lundi 19 octobre 2020

Contexte - Metropolis, Mythes et Cyberpunk

Metropolis est un film de science-fiction allemand réalisé par Fritz Lang, sorti en 1927. C'est aussi devenu, à la fin des années 50, un manga né de la plume d’Osamu Tezuka, et crée à partir d'une photo du Metropolis de Fritz Lang, d'où une différence d'histoire malgré un univers commun. Témoin des traumatismes de la guerre, Tezuka y exprimait sa méfiance envers les dérives de la haute technologie.




A la mort du dessinateur en 1989, Shigeyuki Hayashi, plus connu sous le pseudo de Rintaro, vétéran de l’animation nippone soumet à Otomo (le père d'Akira) l’idée d’adapter le manga en film d’animation. Je l'ai vu il y a quelques années avec mon fils et nous avions vraiment beaucoup apprécié cette oeuvre hybride au croisement d'une esthétique rétro et du cyberpunk.




À Metropolis, une cité futuriste, humains et robots cohabitent, mais vivent dans des espaces bien délimités. Dans une atmosphère baignée par la musique jazz, cette cité est le théâtre d'une enquête de police menée par un inspecteur japonais et son jeune neveu, Kenichi, au sujet d'un savant accusé de trafic d'organes, le docteur Laughton, qui est au service de l'homme le plus puissant de la ville. Celui-ci utilise les services du savant pour créer un robot ultra-moderne, ayant l'apparence de sa défunte fille, Tima. Ce robot est la clé d'une arme secrète destinée à lui assurer la domination du monde, la Ziggurat, une haute tour à l'image de la tour de Babel, conçue pour égaler Dieu.




À la suite de l'assassinat du Dr Laughton, Tima se retrouve un temps perdue dans la cité gigantesque, et rencontre Kenichi, avec qui elle échappe à de nombreux dangers, et dont elle souffre cruellement d'être séparée, pour accomplir son destin de domination. Kenichi ne veut pas laisser Tima se transformer en un robot froid et dominateur qui tente de détruire l'espèce humaine.




La représentation de la ville est incroyable, dégénérescence de l’architecture moderne, Metropolis est un assemblage composite d’artères aériens, de labyrinthes souterrains, de tunnels et d’escaliers vertigineux, surplombés par d’immenses terrasses exposées au soleil. Le ciel est lui-même saturé par un immense réseau de trains rapides et de montgolfières.

La tour Ziggurat reprend le nom d’un édifice babylonien transposé en Tour de Babel dans l’Ancien Testament et illustre donc cette quête du pouvoir, cette volonté des hommes de défier le divin et qui les perdra.

Rapporté dans dans le Livre de la Genèse Gn 11,1-9, peu après l'épisode du Déluge, la tour biblique pourrait avoir été inspirée par l'Etemenanki, une ziggurat de sept étages dédiée au dieu Mardouk à Babylone et désignée comme « le temple de la fondation du Ciel et de la Terre ».

Dans le film de Fritz Lang, Freder Fredersen voit la machine M se transformer en Moloch, une divinité monstrueuse à laquelle les travailleurs infortunés sont sacrifiés.

Même si Moloch n'est pas une divinité Babylonienne mais à l'origine, me semble t'il, Cananéennes, on peut voir là une inspiration plus que flagrante pour un contexte cyberpunk.

Fritz Lang ne semble pas avoir été inspiré par la Tour de Babel pour réaliser son film, mais quand on regarde la ville de Metropolis, impossible de ne pas imaginer une Tour de Babel moderne.



Pieter Brueghel l'Ancien


Dans le manga de Tezuka et le film d'animation de Rintaro, le lien est fait avec la tour Ziggurat.




Moi pour ma nouvelle campagne, j'imagine à fond les complexe des méga-corporations comme cela, avec aux sommets des édifices les appartements / bureaux des dirigeants, conseils d'administration... Et pourquoi ne pas imaginer aussi que ces dirigeants soient des réincarnations d'anciennes divinités bibliques, Marduk ? Moloch ? Autres ? C'est de toutes façons un concept auquel j'avais déjà pensé, une entité du Multivers à la tête d'une corpo. Mais là ça ouvre la porte pour inclure des mythes et légendes supplémentaires, à mettre en place de potentiels conflits ou rivalités datant de la haute antiquité et retranscrire certains de ces mythes à la sauce contemporaine...


Moloch par Stefan Poag


Le tout dans une ambiance cyberpunk teintée de rétro années 20 et bercée de jazz. On peut imaginer un esthétique inspirée, comme le film de Fritz Lang par le Futurisme des années 1910 / 1920 par exemple... Metropolis est directement inspiré de la ville futuriste d'Antonio Sant'Elia (1888-1916).


La Città Nuova

Casa Sant'Elia

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