samedi 21 novembre 2020

Inspiration - La Saga d'Alandor

J'ai ré-ouvert le Volume 2 de l'Intégrale des œuvres d’Alejandro Jodorowsky et, après une première tentative il y a quelques mois, j'ai enfin réussi à me plonger dans la Saga d'Alandor. La Saga d’Alandor propose un univers très complexe et foisonnant, à tel point qu'il est parfois difficile d'y entrer, ce fut mon cas la première fois au bout de quelques pages. Mais ce coup-ci, j'ai été pris par l'histoire très rapidement en regardant les premières planches et en lisant le texte d'introduction qui est du pur délire "Jodorowskien". En fait, à la première tentative je n'avais pas réalisé le parallèle, mais ce qui m'a, ici, sauté immédiatement aux yeux, c'est le côté très "Batronoban" du contexte.

En fait, j'ai l'impression de lire une histoire qui trouverait tout à fait sa place dans les mondes bizarres et décomplexés de Batronoban, comme Cyanide par exemple. Dans cette BD je retrouve (aussi bien dans l'histoire en elle même que dans les divers concepts qui composent et définissent la planète Karnar, ses peuples, ses créatures...) le même délire et la même surprise qu'à la lecture des univers très imaginatifs de Batronoban, Planète Hurlante, Mantoid Universe, Space Sword ou encore Mantra. En fait, les délires scénaristiques de Jodorowsky représentent bien la manière dont j'aimerais jouer dans le Multivers.




La Saga d’Alandor comporte deux volumes, Le Dieu jaloux et L’Ange Carnivore, respectivement publiés en 1984 et 1986. Une édition intégrale, revue et corrigée, est ensuite parue en 1991.

Cette série est scénarisée par Alejandro Jodorowsky et dessinée par Silvio Cadelo.

La Saga d’Alandor est centrée autour d’une guerre politique et religieuse entre différents peuples non-humains de la planète Karnar, qui cherchent à s’approprier un artefact aux pouvoirs divins, l’Andragorus, pour prendre le pouvoir sur toute la planète.

Résumé :

Jadis la planète karnar fut scindée en quatre par l'Andragorus, une sorte de monstre légendaire libéré par les géants. La déesse Aour finit par punir ces derniers et enferma le monstre dans un caisson au fond d'un puit secret.

Le temps passe et l'Andragorus devient le centre de toute les attentions. Certains veulent le libérer afin de mettre fin au pouvoir religieux en place, tandis que d'autres veulent simplement de servir de lui pour dominer les 4 continents îles.

Au milieu de cette situation, Alandor, un jeune prince banni de son royaume par son demi frère Org fer, va devoir se purifier et tenter de libérer l'Andragorus pour ramener la paix...

La saga d’Alandor se déroule donc dans son intégralité sur la planète Karnar, séparée en quatre fragments à cause du peuple des Géants qui ont contesté la puissance d’Aour, une divinité, grâce à la puissance de l’Andragorus. L’artefact a depuis été perdu, et semble se trouver dans la région hostile d’Aouralis, où des guerres saintes se livrent entre différents peuples, qui cherchent à en prendre le contrôle.

Cependant, l’Andragorus est très dangereux et peut corrompre quiconque ne connaît pas ses secrets, physiquement comme mentalement. Nous suivons donc, dans leur périple, les Navigateurs du Saint Axe, des chevaliers qui croient en la toute-puissance d’Aour et qui ont pour but d’amener la paix sur Karnar et qui vont tenter de sauver la planète des méfaits d’Andragorus. On suit également les mésaventures d’Alandor, un noble déchu et chassé de son domaine parce qu’il est porteur de la peste, et qui va devoir survivre parmi les dangers du monde en compagnie de Tiril, un orphelin à qui il a sauvé la vie.




La BD est marquée par ses thématiques religieuses et mystiques, avec des personnages de fanatiques religieux (les Uslimans et les Inghings), de prophètes et d’oracles. Cet aspect mystique marqué est transmis par le dessin de Silvio Cadelo à travers l’utilisation de couleurs parfois très vives et un certain psychédélisme lors des séquences de visions ou de transe de certains personnages. On note par exemple que les prédictions de certains oracles se lisent dans leur bave. L’Andragorus et la corruption permet des trouvailles visuelles impressionnantes, puisque la substance peut ronger des individus comme des bâtiments entiers, et qui engendre des mutations qui leur donnent un aspect monstrueux, grotesque et maladif. Les personnages pestiférés ont aussi un aspect particulièrement horrible et maladif, avec les « mains pleureuses » qui leur poussent sur tous leurs corps, comme des tentacules grouillantes qui gémissent de plus en plus et finissent par les rendre fous.

Conclusion, Jodorowsky relate ici une quête mystique et salvatrice au sein d’une planète marquée par des guerres de religion menées par des peuples fanatiques, Cadelo illustre cela par un dessin porteur d’un certain psychédélisme et qui souligne l’aspect monstrueux de certains personnages et de certaines créatures.

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