Récemment j'ai pu voir la mini-série Cyborg 009 Vs Devilman et on m'a également offert le Manga La Divine Comédie inspiré de l'œuvre de Dante Alighieri.
Cyborg 009 Vs Devilman propose la première rencontre de ces deux univers imaginés respectivement par Shotaro Ishinomori et Gō Nagai se fait sous la forme d'une mini-série de trois épisodes. Réalisée par Jun Kawagoe (Cyborg 009 The Cyborg Soldier), elle a été produite par les studios Bee Media (Mazinger Z : The Impact!) et Actas (Fullmetal Alchemist, Dimension W).
En France, Devilman est disponible en manga chez Black Box, tandisque Cyborg 009 est édité par Glénat.
Pitch : Quand un chercheur Black Ghost libère des cyborgs modifiés et que de mystérieux démons apparaissent à Tokyo, les mondes de "Devilman" et de "Cyborg 009" se rencontrent.
Un scientifique de Black Ghost lance une nouvelle menace sur le monde. Cyborg 009 et les autres héros cyborg se trouvent alors confrontés à Devilman et plusieurs démons.
Nagai avait débuté le manga original Devilman dans le Weekly Shônen Magazine en 1972. Plus de 10 millions d’exemplaires ont été imprimés. Un premier animé a été diffusé en simultané à la télévision en 1972. Deux éditions sont sorties en France, une première édition de Dybex sortie à partir du 24 août 1999 et une réédition sortie depuis le 17 juin 2015 aux éditions Black Box.
Shōtarō Ishinomori a dessiné Cyborg 009 en 1963. En France, l’édition Glénat publie le premier volume en mars 2009.
Concernant Cyborg 009 : Considéré comme l’un des meilleurs mangas de la fin des années 1960, Cyborg 009 part du constat que la guerre froide qui règne à l’époque est une grave menace pour l’équilibre de la planète et augmente le risque de destruction massive. Dans le but de conquérir la planète, la puissante organisation mafieuse Black Ghost enlève 9 humains afin de les transformer en cyborgs dévolus à leurs terribles desseins. Chacun vient d'un pays différent, chacun est doté d'un pouvoir particulier. Mais les 9 se rebellent contre l'organisation et vouent alors leur destinée à détruire toutes les créations diaboliques de Black Ghost.
Un scientifique de Black Ghost lance une nouvelle menace sur le monde. Cyborg 009 et les autres héros cyborg se trouvent alors confrontés à Devilman et plusieurs démons.
Nagai avait débuté le manga original Devilman dans le Weekly Shônen Magazine en 1972. Plus de 10 millions d’exemplaires ont été imprimés. Un premier animé a été diffusé en simultané à la télévision en 1972. Deux éditions sont sorties en France, une première édition de Dybex sortie à partir du 24 août 1999 et une réédition sortie depuis le 17 juin 2015 aux éditions Black Box.
Shōtarō Ishinomori a dessiné Cyborg 009 en 1963. En France, l’édition Glénat publie le premier volume en mars 2009.
Concernant Cyborg 009 : Considéré comme l’un des meilleurs mangas de la fin des années 1960, Cyborg 009 part du constat que la guerre froide qui règne à l’époque est une grave menace pour l’équilibre de la planète et augmente le risque de destruction massive. Dans le but de conquérir la planète, la puissante organisation mafieuse Black Ghost enlève 9 humains afin de les transformer en cyborgs dévolus à leurs terribles desseins. Chacun vient d'un pays différent, chacun est doté d'un pouvoir particulier. Mais les 9 se rebellent contre l'organisation et vouent alors leur destinée à détruire toutes les créations diaboliques de Black Ghost.
Concernant Go Nagai, voici un interview réalisé par Manga-News :
Bonjour M. Nagai et merci de nous accorder cet entretien. L'un de vos premiers contacts avec le monde du manga s'est effectué au travers de la série Lost World d'Osamu Tezuka. Qu'est-ce qui vous a plu particulièrement dans cette histoire et qui vous a convaincu d'aller vers le manga ?
Go Nagai : J'ai lu cette histoire à l'âge de quatre ans. Je trouvais les dessins très mignons, et je me suis vite attaché aux personnages. Mais j'ai surtout été attiré par les thématiques de cette histoire : les voyages dans l'espace, les créatures du "Monde Perdu", mais aussi les notions de rêve, de recherche... Ce mélange m'a vraiment marqué.
Vous avez commencé en tant qu'assistant de Shotarô Ishinomori. Que retenez-vous de ces années-là ?
J'ai réalisé que le milieu du manga professionnel était très dur, et qu'il fallait vraiment être très fort physiquement et psychologiquement pour lui résister ! J'ai alors pensé que je ne serais jamais capable de suivre ce rythme et d'accéder à mon but, celui de devenir mangaka à mon tour...
Bonjour M. Nagai et merci de nous accorder cet entretien. L'un de vos premiers contacts avec le monde du manga s'est effectué au travers de la série Lost World d'Osamu Tezuka. Qu'est-ce qui vous a plu particulièrement dans cette histoire et qui vous a convaincu d'aller vers le manga ?
Go Nagai : J'ai lu cette histoire à l'âge de quatre ans. Je trouvais les dessins très mignons, et je me suis vite attaché aux personnages. Mais j'ai surtout été attiré par les thématiques de cette histoire : les voyages dans l'espace, les créatures du "Monde Perdu", mais aussi les notions de rêve, de recherche... Ce mélange m'a vraiment marqué.
Vous avez commencé en tant qu'assistant de Shotarô Ishinomori. Que retenez-vous de ces années-là ?
J'ai réalisé que le milieu du manga professionnel était très dur, et qu'il fallait vraiment être très fort physiquement et psychologiquement pour lui résister ! J'ai alors pensé que je ne serais jamais capable de suivre ce rythme et d'accéder à mon but, celui de devenir mangaka à mon tour...
Qu'est-ce qui vous a rassuré, au fil des années ?
En fait, je n'ai jamais été rassuré ! (rires)
Mais c'est cette angoisse constante qui m'a poussé à toujours fait de mon mieux. Une fois lancé sur une planche, je n'ai plus d'autres choix que de donner le meilleur de moi-même.
En 1968, vous avez participé au lancement du célèbre magazine Shonen Jump, avec la série Harenchi Gakuen. Vous souvenez-vous de l'ambiance qui régnait à cette époque ? Retenez-vous des anecdotes en particulier ?
Oui, je m'en souviens très bien. Cette nouvelle revue avait pour ambition de réunir de jeunes mangakas, car les auteurs confirmés restaient attachés à leurs magazines. Je fus alors entouré d'une équipe qui avait globalement le même âge que moi, ce qui créait une ambiance très sympathique d'entraide et d'encouragement mutuel.
En fait, je n'ai jamais été rassuré ! (rires)
Mais c'est cette angoisse constante qui m'a poussé à toujours fait de mon mieux. Une fois lancé sur une planche, je n'ai plus d'autres choix que de donner le meilleur de moi-même.
En 1968, vous avez participé au lancement du célèbre magazine Shonen Jump, avec la série Harenchi Gakuen. Vous souvenez-vous de l'ambiance qui régnait à cette époque ? Retenez-vous des anecdotes en particulier ?
Oui, je m'en souviens très bien. Cette nouvelle revue avait pour ambition de réunir de jeunes mangakas, car les auteurs confirmés restaient attachés à leurs magazines. Je fus alors entouré d'une équipe qui avait globalement le même âge que moi, ce qui créait une ambiance très sympathique d'entraide et d'encouragement mutuel.
1972 est une année fondamentale dans votre carrière avec l'arrivée de Devilman, qui aborde des thèmes plutôt sombres et matures. Quel message vouliez-vous faire passer au travers de cette série ?
Au départ, lorsque j'ai créé le personnage de Devilman, je n'avais pas de messages particulier en tête, je voulais juste mettre en scène un démon. Mais au fil du récit, la violence que j'y ai présentée m'est apparue comme une métaphore de la guerre, par le prisme du fantastique. On peut aussi voir une forme de passion, d'amour même, entre les personnages, avec en permanence l'imminence d'une conclusion tragique où tout le monde mourra. C'était pour moi une manière de dire qu'à la guerre, il n'y a ni vainqueur ni victoire, uniquement des pertes humaines.
Au départ, lorsque j'ai créé le personnage de Devilman, je n'avais pas de messages particulier en tête, je voulais juste mettre en scène un démon. Mais au fil du récit, la violence que j'y ai présentée m'est apparue comme une métaphore de la guerre, par le prisme du fantastique. On peut aussi voir une forme de passion, d'amour même, entre les personnages, avec en permanence l'imminence d'une conclusion tragique où tout le monde mourra. C'était pour moi une manière de dire qu'à la guerre, il n'y a ni vainqueur ni victoire, uniquement des pertes humaines.
Parlons à présent de Mazinger Z, survenu quelques mois plus tard, et dont vous avez évoqué les origines lors de votre conférence. Mais, outre le principe du robot piloté de l'intérieur, la série a aussi popularisé un autre concept : celui des attaques lancées en clamant haut et fort leurs noms. D'où vous est venu cette idée ?
(Hésite)... J'avoue n'y avoir jamais réfléchi profondément ! (rires)
Comme je m'adressais à un public adulte avec Devilman, j'ai voulu revenir à quelque chose de plus "enfantin" en jouant avec les robots. Tout petit déjà, je m'amusais à façonner des robots et des créatures avec de la pâte à modeler, et je les faisais se battre entre eux. Et déjà cette époque, je criais le nom de leurs attaques tout en les manipulant ! Cette idée m'a tout simplement suivie jusqu'à Mazinger Z.
En France, Goldorak, alias U.F.O. Robot Grendizer, suite de Mazinger Z, est devenu un véritable phénomène au milieu des années 1970, au point que l'on parle même d'une "Génération Goldorak". Que ressentez-vous, lorsque vous réalisez que vous êtes l'initiateur de la grande vague du manga en France ?
C'est un véritable honneur, qui me remplit de joie. Grendizer avait sans doute quelque chose d'inédit qui a touché le cœur des enfants français de cette époque, et le succès de cette série a été beaucoup plus important qu'au Japon. C'est sans doute pour ça qu'aujourd'hui, je me sens aussi proche des français.
Des séries de robot d'un côté, des démons de l'autre, sans parler d'autres thèmes annexes... A cette époque, comment vous retrouviez-vous dans toutes vos histoires ?
Dans ma tête, c'est comme si mon cerveau était un téléviseur et que je "changeais de chaîne" ! (rires) En faisant cette distinction mentale, j'ai toujours pu travailler en parallèle sans que cela ne génère de problèmes.
Comme je m'adressais à un public adulte avec Devilman, j'ai voulu revenir à quelque chose de plus "enfantin" en jouant avec les robots. Tout petit déjà, je m'amusais à façonner des robots et des créatures avec de la pâte à modeler, et je les faisais se battre entre eux. Et déjà cette époque, je criais le nom de leurs attaques tout en les manipulant ! Cette idée m'a tout simplement suivie jusqu'à Mazinger Z.
En France, Goldorak, alias U.F.O. Robot Grendizer, suite de Mazinger Z, est devenu un véritable phénomène au milieu des années 1970, au point que l'on parle même d'une "Génération Goldorak". Que ressentez-vous, lorsque vous réalisez que vous êtes l'initiateur de la grande vague du manga en France ?
C'est un véritable honneur, qui me remplit de joie. Grendizer avait sans doute quelque chose d'inédit qui a touché le cœur des enfants français de cette époque, et le succès de cette série a été beaucoup plus important qu'au Japon. C'est sans doute pour ça qu'aujourd'hui, je me sens aussi proche des français.
Des séries de robot d'un côté, des démons de l'autre, sans parler d'autres thèmes annexes... A cette époque, comment vous retrouviez-vous dans toutes vos histoires ?
Dans ma tête, c'est comme si mon cerveau était un téléviseur et que je "changeais de chaîne" ! (rires) En faisant cette distinction mentale, j'ai toujours pu travailler en parallèle sans que cela ne génère de problèmes.
Dans votre conférence, vous avez parlé du fait que vos sagas continuent grâce à d'autres auteurs. Quelque part, n'avez-vous pas peur que vos héros finissent par vous échapper ? Quel regard portez-vous sur ces nouveaux travaux ? Seriez-vous parti dans les mêmes directions ?
Je ne me fais aucun souci , car les histoires que j'ai réalisées restent immuables, et leurs suites s'inscrivent dans un vrai processus de création à part, et non de réadaptation.
Alors oui, sur bien des points, je n'aurais pas raconté les mêmes histoires, ou d'une manière bien différente. Mais il est très intéressant de suivre cette réappropriation, cette réinterprétation par les jeunes générations, dont les modes de pensée ont bien évolué.
De nombreux auteurs des générations suivantes vous ont pris pour modèle. Vous-même, jetez-vous un œil aux séries actuelles ? Si oui, quels titres retiennent votre attention ?
Oui, je lis encore beaucoup de magazines et de séries, et il y a tellement d'œuvres qui m'intéressent qu'il me faudrait des heures pour en faire le tour. Je fais également partie du jury du Prix Tezuka (et autrefois du Prix Media Geijitsusai), et lorsque arrive la saison de la sélection des lauréats, je reçois chez moi des dizaines de cartons de nouveautés ! (rires)
Plus généralement, que pensez-vous de l'évolution du manga ?
Le manga, dans sa nature de média, est très facile à comprendre : certains n'y trouveront qu'un simple divertissement en surface, d'autres iront s'y pencher plus profondément. Par cette diversité, il est devenu aujourd'hui accessible au plus grand nombre, indépendamment de l'âge, de nos attentes, mais aussi de nos différences culturelles. C'est pour ça qu'à mon avis, il peut s'exporter aussi facilement et toucher de manière aussi universelle, dans le monde entier.
En France, nous avons récemment appris que la série animée Goldorak allait être de nouveau disponible par le biais d'une réédition en DVD chez AB, tout comme d'autres séries chez Black Box (Mazinkaiser, Demon Prince Enma,...). En revanche, vos mangas ne sont plus disponibles depuis quelques années dans leur version "papier". Est-ce quelque chose qui vous inquiète ? Avez-vous certaines pistes concernant un retour de vos œuvres en France en format papier ?
J'aimerais en effet que mes mangas refassent surface en France, et je reste ouvert à toutes propositions venant du monde éditorial français. D'ailleurs, si vous avez vous-même des idées, je suis preneur ! (rires)
Je ne me fais aucun souci , car les histoires que j'ai réalisées restent immuables, et leurs suites s'inscrivent dans un vrai processus de création à part, et non de réadaptation.
Alors oui, sur bien des points, je n'aurais pas raconté les mêmes histoires, ou d'une manière bien différente. Mais il est très intéressant de suivre cette réappropriation, cette réinterprétation par les jeunes générations, dont les modes de pensée ont bien évolué.
De nombreux auteurs des générations suivantes vous ont pris pour modèle. Vous-même, jetez-vous un œil aux séries actuelles ? Si oui, quels titres retiennent votre attention ?
Oui, je lis encore beaucoup de magazines et de séries, et il y a tellement d'œuvres qui m'intéressent qu'il me faudrait des heures pour en faire le tour. Je fais également partie du jury du Prix Tezuka (et autrefois du Prix Media Geijitsusai), et lorsque arrive la saison de la sélection des lauréats, je reçois chez moi des dizaines de cartons de nouveautés ! (rires)
Plus généralement, que pensez-vous de l'évolution du manga ?
Le manga, dans sa nature de média, est très facile à comprendre : certains n'y trouveront qu'un simple divertissement en surface, d'autres iront s'y pencher plus profondément. Par cette diversité, il est devenu aujourd'hui accessible au plus grand nombre, indépendamment de l'âge, de nos attentes, mais aussi de nos différences culturelles. C'est pour ça qu'à mon avis, il peut s'exporter aussi facilement et toucher de manière aussi universelle, dans le monde entier.
En France, nous avons récemment appris que la série animée Goldorak allait être de nouveau disponible par le biais d'une réédition en DVD chez AB, tout comme d'autres séries chez Black Box (Mazinkaiser, Demon Prince Enma,...). En revanche, vos mangas ne sont plus disponibles depuis quelques années dans leur version "papier". Est-ce quelque chose qui vous inquiète ? Avez-vous certaines pistes concernant un retour de vos œuvres en France en format papier ?
J'aimerais en effet que mes mangas refassent surface en France, et je reste ouvert à toutes propositions venant du monde éditorial français. D'ailleurs, si vous avez vous-même des idées, je suis preneur ! (rires)
Au cours de votre carrière, vous avez bien sur mis en scènes des univers fantastiques et robotiques, mais aussi des séries historiques, des comédies légères aux héroïnes sexy... Après toutes ces années, vous reste-t-il des domaines à explorer ?
Oui, j'ai envie d'écrire sur tous les domaines qu'il m'est possible d'explorer ! J'ai notamment envie d'aller plus profondément dans le domaine de l'Histoire, et pourquoi pas de parler de Mythologie...
Oui, j'ai envie d'écrire sur tous les domaines qu'il m'est possible d'explorer ! J'ai notamment envie d'aller plus profondément dans le domaine de l'Histoire, et pourquoi pas de parler de Mythologie...
La Divine Comédie :
Manga de la première collection Gô Nagai des éditions Black Box, la Divine Comédie, comme son nom l'indique, voit l'auteur adapter l'oeuvre colossale de Dante Alighieri sous la forme de trois volumes qui nous sont servis dans une éditions comportant les mêmes qualités et défauts que Goldorak et Devilman : un grand format qui permet d'apprécier au mieux les pages fouillées du mangaka, une traduction claire, un papier blanc permettant une meilleure qualité d'impression, une frise se dessinant sur le dos des tomes... mais aussi un petit effet de transparence du papier, quelques bulles coupées sur les bords, et surtout l'absence totale de travail explicatif. La présentation sur la quatrième de couverture est minime, il n' y a aucune notre de traduction sur les nombreuses références mythologiques et historiques... C'est dommage, même si l'éditeur ni peut visiblement rien, puisqu'il a dû se calquer fidèlement sur les éditions parues en Italie.
Quoi qu'il en soit, celles et ceux qui connaissent l'oeuvre originale ressentiront facilement toute la fidélité que Nagai a voulu avoir dans son manga. Missionné par les Cieux et guidé par le poète romain Virgile, Dante visitera le Monde des Morts, découvrant au fil des pages l'Enfer, le Paradis, puis le Purgatoire. Et quand on connaît le mangaka, on n'est pas étonné de le voir s'intéresser plus spécifiquement à l'Enfer, qui occupe tout ce premier volume et dont la visite n'est pas encore terminée au bout de celui-ci.
Traversant les uns après les autres les lieux infernaux comme le Styx, Dante découvre les différents cercles infernaux, correspondants pour la plupart aux péchés capitaux : luxure, gourmandise, colère... Là, il voit les pécheurs condamnés à expier éternellement leurs erreurs à travers des châtiments tous plus horribles les uns que les hommes : se faire dévorer constamment par Cerbère, brûler... Dante ne manquait pas d'imagination concernant les châtiments, et Gô Nagai lui emboîte facilement le pas en étalant le tout via des dessins denses et immersifs. Bien sûr, l'oeuvre, âgée de plus de 40 ans, a forcément pris un coup de vieux visuellement, principalement dans le design des personnages humains. Mais la mise en scène et le découpage ont conservé toute leur puissance, et tout le travail d'imagerie a conservé sa portée. Les inspirations de Gustave Doré (qui a offert une vision illustrée de l'oeuvre de Dante, rappelons-le) se ressentent très souvent dans les décors et dans le physique des habitants infernaux, et certains dessins offrent même des reprises très claires et fidèles des illustrations de Doré, à l'image de celles mettant en scène Charon.
On retrouve également dans cette adaptation manga tout le croisement d'influences de Dante : les éléments traditionnels chrétiens se mêlent à une mythologie grecque omniprésente, ainsi croise-t-on Charon, Minos, Cerbère, les Gorgones, Pluton... Pour appuyer son récit, Dante livre ses propres visions de personnages humains historiques ou mythiques comme Cléopâtre, Didon ou Pâris qui sont enfermés dans le cercle de la luxure, auxquels il mêle certains de ses contemporains comme une sorte d'exutoire, et recrée comme une sorte de guide l'image de Béatrice, la femme qu'il aima, qui mourut trop jeune et qui le laissa dans le chagrin toute sa vie.
Ce parcours symbolique et violent en Enfer permet également de soulever toute l'ambivalence de certaines situations où Dante, en même temps que le lecteur, est poussé à s'interroger sur les péchés des pauvres âmes damnées. Plus d'une fois, les pécheurs apparaissent pus comme des victimes, à l'image de Paolo et Francesca dont la seule tare fut de s'aimer d'une passion dévorante. En ceci, toute la dernière partie du volume s'avère encore plus intéressante dans sa peinture religieuse qui trouve encore un écho aujourd'hui à travers les incessants conflits de religion. Toutefois, on regrette que les quelques réflexions et remises en cause de Dante n'aillent pas plus loin.
L'oeuvre de Dante étant colossale, il est évident que Gô Nagai offre ici une adaptation très raccourcie. Mais l'auteur parvient à aller à l'essentiel et offrir une oeuvre riche et symboliquement forte.
Traversant les uns après les autres les lieux infernaux comme le Styx, Dante découvre les différents cercles infernaux, correspondants pour la plupart aux péchés capitaux : luxure, gourmandise, colère... Là, il voit les pécheurs condamnés à expier éternellement leurs erreurs à travers des châtiments tous plus horribles les uns que les hommes : se faire dévorer constamment par Cerbère, brûler... Dante ne manquait pas d'imagination concernant les châtiments, et Gô Nagai lui emboîte facilement le pas en étalant le tout via des dessins denses et immersifs. Bien sûr, l'oeuvre, âgée de plus de 40 ans, a forcément pris un coup de vieux visuellement, principalement dans le design des personnages humains. Mais la mise en scène et le découpage ont conservé toute leur puissance, et tout le travail d'imagerie a conservé sa portée. Les inspirations de Gustave Doré (qui a offert une vision illustrée de l'oeuvre de Dante, rappelons-le) se ressentent très souvent dans les décors et dans le physique des habitants infernaux, et certains dessins offrent même des reprises très claires et fidèles des illustrations de Doré, à l'image de celles mettant en scène Charon.
On retrouve également dans cette adaptation manga tout le croisement d'influences de Dante : les éléments traditionnels chrétiens se mêlent à une mythologie grecque omniprésente, ainsi croise-t-on Charon, Minos, Cerbère, les Gorgones, Pluton... Pour appuyer son récit, Dante livre ses propres visions de personnages humains historiques ou mythiques comme Cléopâtre, Didon ou Pâris qui sont enfermés dans le cercle de la luxure, auxquels il mêle certains de ses contemporains comme une sorte d'exutoire, et recrée comme une sorte de guide l'image de Béatrice, la femme qu'il aima, qui mourut trop jeune et qui le laissa dans le chagrin toute sa vie.
Ce parcours symbolique et violent en Enfer permet également de soulever toute l'ambivalence de certaines situations où Dante, en même temps que le lecteur, est poussé à s'interroger sur les péchés des pauvres âmes damnées. Plus d'une fois, les pécheurs apparaissent pus comme des victimes, à l'image de Paolo et Francesca dont la seule tare fut de s'aimer d'une passion dévorante. En ceci, toute la dernière partie du volume s'avère encore plus intéressante dans sa peinture religieuse qui trouve encore un écho aujourd'hui à travers les incessants conflits de religion. Toutefois, on regrette que les quelques réflexions et remises en cause de Dante n'aillent pas plus loin.
L'oeuvre de Dante étant colossale, il est évident que Gô Nagai offre ici une adaptation très raccourcie. Mais l'auteur parvient à aller à l'essentiel et offrir une oeuvre riche et symboliquement forte.
En repensant à Mazinger Z Vs Devilman, on a au final des Démons, des Cyborgs, des Robots Géants, des Aliens, des Civilisations disparues, des Savants fous, des Organisations criminelles, des Dieux, du Pulp, du Super Héros... qui se croisent dans ces univers. Bref un bon melting-pot dans l'esprit de Land of Estebor...
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