mardi 15 janvier 2019

Inspiration - Animé : Samurai 7

Sortie en 2004, Samurai 7 est une série animée que l'on a regardé il y a quelques mois avec mon fils et dont je n'avais pas encore parlé sur ce Blog, pourtant elle le mérite grandement et symbolise parfaitement une possibilité de Japon traditionnel dans un cadre futuriste comme je l'imagine pour notre univers de jeu. Par futuriste je parle d'une sorte de fusion bien équilibrée et très Japonaise (je trouve) de traditionnel, de Fantasy, de Mechas et d'un zeste de Steampunk, de Post-Apo et de Cyberpunk.




Synopsis :

Des « bandits » (énormes robots surpuissants) s'en prennent à un village dont ils pillent les récoltes depuis des années. Arrive un jour où les villageois ne veulent plus se laisser faire, mais comment se battre quand on ne sait manier qu'une fourche ou une binette ? Le doyen du village décide de recruter des samouraïs pour les aider à défendre leur village, trois villageois se mettent en route à la recherche des samouraïs pouvant sauver leur village. Il en viendra 7.




Vous l'aurez peut-être reconnu dans le nom de l'anime ou dans le résumé : Samurai 7 est en fait une adaptation – assez libre du moins dans la forme – de Shichinin no Samurai, le chef d'oeuvre et monument national du cinéma nippon de Akira Kurosawa. Adapter ce film dans un anime était une gageure.

Tout d'abord, ce qui fait la force de cet animé est la présence des samourais et en particulier leur union pour une cause noble : la défense d'un petit village. Le détail apporté au background des samourais est intéressant et la personnalité de ces derniers est très fouillée. Chaque samourai a son propre caractère et son propre style de combat. Dans ce groupe de samourais, on retrouve donc un mystérieux et un novice en passant par le comique de service et le maitre. Il y aura donc un samourai qui plait plus qu'un autre lorsque l'on regarde cet animé. Mais la cohésion du groupe formé par les paysans et les samourais fait que l'on s'y attache tout particulièrement.

La principale différence avec le film de Kurosawa est le fait que la série est située dans une sorte de Moyen Age futuriste, où il y a des Mechas, des châteaux volants et d'autres éléments technologiques.

En outre, Kikuchiyo, l'agriculteur des samouraïs, a un corps entièrement robotisé.

Une autre différence est le prolongement de l'histoire, qui ne se limite pas à la seule défense du village de paysans des bandits, mais apporte l'action à la capitale, introduisant ainsi dans l'histoire un aspect politique.

Au contraire, le rôle des samouraïs est presque identique à celui du film. En fait, les mêmes quatre samouraïs (Gorobei, Kikuchiyo, Heihachi et Kyuzo) meurent dans le film comme dans l'animé.

Alors que des personnages comme Ukyo, Amanushi, Kirara et Komachi ne sont que des personnages dans l'animé et ne semblent pas présent dans le film.

Tous les samouraïs proviennent du film original, et ils ont gardé la base de leur personnalité. Quelques changements sont apparus afin de bien les insérer dans le nouvel environnement de l'histoire. Aussi, la plupart de l'intrigue suivant la première bataille contre les Nobuseri est complètement nouvelle et non tirée du film.

1 - Kambei Shimada : Le plus sage des sept samouraïs. Il assume le commandement et met au point les plans pour défendre le village. Il est brave, fort, et possède une sagesse acquise pendant des années lors de nombreuses batailles qu'il a menées. Cependant tous les combats auxquels il a participé étaient des batailles perdantes, et Kambei vit dans l'ombre de son passé douloureux. Il utilise un katana stylisé, bien qu'occasionnellement il utilise deux épées.
2 - Gorobei Katayama : Un samouraï compétent qui a continué de vivre en divertissant la foule. Grâce à ses compétences de combat, son habilité en acrobatie (parmi celles-ci l'habilité de saisir des flèches au vol et esquiver d'autres attaques) Kambei en fait son bras droit pendant la défense du village. Gorobei est l'un des personnages au cœur léger de l'animé, souvent de bonne humeur même dans des situations dangereuses ou sérieuses. Il admet que mourir est perdre et vivre est gagner.
3 - Heihachi Hayashida : Un samouraï enjoué qui préfère la nourriture au combat. Pendant la Grande Guerre, il évite le combat en prenant la position d'un ingénieur et depuis coupe du bois pour se nourrir. Il est très utile aux autres samouraïs comme mécanicien. Il aime le riz plus que quiconque de la série et peut dire d'où il provient par le goût.
4 - Shichiroji : L'ancien frère d'arme de Kambei. Ils ont combattu dans la Grande Guerre et sont devenus les meilleurs amis. Il quitte temporairement ses affaires d'après-guerre, et sa compagne, pour se joindre à Kambei dans le combat une nouvelle fois. À l'opposé des autres samouraïs, Shichiroji n'utilise pas un katana, mais préfère une lance. Il a une prothèse de la main gauche qui est capable de lancer un grappin. Il est souvent fautivement appelé Momotaro, du conte traditionnel japonais, puisqu'il a été trouvé par sa compagne gravement blessé après une bataille, flottant dans la rivière à l'intérieur d'une capsule.
5 - Katsushiro Okamoto : Un jeune samouraï qui, avant de combattre pour le village Kanna, n'a jamais été dans une vraie bataille, mais a toujours cru en l'honneur du code samouraï. Il souhaite devenir l'élève de Kambei, et promet de protéger Kirara à n'importe quel prix. Il apprécie Kirara mais semble mal comprendre les sentiments de celle-ci pour lui.
6 - Kyuzo : Un homme blond mystérieux qui porte un habit rouge écarlate. Il travaille comme garde du corps pour Ayamaro. Kyuzo manie deux lames qui prennent place dans un fourreau sur son dos, et a des compétences égalant, voire surpassant, celle de Kambei. Il souhaite défier Kambei dans un duel à mort.
7 - Kikuchiyo : Un robot, autrefois un homme, qui a payé pour avoir un corps forgé dans un exosquelette mécanique, similaire aux Nobuseri. Il est souvent perçu comme un clown ou un boulet; il s'emporte facilement et cause souvent des problèmes. Il porte la plus grande des épées, qui peut aussi servir de tronçonneuse. C'est un personnage très sympathique, ayant littéralement donné sa chair pour devenir un samouraï. Il est surtout apprécié de la petite Komachi.

Samurai 7 symbolise à mes yeux LE chanbara (un genre cinématographique et théâtral japonais de bataille de sabre souvent présenté comme un équivalent du film de cape et d'épée européen), ce vers quoi tous les animes de samouraïs doivent tendre alors même qu'on y voit des robots de la taille d'un building. Commençons par ce qui saute aux yeux : la qualité de la réalisation. Dès les premières minutes, on assiste à une bataille en plein ciel à grands renforts de CGI (Computer Generated Imagery). Le reste est à l'avenant. Gonzo a consacré 300 000$ par épisode pour cette série. C'est le double de la norme en la matière. La série est d'ailleurs la première à avoir été produite en HD. En effet, chaque décor est riche, on a pas droit à trois textures qui se courent après. Chaque lieu a son identité propre mais un détail qu'on remarque très vite est le choix de couleurs froides pour les décors, du gris au vert. En fait, ce choix est plutôt bien venu pour mettre en valeur les personnages, aux vêtements colorées. L'utilisation d'effet 3D, souvent décriés par les détracteurs de Gonzo, sont ici bien incrustés. Les effets de lumière et le brouillard sont aussi bien mis en valeur.




Le chara-design est bon et varié mais on regrettera des visages qui manquent parfois d'expression ou le syndrome GONZO, à savoir certains épisodes (le 7 et le 17) où le chara-design est vraiment moche.

Le mecha-design est très bon. Autant Gonzo n'est-il pas toujours au mieux de sa forme à ce niveau-là, autant ici les "robots" sont sublimes. On a une véritable impression de machine de guerre affutés pour le combat ou à l'opposé des équipements bas de gamme mais robustes qui paraissent tout droit sortis d'une Union Soviétique du futur.

L'animation est fluide, rien à redire de ce côté-là. Les combats sont très dynamiques et offrent un vrai divertissement.

La BO reste instrumentale, les rares inserts songs sont peut-être sous-exploités. Pour ce qui est des thèmes, ils soutiennent bien l'action ou les moments plus contemplatifs.

Le choix de mélanger des samouraïs et de la technologie peut surprendre au premier abord mais on s'y fait tout de suite. Ça ne me dérange pas de voir une lame d'un mètre découper des robots de la taille de plusieurs étages. Mais je reconnais que certaines incohérences (un regret exprimé par le réalisateur lui-même) pourront rebuter certains. Il serait dommage de s'en arrêter là.




Samurai 7 est un anime entre action et contemplation ; on peut distinguer deux parties les épisodes 1-16 et 18-26, l'épisode 17 étant un épisode résumé. La première partie est essentiellement divertissante, à grands renforts de combats. Mais la psychologie des personnages n'est pas laissée de côté et l'épisode 12 est à mon sens le plus émouvant de la série. L'âme de chacun est mise à nue et on a première esquisse de la vertu sociologique de l'anime. La deuxième partie possède certes un final explosif d'action avec une qualité graphique digne d'un film mais le plus intéressant est bien le début, les épisodes 19-21 qui sont une véritable critique sociale riche et réaliste. On aimerait voir ça plus souvent en anime.




Les personnages sont donc une grande force de cette série, chacun des samouraïs - mais pas seulement eux - ont une personnalité propre attachante certes mais surtout... comment dire... ils incarnent chacun à leur façon l'idéal du samouraï. On sent en tout cas l'affection qu'en on les scénaristes. Certains autres protagonistes sont particulièrement réussi comme le prince qui nous gratifiera d'une conversation avec son père sur la manière de gérer un état digne de Machiavel.

Concernant la VF, Asian Star a sous-traitée cette partie comme bien souvent et les acteurs belges expérimentés en charge d'être les voix francophones de Samurai 7 délivrent une performance remarquable. Ils sont dans le ton et incarnent bien les personnages. Tout au plus pourra-t-on reprocher la figuration audio un peu expédiée, mais comme elle est loin d'être légion, on pardonnera ce délit mineur.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire