lundi 4 septembre 2023

Inspiration romans de gare pour vos aventuriers OSR du Multivers - Blade, Voyageur de l'Infini...

Richard Blade est un voyageur de l'infini. Il est le jouet humain d'un ordinateur au cerveau sans âme, qui le projette dans des univers inconnus, des mondes passés ou à venir.

Blade le voyageur de l'infini est une série de romans dits de « gare » qui réserve quelques surprises. Pendant les vacances, je suis tombé sur une série de ces bouquins dans une boîte à livres et il y a une matière intéressante pour qui veut propulser ses aventuriers dans le Multivers sans trop de questionnements et d'explications débouchant sur des systèmes de jeu fatigants.


Richard Blade Voyageur de l'Infini, 206 romans en français de 1974 à 2012


La série est née à la fin des années 60 aux U.S.A, dans l'esprit de ce qu'il faut bien appeler un packager. Le book packaging est une activité assez peu développée en France. Pour faire simple, cela consiste à proposer aux maisons d'édition des projets conçus de A à Z : C'est le cœur du concept. Un ou le plus souvent des auteurs sont embauchés par le packager et produisent ainsi des histoires dont la continuité et la « bible » ont été préalablement définies. Le packager s'occupe parfois même du travail d'édition : relecture, mise en page etc.. , voire de l'impression. Le packager est en quelque sorte un producteur « littéraire ». Or, s'il apparaît sur les couvertures de cette série le nom d'un auteur : Jeffrey Lord par exemple, celui-ci n'est qu'un nom de plume, dans la tradition de ce qui se faisait déjà pour certains pulp magazines comme Doc Savage ou le Shadow par exemple.

Il semblerait que la série Blade ait d'abord été proposée à l'éditeur McFadden qui publia au moins 6 numéros de la série (avant de mettre la clé sous la porte), c'est ensuite Pinnacle Books qui assurera la publication des 37 numéros de la série, et qui réédita bien entendu les premier épisodes. Plusieurs auteurs se sont donc succédés sous le pseudonyme de Jeffrey Lord : Manning Lee Stokes qui écrit les huit premiers romans et qui aura par ailleurs les honneurs de la Série Noire en France, Ray Nelson auteur notamment du scénario d’après sa propre nouvelle, d'Invasion Los Angeles de John Carpenter, ou encore Roland J. Green auteur entre autres de romans mettant en scène Conan le Cimmérien, mais aussi, et c'est là l'une des particularités de Blade, voyageur de l'infini, nombre de romans ont aussi été écrits par des auteurs français : Thomas Bauduret, Richard D. Nolan, Pascal Candia, Nemo Sandman... Car après les 37 numéros parus aux Etats-Unis et traduits dans l'Hexagone, Blade a connu une suite en France, qui compte ainsi, à ce jour, plus de 200 numéros au compteur. Ceci dit Blade n'est pas la seule série venant d'outre-Atlantique à avoir été d'abord "traduite de l'américain" (romans originaux traduits), puis "traduite et adaptée de l'américain" (intrigues originales, mais on rallonge le texte, on le remanie sans beaucoup d'états d'âme), puis "adaptée de l'américain" (là il s'agit d'histoires 100% françaises), les éditions Gérard de Villiers se sont souvent distinguées sur ce créneau.

Richard Blade nous est présenté dans les premières pages comme un agent secret qui travaille pour un supérieur nommé J. Toutes ressemblances avec un certain James Bond n'est certainement pas fortuites. Cependant très rapidement, en quelques pages, il va passer du statut d'agent secret à celui de cobaye pour un programme généré par des "ordinateur alignés, comme des monstres domptés [...]". L'apport d'une science en avance sur son temps serait, d'après la légende, le fruit de la participation d'un auteur, qui si il n'a écrit aucun des romans de la série, aurait néanmoins participé aux réunions de travail pour créer Blade, cet auteur est bien connu aujourd'hui puisqu'il s'agit de Philip K. Dick.

Espion, cobaye, Richard Blade finira finalement par se retrouver dans le premier roman, "La Hache de bronze", à l'instar d'un John Carter sur Mars dans ce que nous apprendrons être une autre dimension, un monde médiéval où comme son homologue sudiste il rencontrera une princesse alors qu'il se trouve dans le plus simple appareil.






Donc, résumons : Richard Blade est l’agent de terrain du projet DX, une branche secrète du MI6, dont peu de personnes connaissent l’existence, et qui, grâce à des ordinateurs, permet les voyages inter dimensionnels. Alliant un physique sans faille à des capacités de survie et d’adaptation en territoire inconnu hors du commun, au gré de ses missions, Blade parcourt la dimension X.

Ici vous trouverez une liste des romans de la série et comme vous verrez, beaucoup de genres sont abordés, SF, Sword & Sorcery... Par exemple dans "L’Empire des Nécromanciens", Richard Blade est translaté dans un royaume où un sorcier a bravé les terres désolées de Leng pour atteindre la citadelle de Kadath et s’approprier les terribles secrets de la nécromancie. Des personnes disparaissent, la menace se précise…


Rien que le titre et l’entame nous ramènent vers les œuvres de H. P. Lovecraft, ainsi que celles de Clark Ashton Smith dans une moindre mesure. D’ailleurs à l’évocation de la citadelle de Kadath, Richard Blade songe aussi au reclus de Providence. Le clin d’œil est limpide et notre héros se demande même si, à travers ses songes, Lovecraft n’aurait pas voyagé à travers la dimension X et découvert ce monde, s’en inspirant alors pour ses écrits. En effet, bien des similitudes existent et Blade rencontre et reconnaît un shoggoth. L’histoire mêle allègrement science-fiction et dark fantasy.

Notre héros intrépide part sans savoir où il se rend, s’en accommode très bien et ses extraordinaires facultés lui permettent de se faire remarquer par le roi de Klarkash-Ton (là encore vous voyez la référence... Clark Ashton Smith). Puis en bon macho, après une journée de travail il passe par la taverne, avant de rentrer profiter de la cuisine et des faveurs d’une servante. Mais quand il s’agit de risquer sa vie, il n’est pas le dernier, s’échappant d’issues fatales par les hasards de la translation qui le ramène en Angleterre ou le trimbale à travers le royaume. Dans cet épisode, elle s’avère d’ailleurs bien imprévisible. Vous l’aurez compris, ça bouge ! Blade est l’archétype même du héros qui se tire de toutes les situations, plaît aux femmes… Ça ne vous rappelle rien ?

Blade est de la littérature de gare par excellence, sans qu’il n’y ait rien de péjoratif dans cette classification. "L’Empire des Nécromanciens" se lit très vite. Pas besoin de chercher midi à quatorze heures, c’est du pur divertissement, sans prise de tête. Il suffit de suivre les pas de Blade, rien d’autre.

En fin de volume, les scientifiques du projet DX parlent de mécanique quantique, sans que ce soit barbant, et tout se finit autour d’une bière. Comment ne pas s’identifier par moment au personnage ? Comment ne pas identifier ses PJ OSR du Multivers à Richard Blade ? Les amateurs se satisferont des facilités prises par ci par là dans l’histoire, les autres, plus exigeants, ouvriront de grands yeux et se détourneront sûrement de cette collection. "L’Empire des Nécromanciens" ne laissera pas un souvenir impérissable, mais le cadre est sympathique, nous replongeant un peu dans les créations des grands anciens. La lecture est distrayante, amusante et ces quelques heures passent comme par magie.

Sur Wikipédia à propos de la série il est dit ce qui suit :

Richard Blade est un agent du MI-6 aux exceptionnelles facultés physiques et intellectuelles. Il a été recruté par son chef, J, pour participer à un invraisemblable projet, le Programme DX, mis au point par le savant britannique Archibald Leighton (devenu entre-temps Lord).

Lord Leighton est un grand savant en fauteuil roulant car atteint d'une grave maladie neurodégénérative.

Cette invention permet au cobaye d'être projeté vers d'autres dimensions du Multivers. Lorsque Blade s'y intègre, plusieurs candidats y ont déjà laissé la vie ou leur esprit. Mais, grâce à ses potentialités sur-réelles, Richard Blade va devenir le "voyageur de l'infini". Une sorte d'ambassadeur de l'Empire Britannique.

Le programme DX est situé dans les profondeurs de la Tour de Londres, et consiste à brancher le héros recouvert d'une pâte infâme, grâce à des électrodes, à un hyper-ordinateur d'avance de plusieurs générations

Lorsqu'il arrive (nu et sans arme) dans une Dimension X, Richard Blade acquiert automatiquement la langue (syntaxe et grammaire) de toute personne lui parlant : il lui suffit d'en entendre quelques syllabes.

Malheureusement à son retour dans la Dimension N, il perd cette capacité, comme toutes celles qu'il aurait pu acquérir (télépathie, magie).

Dans chaque dimension où il atterrit, il y a des problèmes qu'il est le seul à pouvoir résoudre avec ses facultés de combattant, d'agent secret, ou d'amant.

Le problème est que Lord Leighton n'arrive pas à cibler une dimension choisie à l'avance, ni à l'y renvoyer, et ne peut transférer des objets lors de l'aller, sauf un métal particulier très cher à produire, et deux objets personnels : une bague et un couteau de commando.

Lors de ces voyages, il a réussi à ramener un fauteuil électronique en métal particulier, une savante (devenu folle par le transfert), des bijoux et un ou deux animaux (un singe et un cheval).

Dans le premier épisode, il revient avec une hache en bronze, pleine de sang.

À ce jour, il n'existe qu'une seule autre personne voyageant dans le Multivers : l'agent suédo-britannique Elin Sandberg, qui a quitté le Projet Dimension X.

Moi je vois dans Richard Blade une sorte de Messager Galactique Vs John Carter, un héros Pulp / Comic / BD, qui se déplace d'aventures en aventures et s'adapte dans le Multivers avec la même facilité scénaristique que des héros Marvel ou DC... Une inspiration qui me va très bien pour mes propres campagnes.

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