samedi 13 août 2016

Inspiration - Film : Le Chateau dans le Ciel

On s'est regardé "Le Château dans le ciel" avec mon Fils, je connaissait l'œuvre de nom mais ne l'avait jamais vu, que dire un pur moment de bonheur.




La fiche du film présentée ci-dessous vient en partie de l'excellent site Buta Connection qui est consacré au Studio Ghibli, studio d'Hayao Mizayaki.


Le château dans le ciel (1986)




Résumé :

Dans le ciel flotte un château, vestige d'un royaume légendaire: Laputa. La jeune Sheeta possède la pierre qui pourrait y conduire mais elle fait l'objet de bien des convoitises. En l'aidant à échapper aux pirates de l'air et à l'armée, Pazu, jeune garçon d'une cité minière, est entraîné dans une fabuleuse aventure.

Pour sa première réalisation au sein du studio Ghibli, Miyazaki a réuni dans Le château dans le ciel (Tenku no shiro Ryaputa) tous les éléments d'un grand film d'aventure : action, spectacle, humour, féerie et émotions sont maniés avec un savoir-faire inégalé.


Le château dans le ciel : Résumé détaillé

Un vaisseau vole à travers les nuages, la nuit. A son bord se trouve Sheeta, possédant une pierre de lévitation bleue, et Muska, un agent gouvernemental qui l'a enlevée. Soudain, le vaisseau est attaqué par Dora et son gang de pirates. Comme Muska, ils veulent Sheeta et son pendentif. Profitant du chaos qui suit l'invasion des pirates, Sheeta parvient à assommer son ravisseur. Pour échapper aux pirates elle sort par un hublot et s'agrippe aux parois extérieures de l'appareil. Mais bientôt elle lâche prise et fait une chute vertigineuse. Alors que Sheeta, inconsciente, continue sa chute libre, la pierre émet soudainement une mystérieuse lumière ralentissant la descente.

En bas, dans une petite ville minière, Pazu travaille très tard. Alors qu'il revient à la mine avec un repas pour son patron, il aperçoit Sheeta descendant lentement du ciel. Sa chute la dirigeant droit vers l'excavation de la mine, Pazu se précipite pour la rattraper. A sa grande surprise, elle parait ne pas avoir de poids… jusqu'à ce que la pierre arrête de briller. Rattrapant de justesse la jeune fille, Pazu décide alors de ramener Sheeta chez lui.

Le lendemain matin, Sheeta est réveillée par le son de la trompette de Pazu, qui joue sur le toit. Après les présentations, Pazu demande à voir la pierre. Mais lorsqu'il essaie de tester son pouvoir de lévitation sur lui, il ne fait que retomber lourdement traversant une toiture !

Dans la maison, Sheeta remarque une photographie du royaume légendaire de Laputa. Le cliché a été pris par le père de Pazu. Mais personne n'avait alors cru à sa découverte d'un château flottant dans le ciel et il mourut dans la misère. Pazu veut réhabiliter son père et travaille sur un petit ornithoptère qui devrait lui permettre de redécouvrir Laputa. Malheureusement, il ne faut pas beaucoup de temps aux pirates pour retrouver la trace de Sheeta. A l'aide des habitants du village, Pazu et Sheeta parviennent à s'échapper et embarquent sur un petit train. Dora, après avoir regroupé sa bande, se lance à leurs trousses.

La poursuite ne passe pas inaperçue: bientôt, à coup de grands renforts militaires, Muska et ses hommes se mettent à poursuivre les deux enfants. Lors de la poursuite, un pont s'écroule, et Pazu et Sheeta sont projetés dans le vide. Mais une nouvelle fois la pierre fait son effet. Pirates et militaires regardent sans voix les enfants flotter dans le vide et descendre tranquillement hors de leur portée.

Descendus dans la mine, Pazu et Sheeta rencontrent Oncle Pom, un vieux mineur excentrique. Pom leur explique qu'il est venu là pour voir les pierres briller dans l'obscurité. Les roches contiennent des poussières de pierre de lévitation et Pom leur montre comment elles se désintègrent au contact de l'air. A ce moment Sheeta se rend compte que son pendentif brille de concert. Pom est stupéfait : la pierre de Sheeta est un pur cristal! Il raconte que seul le peuple de Laputa savait créer de tels cristaux, ce qui leur permit de construire une immense île flottante dans le ciel. Pazu est fou de joie : il a maintenant la certitude que Laputa existe.

Quand les enfants sortent de la mine, ils sont immédiatement capturés par Muska et ses hommes. Ils sont emmenés dans une base militaire, la forteresse de Tedis. Pazu est enfermé dans une tour. Pendant ce temps, on escorte Sheeta dans une salle où est conservé un soldat-robot. Ce dernier est tombé du ciel et est la preuve de l'existence de Laputa.

Muska montre à Sheeta que les marques sur le robot et sur la pierre de lévitation sont identiques. Activée, la pierre indiquera le chemin vers Laputa. Il ne manque que la formule d'activation mais Sheeta répond qu'elle ne la connaît pas. Muska révèle alors le vrai nom de Sheeta: Lusheeta Toel-ul Laputa, qui indique qu'elle est héritière directe du trône de Laputa. Puis il menace de s'en prendre à Pazu si elle refuse de l'aider. Sheeta se voit contrainte de demander à Pazu de l'oublier. Choqué, le garçon quitte seul la forteresse avec trois pièces en or que lui a données Muska, en récompense de ses "services".

Pazu arrive chez lui à la tombée de la nuit. Il est accueilli par Dora et ses fils, qui ont fait de sa maison leur base temporaire. Après l'avoir attaché et questionné, Dora reproche à Pazu d'avoir mal interprété les actes de Sheeta. Elle souligne en outre que Muska ne la laissera probablement pas en vie une fois qu'il aura obtenu ce qu'il veut d'elle.

Pendant ce temps, dans sa chambre, Sheeta récite un charme qu'on lui avait appris étant petite, en cas de situation difficile. En réponses à ces mots, la pierre se met à émettre de mystérieux rayons lumineux. Ces rayons tirent le soldat-robot de son sommeil et il commence à provoquer d'importants dégâts dans le château, alors qu'il tente de localiser Sheeta. De son coté, Pazu demande à Dora de se joindre à ses pirates afin de sauver Sheeta. Dora accepte et ils s'envolent immédiatement vers la forteresse de Tedis.

Là bas, toutes les tentatives pour stopper le robot ont échoué. Celui-ci poursuit Sheeta jusqu'au sommet de la tour et tente de communiquer avec elle. La pierre brille toujours et émet un rayon lumineux vers le ciel, que Muska interprète comme la direction à suivre pour trouver Laputa. Soudain, le robot est touché par l'un des tirs. Désactivé quelques instants, il se relève et, devenu quasiment fou, commence à tout détruire.

Choquée par ce carnage, Sheeta essaie de l'arrêter en lui couvrant la tête. Le robot déplace alors la jeune fille dans un endroit moins exposé avant d'être détruit par le vaisseau militaire Goliath. Pazu, sur le flapter de Dora, arrive in extremis pour arracher Sheeta des flammes. Les pirates s'enfuient sans peine mais la pierre, tombée du cou de la jeune fille et qui indique toujours Laputa, est maintenant en possession de Muska.

Les pirates, accompagnés par Pazu et Sheeta reviennent à leur vaisseau, le Tiger Moth, qui se met immédiatement en route vers l'Est, direction indiquée par la pierre. Dora décide d'employer les enfants à bord de son engin et leur donne de nombreux travaux à effectuer. Très vite, les pirates se prennent d'affection pour les deux jeunes enfants, et plus particulièrement envers Sheeta.

Dans la nuit, la jeune fille fait part à Pazu de ses inquiétudes. En fait, elle ne veut pas aller à Laputa. Elle a peur du pouvoir de la pierre de lévitation et aurait voulu qu'elle n'ait jamais existé. Pazu lui pense que, tôt ou tard, Laputa sera découvert et qu'il faut empêcher une personne comme Muska de le trouver en premier. Sheeta évoque aussi les charmes que sa nourrisse lui a appris, dont un, destructeur, qu'il ne faut jamais utiliser.

Soudain, Pazu qui faisait le guet aperçoit la silhouette du Goliath. Il réveille l'équipage et le Tiger Moth plonge dans les nuages pour éviter la confrontation. Les deux enfants se placent dans un planeur afin de guider le vaisseau vers Laputa. Pazu dit à Dora de se diriger vers la grosse tempête, comme l'avait fait son père auparavant.

Mais le Goliath découvre le Tiger Moth et l'attaque. Ce dernier est touché et le planeur se détache du vaisseau. Pendant que Pazu tente tant bien que mal de contrôler l'engin, il revoit l'image de son père. Guidé par des éclairs, le planeur passe finalement la tempête et émerge dans un ciel clair. Pazu et Sheeta sont arrivés à Laputa, le légendaire royaume !

Pourtant, personne ne vit sur l'île flottante. Sur les hauteurs du château, Pazu et Sheeta sont accueillis par un robot jardinier solitaire. Celui-ci guide les enfants à une pierre tombale dans le jardin central, et offre à Sheeta une fleur. Soudain le son d'une explosion se fait entendre plus bas.

Ce sont les troupes du gouvernement, arrivées également, à la recherche de la salle des trésors. Pazu et Sheeta s'aperçoivent que Dora et ses fils ont été capturés. En essayant de leur porter secours, ils sont vus par Muska et ses hommes. Sheeta est très vite capturée et emmenée à l'intérieur du château. Pendant ce temps, Pazu libère les pirates et Dora lui donne un fusil et deux cartouches pour l'aider à secourir Sheeta.

Muska arrive au centre de contrôle de Laputa, qui contient la pierre de lévitation géante permettant de faire flotter Laputa. Sheeta, qui se demande comment Muska sait tant de choses sur Laputa, lui demande qui il est réellement. Il lui révèle être descendant de Laputa lui-même.

Maintenant qu'il a le contrôle du château, Muska dit au Général Mouroa et ses hommes de venir dans la salle d'observation afin de leur montrer l'incroyable pouvoir de Laputa. Le général le remercie pour ses services et tente de le tuer. Muska, qui s'y était préparé, ouvre la trappe de l'observatoire et envoient les militaires à leur mort. Il libère ensuite des centaines de soldats-robots sur les troupes restantes. Paniquées, elles tentent de s'enfuir avec le Goliath, mais les robots détruisent le vaisseau géant. Pendant que Muska s'amuse de ce massacre, Sheeta parvient à lui dérober la pierre. Incapable de contrôler Laputa sans la pierre, Muska se lance à la poursuite de Sheeta.

Quand Pazu et Sheeta se retrouvent enfin, ils sont séparés par un mur. Sheeta, désespérée, lui passe la pierre à travers un trou et lui demande de s'en débarrasser. Muska arrive alors et tire sur Pazu, mais il le rate. Pazu utilise son arme pour élargir le trou et repartir à la recherche de Sheeta.

Arrivée dans la salle du trône, Sheeta réalise qu'elle est prise au piège. Elle fait face alors à Muska et lui dit qu'on ne peut pas vivre dans le ciel, détachés de ses racines. C'est pour cela que personne ne vit sur Laputa. Muska refuse de la croire et se prépare à la tuer. Pazu arrive juste à temps et dit à Muska qu'il n'aura jamais la pierre s'il fait du mal à Sheeta.

Autorisé à lui parler trois minutes, Pazu demande à Sheeta de lui révéler le charme destructeur de sorte qu'ils puissent le déclamer ensemble. Ils font alors face à Muska et prononcent les mots de destruction. Le pendentif émet une lumière intense, éblouissant Muska. Il libère également la pierre de lévitation géante que contenait Laputa. Les fondations du château commencent alors à se désagréger et tombent dans la mer, entraînant avec eux le sinistre Muska. Dora et les pirates, ayant échappé à la destruction avec leurs flapters, pensent que Pazu et Sheeta sont condamnés. Puis l'île arrête sa chute. La grande pierre de lévitation est maintenant prise dans les racines du grand arbre et emporte la partie supérieure de l'île dans les cieux.

Pazu et Sheeta sont parvenus à s'échapper dans leur planeur. Emus, ils regardent une dernière fois Laputa, qui s'éloigne petit à petit. Ils rejoignent les pirates qui sont fous de joie de les revoir vivants. Pour eux, les trésors de la cité volante ne sont pas complètement perdus puisqu'ils ont réussi à emmenner avec eux de l'or et des bijoux. Peu après, les deux enfants font leurs adieux aux pirates et s'éloignent à bord de leur planeur.


Le château dans le ciel : Personnages

Sheeta

Sheeta est une descendante de la famille royale de Laputa et l'héritière légitime du trône de ce royaume légendaire. Son véritable nom laputien est Lusheeta Toelle Ul Laputa. Mais la jeune fille ignore presque tout sur Laputa et sur ses propres origines royales. Elle ne connaît que quelques charmes pour sa pierre de lévitation, qu'elle a appris petite de sa grand-mère. Elle n'apprend l'existence de l'île flottante que lorsqu'elle rencontre Pazu.

Avant son enlèvement par Muska, Sheeta vivait dans une ferme isolée au milieu des montagnes de Gondoa. C'est une orpheline d'environ treize ans, seule depuis la mort de ses grands-parents et ses parents. Ces épreuves peuvent expliquer son extrême sensibilité face à certaines expériences douloureuses comme ses séparations avec Pazu ou la destruction du robot guerrier.

Mais ces mêmes épreuves lui ont donné un caractère fort et un courage caractéristiques des héroïnes de Miyazaki. Car malgré sa douceur et sa timidité, Sheeta est une fille qui entreprend et ne se laisse pas abattre. Au départ petite fille fragile et désorientée, elle gagne rapidement en maturité et, avec l'aide de Pazu, prend son destin en main. Portée par une conviction inébranlable, elle s'opposera de toutes ses forces à la folie de Muska.


Pazu

Comme Sheeta, Pazu a environ treize ans et comme elle, il est orphelin. Il a perdu sa mère quand il était très jeune. Son père avait découvert l'existence de Laputa, mais il est mort après avoir été ridiculisé par tous les incrédules rejetant l'existence de la citadelle volante. Il vit seul dans une petite maison surplombant la mine dans laquelle il travaille comme assistant de l'ingénieur en chef. Il est connu et apprécié des habitants du village pour son dynamisme et sa joie de vivre. Mais Pazu veut prouver que son père n'était pas un menteur. Il construit en cachette sa propre machine volante pour partir à la recherche de Laputa.

Pazu est un garçon fier, impulsif et enthousiaste. Il peut sembler parfois puéril. Vif d'esprit, il sait prendre les initiatives et réagir vite dans les situations critiques. Comme Sheeta, il montre dans les moments difficiles une loyauté et un courage qui forcent le respect. Il semble parfaitement incarner la définition que Miyazaki donne de ses personnages :"quand je fais un film pour enfants, je montre des héros auxquels ils peuvent s'identifier. Ils ont un grand optimisme et croient que rien n'est impossible"


Muska

Muska est un descendant de la lignée royale de Laputa. Mais il n'est pas de la même branche que celle de Sheeta, la famille royale en descendant vivre sur terre s'étant scindée en deux. Son vrai nom est Romesca Polo Ul Laputa et il est le roi de Laputa par droit de naissance. C'est la personne la plus informée sur Laputa grâce à un livre transmis dans sa famille de génération en génération. Depuis longtemps, Muska a dédié sa vie à la recherche de l'île flottante. C'est un agent du gouvernement, mais ce poste lui donne surtout les moyens de réaliser son rêve.

Si l'on excepte le comte de Cagliostro, Muska est le seul véritable "méchant", sans aucune possibilité de rédemption, que l'on peut voir dans un film de Miyazaki. C'est un personnage froid, arrogant, cruel et calculateur qui ne pense qu'à s'accaparer du pouvoir de Laputa pour mettre le monde à ses pieds. La jouissance démoniaque qu'il ressent lorsqu'il provoque la mort des soldats est choquante. Dans son plan diabolique, sa seule erreur aura été de sous-estimer la générosité et la détermination des deux enfants.


Le clan Dora

Ma Dora

Ma Dora, veuve d'une cinquantaine d'années, est à la tête d'une famille de pirates du ciel. Elle est totalement obnubilée par la recherche de Laputa et surtout de ses trésors. Avec elle, on est loin de l'idéal féminin gracieux et délicat! Dotée d'une force physique hallucinante et d'une forme étonnante, Dora a surtout un sacré caractère. C'est un véritable chef qui dirige les opérations d'une main de fer, avec brio et détermination. Elle met tout en oeuvre pour assouvir sa soif de trésors. Mais derrière cette façade se cache une autre Dora, sachant aussi se montrer sensible et compréhensive. Elle est ainsi émue et admirative devant le courage de Pazu et de Sheeta et n'hésite pas à les aider. Comme le dit Sheeta sur le Tigermoth: "Dora est bien plus gentille qu'elle veut le laisser croire".


Pa

L'Ingénieur, connu aussi sous le nom de Pa, est un homme assez tranquille et inoffensif, à l'opposé de Ma. Entièrement dans l'ombre de son ahurissante partenaire, c'est lui qui est en charge d'entretenir le Tigermoth et les flapsters. Respecté par Dora, on devine qu'il effectue parfaitement son travail.


Les fils Dora

Comme Pa, les fils Dora (Charles, Henri et Louis) sont totalement éclipsés par la formidable personnalité de leur mère. Ils tentent de prendre exemple sur elle mais, sous leurs airs de grandes brutes, ils ont hérité de son coeur tendre, mais ils ne sont pas aussi doués pour le cacher, surtout en présence de Sheeta qui les fait fondre! Ils ne paraissent ni très futés ni très habiles, mais ils ont un bon fond et cela les rend drôles et sympathiques.


Autres personnages

Le général

Le général est sans doute plus stupide que méchant. Il incarne la caricature du militaire bête et arrogant que l'on rencontre dans beaucoup de livres et de bandes dessinées. Ne s'intéressant qu'à l'appât du gain et au prestige que lui confère cette mission, il ne voit pas le danger que représente Muska, il paiera au prix de sa vie son aveuglement.


Pom

Pom est un vieux mineur qui vit en ermite dans les tunnels et les grottes de la mine désaffectée, loin de la confusion et des dangers qui sévissent à la surface. Connaissant bien les roches, il renseigne les deux enfants sur les pouvoirs de la pierre de lévitation et leur confirme l'existence de Laputa à la plus grande joie de Pazu.


Boss

L'ingénieur en chef que Pazu appelle affectueusement le Boss, est un imposant gaillard, fier et autoritaire. Il semble très concerné par les conditions de vie de sa communauté qui traverse d'importantes difficultés économiques et il fait tout pour maintenir l'activité minière. Désireux de protéger les faibles, il s'opposera aux pirates pour protéger Pazu et Sheeta, aboutissant à une démonstration de force et une bagarre mémorables. Boss est marié avec une jeune femme rousse, Okami, qui partage son sens de la solidarité.


Le château dans le ciel : Analyse

Désigné comme l'anime le plus populaire à Hongkong, Le château dans le ciel a tous les éléments du film miyazakien type: de forts idéaux, une action trépidante, de jeunes héros aux cœurs purs, une grande imagination, une splendide construction narrative et... des machines volantes !


La maîtrise de la narration

La structure narrative du Château dans le ciel se rapproche de celle d'un roman d'aventure classique. Le rythme et la mise en scène parfaitement maîtrisés, ainsi qu'un scénario d'une grande densité, permettent au réalisateur de développer pleinement ses idées. Il n'y a pas dans Laputa de scènes ou de personnages superflus. Tout est a sa place et contribue à construire un monde cohérent et une structure sociale que le spectateur accepte d'emblée.

Aucune des péripéties auxquelles nous assistons n'est gratuite et ne vient alourdir la progression du récit. Chacune participe au développement des personnages et de l'histoire. La narration joue sur les temps forts. Tantôt effrénés, tantôt contemplatifs, ils sont enchaînés de manière soutenue, ne laissant pas le temps au spectateur de s'ennuyer. Ainsi, les moments calmes, comme le réveil de Sheeta au milieu des colombes, le spectacle silencieux des roches dans la mine, l'arrivée féerique sur Laputa, alternent sans cesse avec des séquences rythmées (la course-poursuite dans les mines, le sauvetage de Sheeta ou encore l'arrivée de l'armée sur Laputa). Ces dernières sont de véritables moments de bravoure, où les trains et voitures jouent les funambules sur d'immenses viaducs, où les flapsters des pirates vrombissent à une vitesse impressionnante et où Pazu brave la tempête et les éclairs dans le planeur qui les mènera à Laputa...

Les scènes les plus fabuleuses demeurent, comme souvent chez Miyazaki, les scènes se déroulant dans les airs. Dès les premières minutes, le spectateur est ébloui par l'onirisme de la scène d'ouverture, où Sheeta, évanouie, flotte, doucement dans les airs. Cette chute lente et progressive baigne dans une atmosphère bleutée douce et apaisante, conférant à la scène une poésie touchante et plongeant le spectateur dans une ambiance fantastique et féérique.

Dans un style très différent, la scène de sauvetage de Sheeta dans la forteresse est un autre temps fort de la narration. Le fait que la jeune héroïne se trouve avec un robot destructeur seule en haut d'une tour en flammes, cette verticalité vertigineuse, ce danger imminent donnent à la scène une tension extraordinaire. Le fait que la scène soit vue par Pazu, tournoyant autour de la forteresse sans pouvoir s'en approcher, permet au spectateur de ressentir au plus profond de lui une angoisse terrible quant au sort de la jeune fille. Le dénouement heureux de cet épisode, quand Pazu se jette quasiment dans les flammes pour sauver son amie, paraît alors d'autant plus miraculeux et héroïque aux yeux du spectateur.


Swift face à Miyazaki

Le château dans le ciel est fortement inspiré des Voyages de Gulliver de Swift, auteur irlandais du XIXème siècle. Il semblerait que Laputa soit un mot indigène (des habitants de l'île volante) dont Swift interprète la sémantique de façon suivante : « Le mot que je traduis par "île volante" ou "flottante" se dit en cette langue Laputa ; mot dont je ne distingue pas la vraie étymologie. "Lap" est un archaïsme et signifie "haut" en vieux laputien. "Untuh "veut dire "gouverneur". La forme "Laputa" viendrait selon eux, de la corruption du groupe lapuntuh. Mais je n'aime pas cette interprétation, qui me semble un peu forcée. J'osai donc soumettre à leur grammairiens une hypothèse personnelle: Laputa me faisait penser à "Lap" "outed", où "Lap" signifie exactement " le scintillement de rayons du soleil sur la mer", et "outed", "une aile" mais je ne garantie pas cette étymologie ; je la propose simplement à la sagacité du lecteur. »

Au delà de l'homonymie, les histoires se ressemblent fortement sur différents aspects. Ainsi, au niveau de la narration, le héros de Swift, peu avant son voyage sur Laputa, est capturé non loin du Japon par des pirates japonais et un vil Hollandais qui s'apparenterait aux traits nordiques de Muska. Le début du film de Miyazaki semble donc être identique à celui de Gulliver.

L'analogie ne s'arrête pas là. Les laputiens de Swift sont des mathématiciens, des musiciens, des scientifiques. Cela a-t-il influencé Miyazaki dans la création de ses engins volants, véritables petites merveilles de mécanique ? Toujours est-il que l'aspect de l'île et son fonctionnement sont identiques dans les deux versions. Seule la technologie qui génère la lévitation diffère dans la version de Miyazaki et celle de Swift. En effet, l'île volante de Miyazaki se meut grâce à une pierre en forme losangée dont la technologie n'est pas expliquée. L'île volante de Swift est quant à elle mue par un gigantesque aimant pivotant.

De plus, dans l'œuvre de Swift, Laputa est une île flottante qui abrite le roi. Cette île a un pouvoir de répression énorme car le roi peut punir les habitants de son royaume sur terre en cachant le soleil ou en les privant de pluie. Il peut aussi en dernier recours écraser les villages récalcitrant avec son île volante. La Laputa de Miyazaki est équipée d'une arme redoutable cachée dans le dôme inférieur de l'île, Muska en l'utilisant au dessus de l'océan montre la puissance destructrice de cette arme. De plus l'île est truffée de robots volants quasiment indestructibles qui végètent dans un sommeil profond en l'absence d'envahisseurs.

Cependant, sur le plan mythologique les histoires diffèrent de manière à rendre la Laputa miyazakienne beaucoup plus puissante que son homonyme. Ainsi Muska, en utilisant l'arme de destruction de Laputa, prononce les paroles suivantes :

« Laissez-moi vous montrer la puissance de Laputa: Le feu sacré qui a détruit Sodome et Gomorrhe dans l'ancien testament. Et aussi les flèches du paradis qui ont rasées Ramayana, Indora et Atlantis. Le monde est à nouveau sous le contrôle de Laputa ! »

Muska évoque donc de grands mythes dont le thème commun est la destruction massive. Sodome et Gomorrhe sont deux villes de Palestine connues pour leurs vices et leurs moeurs dissolues dans L'Ancien Testament. Dans la Genèse, deux anges provoquent « un déluge de soufre et de feu » pour punir les deux cités pécheresses. Le Ramayana est un texte indien qui relate la quête de Rama pour retrouver son épouse Sita, enlevée par le chef des géants, Ravan. Lorsqu'il affronte enfin le ravisseur de sa femme, Rama, furieux, « brandit l'arme de Bramah, flamboyante d'un feu céleste, l'arme que la divine Agostyna avait donné à son héros ailée comme le javelot de feu d'Indra, mortelle comme la foudre ». Même si en réalité ce mythe est issu du Timée et du Critias de Platon et est en réalité un traité politique sur la vie de la Cité, l'Atlantide a marqué les consciences collectives et est devenu une légende universelle. Dans une version de ce mythe, c'est Poséidon tombé amoureux d'une jeune Atlante, qui avait accordé à la citée puissance maritime et richesse, et c'est Zeus qui provoqua l'anéantissement de l'Atlantide afin de les punir de leur désir de puissance. Certains ont imaginé que sa destruction était due à la fureur des dieux qui n'ont pas supporté de voir les humains amasser tant de connaissances.

En invoquant des événements aussi importants, des mythes provenant de religions différentes, Miyazaki augmente considérablement la puissance de Laputa car cette dernière explique tous les événements divins survenus depuis le ciel. Elle devient la cité des maîtres du monde et symbolise le pouvoir destructeur universel venu du ciel.


Une œuvre moralisante ?

Dans Nausicaä de la vallée du vent (et en particulier dans sa version manga) Miyazaki nous mettait déjà en garde face au danger du pouvoir que conférait la technologie, et le fait d'utiliser cette technologie tout en ignorant ses conséquences sur l'équilibre de l'homme et de la nature. Le château dans le ciel reprend ce message en changeant légèrement de point de vue. La technologie n'est pas seulement une histoire de guerre ou d'industrie, c'est surtout un objet de fascination. L'enfant y voit le jeu et la découverte, l'adulte le pouvoir et la fortune, sans jamais mesurer les conséquences de leurs actes.

Le château dans le ciel n'est cependant pas un film anti-progressiste. Miyazaki n'est pas contre la technologie, mais seulement contre la foi aveugle que beaucoup ont en elle. En effet, la technologie ne peut pas résoudre tous nos problèmes, elle ne peut pas se substituer à nos racines, à notre lien profond avec la nature. L'histoire du royaume de Laputa est significative à cet égard.

Créée par les Laputiens à une époque trouble de leur histoire, l'île flottante a d'abord été un moyen pour ses citoyens d'échapper aux conflits qui sévissaient à la surface de la terre. Dotant la cité d'un incroyable arsenal de guerre, les Laputiens sont devenus les maîtres du monde. Rien n'aurait pu remettre en cause la toute-puissance et la domination de ce luxuriant royaume. Et pourtant... il y a environ sept siècles, tout s'est désagrégé. Les Laputiens ont progressivement abandonné l'île pour revenir à un mode de vie plus sommaire, sur la terre ferme. Etait-ce une déchéance ou un choix délibéré? Quoi qu'il en soit, le résultat est là et le message est clair. Comme Sheeta l'expliquera à Muska: « Pourquoi Laputa a été détruite ? Je ne le sais que trop bien : Il y a une chanson dans la vallée de Gondoa qui dit: "Il nous faut des racines dans la Terre. Vivons avec le vent. Avec les semences, fertilisons l'hiver. Avec les oiseaux, chantons le printemps". Qu'importe le nombre d'armes que vous ayez, ou combien de pauvres robots vous utiliserez, vous ne pourrez pas vivre séparé de la terre nourricière! »

Sur Laputa, sans les hommes, les robots-guerriers deviennent de simples "jardiniers" et des défenseurs ardents de la vie. Existe-t-il une plus noble utilisation de la technologie que de protéger la vie? Derrière la légende de Laputa, c'est bien notre monde que Miyazaki met en lumière et dénonce. Un monde matérialiste qui mise tout sur la technologie et le pouvoir, perdant le contact avec la Terre. Le réalisateur ne semble pas très optimiste pour le siècle à venir car, selon lui, « il y aura toujours plus de tragédies humaines, les hommes ayant commencé à faire de plus en plus de choses stupides et dangereuses ».

Le regard de Miyazaki est d'autant plus amer qu'il est lucide. Muska a raison lorsqu'il dit: « Laputa ne sera pas détruite. Elle va revivre. Le pouvoir de Laputa incarne le rêve de la race humaine ». Ce rêve de puissance, Miyazaki nous en montre l'issue inéluctable et fatale. La nature reprendra ses droits que ce soit avec ou sans l'homme. L'arbre géant de Laputa devient alors la métaphore de la force vitale et régénératrice de la nature. Sa miraculeuse capacité à préserver ce qu'il y a de meilleur et de plus beau sur l'île n'est pas le résultat de la magie mais celui d'un écosystème équilibré. On remarque par ailleurs que Muska est le seul personnage du réalisateur foncièrement mauvais, un être froid et calculateur, dénué de tout humour, sans aucune chaleur. Muska incarne tout ce que l'humanité a de plus vile. Mais Miyazaki laisse entrevoir une note d'espoir. Un avenir meilleur est possible grâce à la jeunesse, qui s'incarne en Pazu et Sheeta, symbole d'une humanité pure, innocente, attentive à son environnement.

Miyazaki affirme qu'il ne fait pas de films pour transmettre des messages. Néanmoins, ces derniers émergent toujours naturellement, sans ton moralisateur et sans jamais prendre le dessus sur l'histoire. Mais cette image d'un monde parallèle au nôtre, au delà du divertissement et de l'évasion, interpelle inévitablement notre conscience et nous bouleverse immanquablement.


Le château dans le ciel : Création du film

Après le succès de Nausicaä de la vallée du vent, Miyazaki et Takahata fondent leurs propres département de production et studio. Pourtant Le château dans le ciel n'est pas la première production Ghibli, Tokuma ayant assuré le financement de la première création du studio. Mais le film a toujours été considéré comme le premier film issu du Studio Ghibli.


Origines du projet

Le projet de Laputa trouve sa source dans l'enfance même de Miyazaki. En effet, lorsqu'il était adolescent en cinquième et quatrième, il adorait les comic books, et plus particulièrement Sabaku no Maho (La Magie du désert) de Tetsuji Fukushima. Un des épisodes évoque un bijou qui donne le pouvoir de voler. Miyazaki est tellement marqué par cette histoire qu'il décidera plus tard d'en faire un film.

Une autre influence majeure, elle aussi liée à l'enfance du réalisateur, se fait alors jour dans le projet et oriente légèrement le projet vers une autre voie. Il s'agit du souvenir de la lecture des Voyages de Gulliver, œuvre de Jonathan Swift. Miyazaki avoue n'avoir jamais lu en entier l'ouvrage, mais se souvient avoir parcouru l'adaptation courte pour les enfants, et notamment le passage se déroulant à Lilliput, le pays aux habitants minuscules. Lycéen, il découvre un autre voyage de Gulliver, il s'agit d'une histoire d'île qui vole dans le ciel. Ce souvenir, il le raconte dans son livre Shuppatsuten : « le motif pour Laputa [...] est l'île flottant dans le ciel dans la troisième partie des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift ». Quand il commence à écrire le scénario du film, il ne se souvient plus cependant du nom exact de cette île. C'est la femme du réalisateur qui se plonge alors dans une encyclopédie et retrouve le nom de Laputa, ne se doutant pas de la connotation péjorative de ce nom en Europe !

Enfin, au milieu des années 70, alors que Miyazaki travaille en freelance pour plusieurs studios mais qu'il ne possède pas la notoriété suffisante pour imposer ses projets, il tombe dans les bureaux de la Toho sur le scénario d'une série nommée : Around the World in 80 Days by Sea. Le récit décrivait alors une forteresse cachée et racontait l'histoire de deux jeunes orphelins fuyant une force maléfique lancée à leur poursuite. Miyazaki avait déjà à l'époque pensé transposer à l'écran le livre de Jonathan Swift. Il pensa qu'il s'agissait du canevas idéal pour y broder ses idées. Finalement, ce projet de série T.V. ne verra jamais le jour tel quel pour des raisons juridiques. Mais ses bases engendreront trois œuvres maîtresses de l'animation japonaise en recyclant plusieurs éléments du scénario : le film de Miyazaki mais aussi sa série Conan, le Fils du Futur et la célèbre série T.V. Nadia, le Secret de l'Eau Bleue.

Au final, inspiré par de nombreuses sagas épiques, le scénario original du réalisateur offre une rétro-fiction originale, une alternative au futur de Swift et à notre passé en postulant un monde industriel entre la fin du 19ème et le début du 20ème, loin du niveau de technologie des îles volantes. Selon ses propres termes, Laputa a été écrit comme un "roman de science-fiction écrit à la fin du 19ème siècle."

Dans cette perspective, Takahata, alors producteur du film, encourage l'équipe à se rendre en Grande Bretagne, afin de mieux saisir ce que fut le Première Révolution Industrielle. L'équipe se rend donc dans la vallée de Rhondda, dans le Sud du Pays de Galles. Au cours de ce voyage, il apprend que l'endroit a subi un énorme mouvement de grève l'année précédente. La découverte de cette communauté de mineurs en voie de disparition et les paysages de la région le touchent. La compassion (il est lui-même un ancien et ardant syndicaliste) qu'éprouve Miyazaki pour la vie de ces travailleurs ordinaires trouve écho dans le film avec le sympathique portrait d'une communauté de mineurs et dans la scène des villageois se battant avec les pirates pour aider les deux jeunes héros. On peut aussi apercevoir une affiche socialiste dans la maison du patron de Pazu. Dans une interview de 1999, Miyazaki s'explique :

« J'ai été au Pays de Galles au moment d'une grève des mineurs. J'étais très admiratif de la façon dont leurs syndicats se sont battus jusqu'au bout pour protéger leur travail, et j'ai voulu refléter la force de ces communautés dans mon film. J'ai vu tant de place avec des machineries abandonnées, des mines abandonnées -les usines étaient là mais sans travailleur. Cela m'a fait forte impression [...] J'ai pensé "quel dommage que cette industrie soit morte...". Mais d'un autre coté, on ne pouvait rien n'y faire. »

Il semble également que Le château dans le Ciel contienne des résonances des luttes des gallois pour leur nationalité et leur liberté, prenant racine dans la culture celte. Miyazaki a un ami qui lui a présenté un livre de photos à utiliser en référence. Le livre s'appelle Le Pays de nos Pères (de Kurihara Tatsuo et autres). Un chapitre, qui parle de l'enfance d'un grand père au Pays de Galles et de sa fierté d'être gallois, a fait une forte impression à Miyazaki.

« Bien que le sang de différentes races coulent dans les veines des gallois, ils sont avant tout celtes. Les celtes ont été vaincu par l'empire romain comme des barbares, et ont été continuellement vaincu par la suite... Ma colère à l'encontre des superpuissances militaires vient de la lecture de livres tels que La Guerre des Gaules de Caesar, de Spartacus de Howard Furst, ou encore de La Marque du Seigneur Cheval de Sutcliffe. Je suis allé au Pays de Galles dans un camp de scouts, et là, j'ai fait du personnage principal du film un jeune mineur juste avant que la mine ne ferme. Bien que le film soit terminé, mon intérêt pour les celtes continue de me tirailler. »


Art et technique

Le design

Miyazaki a fait preuve dans Nausicaä d'un talent remarquable pour construire un monde imaginaire cohérent et détaillé. Il utilise de nouveau ce talent dans Laputa en s'inspirant du rêve que l'homme a toujours eu de voler.

Le design du film trouve sa principale source d'inspiration dans le 19ème siècle et la Première Révolution Industrielle. Le générique d'ouverture représente ainsi une série de machines volantes extravagantes, et le reste du film nous offre une magnifique panoplie d'engins originaux et invraisemblables, mais pourtant réalisables. Pour les représenter, Miyazaki s'est principalement inspiré d'illustrations et de croquis du XIXème siècle, tous plus imaginatifs les uns que les autres. Le royaume de Laputa lui-même ressemble à une combinaison idéale de science et de nature, évoquant irrésistiblement l'univers de Verne ou Welles.

Les costumes rappellent les modes vestimentaires d'alors. De même, le village minier est typique des ces petits dortoirs industriels parsemant l'Europe du nord durant le première Révolution Industrielle. Il est directement inspiré de la vallée de Rhondda, dans le Sud du Pays de Galles, où l'équipe du film s'est rendu pour étudier le design de l'industrie minière. Le gros cuirassé dans lequel sont emmenés Pazu et Sheeta et les trains gouvernementaux expriment la laideur du métal qui caractérisait les engins puissants du XIXème siècle.

L'échelle utilisée pour figurer cette technologie industrielle est souvent impressionnante. La voie ferrée, les grands viaducs et les excavations de la cité minière, de même que la forteresse dans laquelle les enfants sont retenus, ont des dimensions et des profondeurs qui donnent le vertige. Ce sens du grandiose et de l'exagération contribue indubitablement au caractère épique de l'aventure.

Quant au Royaume de Laputa, on ne peut être que fasciné par son incroyable amalgame de diverses architectures anciennes. Ses cercles concentriques de terrasses et de bassins reflètent le ciel ou parfois le révèlent à travers les trous dans les gros blocs de pierre. Ainsi, l'architecture de cette cité brouille les frontières entre le ciel et l'eau, jouant avec les formes et les substances, comme une gravure de M.C. Esher, ce maître de l'imagerie multidimensionnelle. Ce même niveau de précision dans le design est appliqué aussi bien aux conduites, valves et machines dans la mine qu'aux petits animaux, créant un éclat de mouvement dans la tranquillité surréaliste du domaine de Laputa.


Les personnages

Le look de Sheeta est caractéristique des héroïnes miyazakiennes, déjà annoncé par Nausicaä quelques années plus tôt. Le style simple et pourtant expressif développé par Miyazaki et Takahata permet de traduire une large palette d'émotions. Mais ce visage, surtout, devenait déjà une représentation de l'héroïne type du réalisteur japonais : jeune, prévenante, attirante mais aussi courageuse, loyale et honnête.

Pour d'autres personnages, Miyazaki s'est directement inspiré de ses proches. Ainsi, selon lui, les modèles des pirates sont en fait ses trois frères. De même, l'impétueuse Dora n'est que le reflet de la propre mère du réalisateur !!

On remarque également la tendance de Miyazaki à réutiliser des thèmes déjà connus. Pour le robot, il met en scène ce qu'il avait créé pour son travail sur la série TV Lupin III. Les mouvements des robots de Laputa ne sont pas sans évoquer ceux du 'Grand Automate' dans Le Roi et l'Oiseau (sorti en 1979), film français de Paul Grimault que Miyazaki a découvert peu de temps avant de produire Le château dans le ciel. Cependant, Miyazaki ne voit dans cette similitude qu'une influence indirecte. Selon le réalisateur, c'est le propre de la culture populaire qui retranscrit inconsciemment dans le langage d'aujourd'hui des idées d'autrefois.


Quelques photos :






Influences pour mon univers de jeu, énorme, la cité industrielle des mineurs est un rêve de décors Steampunk et m'a donné énormément d'idées, Laputa également n'est pas en reste, le film en lui même peut être envisagé comme un scénario. Je pense à certains articles de mon confrère du Blog "Mon Rifts à Moi" qui est une bonne source d'inspirations ou dans une moindre mesure à des jeux comme Terres Suspendues ou Mantel d'Acier et surement plein d'autres que j'oublie.





En résumé, si vous ne l'avez jamais vu, foncez, si vous êtes en quête d'idées originales pour vos décors et vos scénarios, idem.

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