mardi 3 juillet 2018

Killing Joke documentary; The Death and Resurrection Show - Occultisme, Magick - Aleister Crowley



Hier soir, j'ai regardé sur Sundance TV, le film documentaire "Killing Joke documentary; The Death and Resurrection Show" dont voici le trailer ci-dessus. Non seulement c'est un groupe que j'aimais bien ado dans les années 80, mais ce film montre aussi comment le leader du Groupe, Jaz Coleman, a été fortement influencé durant toute sa carrière par l'Occultisme et le Mysticisme.

Si les textes de Killing Joke penchent souvent vers le millénarisme, c'est principalement à cause de la grande culture mystique que s'est forgée Coleman au cours de sa vie. Il est féru d'occultisme et a étudié la divination et la numérologie. Les allusions à des événements à venir, à des lieux chargés de spiritualité et à des textes sacrés (comme les prophéties d'Ézéchiel) sont légion dans les albums de Killing Joke et ce depuis les origines.

Coleman évoque très souvent la fin du monde, bien qu'il semble qu'il faille entendre par là une fin de la civilisation telle qu'on la connaît actuellement plutôt qu'une disparition pure et simple de la race humaine. C'est à la suite de la révélation de l'imminence d'un tel cataclysme que Coleman s'est réfugié en Islande, vite rejoint par Geordie Walker, le guitariste, au début des années 1980. En 1988, lors de l'écriture de l'album Outside the Gate, il utilise les principes de la numérologie antique pour caler le tempo de ses compositions. Il se dira ensuite troublé par le déroulement de l'actualité de l'époque, qui semble coller de près avec les intuitions ou prémonitions qui lui sont transmises durant l'enregistrement. Il aurait ainsi pressenti, peu de temps à l'avance, l'attentat de Lockerbie.

Coleman est profondément influencé par l'héritage occulte d'Aleister Crowley et son Hermetic Order of the Golden Dawn (voir Ordre hermétique de l'aube dorée). Il ne voit pas les prestations scéniques de Killing Joke comme de simples concerts, mais comme une célébration, une communion mystique entre le groupe et son public. Coleman joue volontiers avec la symbolique religieuse, comme lorsque, dans le DVD du concert au Shepherds Bush Empire, il brandit une croix latine au-dessus du public.

Dans le même ordre d'idées, liant intimement musique et spiritualité, son apparition dans le film Rok Ďábla révèle sa façon de concentrer les énergies, d'éveiller la créativité, et de lier un groupe de personnes par d'autres moyens que la simple amitié. Il emmène ainsi les membres du groupe tchèque Čechomor dans un lieu isolé, vide de tout repère, et tâche de leur faire partager une expérience mystique dans le but d'améliorer leur façon de jouer ensemble. Dans cette scène, il fait usage de substances psychotropes pour éveiller l'esprit aux forces occultes. C'est là un autre point commun avec Crowley, qui, dans un carnet, s'était employé à noter les effets de la consommation de cocaïne sur son corps et son esprit, augmentant régulièrement les doses jusqu'à atteindre une forme d'extase.

En résumé, Coleman prône l'acceptation des penchants animaux de l'homme, et leur utilisation à « bon escient » plutôt que leur diabolisation. Il conseille ainsi de « laisser sortir les démons » pour mieux les utiliser. Le texte d'Exorcism, sur l'album Pandemonium, fait référence à cette façon de laisser l'inconscient s'exprimer : « Rise from the unconscious let it rise - Get it out - Watch it bubble to the surface - Wash it away » - « Laissez [le démon] sortir de l'inconscient - Faites[-le] sortir - Regardez-le faire des bulles à la surface - Balayez-le ».

Il ressort de quelques entretiens accordés à la presse que Coleman croit à la panspermie, base importante de nombre de ses croyances.

Du coup ça m'a donné envie de me pencher un peu plus sur Aleister Crowley.




Aleister Crowley en 1929
Données clés Nom de naissance Edward Alexander Crowley
Naissance 12 octobre 1875
Royal Leamington Spa, Warwickshire, Angleterre
Décès 1er décembre 1947
Hastings, Sussex, Angleterre
Nationalité Britannique
Activité principale
Occultiste, poète, romancier
Autres activités, Alpinisme


  


Edward Alexander Crowley (12 octobre 1875 à Royal Leamington Spa dans le Warwickshire – 1er décembre 1947 à Hastings), dit Aleister Crowley, et également connu comme Maître Therion, Frater Perdurabo ou The Great Beast 666 (La Bête) est un écrivain, occultiste et astrologue britannique.

Fils d'une riche famille protestante fondamentaliste, du courant Darbyste, il abjura la foi chrétienne à l'adolescence, après la mort de son père. À Cambridge, il changea son prénom d'Edward en Aleister et commença à s'intéresser à l'occultisme. Initié au sein de la Golden Dawn, il s'en détacha rapidement pour poursuivre sa propre voie ésotérique, basée sur une « magie sexuelle » sans tabou. Il dilapida sa fortune au cours de ses recherches qui le menèrent partout dans le monde.
Il devint rapidement très controversé, tant pour ses mœurs sexuelles[réf. nécessaire] que pour ses idées occultistes, mais aussi pour ses idées politiques. Germanophile, il devint indésirable en Grande-Bretagne avec la Première Guerre mondiale. Il fut chassé de Sicile où il s'était installé, après divers scandales. Il continua ses errances. Il mourut d'une crise cardiaque liée à une bronchite chronique due à sa forte consommation de drogues. Il fut incinéré à Brighton et ses cendres auraient été perdues.Aleister Crowley est surtout connu pour ses écrits sur l'occultisme, particulièrement The Book of the Law, le livre sacré de Thelema. Crowley était également membre influent de plusieurs autres organisations occultes : l'Astrum Argentum et l'Ordo Templi Orientis. Concernant cette dernière organisation, il participa même à la réécriture complète de ses rituels en fonction de la Loi de Thelema.


Biographie

Jeunesse et éducation :

Edward Crowley était l'héritier unique (sa sœur cadette mourut en bas âge) d'un riche brasseur à la retraite, Edward Crowley, et de son épouse Emily Bertha Bishop. La fortune familiale provenait des brasseries Crowley's Ales. Il vécut ses premières années dans le confort matériel. Il développa aussi très tôt un complexe de supériorité intellectuelle et spirituelle.

Par ailleurs, la famille était membre du groupe religieux protestant fondamentaliste des Frères de Plymouth. Après le décès de son père, Edward Crowley rejeta son héritage religieux. Sa mère commença à lui donner alors le surnom qu'il s'appropria ensuite : « The Beast », en référence à « La Grande Bête 666 » de l’Apocalypse de Saint-Jean. Il fut confié à la garde de son oncle maternel Tom Bond Bishop, d'apparence philanthrope mais cruel avec son neveu. Son oncle est un prêcheur fanatique et il oblige Edward Crowley à apprendre la Bible par cœur.

Edward Crowley suivit les cours d'abord du Malvern College (1891-1892) puis de la Tonbridge School (1892). Il ne s'y sentit jamais à l'aise. En 1895, il entra au Trinity College (Cambridge) où il commença à étudier les sciences naturelles. Il était cependant plus doué dans des disciplines annexes : échecs et alpinisme. Il semblerait que ce fut alors que, intéressé par la poésie, il décida de changer de nom et, s'inspirant du poème « Alastor, or, The Spirit of Solitude » de Shelley, il ait décidé d'adopter le prénom « Aleister », réinterprétation gaélique d'Alastor, pour s'inscrire dans la vogue du renouveau celtique que connaissait à cette époque la Grande-Bretagne. Le choix du prénom "Aleister" a également été choisi pour une raison numérique, il faut savoir que dans la Kabbale Anglaise, Hébreuse et Grecque, l'addition des lettres composants "Aleister Crowley" donne le chiffre de la bête: 666.

Ce fut aussi alors qu'il était étudiant qu'il hérita de la fortune paternelle et qu'il commença à la dilapider. Il fit ainsi publier dès 1898 une édition de luxe de ses propres poèmes Aceldama, alors marqués par l'influence de Gerald Kelly. Le poème « White Stains » révélait déjà ses penchants homosexuels. Son premier amant fut d'ailleurs alors l'acteur transformiste Jerome Pollitt. La relation, empreinte de méfiance des deux côtés, se termina en 1898.

Aleister Crowley quitta Cambridge avant d'avoir passé son diplôme.


Découverte de l'occultisme :

En 1897, une vision lui fait réaliser que toutes les œuvres humaines, hormis la magie, sont éphémères. Il se consacre alors à l'étude des textes ésotériques, et cherche un magicien pour l'initier. Il est admis en novembre 1898 au sein de la Ordre hermétique de l'Aube dorée, une société secrète d'étude et d'enseignement des sciences occultes fondée en 1888. Pour ses travaux ésotériques, il y adopte le nom de Perdurabo (« J'endurerai ») ; si William Butler Yeats le croit fou, il est remarqué par un autre membre de la Golden Dawn, l'un de ses fondateurs : Samuel Liddell MacGregor Mathers.

MacGregor Mathers a mis au point un rituel pour invoquer son ange gardien. Dans ce but, Aleister Crowley s'enferme dans la résidence du bord du Loch Ness en Écosse, Boleskine House.

Déçu par les dissensions au sein de la Golden Dawn et rejeté par de nombreux membres de la société que sa vie sexuelle choquait, Crowley s'éloigne peu à peu de la Golden Dawn. Il s'intéresse aux travaux de John Dee, et de son médium Edward Kelley dont il pense être la réincarnation. Pour franchir seul les étapes initiatiques de la Golden Dawn, il s'initie à l'Hatha yoga et part en voyage en Asie.

Crowley s'intéresse aux traditions ésotériques orientales, comme le bouddhisme (qui lui est présenté par MacGregor Mathers et son ami et associé Allan Bennett), le taoïsme et surtout le yoga, dont il affirme être l'un des premiers occidentaux à recevoir un enseignement complet par un grand maître. Il séjourne souvent en Orient et en Asie.


Voyages, premier mariage et alpinisme : Le K2.

En 1900, Aleister Crowley est au Mexique, où il affirme avoir été initié franc-maçon, et où il rencontre l'alpiniste Oscar Eckenstein qui l'entraîne sur les sommets mexicains, l'initiant aux méthodes de concentration et de visualisation. En 1902, ils entreprennent ensemble la première tentative d'ascension du K2, la deuxième plus haute montagne du monde, située à la frontière entre la Chine et le Pakistan1. Après plus d'un mois passé sur place, la tentative fut un échec. Les Hunzas gardèrent de lui le souvenir d'un Occidental humain, qui les considérait comme ses égaux.

En 1903, il épouse Rose Edith Skerrett, la sœur de Gerald Kelly, qui est veuve. Au Caire en avril 1904, pendant leur voyage de noces en Égypte, Rose entre en transe et annonce à Crowley qu'il doit se préparer à recevoir une communication surnaturelle. L'année suivante, Rose accouche à Boleskine House d'une fille. En mai 1905, Crowley part pour une désastreuse expédition himalayenne. Il rend ses compagnons responsables de leur propre mort, et exige que sa femme et sa fille le rejoignent en Inde. Ils fuient le pays quand la police vient enquêter sur un incident au cours duquel Crowley a tué deux agresseurs. Ils se réfugient en Chine d'où il renvoie son épouse et sa fille afin de partir à la recherche d'une ancienne maîtresse. De retour en Grande-Bretagne, il apprend la mort de sa fille, d'une fièvre, en Birmanie. Il en rend Rose responsable. Le couple a deux autres filles avant de divorcer. Crowley dit avoir fait connaître ses adultères pour avoir les torts lors de la procédure.


Crowley au désert :

En 1909 Aleister Crowley, qui renoue avec son travail ésotérique et occulte, publie le Livre de la Loi sur la communication reçue au Caire en 1904. Il publie aussi Liber 777 qui donne les clés interprétatives du tarot selon la Golden Dawn. Il se rend dans le désert algérien en compagnie de Victor Benjamin Neuburg (qui avait dansé dans la représentation des Mystères d'Éleusis montée par Crowley) avec qui il met au point son système de « magie sexuelle » qu'il appelle Magick.

Il fonde à la même époque l'Astrum Argentum, son propre ordre ésotérique inspiré de la Golden Dawn. Il se rapproche de l'Ordo Templi Orientis de Theodor Reuss, une société ésotérique allemande qui pratique sa propre « magie sexuelle ». Aleister Crowley devient le maître de la branche britannique de cet ordre.


Exils et fin de vie :

Proche de l'Allemagne, Crowley s'exile aux États-Unis pendant la Première Guerre mondiale. Ses écrits pro-allemands lui valent une antipathie de plus en plus forte dans son pays. Il a alors dilapidé son héritage et vit de subsides versés par l'Ordo Templi Orientis. Il travaille à ses rituels de « magie sexuelle ».


Thelema, Cefalù :

En 1920, Aleister Crowley loua une ferme à Cefalù en Sicile, qu'il nomme Thelema. Il y forme de nombreux disciples. En 1923, comme la veuve du disciple Raoul Loveday porte plainte contre lui, Crowley est chassé d'Italie par le gouvernement de Mussolini. Le journal britannique John Bull le surnomme alors « l'homme le plus pervers du monde ». Il fait régulièrement parler de lui par ses provocations. Il s'adonne à l'héroïne, dont la consommation lui inspire quelques écrits relatant les effets de la drogue en temps réel, et mène une vie sexuelle dissolue pour l'époque.

Crowley prend la succession de Theodor Reuss à la tête de l'Ordo Templi Orientis, lors de la conférence de Weida et forme des disciples parmi lesquels Karl Germer, Gerald Yorke ou Israel Regardie. En 1929 à Berlin, il épouse brièvement la Nicaraguayenne Maria Teresa Ferrari de Miramar.

Il revient au Royaume-Uni dans les années 1930 et y intente divers procès pour toucher de l'argent. Il poursuit un libraire qui a annoncé à tort la sortie d'un de ses livres (The Diary of a Drug Fiend), et l'éditeur du livre de Nina Hamnett Laughing Torso, dans lequel elle insinue qu'il a pratiqué la magie noire à Thelema. Ses amis ne témoignant pas en sa faveur, et les récits de ses pratiques sexuelles et magiques jouant en sa défaveur, il perd ses deux procès et est condamné à payer les frais de justice alors qu'il est ruiné.

En 1936, il tombe amoureux de Greta Sequeira, une anthroposophe qui épouse un entrepreneur de Dundee. Par elle, il rencontre Frieda Harris qui sera son exécutrice testamentaire. Ensemble, ils conçoivent un tarot qu'elle illustre de ses aquarelles en 1942. Ce tarot divinatoire mélange diverses influences : magie occidentale, Golden Dawn, gnose, bouddhisme tantrique, chimie et freudisme. Crowley affirme que ce tarot est la suite du travail ésotérique d'Éliphas Lévi, dont il dit être la réincarnation (Lévi était mort l'année de sa naissance). Son Book of Thot de 1944 est un commentaire des arcanes de ce jeu.

Dans ses dernières années, Aleister Crowley demande à John Symonds de travailler à sa biographie à partir de ses notes. Son dernier disciple est Kenneth Grant. Les deux hommes seront ses exécuteurs testamentaires pour l'aspect littéraire. Ils travaillent ensemble à la biographie/autobiographie de Crowley, intitulée Autohagiography.

Installé dans une résidence hôtelière d'Hastings, Aleister Crowley meurt le 1er décembre 1947 d'une crise cardiaque liée à une bronchite chronique due à sa forte consommation de drogues. Il était ruiné (sa « fortune » au décès est estimée à 18 £ 6 d. Il est incinéré à Brighton et ses cendres sont perdues.


Production littéraire et influence spirituelle : Liber AL vel Legis sub figura CCXX

Les 8, 9 et 10 avril 1904, lors de son voyage de noces au Caire, Crowley reçut en dictée un ouvrage de quelques pages, par l'intermédiaire d'une entité désincarnée nommée Aiwass, qu'Aleister Crowley assimila plus tard à son Saint Ange Gardien, tandis que le texte transmis était signé du pharaon Ânkhefenkhonsou dont Crowley se déclara la réincarnation. Ce texte, intégralement retranscrit dans le Livre de la Loi (Liber AL vel Legis sub figura CCXX), constitue la base de son système philosophico-religieux nommé : « La Loi de Thelema ». Il annonce aussi le début d'une nouvelle ère : le christianisme serait amené à laisser la place à un nouveau mouvement spirituel.

Le terme « Thelema » provient du grec, et signifie « Volonté », non la Volonté bassement humaine et capricieuse, mais la Volonté Supérieure de l'Homme qui lui permet de dépasser sa condition. Le Livre de la Loi illustre cette « Volonté - Thelema » par quelques phrases clés comme « L'Amour est la Loi, l'Amour soumis à la Volonté » ; ou encore « Fais ce que Voudras sera le Tout de la Loi », ce fameux « Fais ce que Voudras » qui est gravé sur le fronton de l'« Abbaye de Thélème » de Rabelais, auteur avec lequel il partage une sensualité grivoise, un penchant pour l'alchimie et une certaine religiosité bien qu'il ait cherché à se démarquer de son éducation religieuse chrétienne, en rejoignant la longue liste des nouveaux gnostiques, par l'intermédiaire de ce qu'il nomme la « Magick », l'hermétisme et d'autres disciplines occidentales comme orientale comme le yoga.


Crowley dans la culture populaire :

L'œuvre et le personnage de Crowley ont eu une influence significative sur nombre d'amateurs d'occultisme. Crowley, ou des personnages fictifs fortement inspirés de Crowley, apparaissent ou sont cités dans de nombreuses œuvres musicales, littéraires ou encore télévisuelles. Il existe en outre de nombreux produits à son image.


Musique

Crowley a exercé une influence significative sur l'œuvre de musiciens de rock tels que David Bowie, Jimmy Page, Genesis P-Orridge, Jimi Hendrix, Ozzy Osbourne (il lui dédie un morceau hommage, Mr. Crowley), Jaz Coleman, chanteur de Killing Joke, et les groupes Tool, Iron Maiden (chanson Revelations sur l'album Piece of Mind), Edguy (morceau Out of Control), Coil, Throbbing Gristle, Psychic TV, Current 93, Cradle of Filth, yelworC (« Crowley » écrit à l'envers, groupe de dark wave), Christian Death, Fields of the Nephilim et les Beatles — son visage apparaissant sur la pochette de leur album Sergeant Pepper's Lonely Hearts Club Band.

Sur un de ses albums solo, Inside Of Emptiness le guitariste des Red Hot Chili Peppers, John Frusciante, présente 3 chansons inspirées de sa vie, écrites durant la lecture de textes de Crowley : Emptiness, I’m Around et 666.

Crowley est aussi la principale source d'inspiration du groupe de Black/Death Metal Behemoth.

Le groupe Tiamat a mis en musique un de ses poèmes sur l'album Prey (2003), il s'agit du morceau final de l'album et il est intitulé d'après le nom du poème : The Pentagram.

Jimmy Page, le guitariste du groupe Led Zeppelin, qui lui vouait une admiration considérable, a racheté son manoir de Boleskine qu'il a ensuite revendu.

Ministry, le groupe de metal industriel américain, a composé une chanson s'intitulant Golden Dawn sur leur album de 1988 The Land of Rape and Honey, sur laquelle on peut entendre entre autres des samples d'Aleister Crowley chantant son Call of The Second Aethyr.

Marilyn Manson, dans la chanson Misery Machine, fait référence à l'abbaye de Thélème : « We gonna ride to the abbay of Thelema ». Dans l'ouvrage Dissecting de Gavin Baddeley (traduit en français sous le titre L'Antéchrist Superstar) il est plusieurs fois fait mention de la fascination du chanteur pour Crowley au chapitre « les anges des abysses ».

Rockin' Squat fait référence à Aleister Crowley dans le morceau Illuminazi 6.6.6.

Des enregistrements de la voix d'Aleister Crowley sont utilisés sur plusieurs morceaux de l'album Zvezda Mix de Gestalt OrchestrA et sur le morceau Being Alive de Chromatic.

The Legendary Pink Dots et Symbol Of Subversion, font référence à Aleister Crowley en intitulant une de leurs pièces : « Golden Dawn ».

Le groupe français Jack The Ripper y fait deux fois référence, dans le titre de leur premier album The Book of Lies, et dans la chanson Aleister, de l'album Ladies First.

Bruce Dickinson, le chanteur d'Iron Maiden, est coscénariste du film Le Diable dans le sang (Chemical Wedding, Julian Doyle, 2008) dans lequel un professeur d'université se trouve être la réincarnation de Crowley. Il a composé son album solo Chemical Wedding (2008, Warner Music) dans la même optique.

En 2007, le groupe de black metal français « Blut Aus Nord » fait paraître un album : Odinist sous-titré The destruction of reason by illumination qui est une citation extraite d'une des œuvres d'Aleister Crowley.

Le groupe de musique Klaxons y font référence dans leur chanson intitulée « Magick ».

Le groupe de black metal symphonique français Anorexia Nervosa a utilisé plusieurs extraits de son livre intitulé 'Temple of the Holy Ghost' (recueil de poésies publié en 1974) dans sa chanson Worship Manifesto, sur l'album Redemption Process (2004).

Le groupe de metal italien Death SS a consacré un album à Aleister Crowley Do What Thou Wilt'.

Le groupe belge dEUS fait référence à Aleister Crowley dans sa chanson Great American Nude qui apparaît sur leur premier album Worst Case Scenario en 1994 (She had this thing about Aleister Crowley / It was like a fascination).

Le groupe de Black/Death Metal Temple Of Baal fait référence à Aleister Crowley dans son album Verses Of Fire (2013), à travers des textes comme το αστέρι 418 ou The Tenth Aethyr.


Littérature, bande dessinée, mangas

En 1908 le romancier anglais Somerset Maugham raconte dans The Magician la vie d'Aleister Crowley, présenté dans le livre comme « Oliver Haddo ».

Aleister Crowley est un des personnages centraux du roman Blackout Baby, de Michel Moatti, paru en 2014 chez HC Éditions. Il s'agit d'un Crowley vieillissant, fatigué par l'âge et les bombardements allemands sur Londres, réévaluant Le Livre de la Loi et son « œuvre » passée.

L'auteur britannique Alan Moore a également étudié Crowley, qu'il cite directement dans sa série Promethea, dans un numéro spécialement consacré à la magie et au tarot. Il fait aussi apparaître brièvement Crowley enfant dans From Hell.

Dans le livre Au bonheur des ogres, Daniel Pennac identifie l'un des personnages (le professeur Léonard) comme étant la réincarnation d'Aleister Crowley.

Dans le roman de Robert Bloch Psychose, adapté au cinéma par Alfred Hitchcock, Aleister Crowley est une des lectures de Norman Bates, avec Ouspenski.

Dans la bande dessinée Requiem, Chevalier Vampire, de Pat Mills et Olivier Ledroit, Aleister Crowley apparaît comme l'homme le plus mauvais du monde, ayant réapparu en enfer sous le nom de Black Sabbat avec pour concubine un mandrill nommé Aiwass.

Sous la dénomination de so-called wickedest Man on Earth, il apparait succinctement dans Batman, Arkham Asylum, de Grant Morrison et Dave McKean, où il se contente de discuter du symbolisme de tarot égyptien et de jouer aux échecs.

Dans les mangas, on peut citer Arystar Krory (Aleister Krory dans l'anime) de D.Gray-man, exorciste vampire au grand cœur.

Dans les romans Toaru Majutsu no Index, Aleister Crowley est le père de la Magie occidentale moderne, puissant mage en son temps, qui prit la décision de renier son appartenance à la magie pour se consacrer à la science (deux camps opposés). Il devient l'homme au sommet de la Cité-Académie, pôle scientifique mondial, et désire éradiquer de la surface du globe la magie, créée à la base pour satisfaire ceux n'ayant pas de capacités surnaturelles « scientifiques ».

Aleister Crowley est une source d'inspiration pour le livre L'histoire sans fin de l'auteur allemand Mickael Ende, avec l'utilisation répétée des figures du tarot de Crowley à travers l'aventure, la doctrine inscrite sur l'amulette Auryn utilisée par l'un des héros : « Do what you wish » et le nom que le héros choisit de donner à l'impératrice : « Moonchild ».

Dans le roman de Jean Molla Le Jardin des sortilèges, le plus puissant mage noir et pire ennemi du héros se nomme Aleister Crowley.

Il apparaît aussi dans la bande dessinée W.E.S.T. dans laquelle son histoire est revue et adaptée pour l'esprit de la série.

Il donne également son nom -mais pas son prénom- à un démon dans De bons présages des auteurs britanniques Neil Gaiman et Terry Pratchett (dans la traduction française ce démon s'appelle Rampa).

Il est également le héros de la bande dessinée Alceister Crowley de Antonio Cossu et Les gorilles de l'apocalypse de Antonio Cossu et Louis Savary, où il apparait comme un détective de l'occulte.

Crowley est également cité dans l'ouvrage de Dan Brown, Le Symbole Perdu. Également cité dans le roman d'Eric Giacometti et de Jacques Ravenne, Conjuration Casanova et dans celui de Sire Cédric, Le premier sang.

Il apparaît dans un chapitre du roman d'Ernest Hemingway, Paris est une fête. L'auteur le confond avec Hilaire Belloc.

Il joue un rôle important dans le livre de Bob Garcia, Le Testament de Sherlock Holmes, paru en 2005.

Il apparaît dans le manga Inugami, le réveil du dieu chien, dans lequel il est parvenu à recréer l'Arbre de Vie du jardin d'Eden.


Télévision, cinéma, dessin animé

Dans le dessin animé hentai Bible Black, la Lance de Longinus, apparait une descendante fictive d'Aleister Crowley dénommée Jody Crowley, laquelle rentre en compétition avec la méchante récurrente de la série, Reika Kitami. Il est aussi dans le réveil du dieu chien.

Dans la série télévisé Supernatural, un démon majeur de l'Enfer (un des personnages centraux de la série) s'appelle Alastair. Le roi de l'Enfer s'appelle Crowley.

Dans le film Le Diable dans le sang, réalisé par Julián Doyle, un timide professeur décide de ramener à la vie Aleister Crowley.

Perdurabo (Where is Aleister Crowley?), film réalisé en 2003 par Carlos Atanes.

Dans le film L'héritage Valdemar, réalisé en 2010 par Jose Luis Allemande.

Les films de Kenneth Anger sont inspirés par Crowley, notamment Inauguration of the Pleasure Dome (1954), Invocation of My Demon Brother (1969) et Lucifer Rising (1972).

Dans la saison 2 de la série télévisée X-Files : Aux frontières du réel, dans l'épisode La Main de l'enfer, épisode traitant du satanisme, le lycée dans lequel se déroule l'intrigue s'appelle Crowley High School.

Un court-métrage réalisé par Derek Jarman avec Genesis P-Orridge et des membres de Thee Temple ov Psychick Youth, montre de multiples scènes de magie sexuelle directement inspirée des pratiques de Crowley. Ce film, saisi par Scotland Yard en 1991 dans la demeure de P-Orridge à Londres à la suite d'une plainte fabriquée par la droite chrétienne fondamentaliste américaine, soumettra ce dernier à un mandat d'arrestation dont il échappera, se trouvant alors au Népal et trouvant exil aux États-Unis jusqu'à la découverte de la supercherie par la justice britannique.


Jeu de rôle


Dans le jeu de cartes Vampire: The Eternal Struggle (basé lui-même sur le monde du jeu de rôle Vampire: The Masquerade ou Vampire : La Mascarade en français), Aleister Crowley est un des nombreux vampires pouvant être joués et fait partie du Clan Malkavien.

Dans le jeu de rôle Nephilim, Crowley est à la base du bouleversement magique provoquant la libération des Nephilims de leurs stases, au début du vingtième siècle.

Dans le jeu de rôle L'Appel de Cthulhu, dans la campagne Les Oripeaux du Roi, Aleister Crowley est un des personnages non joueurs que rencontrent les PJ.

Dans le jeu de rôle Rétofutur, Aleister Crowley est un puissant Non-A dont l'histoire est présenté dans l'extension Les Agences.

Dans le RPG Suikoden, Crowley est un des 108 personnages du jeu. C'est un magicien d'une grande puissance qui serait à l'origine même de la destruction de toute une zone de la carte (les « Badlands », situées entre la République de Toran et la cité-État de Jowston) à la suite d'un duel avec un autre magicien, Mazus.

Dans le RPG Fallout 3, Aleister Crowley est une goule qui vous manipule pour que vous tuiez des "goulophobes" dans la quête "Faut leur tirer dans la tête".

Dans le jeu Saints Row: Gat out of Hell, les protagonistes se retrouvent transportés en enfer après l'utilisation d'une mystérieuse tablette ouija ayant appartenu à Crowley.


Écrits

Crowley était un auteur prolifique, non seulement dans le domaine de la magie mais également dans la philosophie et la politique. Il fut un poète et un auteur de pièces de théâtre ainsi que rédacteur sous divers pseudonymes pour des journaux.

Dans le domaine de l'occultisme, Crowley a notamment écrit sur la magie, le tarot, le yoga, la Kabbale, l'astrologie.


Ses œuvres les plus importantes sont :

The Book of the Law (Le Livre de la Loi)
Magick
Le Livre de Thoth
Magick Without Tears
The Confessions of Aleister Crowley
Liber 777
The Vision and the Voice
The Book of Lies

Il édita et produisit une série de publications intitulées The Equinox (sous-titrée « Revue d'Illuminisme Scientifique »), qui servit comme organe officiel de l'ordre magique Astrum Argentum.

Crowley écrivit également des pièces de théâtre et des romans qui ne reçurent pas un accueil favorable en dehors des cercles occultistes :

Diary of a Drug Fiend
Moonchild
The Rites of Eleusis
The Ship


Œuvres poétiques :

Clouds Without Water. (1974).
White Stains. (1973).
The Star and the Garter. (1974)
Snowdrops From a Curate’s Garden. (1986).
Golden Twigs. (1988).
The Scented Garden of Abdullah the Satirist of Shiraz. (1991).
The Winged Beetle. (1992).


Publiées en français :

Le Livre de Thoth, le Tarot des Égyptiens, Urania Verlags AG, préface d'Hymenaeus Beta, Caliphe de l'OTO, 1994.
Magick (parties une et deux), Éditions Blockhaus, Paris, 1992.
Fragments sataniques, Hriliu, Cahors, 1996.
Le Livre de la Loi, Aleister Crowley, Les Gouttelettes de Rosée, Montpeyroux, 1997. ISSN 1261-503X.
L'Epreuve d'Ida Pendagon, in Rêves d'Absinthe (anthologie), Éditions L'Œil du Sphinx, Paris, 2001. (ISBN 978-2914405058).
Journal d'un drogué, voyage au pays de Cocaïne, Le Camion noir, Nancy, 2011.
Le Livre de la Loi, Le Camion noir, Nancy, 2007.
Béréshith, Les Gouttelettes de Rosée, Montpeyroux, 1998.
Le Scorpion, Les Gouttelettes de Rosée, Montpeyroux, 1998.
Babalon, Éditions de l'Heure, Charleroi, 2002.
Magick (Liber ABA, Livre Quatre), ESH-ÉDITIONS, Collection Bibliotheca Crowleyana, Bruxelles, 2013. Deux tomes (ISBN 978-2805300066).
Le Livre des Mensonges, ESH-ÉDITIONS, Collection Bibliotheca Crowleyana, Bruxelles, 2013. Préface de Jean-Luc Colnot. (ISBN 978-2805300110).
Magie énochienne de la Golden Dawn, Éditions Trajectoire, Escalquens, 2011. Contient le "Liber 84 vel Chanokh" et un extrait de la "Vision et la Voix". (ISBN 978-2841975693).
"Le Livre de Thoth", nouvelle traduction de Philippe Pissier, Editions Alliance Magique, 2016. (ISBN 2367360138 et 978-2367360133).


Bibliographie

En français

Serge Hutin, Aleister Crowley, Arqa, 2005.
Henry Chartier, La Musique du Diable. Le rock et ses succès damnés, Éditions Camion Blanc, coll. "Camion Noir", 710 p.
Sarane Alexandrian, Aleister Crowley, le maître incompris de la gnose moderne, Supérieur inconnu no 15, 1999.
Christian Bouchet, Aleister Crowley, Collection Qui suis-je ?, Pardès, 1999, 127 pages.
Christian Bouchet, Aleister Crowley et le mouvement thélèmite, Les éditions du chaos, 1998.
Christian Bouchet, Aleister Crowley, La Bête 666, Le Camion noir, 2011.
Tigrane Hadengue/Hugo Verlomme/Michka, « Aleister Crowley, le possédé des drogues », in Le Livre du cannabis, Georg, 1999.
Massimo Introvigne, « Aleister Crowley et le satanisme » in Enquête sur le satanisme, Éditions Dervy, 1997, pages 209-219.
Massimo Introvigne, La Magie, les nouveaux mouvements magiques, Droguet & Ardant, 1993, plusieurs pages sur Crowley.
Arnold Waldstein, Aleister Crowley, le Saint de Satan, Culture, Art, Loisirs, Paris, 1975, 287 pages.
Marco Pasi, La Notion de magie dans le courant occultiste en Angleterre (1875-1947), Thèse de Doctorat sous la direction d'Antoine Faivre.
"Les Secrets de la Bouche de l'Enfer", Pessoa/Crowley, Editions ODS, 2015. (ISBN 979-1091506335). (ASIN B016YR81KI).


En anglais

Martin Booth, A Magick Life: A Biography of Aleister Crowley, Hodder and Stoughton, 2000.
Ronald Decker, « Crowley, Aleister (1875–1947) », Oxford Dictionary of National Biography,‎ janvier 2011 (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article.
Richard Kaczynski, Perdurabo: The Life of Aleister Crowley, New Falcon Publications, 2002.
Marco Pasi, Aleister Crowley and the Temptation of Politics, Acumen, Durham, 2014.
Lawrence Sutin, Do What Thou Wilt: A Life of Aleister Crowley, St. Martin's Griffin, 2002.
John Symonds, The Beast 666, The Life of Aleister Crowley, Pindar Press, 1997.




Aleister Crowley : Ses Liens avec l’Élite et son Héritage

L’homme qui aimait à se faire appeler « la Grande Bête 666 » et qui fut surnommé « l’homme le plus diabolique de l’Histoire » était plus qu’un occultiste théâtral : Aleister Crowley est au cœur d’un des mouvements les plus influents des XXème et XXIème siècles. Il avait aussi des liens avec certaines des plus puissantes personnalités mondiales, ayant même travaillé avec les services secrets britanniques (MI-5). Cet article décrit la vie et l’œuvre de l’occultiste Aleister Crowley en examinant ses liens avec l’élite mondiale qui ont contribué à la propagation de la Théléma.

Bien qu’il soit considéré comme l’occultiste le plus influent du XXème siècle et classé par la BBC comme le 73ème « plus grand Britannique de tous les temps », la majorité des gens n’a jamais entendu parler d’Aleister Crowley. Cet occultiste, mystique, et magicien des rituels anglais est incroyablement populaire dans certains cercles (occultistes, artistes, célébrités, etc) mais complètement inconnu du citoyen lambda. Et pourquoi devrait-il être connu ? Qu’a-t-il accompli ? Pour faire simple, il annoncé le changement radical de philosophie qui allait balayer la civilisation occidentale durant le XXème siècle. En fondant la philosophie de la Théléma et en annonçant la venu d’un nouvel éon, Aleister Crowley n’a pas seulement formulé le précepte philosophique majeur du XXIème siècle, il a aussi fait partie du moteur Illuministe qui l’a promue.

A cause des rites sexuels de Crowley, de sa consommation de drogues et de son implication dans la « Black Magick » (il avait ajouté un « k » à la fin du mot anglais pour « magie » afin de la différencier de la magie de divertissement), il fut critiqué et diffamé par la presse pendant toute sa vie. Cependant, des documents déclassifiés révèlent que la « Grande Bête 666 » menait une double vie : Crowley a apparemment entretenu des liens avec le gouvernement britannique et travaillait pour les services secrets britanniques et des membres haut placés du gouvernement américain. L’O.T.O – la société secrète qu’il a popularisée – comptait dans ses rangs les gens les plus influents de l’époque, qui en retour usaient de leur pouvoir afin de poursuivre l’avancement de sa principale philosophie : le Théléma.


Sa Jeunesse


Crowley jeune


Crowley naquit dans une famille religieuse et riche. Ses parents étaient membres de l’Exclusive Bethren, une faction conservatrice de la confession chrétienne du Bethren de Plymouth. Son père, un prêcheur-voyageur de la secte, était particulièrement dévot et on disait de lui qu’il lisait un chapitre de la Bible à son épouse et à ses enfants après le petit-déjeuner. S’il maintenait de bonnes relations avec son père, il méprisait sa mère, qui l’appelait « la bête » – un nom dont il fera son sobriquet à vie.

Après avoir perdu son père mort d’un cancer du poumon lorsqu’il avait 11 ans, il a hérité de la fortune familiale et est allé étudier la littérature anglaise à l’Université de la Trinité à Cambridge. C’est durant ses années d’académie que Crowley commença à nier, voire à se rebeller contre son milieu chrétien. Il remit sérieusement en question la Bible, prit part à des parties fines incluant des prostituées et des filles du coin, et développa un intérêt pointu pour l’occultisme. Autre étape symbolique dans son affirmation personnelle, il changea son nom « Edward Alexander » pour « Aleister ». Voici un extrait de son autobiographie décrivant les raisons de ce changement de nom :
« Pendant de nombreuses années j’ai abhorré de me faire appeler Alick, en partie à cause du son et de l’écriture déplaisants de ce mot, en partie parce que c’était le nom par lequel ma mère m’appelait. Edward semblait ne pas me convenir, et les diminutifs Ted ou Ned semblaient encore moins appropriés. Alexander était trop long et Sandy impliquait des cheveux clairs et des taches de rousseur. J’avais lu dans je-ne-sais quel livre que le meilleur nom pour devenir célèbre était un dactyle suivi d’une spondée, comme à la fin d’un hexamètre : comme Jeremy Tailor. Aleister Crowley remplissait ces conditions et Aleister était la forme gaëlique d’Alexander. L’adopter était satisfaire mon idéal romantique. L’atroce épellation A-L-E-I-S-T-E-R fut suggérée par Cousin George, qui aurait dû trouver mieux. Dans tous les cas, A-L-A-I-S-D-A-I-R fait un bien mauvais dactyle. Pour ces raisons je m’accomodai de mon présent nom de guerre – je ne puis dire que je sois sûr que cela facilita la conquête de ma renommée. J’aurais sans doute dû, peu importe le nom choisi. »

Peut-être que les expériences les plus significatives de la jeunesse de Crowley furent ces relations homosexuelles qui, selon sa future biographe Lawrence, l’ont amené à une « rencontre avec une déité immanente ». Cela déclenchera en lui un intérêt particulier pour l’occultisme, les sociétés secrètes et, plus spécifiquement, ce qu’il appellera plus tard le « Sexe Magick ».


Sociétés Secrètes




La vingtaine bien entamée, Crowley a rejoint beaucoup de groupes ésotériques où soit il montait les échelons avec l’admiration de tous, soit il était méprisé et expulsé. Inspiré par le livre d’Arthur E. Waite, Le Livre de la Magie Noire et des pactes, Crowley rejoignit l’Ordre Hermétique de l’Aube Dorée – connue sous le nom de « Grande Fraternité Blanche » – en 1898. Elle comptait parmi ses membres l’élite et les gens influents de la société de l’époque. On l’initia ensuite à la magie cérémoniale et à l’usage rituel des drogues.

En 1899, il devint, selon la rumeur, membre du couvent de sorcières de Old George Pickingil. Cependant, il n’y fut pas très longtemps le bienvenu en raison de son attitude irresponsable et de ses inclinations homosexuelles (qui étaient choquantes à l’époque, même par les sorcières). La prêtresse de son couvent l’a plus tard décrit comme « un petit monstre vicieux à l’esprit sale enclin à faire le mal ! ».

Crowley devint aussi un franc-maçon de haut-rang, joignant plusieurs loges et acquérant plusieurs degrés maçonniques. Dans son autobiographie, il décrit l’obtention du 33ème (et dernier) degrés du Rite Ecossais :

« Don Jesus Medina, un descendant du grand duc des temps glorieux de l’Armada, et un des plus grands chefs du Rite Écossais. Mon savoir cabalistique étant déjà suffisamment profond selon les critères en vigueur, il m’a pensé suffisamment valeureux pour la plus haute initiation qu’il était en mesure de conférer ; on obtint des pouvoirs spéciaux en vue de mon séjour limité, on me fit monter en grade et je fus admis au 33ème et dernier degrés avant de quitter le pays »

Avec l’aide de l’auteur franc-maçon important John Yarker, il obtint d’autres degrés importants dont le 3ème Français par la Loge anglo-saxonne numéro 343, le 33ème du Rite Ecossais « de Cerneau », et les 90/95ème du Rite de Memphis/Mesraïm. Si l’on en croit la Grande Loge Unie d’Angleterre en revanche, dont la reconnaissance définit en général les normes de validité parmi la franc-maçonnerie, aucun de ces organes maçonniques n’était considéré régulier et Crowley ne fut jamais un franc-maçon « officiel ».


Le Livre de la Loi », La Théléma, et les Éons d’Horus

En 1904, Crowley et sa nouvelle femme Rose visitèrent l’Egypte pour leur lune de miel. C’est durant ce voyage qu’il a écrit le Liber Legis, le Livre de la Loi, qui devint la pierre angulaire de sa vie.

D’après son propre compte-rendu, la femme de Crowley l’a conduit dans un musée du Caire où elle lui a montré une stèle mortuaire datant du septième siècle av. J.C., connue comme « la Stèle d’Ankhefenkhonsou » (plus tard appelée « Stèle Révélatrice»). Crowley fut stupéfait par le numéro d’exposition : 666, le nombre de la Bête dans le Livre de la Révélation.


La stèle de la Révélation, expose le nombre 666


Au cours de la suite de leur séjour égyptien, Crowley et Rose prirent part à un rituel magique durant lequel il prétendit avoir reçu un message d’une entité nommée Aïwass. Après cette communication, Crowley écrivit les trois premiers chapitres de son Livre de la Loi – un texte mystique qui, croyait-il, allait un jour révolutionné le futur de l’humanité.

« Il a annoncé l’avènement d’une nouvelle ère dans laquelle Crowley est devenu le prince-prêtre d’une nouvelle religion, l’Age d’Horus. Il devait tisser un lien entre l’humanité et la force spirituelle solaire, pendant laquelle Horus présiderait l’évolution de la conscience mondiale pour les deux mille ans à venir.

Le message d’Aiwaz, considéré par Crowley comme son ange gardien personnel, l’a convaincu que sa mission dans la vie était de porter le coup de grâce à l’Age d’Osiris, avec son extension la plus moribonde : la foi chrétienne, et de construire sur ses ruines une nouvelle religion basée sur la Théléma – « la volonté », en grec. »


Couverture du Livre de la Loi


« Had ! La manifestation de Nûit,
Le dévoilement des compagnons du paradis,
Chaque homme et femme est une étoile,
Chaque nombre est infini ; il n’y a aucune différence,
Aide-moi, ô guerrier, seigneur de Thèbes, pour mon dévoilement devant les Enfants des hommes !

– Les lignes d’ouverture du Livre de la Loi »

« Le Livre de la Loi fut décrit par ses adeptes comme « le réceptacle de formules d’envergure cosmique, certaines exprimées ouvertement, certaines voilées derrière les plus épaisses toiles de cryptographie cabalistique jamais tissées autour d’un texte ». « Ce n’était pas non plus une simple œuvre « d’écriture automatique » », disait Crowely, « mais un message très précis d’une forme d’intelligence aux pouvoirs et connaissances suprahumains, d’une sorte de source extraterrestre transcendantale », une des vrais maîtres dissimulés dans l’ombre qui se manifesteraient à lui par la suite. »

Selon Kenneth Grant, le protégé de Crowley, quiconque possède la capacité de comprendre le langage symbolique « sera abasourdi par la précision du résumé de l’esprit qui animera cet éon »8. En d’autres termes, tout comme la Bible a dominé la civilisation occidentale durant les deux derniers millénaires, la Théléma décrirait l’esprit des deux prochains milliers d’années.

« Dans l’Eon d’Horus, l’approche dualistique de la religion sera transcendée à travers l’abolition de la présente notion d’un Dieu externe à soi-même. Les deux seront unis. « L’Homme ne vénèrera plus Dieu tel un facteur externe, comme dans le paganisme, ou tel un état interne de conscience, comme dans le christianisme, mais il se rendra compte de son identité avec celui-ci. » Le Nouvel Éon d’Horus, basé sur l’union des polarités masculines et féminines, comprendra l’usage magique de semence et d’ecstasy, culminant dans une apothéose de matière – « dans l’accomplissement de la vieille doctrine gnostique qui veut que l’Esprit et la matière ne fasse qu’un et non deux » – symbolisé par l’androgyne Baphomet des Templiers et des Illuminatis.»

Le Livre de la Loi constitua la base de la Théléma, qui s’articulait autour de trois lois philosophiques clés :

1. Fais ce que tu souhaites devra être la loi complète ;
2. L’amour est la Loi ; l’Amour sous la volonté ;
3. Chaque homme et chaque femme est une étoile.


L’hexagramme unicursal, principal symbole de la Théléma. Il est largement répandu que « fais ce que tu souhaites » parle de volonté immédiate, et donc d’une quête égoïste pour la satisfaction et le plaisir immédiats. Cependant, les initiés à cette philosophie ne sont pas d’accord avec l’interpétation de cette axiome car ils le croient conçu afin d’être interprété à un niveau métaphysique. « Théléma » signifie « volonté » en grec. Le principal but de cette philosophie est la réalisation de la Vraie Volonté de chacun, qui est décrite comme « la plus noble mission » ou le but de chacun dans la vie, sans préoccupations pour la morale ou l’éthique.


« Il n’y pas de « normes du bien ». La morale, ce n’est que des balivernes. Chaque Etoile doit suivre sa propre orbite. Au diable les « principes moraux », il n’existe rien de tel. »

Crowley plaça ses enseignements dans son tout nouveau A.’. A.’. (Argentum Astrum, c’est-à-dire l’Etoile d’Argent), un ordre magique destiné à succédé à feu l’Ordre Hermétique de l’Aube Dorée. Afin de générer l’intérêt pour son ordre, il publia également L’Equinoxe – un journal de l’illuminisme scientifique (un terme emprunté au livre d’Adam Weishaupt, L’Ordre des Illuminatis) où il divulgue des techniques et rituels ésotériques. Sa future œuvre intitulée Le Livre des mensonges attira l’attention du chef de l’Ordo Templi Orienti (O.T.O.), Theodor Reuss, qui en fit bientôt un Grand Maître et initié de son ordre. La raison d’une telle reconnaissance : son savoir concernant la magie sexuelle.


L’O.T.O. et la Sex Magick


Crowley en tant que « Grand Baphomet » de l’O.T.O.


Le système magique et initiatique de l’O.T.O. comprenait dans ses cours les plus secrets un programme d’enseignement de la sex magick. On peut d’ailleurs remarquer que le sigle de l’ordre a une forme plutôt phallique. La sex magick est l’utilisation de l’acte sexuel, ou des passions et de l’excitation qu’il suscite, comme un point dans lequel concentrer la volonté ou le désir magique dans le monde non-sexuel. En cela il ressemble à la « force vitale » ou au « kundalini ». A travers l’usage rituel de techniques sexuelles, inspirées par les écoles Tantriques orientales, l’initié peut utiliser l’immense potentiel de l’énergie sexuelle pour atteindre de plus hautes dimensions spirituelles.

« L’ordre a redécouvert le grand secret des Chevaliers Templiers, la magie du sexe, qui n’est pas seulement la clé pour accéder à la tradition hermétique d’Ancienne Egypte, mais aussi à tous les secrets de la nature, au symbolisme franc-maçonnique et à tous les rouages de la Religion. »

Pour mettre en route « les forces occultes d’où résulterait l’llumination de tous au début des années 2000 », Crowley devint convaincu que sa mission était de « libérer le monde de toutes les formes de répressions sexuelles ». Pour y arriver, il se décida à étudier chaque comportement sexuel et ramena chaque pulsion sexuelle à la zone de la conscience rationnelle. Pour parvenir à ses fins, il fit quelques expériences en états de conscience altérés, en utilisant cocaïne, haschisch et opium.

Par la suite Crowley introduisit (non sans protestation) les pratiques homosexuelles de sex magick dans l’O.T.O. comme un des plus hauts degrés de l’Ordre car il croyait qu’il s’agissait là des plus puissantes formules12. Il était clair que Crowley ressentait les accusations de sodomies et d’orgies avec des femmes qui ont frappé les Templiers comme étant fondées sur ce fait, mais qu’elles ne furent pas comprises par leurs détracteurs.

Crowley gardaient également avec lui quelques exemplaires de « Femmes Ecarlates » : la plus connue d’entre elles était Leah Hirsig, habituellement nommée « la guenon de Thoth ». Ensemble, ils s’offraient des séances de soûleries, des drogues et du sex magick. On croit que Crowley a fait quelques tentatives avec plusieurs de ces femmes afin de concevoir un « Enfant Magick » (voir Rosemary’s baby, de Roman Polanski), qui se soldèrent tous, semble t-il, par un échec. A la place, il a fictionnalisé ses tentatives dans un livre appelé Moonchild [« l’enfant de la lune »].


La couverture de Moonchild par Aleister Crowley


Dans la Théléma, la « Femme Ecarlate » est associée à Babalone – la Grande Mère, la Mère des Abominations citée dans le Livre de la Révélation. Crowley et ses protégés feront beaucoup d’expériences avec ce concept.


Agent Secret 666

Lorsque la presse s’empara des cabrioles de Crowley, il devint un infâme magicien noir, un sataniste, un accro aux drogues et fut surnommé « l’homme le plus diabolique de l’Histoire ». Cependant, des documents déclassifiés révèlent que cela n’empêcha pas les services secrets britanniques de l’engager en tant qu’agent. (Ce n’était pas la première fois que la couronne britannique faisait appel aux services d’un occultiste reconnu ; un exemple célèbre d’une telle coopération peut se voir dans le lien qu’entretenait John Dee avec Elizabeth I).

Le travail le plus significatif à propos de la carrière d’espion de Crowley est le livre de Richard B. Spence, Agent 666. En utilisant des documents glanés d’archives britanniques, américaines, françaises et italiennes, Agent 666 fait des révélations fracassantes sur le rôle qu’aurait joué Crowley dans le sabotage du Lusitania, un plan pour renverser le gouvernement espagnol, un plan pour contrecarrer les conspirations nationalistes indiennes et irlandaises, et la vol de Rudolf Hess en 1941.


Couverture d’Agent 666 de Spence


Durant ses recherches, Spence découvrit un document du MID (une ancienne branche de l’armée américaine) soutenant la propre affirmation de Crowley d’avoir été un espion :

« Aleister Crowley était un employé du gouvernement britannique… dans ce pays en mission officielle, de laquelle le consul britannique de New York avait pleine connaissance. »

Selon Spence :

« Crowley était un amateur de psychologie et un expert dans le domaine, avait l’étrange capacité d’influencé les gens et avait probablement utilisé la suggestion sous hypnose durant son travail sous couverture. L’autre chose dont il faisait très bonne utilisation, c’était la drogue. A New-York, il effectua plusieurs recherches détaillées sur les effets de la mescaline (peyotl). Il a invité pas mal d’amis pour un dîner, leur a préparé un curry avant de verser une dose de mescaline dedans. Ensuite il observa, et prit des notes sur leur comportement. La mescaline fut plus tard utilisée par les services secrets pour des expériences concernant les modifications du comportement et le contrôle de l’esprit.»

Durant la seconde guerre mondiale, Crowley devint l’éditeur d’un magazine pro-allemand nommé The Fatherland (« la Patrie ») dans lequel il publia des articles anti-britanniques incendiaires. Il prétendit plus tard que ces articles étaient si absurdes, si incongrus, qu’il finiraient par servir la cause britannique. Il proposa aussi bon nombre d’idées afin d’aider les Alliés dont beaucoup furent rejetées. L’une d’entre elles, bien qu’initialement écartée, fut par la suite mise en œuvre. Cela consistait à lâcher des pamphlets occultes dans la campagne allemande qui prédisent des issues terribles à la guerre et qui dépeignent la chefferie Nazie comme satanique. Son expertise en communication, propagande et gestion de l’opinion publique seront ensuite utilisée pour faire de sa Théléma une force majeure dans la culture populaire actuelle.


Protégés Importants


Jack Parsons


Jack Parsons était un chercheur américain en propulsion spatiale au California Institute of Technology. Il était l’un des principaux fondateurs du Jet Propulsion Laboratory et de l’Aerojet Corp. Il fit figure de pionnier dans ses recherches sur les fusées aux Etats-Unis, même chose concernant son travail sur le développement de l’essence solide et de l’invention des unités JATO (« décollage assisté par réaction ») pour les avions qui furent d’une importance capitale afin de débuter l’ère spatiale de l’humanité. L’ingénieur réputé Theodore von Kàrmàn, ami et bienfaiteur de Parsons, a déclaré que le travail de Parsons et de ses pairs ont aidé à nous faire entrer dans l’ère du voyage spatial. En fait, le cratère de Parsons, situé sur la face cachée de la lune, est nommé d’après lui.

« Il (Jack Parsons) a été décrit comme « l’individu seul qui a le plus contribué à l’ingénierie aérospatiale » et comme quelqu’un « qui a agi en fonction a des ordres tenus secrets du gouvernement américain »

Secrètement, Parsons était profondément ancré dans l’occultisme et devint un membre de premier ordre de l’O.T.O., où il participait à des séances de sex magick plutôt extrêmes :

« Parmi les multiples partenaires sexuels de Parson, il y avait sa propre mère (leurs rencontres incestueuses étaient filmées). Mère et fils, les deux s’engagèrent dans la bestialité et semblent avoir été parmi ces espèces de psychotiques qui peuvent fonctionner normalement en public et maintenir une emprise d’autorité sur les autres.»

En 1942, Parsons fut nommé à la tête de la Loge d’Agapé de l’O.T.O. par Aleister Crowley. Comme lui, il était obsédé par l’idée de créer un « enfant magick » avec Babalone ou une Femme Ecarlate.

« Le but de Parsons a été sous-estimé. Il cherchait à concevoir un enfant magick qui serait le produit de son [de Babalone, ndlr] environnement plutôt que de son hérédité. Crowley lui-même décrit l’enfant magick en ces termes précis dans Moonchild. La Machinerie de Babalone elle-même n’était qu’une préparation à ce qui était à venir : un messie Thélémique. »


Parsons avec des compagnons membres de la Loge d’Agapé


Il n’y avait aucune séparation claire entre la vie professionnelle et la vie occulte de Parsons. En fait, il était connu pour réciter le poème de Crowley, Hymne à Pan, avant chaque test de fusée :




« Frissonne avec la souple envie de lumière,
O homme ! Mon homme !
Viens, sors de la nuit à toute allure,
Celle de Pan ! Io Pan !
Io Pan ! Io Pan ! Viens d’outre les mers,
De Sicile et d’Arcadie !
Errant comme Bacchus, avec faunes et léopards,
Et des nymphes et des satyres pour gardes,
Sur une croupe d’un blanc laiteux, vient d’outre les mers,
A moi, à moi,
Viens avec Appolon en robe nuptiale,
(Bergère et Pythie)
Viens avec Artémis, celle qui est chaussée de soie,
Et lave ta cuisse, beau dieu,
Dans la lune des bois, sur le mont de marbre,
L’aube couverte de rides de la fontaine d’ambre !
Baisse le pourpre du prêtre rempli de passion,
Dans l’autel cramoisi, le piège écarlate,
L’âme qui apeure dans des yeux bleutés,
Pour observer la gratuité de ton maléfice suintant à travers,
Le bosquet égaré, le tronc noueux,
De l’arbre vivant qui est l’esprit et l’âme,
Et le corps et le cerveau – vient d’outre les mers,
(Io Pan ! Io Pan !)
Diable ou Dieu, à moi, à moi,
Mon homme ! Mon homme !
Viens avec des trompettes au son strident,
Au-dessus de la coline !
Vient avec des tambours lentement grommelant,
De la rivière !
Viens avec flûte et pipeau,
Suis-je mûr ?
Moi, qui attends, qui lutte et me tends,
Avec un air qui n’a aucune branche pour nicher,
Mon corps, habillé d’étreintes vides,
Fort comme un lion et pointu comme un croc d’aspic,
Viens ! Oh viens !
Je suis paralysé,
Par l’envie solitaire de la diabolité,
Pousse l’épée à travers l’entrave irritante,
Toute dévoreuse, toute créatrice,
Donne-moi un signe de l’œil Ouvert,
Et l’érection symbolique de la cuisse épineuse,
Et le mot de folie et de mystère,
O Pan ! Io Pan !
Io Pan ! Io Pan Pan ! Pan, Pan ! Pan,
Je suis un homme,
Fais ce que tu souhaites,
Comme un grand Dieu peut le faire,
O Pan ! Io Pan !
Io Pan Io Pan Pan ! Je suis éveillé,
Dans la prise du serpent,
L’aigle l’entaille avec bec et ongles,
Les Dieux se retirent,
Les grandes bêtes viennent, Pan ! Je suis né
Pour la mort sur la corne,
De la licorne,
Je suis Pan ! Io Pan ! Io Pan Pan ! Pan !
Je suis ton compagnon, je suis ton homme,
Chèvre de ton troupeau, je suis or, je suis dieu,
Chair sur tes os, fleur sur ta tige,
Avec des sabots de métal je cours sur les rochers,
A travers le solstice acharné à l’équinoxe,Je m’extasie ; et je viole et j’arrache et je déchire,
Eternel, monde sans fin,
Mannequin, demoiselle, ménade, homme,
Dans la puissance de Pan.
Io Pan ! Io Pan Pan ! Pan ! Io Pan !

– Hymne à Pan, par Aleister Crowley.


L. Ron Hubbard


Parsons se prit d’affection pour Hubbard, qui était à l’époque un capitaine dans la marine américaine (« U.S. Navy ») et l’a initié aux secrets de l’O.T.O. :

« Dans un communiqué de 1946 adressé à Crowley, Parsons écrit : « il y a environ trois mois j’ai rencontré le capitaine (de marine) L. Ron Hubbard… Bien qu’il n’ait aucun entraînement soutenu à la Magick, il a une extraordinaire expérience et faculté de compréhension dans le domaine… Il est la personne la plus thélémique que je n’aie jamais rencontré et en complet accord avec nos principes. Il est également intéressé par l’établissement du Nouvel-Éon… Nous mettons en commun nos ressources dans un partenariat qui agira comme une société limitée afin de contrôler notre affaire entreprise.»


Morceau d’un article de 1969 sur la relation entre Hubbard et Crowley


L’Eglise de Scientologie de Hubbard est aujourd’hui une secte très influente et bien financée qui compte dans ses rangs plus de 8 millions de personnes, dont des célébrités au visage connu comme Tom Cruise, Will Smith, John Travolta et Lisa Marie Presley.


Culture Populaire

Même si Crowley est mort sans un sou, en se battant contre son addiction à l’héroïne, son héritage est tout simplement colossal. L’impact de Crowley sur la culture populaire actuelle est remarquable sur bien des plans, que ce soit à travers des références directes ou des œuvres inspirées de la Théléma.

Les exemples les plus évidents de l’influence de Crowley sur la culture populaire sont les références faites par les stars du rocks énamourées par sa philosophie et sa personnalité, tels que les Beatles et Jimmy Page.


Crowley sur la couverture d’un album des Beatles, Sgt. Pepper’s lonely hearts club band.


Jay-Z portant un haut avec la citation la plus célèbre de Crowley : « Do what thou wilt » (« fais ce que tu désires »)


Crowley a aussi inspiré beaucoup de personnages de film, ce qui inclut Le Chiffre – le principal antagoniste de Casino Royale, de Ian Fleming et le sorcier sataniste Adrian Marcato dans Rosemary’s Baby. Aujourd’hui, des références à Crowley et sa Théléma peuvent se trouver dans des endroits étranges tels que le dessin animé Yu-Gi-Oh ! où un des personnages de la série est nommé « Alister » en son honneur. Ce personnage porte sur son front « Le Sceau d’Orichalque », copie conforme de l’hexagramme unicursal de Crowley.


Alister portant l’hexagramme unicursal sur son front


Au-delà des références directes, un analyste habile peut détecter l’influence de la philosophie thélémique de Crowley et de sa vision d’un Nouvel Eon dans les innombrables produits médiatiques destinés à la masse. En fait, d’importants membres de l’O.T.O. étaient (et sont toujours) lourdement impliqués dans la production de films hollywoodiens, plaçant dans les intrigues des principes thélémiques. La science-fiction est un genre privilégié pour exposer aux spectateurs ces programmes prédictifs.

« L’O.T.O. a commencé d’engendrer des histoires pour des produits artistiques de masse, en particulier la science-fiction, avec des thèmes occultes, subliminaux, publiés dans des livres et magazines à succès. Parmi les grandes références, citons En Terre étrangère de Robert Heinlein, Fusée à la morgue de A. H. White, La Sentinelle d’Arthur C. Clarke mentionné ci-dessus ou Les Enfants d’Icare, du même auteur.

(…) Par le biais de ce genre émergent qu’était la science-fiction, l’O.T.O. fut en mesure de former une vision de l’Amérique à travers la programmation prédictive, qui envisage « un futur inévitable », influant ainsi tout, de l’architecture de nos villes au design de nos automobiles et de ce qui constitue « le progrès et la libération » dans le futur. (…)

La capacité de l’O.T.O. à transformer l’Amérique résidait dans ce lien arrogant qui s’étendait entre la science et la science-fiction, façonnant les médias et la médecine à leur image et à leur gré, créant une nouvelle religion « thélémique » pour la masse.»


En Conclusion

Aujourd’hui, Crowley est soit vu comme un génie mystique incompris ou un charlatan dépravé, le prophète d’une ère d’illumination spirituelle ou un annonceur satanique de l’Antéchrist, un acteur de la libération sexuelle de l’humanité ou un pédéraste accro à la drogue. Est-ce que ses visions spirituelles étaient réelles ou a-t-il réussi à rouler des milliers de fidèles ? Répondre à cette question aujourd’hui est hors de propos. Jeune, Crowley souhaitait devenir une célébrité et changer le cours de l’Histoire et, à sa manière, il a atteint les deux objectifs. Non seulement le personnage étrange qu’il était l’a transformé en une sorte d’icône mythique, mais ses travaux philosophiques et ésotériques agissent de nos jours comme une force majeure qui influence le courant principal de la culture, des valeurs et de la spiritualité.

Contrairement à beaucoup de figures historiques qui ont perdu de leur pertinence à mesure que les années passaient, l’influence de Crowley est allée croissant au XXIème siècle. Ce n’est pas uniquement le résultat de la chance ou d’une évolution naturelle, cependant. Crowley et son O.T.O. ont maintenu des liens tant avec des membres hauts placés du gouvernement britannique et américain, qu’avec des figures de science, de loi et de culture. L’élite mondiale, dominée par les valeurs Illuministes, est en parfait accord avec la Théléma de Crowley. Ces connections ont facilité la dissémination et l’acceptation de ces travaux dans la culture populaire. Crowley n’a pas seulement prédit l’abandon par la société des religions traditionnelles et l’adoption de l’Eon d’Horus, il fut parmi les rouages qui permirent à ces changements de se produire. Sa vision d’un Nouvel Eon coïncide aussi avec le vieux plan Illuminati d’un ordre mondial séculaire dirigé par une élite « éclairée ». Les termes peuvent être différents, mais le fond de philosophie hermétique est le même. Disons que Crowley et l’Establishment voient le sujet « d’œil à œil »… Et cet œil, c’est l’Oeil d’Horus.


 

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