Si elle a été traduite en français, cette grande étude porte essentiellement sur les publications américaines et anglaises. En amatrice de punk et en spécialiste de la culture queer, Triggs donne sans compter dans le no future et la riot girl.
Ce qui ne gâte pas la lecture de son livre. Le sujet est orienté, il suffit de le savoir. Car comment ne pas trouver passionnante cette histoire de l’auto-édition confidentielle (Triggs part des pamphlets de Thomas Paine et des poèmes de William Blake) et cette tentative de définition qui pourrait convenir à toutes les époques ? Alternatifs, résistants, intimes ou narcissiques, idolâtre, multiformes (les exemples donnés peuvent ressembler à un magazine professionnel, d’autres à un agenda de collégienne)…
Né de la tradition des placards politiques, le fanzine est une affaire d'activistes qui décident un jour de partager leur(s) passion(s), fût-ce un groupe musical, une équipe de foot ou la couture sur cuir de serpent, avec les moyens du bord en ce qui concerne fabrication et diffusion vers d'éventuels intéressés. Ces gens-là se trouvent aussi avoir très souvent une conscience politique, ou du moins une façon de voir les choses qui immanquablement transparaît dans le zine, en tout cas s'il est bien fait. C'est ce qui fait l'intérêt des publications perso: un ton, un style, une vision, du papier, des agrafes, de la colle et des ciseaux, et c'est parti !
Après cela, Triggs insiste : c’est la musique (plus que la science-fiction, la BD, le sport…) qui offrira à l’univers du fanzine ses plus belles créations. Elle passe en revue des titres qui le prouvent : Suburban Press, Sniffin Glue, Chainsaw, Sub Pop, etc. Elle regrette ensuite la dérive du fanzine vers les rives de la culture dominante (même si, bizarrement, le fait qu’un livre tel que le sien existe atteste que la « culture dominante » peut trouver un intérêt au fanzine). Enfin Triggs applaudit à la réaction qui s’ensuivit : un retour à l’intime avant l’arrivée des e-zines. Elle trouvera là peut-être matière à une autre étude : d’autres espaces de libertés, de protestations, de cultures parallèles ou de sous-cultures revendiquées.
Ce chouette livre ne se veut pas un guide de référence mais plutôt une histoire des fanzines racontée sur grand format et illustrée de telle façon que n'importe quel éditeur de zine bavera devant les couv' / typos / collages des centaines d’œuvres, à majorité anglo-étatsuniennes, présentées ici: Ungawa !, Bugs and drugs, Ripped & torn, Cobalt Hate, Answer Me !, Profane Existence… sont de vraies beautés de papier que l'on se voit déjà tripoter sans vergogne ou échanger avec leurs éditeurs, une autre habitude DIY enrichissante.
On trouve des chapitres très intéressants au sujet du langage graphique du punk, de la vague des riot grrrls, de la révolution électronique ou encore des "fanzines" numériques. Malgré le courage toujours louable de leurs concepteurs et une effort d'ouverture de l'auteur de ces lignes, on continue ici à grincer des dents quant à ces derniers, si on peut pas palper, on oublie, un zine se lit et se relit quarante fois à l'inverse d'un bouquin ou d'un magazine gavé de pub, pub qui fait aussi d'infects ravages sur les blogs et autres sites.
Ce qui ne gâte pas la lecture de son livre. Le sujet est orienté, il suffit de le savoir. Car comment ne pas trouver passionnante cette histoire de l’auto-édition confidentielle (Triggs part des pamphlets de Thomas Paine et des poèmes de William Blake) et cette tentative de définition qui pourrait convenir à toutes les époques ? Alternatifs, résistants, intimes ou narcissiques, idolâtre, multiformes (les exemples donnés peuvent ressembler à un magazine professionnel, d’autres à un agenda de collégienne)…
Né de la tradition des placards politiques, le fanzine est une affaire d'activistes qui décident un jour de partager leur(s) passion(s), fût-ce un groupe musical, une équipe de foot ou la couture sur cuir de serpent, avec les moyens du bord en ce qui concerne fabrication et diffusion vers d'éventuels intéressés. Ces gens-là se trouvent aussi avoir très souvent une conscience politique, ou du moins une façon de voir les choses qui immanquablement transparaît dans le zine, en tout cas s'il est bien fait. C'est ce qui fait l'intérêt des publications perso: un ton, un style, une vision, du papier, des agrafes, de la colle et des ciseaux, et c'est parti !
Après cela, Triggs insiste : c’est la musique (plus que la science-fiction, la BD, le sport…) qui offrira à l’univers du fanzine ses plus belles créations. Elle passe en revue des titres qui le prouvent : Suburban Press, Sniffin Glue, Chainsaw, Sub Pop, etc. Elle regrette ensuite la dérive du fanzine vers les rives de la culture dominante (même si, bizarrement, le fait qu’un livre tel que le sien existe atteste que la « culture dominante » peut trouver un intérêt au fanzine). Enfin Triggs applaudit à la réaction qui s’ensuivit : un retour à l’intime avant l’arrivée des e-zines. Elle trouvera là peut-être matière à une autre étude : d’autres espaces de libertés, de protestations, de cultures parallèles ou de sous-cultures revendiquées.
Ce chouette livre ne se veut pas un guide de référence mais plutôt une histoire des fanzines racontée sur grand format et illustrée de telle façon que n'importe quel éditeur de zine bavera devant les couv' / typos / collages des centaines d’œuvres, à majorité anglo-étatsuniennes, présentées ici: Ungawa !, Bugs and drugs, Ripped & torn, Cobalt Hate, Answer Me !, Profane Existence… sont de vraies beautés de papier que l'on se voit déjà tripoter sans vergogne ou échanger avec leurs éditeurs, une autre habitude DIY enrichissante.
On trouve des chapitres très intéressants au sujet du langage graphique du punk, de la vague des riot grrrls, de la révolution électronique ou encore des "fanzines" numériques. Malgré le courage toujours louable de leurs concepteurs et une effort d'ouverture de l'auteur de ces lignes, on continue ici à grincer des dents quant à ces derniers, si on peut pas palper, on oublie, un zine se lit et se relit quarante fois à l'inverse d'un bouquin ou d'un magazine gavé de pub, pub qui fait aussi d'infects ravages sur les blogs et autres sites.
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