mardi 26 avril 2022

Idée d'amorce de campagne - Le Atomic Energy Lab de A.C. Gilbert...

En 1951, A.C. Gilbert a présenté son laboratoire d'énergie atomique U-238, un ensemble d'apprentissage radioactif pour les enfants. Au bout d'un an, il a été retiré du marché parce que quelqu'un s'est rendu compte que l'élément radioactif inclus dans l'ensemble pouvait causer des problèmes aux enfants stupides qui le mettaient dans leur bouche ou leur nez.




Le jouet est le no 238 ou, plus précisément, le no U-238 dans la longue série de produits A.C. Gilbert. Ce descripteur inhabituel est choisi en référence à la forme la plus commune d’uranium trouvée dans la nature, l’Uranium-238, mais je digresse.

Gilbert est apparemment plutôt fier du Atomic Energy Lab, son jouet éducatif le plus spectaculaire et l'un des nombreux jouets liés à la physique / chimie sur le marché à la fin des années 1940 et au début des années 1950. Il est excitant, il est sécuritaire et il est précis, dit ce gentilhomme qui est parfois comparé à Walt Disney pour son génie créatif.

De fait, certains des plus brillants physiciens nucléaires des États-Unis, y compris certains du Massachusetts Institute of Technology (MIT), acceptent gracieusement d’aider A.C. Gilbert à développer le Atomic Energy Lab. Comme plusieurs autres jouets éducatifs de son époque, ce dernier dirige gentiment les jeunes Américains vers une carrière en science ou en technologie.

Soucieux d’améliorer la compréhension du public envers l’énergie nucléaire et de mettre l’emphase sur les aspects positifs de notre ami l’atome, des individus au sein du gouvernement américain applaudissent presque les efforts de A.C. Gilbert concernant le développement du nouveau jouet.

Soit dit en passant, Notre ami l’atome est le titre d’un épisode de la série télévisée américaine Walt Disney’s Disneyland diffusé pour la première fois, en anglais, en janvier 1957, et d’un livre publié, en anglais, en 1956 – 2 glorieux exemples de la propagande pro-nucléaire dégorgée par divers gouvernements désireux de promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. L’animateur de Notre ami l’atome est un physicien et communicateur / vulgarisateur scientifique germano-américain, Heinz Haber, bien connu aux États-Unis et en Allemagne de l’Ouest dans les années 1960 et 1970.




Pour la modique somme de 49,50 $, le kit comprenait :

- Une chambre à nuages Wilson partiellement désassemblée, utilisée pour voir les belles, délicates et élaborées trajectoires de particules légèrement radioactives, dont la source radioactive peut être remplacée en échange d’une petite somme d’argent au fur et à mesure que le niveau de radioactivité décroît.
- Un compteur Geiger utilisé pour détecter et mesurer le rayonnement.
- Un électroscope, utilise pour mesurer la radioactivité des diverses substances comprises dans le Atomic Energy Lab.
- Un spinthariscope, utilisé pour observer des désintégrations nucléaires spécifiques.
- Quatres bocaux en verre renfermant des échantillons de minerais avec de petites quantités d’uranium, qui n’auraient pas besoin d’être remplacés avant quelques milliards d’années.
- Trois faibles sources de rayonnement, qui peuvent être remplacées en échange d’une petite somme d’argent au fur et à mesure que le niveau de radioactivité décroît.
- Trois piles sèches.
- Un ensemble de pièces utilisées pour faire un modèle d’une particule radioactive.
- Un manuel d’instructions d’environ 60 pages, détaillant plus de 150 expériences, intitulé Gilbert Atomic Energy Manual, rédigé par le Dr. Ralph Eugene Lapp, un physicien impliqué dans le Manhattan Project, le programme de recherche et développement qui entraîne la production des premières armes nucléaires, dont deux finissent par être utilisées contre le Japon en août 1945, qui devient chef de la branche de physique nucléaire du Office of Naval Research de la United States Navy, en 1949.
- Une introduction au monde du rayonnement de 32 pages sous forme de bande dessinée publiée en 1948, intitulée Learn How Dagwood Splits the Atom, du fameux dessinateur et chef de la division / département éducatif du géant de l’industrie de la bande dessinée King Features Syndicate Incorporated, Joseph “Joe” Musial, avec des contributions d’une paire de physiciens (du Manhattan Project ?), et une introduction de l’auteur / chroniqueur / journaliste bien connu Robert Bernard “Bob” Considine et un avant-propos / préface du encore mieux connu Leslie Richard Groves Junior, l’agressif officier des United States Air Force en charge du dit Manhattan Project, alors à la retraite.
- Un manuel pratique sur la prospection de l’uranium, intitulé Prospecting for Uranium publié en 1949 par la United States Atomic Energy Commission (AEC) et la United States Geological Survey.
- Un catalogue de jouets A.C. Gilbert.

Je trouve cela génial pour amorcer un scénario de Jdr, imaginez : qui diffuse ce jouet ? Une conspiration du gouvernement, un gouvernement ennemi, un industriel peu scrupuleux, une organisation criminelle, un savant fou ??? Dans quel but ? Transformer les futures générations en mutants, zombies, super-humains ou autres ??? Et si ce jouet n'avait pas été retiré du marché, et si les doses étaient plus importantes et que devant l'angoisse des parents, l'organisation à la base de cette diffusion entamait un grand programme de "lavage de cerveau" et de propagande pour les rassurer, et si on déclinait cela avec d'autres choses que l'atome ? Virus ? Expérience à base de matière extraterrestre ?

Il y a là l'accroche pour une campagne menant vos PJ a enquêter dans les hautes sphères secrètes en pleine guerre froide, ou transposé à une autre époque avec des thèmes différents...


Un enfant ayant trop joué avec son coffret...

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