vendredi 23 décembre 2016

Influence Hyborienne - Film : Conan le Barbare

Alors que le jeu de plateau est sorti il y a quelques semaines (je ne l'ai pas acheté, il a l'air très bien mais ne m'intéresse pas), et voyant des articles fleurir à droite et à gauche sur Conan, je me suis rappelé comment adolescent j'étais fan du Cimmérien, je collectionnais la moindre BD sortant estampillée Conan. Il fait parti de mes influences majeures en matière d'Heroic Fantasy du type Barbare, Sorcellerie et cultes divers dans une époque ancienne et indéterminée laissant bien plus libre court à l'imagination, selon moi, et à des mélanges étranges (remember les toutes premières figurines des Maîtres de l'Univers et les petites BD que l'on trouvait dedans pour ceux qui s'en souviennent, symbolisant bien ces mélanges de type Conan avec un zeste de technologie) que les univers médiévaux bien trop classiques et fermés à mon gout (même si j'adore mais je pense tellement surexploités que devenus très formatés, avec en plus quelques monuments qui ont vraiment cloisonné le genre). Bref, j'adore Conan, j'adore ce type de Fantasy et du coup je n'ai pas pu m'empêcher de revoir ce film qui m'avais marqué plus jeune et qui même si il a bien vieilli reste toujours agréable à regarder. On l'a regardé en famille et mon fils qui ne connaissais Conan qu'à travers ce que je lui racontais et le dessin animé très moyen "Conan l'Aventurier" à adoré.




"Entre l'époque où les océans ont englouti l'Atlantide et l'avènement des fils d'Arius, il y eut une période de l'histoire fort peu connue dans laquelle vécut Conan. Destiné à poser la couronne d'Aquilonie ornée de pierres précieuses sur un front troublé. C'est moi, son chroniqueur, qui seul peut raconter son épopée. Laissez-moi vous narrer ces jours de grande aventure..."

C'est par ces mots que nous sommes invités à pénétrer dans le monde de Conan le barbare.


La genèse :

Le scénario fut écrit par Oliver Stone qui s'inspira largement de 17 nouvelles nées de l'imagination de la plume de Robert E. Howard entre 1932 et 1936.




A la demande des producteurs, ce fut cependant John Milius, metteur en scène réputé, qui fut chargé de réaliser le film en s'entourant d'une équipe artistique proche du monde de la bande dessinée. C'est ainsi que grâce à un travail titanesque, Milius a su offrir aux spectateurs la vision d'une imagerie épique et poétique qui sera rarement égalée par la suite.

L'épopée de ce Conan là apparaît au final plus violente et plus mature que celle de Howard. En effet, c'est barbare, c'est imposant, c'est magique et c'est même sexy....

C'est sans doute pour cela que, Conan le Barbare, sorti dans les salles en l'an de grâce de l'année 1982, a marqué pour toujours l'univers cinématographique.


L'histoire :

Les aventures de Conan le cimmérien se déroulent à l'âge Hyborien, près de 12 000 ans avant JC. Au départ, il n'est qu'un petit garçon à qui son père vient d'offrir un glaive et qui mène avec ses parents une vie paisible dans un village de paysans.




Il voit son existence totalement bouleversée lorsqu'une horde de brigands, avec à sa tête le sorcier Thulsa Doom, vient massacrer sa famille. Sa mère est décapitée devant ses yeux et son père dévoré par les loups.


Capturé comme esclave, il passe toute sa jeunesse à pousser inlassablement, jours après jours, une gigantesque roue pour faire remonter de l'eau du fond de la terre.

Ce supplice inhumain dont il sera le seul rescapé lui permet de se forger une incroyable musculature et devenir ainsi un véritable colosse.

Ayant gagné sa liberté après avoir participé à des combats de gladiateurs, il se lance alors sans merci dans sa quête de vengeance qui ne pourra s'arrêter qu'avec la mort de sa Némésis : le sanguinaire Thulsa Doom.

Aidé pour cela de deux compagnons rencontrés au cours de son aventure, l'archer Mongol Subotaï et la guerrière Valéria, il parviendra bien à ses fins...mais au prix de nombreuses souffrances.




Acteurs et personnages :

Le film n'aurait certainement pas acquis une telle intensité sans le charisme d'Arnold Schwarzenegger qui s'avère exceptionnel dans le rôle du grand cimmérien.

A l'époque, l'acteur Autrichien n'est pas un inconnu et, après ses multiples titres de Mister Univers et quelques films, c'est donc tout naturellement, au regard de son imposante stature et de sa mâchoire prognathe, que le choix de la production se porte vers lui.

Le petit Conan qui est très vite jeté en pâture à un monde bien plus dur que celui qui a bercé son enfance découvre à l'âge adulte les horreurs de l'esclavage et des sanglants combats pour la survie. C'est dans ce contexte que "Schwarzy", acteur au regard si peu expressif, avare en paroles, mais tellement crédible dans la peau du personnage joue un Conan qui n'en est alors que plus vrai que nature.


Conscient des limites de son acteur, Milius prend toutefois le parti de réaliser un film où les dialogues sont relativement rares. En vérité, les mots importent bien peu, Conan a pour lui son courage et son glaive, et c'est tout ce dont il a besoin. A ses cotés, on retrouve la ravissante guerrière et reine des voleurs, Valéria, interprétée par la danseuse Sandhal Bergman. Initiant Conan aux délices de l'Amour, elle l'accompagne dans sa quête en essayant constamment de le protéger, de le soutenir et de le guider vers le chemin de la sagesse. Elle paiera cependant de sa mort la dévotion portée au cimmérien.

Gery Lopez, surfeur professionnel, joue lui le rôle de Subotaï, un archer Hyrkanien sauvé de la mort par Conan. Lui étant redevable à tout jamais, il le soutient sans répit dans sa quête de vengeance.





Et que dire du sorcier Thulsa Doom ! James Earl Jones interprète magistralement le rôle de ce prêtre noir au regard hypnotique et terrifiant qui est à la tête d'une secte vouée à l'adoration du Dieu serpent.

Méchant charismatique par excellence, il campe ainsi divinement l'un des plus grands génie du mal de l'histoire cinématographique. Un vrai jeu d'acteur !













L'univers "heroic-fantasy" :

La longue quête de Conan traverse de magnifiques contrées sauvages dans un univers qui s'inspire des temps les plus anciens et les plus énigmatiques. Les hommes rencontrés vivent sous le joug de la violence et les sacrifices humains sont légions. A la vision du film, comment ne pas garder en mémoire l'orgie cannibale de la secte du Dieu serpent ou ce combat démentiel où le héros affronte une armée entière dans un champ de menhir.

Conan lui-même est la victime de la cruauté du monde qui l'entoure, comme par exemple lorsqu'il est crucifié dans le désert à la merci des bêtes sauvages.


Pourtant, il n'abdique jamais et se relève toujours de ses blessures. La scène introductive du film où l'on voit une épée être martelée sur l'enclume et chauffée à blanc pour devenir une arme guerrière se révèle être d'ailleurs une vraie métaphore de la vie de Conan. "Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort !" La maxime de Nietzsche trouve là toute son expression. Ses seuls moments de répits, il les trouve dans les bras des femmes mais, même dans ces instants, il se doit de rester attentif : il en a ainsi fallu de peu qu'il ne rejoigne le royaume des morts lors d'un charnel ébat dans les bras d'une ensorceleuse sorcière vampire.


Bien que s'étant démarqué de nombreux éléments de pure "fantasy" présents dans l'œuvre de Howard (morts-vivants, araignées géantes...), Milius nous entraîne minutieusement, avec une touche de réalisme sans précédent, dans un monde teinté d'une pointe de "magique" sans que nous puissions douter un seul instant de sa crédibilité. L'affrontement avec le serpent géant est un summum du genre !








Décors et effets spéciaux :

Afin de créer une architecture grandiose comportant aussi bien des huttes de paille et de terre que d'immenses cités entourées de murailles gigantesques, près de 60 décors intérieurs et extérieurs, d'influence orientale et scandinave, furent soigneusement fabriqués. A cela s'ajoutèrent des centaines de costumes et d'armes qui furent eux aussi confectionnés pour former un tout cohérent.


Les effets spéciaux sont eux relativement peu nombreux. Il faut dire qu'au début des années 80, l'industrie du cinéma ne dispose pas encore des effets numériques d'aujourd'hui.

L'animatronique, c'est à dire l'animation de robots à distance, pilotables par ordinateur ou par des mécaniciens, permet toutefois de donner vie à différentes espèces de créatures comme le serpent géant ou le vautour qui déchire la peau de Conan lors de sa crucifixion.

La déformation d'un masque de latex sur une armature métallique sert, en ce qui la concerne, de base à l'inoubliable transformation de Thulsa Doom en serpent. Pourtant, même si ces séquences paraissent perfectibles aujourd'hui, elles conservent un certain charme qui, accentue le coté légendaire du film.




La musique :

La musique du compositeur Basil Poledouris est tout à fait extraordinaire. Parfois légère ou mélancolique, elle s'élance ensuite dans des élans lyriques d'une puissance exceptionnelle. Les morceaux, joués par un véritable orchestre symphonique et magnifiés par les chœurs, accompagnent parfaitement les scènes du film (combats, instant intimiste...).




On ne pouvait espérer une musique aussi adéquate : magique et épique, elle donne à l'œuvre de Milius les allures d'un pur opéra wagnérien. Avec ses grandes ballades, elle accentue à ce titre l'atmosphère "fantasy" du film où les actions et la bravoure du héros s'imaginent à la simple écoute de la musique elle-même. Il suffit de fermer les yeux...

Déprécié par certains pour sa simplicité, le film n'en reste pas moins pour moi une fable épique dont la puissance est renforcée par la magistrale musique de Poledouris.




Conan est une œuvre baroque et excessive imprégnée du sceau du sang et de magie noire mais qui laisse toutefois place à l'Amour et à l'amitié. L'univers des donjons et dragons trouve là toute son origine au regard de cet homme qui fait tout simplement face aux épreuves de sa vie. Rarement le monde de "l'heroic fantasy" n'aura été aussi soigneusement mis en image.

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