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jeudi 1 février 2024

Quelques bribes d'idées lancées autour des Hommes-Serpents, de Millevaux, Mantra, Howard...

Robert E. Howard était un poète aussi prolifique que H.P. Lovecraft et Clark Ashton Smith. Ainsi, en plus des hommes-serpents et d'autres merveilleuses créations, Robert E. Howard a également écrit le poème suivant  :

"Je suis le symbole de la création et de la destruction,
je suis le début et la fin.
Avec ma queue dans la bouche,
je suis le Cercle de l'Éternité.
La sagesse est dans mes yeux
Et le crépuscule de la sagesse se cache au milieu de mes replis.
Ma piste fait le tour du monde
Et je boucle mes bobines autour de l'Univers.
Ma tête flotte parmi les étoiles
Et les nations se prosternent devant moi.
Enroulé, la tête droite, je suis l'esprit de la mer.
Le dinosaure qui faisait trembler le monde était mon acolyte
et les dragons volants étaient mes valets.
Les anciens me connaissaient.
Ils ont élevé des sanctuaires et des autels
Et je leur ai enseigné une sagesse obscure et sombre.
Je me suis lové dans les ruines de Troie et de Babylone
Et dans les rues oubliées de Ninive.
Les Scandinaves m'appelaient Midgaard et construisaient leurs galères
comme un serpent de mer.
Les Egyptiens et les Indiens m'appelaient Ysis
Et les Phéniciens Baal.
Je suis la mer qui entoure le monde.
Je suis le premier et je serai le dernier.
Je suis le Serpent des Âges."

Dans les histoires de Kull de Robert E. Howard, le peuple serpent adore un dieu connu sous le nom de Grand Serpent. Les écrivains ultérieurs identifieront le Grand Serpent avec le Grand Ancien Yig et avec le dieu serpent stygien Set des histoires du Conan de Howard.

Les Hommes Serpents ont été créés il y a des éons incalculables par le Grand Serpent. À un moment donné, les Hommes-Serpents ont connu une scission culturelle, un groupe devenant les Hommes-Serpents.

Le siège du Premier Empire du Peuple Serpent, à l' époque paléozoïque, est Valusia. Valusia est un pays fictif dans les histoires de Kull de Robert E. Howard et ses histoires racontent, entre autres choses, que les Hommes-Serpents tentent de conquérir à nouveau le monde, il y a environ 20000 ans, quand Kull de l' Atlantide régnait sur le royaume de Valusia, situé sur la côte ouest du continent principal de Thuria.




Valusia, était donc l'empire du Peuple Serpent et de ses dieux Set ainsi que Yig. Mais c'est vrai que Yig est distinct du grand ensemble des serpents. De nombreux changements survenus chez les Hommes-Serpents sont venus de la plume de Lin Carter. Dans les œuvres de Lin Carter liées à Hyperborée, Shuggon est l'ancien continent du Peuple Serpent mésozoïque détruit dans un cataclysme vers 65 millions avant notre ère, ce qui a provoqué la migration du Peuple Serpent survivant vers l'Ancien Valusia et a contribué à l'extinction des dinosaures. Shuggon est nommé dans le Necronomicon mais reste anonyme dans la plupart des autres textes. Peut-être que Shuggon est la même chose qu'Altuas ou Altuan (une ancienne île-continent habitée par le Peuple Serpent).

Après la destruction de Valusia, les Hommes-Serpents se sont enfuis vers Yoth, une caverne sous K'n-yan en Amérique du Nord. Ils ont construit des villes souterraines dont il ne reste que des ruines à l’époque moderne. Les explorateurs de K'n-yan rendaient fréquemment visite à Yoth pour en savoir plus sur les connaissances scientifiques des Hommes-Serpents. Leur chute suivante survint lorsqu'ils rapportèrent des idoles de Tsathoggua de N'kai et abandonnèrent leur divinité protectrice Yig pour adorer leur nouveau dieu. En guise de représailles, Yig leur lança une malédiction et força les quelques fidèles restants à fuir dans une série de cavernes sous le mont Voormithadreth.

Quoiqu'il en soit, les Hommes-Serpents et les mythes liés aux serpents dans des temps très anciens sont récurrents dans les œuvres de ces auteurs et de ces différents mythes. Vous savez si vous suivez ce Blog que je suis friand de Sword & Sorcery, de Conan, des mythes lovecraftiens... Mais ce poème m'évoque aussi le Serpent / le Cycle dans Mantra. Le Serpent fut un temps le maître des univers engendrés par la mort de l'Hommonde, il engendra Androgyne-Roi et le Lion, qui le jetèrent hors de son trône.




"Dans Mantra Oniropunk, il est dit de l'Hommonde, que c'est un dieu humanoïde contenant un chaos de créativité, Au sein de celui-ci, l'individualité n'existe pas. L'Hommonde est un monde linéaire, avec un début (ses pieds), un milieu (ses deux sexes), et une fin (sa tête). Il existe d'autres organes sacrés : le cerveau, le cœur, les poumons, le foie, le pancréas et les deux reins. Il crée d'incroyables mondes, peuples, concepts et parmi eux le concept du recommencement perpétuel : le Cycle ou le serpent Ouroboros, comme les Grecs anciens le surnomment. Au cours d'un débat métaphysique entre le Cycle et l'Hommonde sur la fin du monde, l'Hommonde prône sa propre disparition pour que son existence linéaire fasse sens, le serpent refuse cette perspective apocalyptique. Le Cycle blesse et paralyse son géniteur, ce qui le fait exploser métaphysiquement. Toutes se créations se mélangent, se découpent, se divisent, se dispersent. Ses os dérivent dans le néant au-delà de sa peau. Son squelette et ses organes deviennent le Sous-monde, un égout qui relie tous les mondes telle une toile d'araignée gluante faite de pétrol'magie : le sang de l'Hommonde. Le reste de son corps devient une multitude de réalités passées, futures et parallèles : le Multivers. Ces deux dimensions agissent comme des vases communicants, dans un va-et-vient métaphysique continu. L'Hommonde n'est pas vraiment mort. A travers ses fragments éparpillés qui continuent à se diviser, il vit toujours et meurt à la fois. Le Cycle prend la place de son créateur comme cosmologie dominante. Dans un océan de pétrol'magie, il pond un avatar pour communiquer avec les habitants du Multivers : Androgyne-Roi monte sur le trône de la réalité. Il sourit tout le temps, a le corps au genre indistinct, il est nu et sous sa peau de nacre des serpents se mordent la queue. Son trône est taillé dans un morceau du cerveau de l'Hommonde déchu".

Dans le poème d'Howard il est dit :

"Je suis le symbole de la création et de la destruction,
je suis le début et la fin.
Avec ma queue dans la bouche,
je suis le Cercle de l'Éternité".

Je pense évidemment au serpent de Mantra.




Dans Millevaux/Mantra, cela va encore plus loin : "Shub-Niggurath est Père et mère de Millevaux, de l'emprise, de l'égrégore et des horlas. Ce dieu suprême et incompréhensible vit sous la terre, réparti dans toute la sphère de Millevaux. Il est fait de pétrole, à moins qu'il lui ait donné naissance. Shub-Niggurath crée toute vie et toute mort dans l'univers. Il y a tout lieu de croire qu'ielle et le Serpent sont la même entité".

Dans le poème d'Howard il cite :

"Les Scandinaves m'appelaient Midgaard et construisaient leurs galères
comme un serpent de mer.
Les Egyptiens et les Indiens m'appelaient Ysis
Et les Phéniciens Baal".

Ça me ramène à un Post récent où j'évoquais la Phénicie dans Millevaux.

Je ne théoriserais pas plus loin ce soir car il se fait tard, que j'ai ma journée de boulot qui se fait sentir et que j'ai faim, mais ça me donne quelques futures pistes à étudier pour voir comment les lier et étoffer mes idées de campagnes.

jeudi 4 août 2022

On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs...

Il y a une figurine que je prévois d'utiliser comme un futur antagoniste de notre campagne, je ne sais pas encore si je l’interpréterai à ma manière ou si j'utiliserai le personnage de comics qui lui sert de modèle. Voici quelques pistes que je creuse :

A la base, je l'avais préparé pour commander une armée de mutants SF/Medfan pour mon projet HOTT, mais je compte l'inclure avec son armée comme un seigneur sorcier de guerre dans notre campagne Post-Apo/Medfan.

La figurine représente un personnage de l'univers DC Comics, Egg Fu.




Egg Fu est un personnage fictif apparaissant dans les publications de DC Comics et les médias connexes, généralement en tant qu'adversaire du super-héros Wonder Woman. Le plus souvent représenté comme un énorme œuf sensible (et souvent, inexplicablement, d'origine chinoise), il a été créé par Robert Kanigher et Ross Andru dans Wonder Woman , vol. 1, numéro 157. Au fil des ans, plusieurs versions du personnage sont apparues avec des histoires différentes et des noms alternatifs (dont Egg Fu the Fifth, Chang Tzu et Dr. Yes) pour combattre non seulement Wonder Woman, mais aussi les Metal Men , Checkmate et Harley Quinn.

Dans les premières apparitions, le personnage était un stéréotype ethnique du péril jaune, avec des traits de visage asiatiques caricaturaux et des dialogues écrits avec un accent chinois phonétique. Son nom est un jeu évident sur l' oeuf fu yung de plat d'omelette de restaurant chinois américain . Certaines mises à jour du 21e siècle, telles que le changement de son nom en Chang Tzu et son affiliation à l'équipe de super-héros chinois de DC Comics, The Great Ten , maintiennent son appartenance ethnique asiatique tout en s'efforçant de minimiser sa caractérisation historiquement racialisée. Apparitions dans Harley Quinn en 2014 et Harley Quinn et Power Girl en 2015, tout en restaurant le nom Egg Fu, ont supprimé les associations manifestes avec la culture et la langue chinoises.




Egg Fu Original :

Egg Fu a fait ses débuts dans Wonder Woman # 157 (octobre 1965). C'était un agent communiste chinois, d'une forme déconcertante comme un œuf de la taille d'une maison, avec un discours à la Charlie Chan , qui utilisait ses moustaches comme des fouets contre ses ennemis. Dans la première apparition d'Egg Fu, Steve Trevor est capturé par le cerveau chinois et transformé en une bombe humaine. Egg Fu lance ensuite Steve et un missile apocalyptique sur la flotte américaine. Wonder Woman intercepte Steve, qui est devenu une menace mortelle. Elle est incapable de le sauver, mais elle redirige son chemin vers le missile ennemi. L'explosion détruit le missile, Steve et Wonder Woman elle-même, mais la flotte est sauvée. Informée du décès de sa fille, la reine Hippolyte rassemble les restes de Wonder Woman et Steve Trevor et les ramène à un laboratoire sur Paradise Island . À l'aide d'un faisceau de ré-assemblage de structure atomique, elle restaure Steve et sa fille. Cependant, le corps de Steve est toujours imprégné d'énergie explosive. Wonder Woman découvre que son propre corps est également devenu explosif, ce qui les rend tous les deux un danger pour le monde. Ils quittent Paradise Island. Wonder Woman prévoit d'utiliser le pouvoir explosif contre Egg Fu. Le leader chinois envoie ses troupes contre elle, mais ils échouent dans leur tâche de la vaincre. Un morceau d'antimatière enlève la matière explosive de Steve et Wonder Woman, puis l'Amazone bat Egg Fu. On le voit ici, Egg Fu est un parfait méchant pour faire du Pulp avec savant fou et complot dans une ambiance entre deux guerres ou guerre froide par exemple.

Mais ce qui m'intéresse c'est le Egg Fu post Crisis :

Suite à la crise sur des terres infinies, une nouvelle version d'Egg Fu a été introduite dans Wonder Woman vol. 2, #128 (décembre 1997). Cet Egg Fu est un super-ordinateur du XIXe siècle, récemment redécouvert et transformé en l'une des nombreuses attractions de carnaval le long de la promenade Oceanside de Gateway City, malgré les protestations du public selon lesquelles l'attraction est insensible à la race.




Egg Fu est en fait un produit de la technologie apokoliptienne créé à partir d'un appareil que Scott Free a accidentellement laissé lors d'une visite sur Terre. Une fois activé, il commence à dominer l'esprit des gens et à les préparer pour le transport vers Apokolips. Egg Fu est vaincu par Hippolyta (à l'époque le successeur de Diana en tant que Wonder Woman), Donna Troy, Artemis et Wonder Girl. Un associé de Mister Miracle, Metron , le supprime.

Chang Tzu
Voir aussi : 52 (bande dessinée)

Suite aux événements d' Infinite Crisis, une nouvelle version d'Egg Fu apparaît, se faisant appeler Chang Tzu (probablement une référence à Chuang Tzu, ou peut-être Sun Tzu), un agent d' Apokolips.

Chang Tzu (Chung Zhu) est le cerveau, avec Bruno "Ugly" Mannheim , derrière les enlèvements de nombreux scientifiques fous dans la série de bandes dessinées 52. Ils sont recrutés de force dans la "Science Squad" de Chang basée sur l'île d'Oolong. Chang a un grand corps en forme d'œuf avec des traits du visage et une peau craquelée, monté sur une chaise à pattes d'araignée pour la mobilité. Il est équipé de petites mains prothétiques qui lui permettent de manipuler objets et équipements; il est également armé d'armes cachées.

Peu de temps après que Black Adam se soit échappé de l'isolement sur l'île d'Oolong, Chang Tzu est abattu par l'un de ses scientifiques kidnappés, le Dr Will Magnus . Magnus prétend agir de manière irrationnelle en raison d'un manque de médicaments. Un nouvel œuf fumant a été vu caché dans les restes brisés de Chang. Quand il réapparaît plus tard et est interrogé sur sa destruction apparente, il explique : « Ma troisième incubation s'est terminée il y a quatre mois ».


Chang Tzu réapparaît plus tard en tant que méchant principal dans le scénario "Checkout" de 2007 qui a traversé les séries Outsiders et Checkmate. L'agence clandestine parrainée par l'ONU et consacrée aux opérations spéciales méta-humaines capture l'équipe de super-héros recherchée à l'époque dirigée par Nightwing et la force à aider à envahir l'île d'Oolong. Une équipe d'agents des deux groupes atteint l'île, mais Sasha Bordeaux et le capitaine Boomerang sont emmenés en captivité par Chang Tzu, qui les soumet tous les deux à des études atrocement tortueuses afin d'examiner leurs propres méta-capacités respectives. Leurs coéquipiers les libèrent finalement et le groupe se retire, leur mission étant un échec, Chang Tzu restant toujours en fuite. Tout en étudiant sa physiologie unique constituée de tissus humains et de nanotechnologies artificiellement intelligentes, Chang Tzu s'intéresse de manière morbide à Bordeaux, remarquant :"Jamais dans mes rêves les plus fous... je n'ai imaginé rencontrer une créature que je plains plus que moi".

Comme l'a révélé à Alan Scott par Thundermind, Chang Tzu et son escouade scientifique sont membres des Great Ten qui fournissent, entre autres, les fonds nécessaires au fonctionnement de l'organisation et de la technologie qu'ils utilisent.

Son nom n'est pas clair car il a été présenté de manière incohérente; il est présenté comme Chang Tzu, mais est par la suite appelé tant Chung Zhu que Chung Tzu. Il est possible qu'il ait plusieurs noms; Chang lui-même explique que "Egg Fu" est l'un de ses "Neuf mille neuf noms inavouables", et tue immédiatement un garde qui se moque de sa mention.

On le voit, Egg Fu est dans ces différents cas lié à Apokolips et Darkseid qui reste l'un de mes vilains préférés (je suis fan du 4ème Monde de Kirby et la planète Apokolips est l'une de mes inspirations phares dès que je pense à planète dangereuse et apocalyptique, un modèle pour toute sorte de campagne).




Cela pourrait me permettre d'inclure Darkseid dans mon Multivers et un complot cosmique digne de lui, en plus quand on envisage que le 4ème monde est naît sur les ruines du Ragnarok, ça me permet de faire le lien avec toutes mes dernières idées qui englobent Surtur, Malekith, les Exif... Et si derrière le complot amenant King Ghidorah sur Terre ne se cachait pas Hastur, mais Darkseid, personnellement ça serait plus dans mon délire habituel. En plus j'ai une petite statuette de Darkseid, un peu grande certes, mais il peut modifier sa taille et devenir gigantesque alors...




Mais Egg Fu peut aussi revêtir un petit quelque chose du mythe, il apparaît par exemple dans le numéro 16 de la bande dessinée Batman: The Brave and the Bold . Dans cette continuité, il est une entité démoniaque connue sous le nom de Y'ggphu-Soggoth, et est invoqué par Egghead* pour causer des ravages pour finir par combattre Batman et Wonder Woman. On le voit, le Mythe n'est pas loin dans ce nom...




* Egghead est un personnage fictif créé pour la série télévisée Batman des années 1960. Le personnage était identifiable par sa tête chauve pâle et son costume blanc et jaune. Il se croit "le criminel le plus intelligent du monde", et ses crimes ont généralement un motif d'œuf; il inclut également des jeux de mots liés aux œufs dans son discours ("egg-zactly", "egg-cellent", etc.). De plus, il utiliserait un large assortiment d'armes en forme d'œuf, telles que des œufs de gaz hilarant et des œufs de gaz lacrymogène (pondus par des poulets au régime d'oignons).

Mais j'avais pensé à une autre possibilité également, et si Egg Fu était un Spawn of Coot, un rejeton de l'Œuf de Foulque (Egg of Coot). L'Œuf de Foulque est un antagoniste emblématique de Blackmoor. En tant que maître de la technomancie, l'Œuf s'intéresse aux artefacts qui sortent de la Vallée des Anciens par exemple, qui je vous le rappelle est un lieu où un vaisseau spatial (le FSS Beagle) s'est écrasé. Il est possible que ce soit en fait l'Œuf qui ait provoqué le crash du FSS Beagle, le rapprochant le plus possible de son propre royaume pour des études ultérieures. L'Œuf est semble t'il un rejeton d'anciens êtres extérieurs, comme ici où, on le voit, il peut être lié au mythe. D'une manière ou d'une autre, il a traversé les dimensions entre son monde et Oerth il y a des millénaires, influençant l'histoire de Blackmoor jusqu'à ce qu'elle ressemble à sa patrie d'origine. Quoi qu'il en soit, il a toujours été l'ennemi des dirigeants de Blackmoor, cherchant à dominer leurs terres et leurs sujets. Pourtant, il semble qu'il n'ait aucun désir réel de régner en tant que souverain, mais préfère utiliser les terres et les peuples comme ses jouets. Car l’Œuf n'a qu'une grande passion, et c'est le jeu. Il est fasciné par la poursuite de victoires éphémères et par le développement de règles et de rituels arcaniques. L'Œuf a depuis longtemps pour habitude d'attirer des « joueurs » involontaires dans ses jeux.




Blackmoor a été situé dans Greyhawk comme dans Mystara, j'avais théorisé sur une possibilité de Mystara dans un passé très lointain de la Terre. L’Œuf pourrait être toujours là, enfoui dans les profondeurs, envoyant ses agents récupérer toutes sortes de technologie depuis des millénaires et attendant le moment opportun pour sortir de son nid et conquérir le monde, Egg Fu pourrait être l'un de ses agents chargé de préparer le terrain...




Bref, encore des pistes à explorer, mais entre L’Œuf de Foulque, Darkseid, Hastur, Malekith, Surtur, les Exif, King Ghidorah, les Hommes Serpents, les Déviants et de nombreux autres que j'ai cité dans mes récents articles pour développer des idées de campagnes, il est clair que, qui manipule qui ? Mais de nombreuses puissances du Multivers bougent leurs pions pour une guerre dont l'épicentre sera la Terre... Egg Fu pourrait être un agent double, travaillant à la fois pour Darkseid et pour l'Œuf de Foulque, peut-être pour son propre intérêt ou pour une troisième puissance, Hastur ???

mardi 12 juillet 2022

Quelques réflexions d'un soir de vacances... Hommes Serpents, Naat, Galères Noires, Leng...

La mythologie Marvel diffère de celle du Mythos, elle s’en inspire fortement dans sa partie Howardienne ainsi que l’inclusion du Thongor de Lin Carter et d’une partie de ce mythe Lémurien, mais elle est plus discrète par rapport à la partie Lovecraftienne du Mythe, même si on y retrouve certaines interprétations, Chthon par exemple est un peu le Cthulhu de Marvel…

Ce qui m’intéresse c’est le rapport que les hommes serpents ont eu avec les Déviants. On voit bien dans le texte ci-dessous concernant un artefact lié au culte de Set, que non seulement les hommes serpents ont entretenu des rapports avec les Déviants et les humains de Lémurie, mais qu’en plus ils ont répandu le culte de Set parmi ces populations. Pour en revenir à ma future campagne, c’est à ce moment là qu’ils auraient pu transmettre la légende de Ghidorah aux Déviants qui auraient alors entrepris la création de Godzilla.

"Set lui-même se manifestait sous la forme d’un immense serpent et devint l’une des plus puissants de ces anciennes créatures. Il engendra à son tour d’innombrables autres démons à l’aspect plus ou moins serpentiformes, comme Damballah ou Sligguth. Selon certaines sources, il aurait aussi été à l’origine de l’avènement des dinosaures des millions d’années plus tard, au cours de l’ère mézosoïque. De plus, il donna aussi naissance à une race d’humanoïdes mortels, des êtres mi-hommes, mi-serpents métamorphes qui devinrent connus sous le nom des Hommes-Serpents. Des Anciens Dieux, un seul échappa à la dégénérescence en démon : la bienveillante et humanoïde Gaea. Celle-ci s’accoupla alors à une réincarnation du Démiurge alors que les Anciens Dieux atteignaient le comble de leur dégénérescence, afin de concevoir une nouvelle race de dieux, plus parfaite que leurs prédécesseurs. Leur premier-né fut Atum, qui se lança dans la guerre contre les Anciens Dieux et, adoptant la forme du Démogorge, élimina la quasi totalité d’entre eux, épargnant sa mère qui demeure encore active sur Terre à l’époque moderne. Néanmoins, afin d’échapper au massacre des Anciens Dieux, plusieurs d’entre eux prirent la fuite dans d’autres dimensions. Set quitta ainsi la dimension terrestre pour se réfugier dans la dimension qui est aujourd’hui devenue sa demeure. Cependant, de là, il continua à veiller et protéger les Hommes-Serpents et, plus tard, développer son culte parmi les humains de nombreuses Terres alternatives.

Les Hommes-Serpents harcelèrent régulièrement la race humaine naissante mais l’humanité devint finalement suffisamment forte pour devenir l’ennemie mortelle de la race des Hommes-Serpents. Avant le Grand Cataclysme, le plus redoutable adversaire des Hommes-Serpents fut le roi Kull de Valusie, autrefois un barbare atlante avant de monter sur le trône du plus puissant royaume thurien. A l’époque de Kull, les Hommes-Serpents, largement submergés par les nombreux humains, avaient du se résoudre à utiliser leurs pouvoirs métamorphiques pour se dissimuler parmi eux, infiltrant les civilisations humaines dans l’espoir de les assujettir. Mais Kull découvrit leurs intentions et se lança dans une campagne d’extermination des Hommes-Serpents. Quasiment chassés du continent thurien, les Hommes-Serpents se résolurent à une difficile alliance avec les alchimistes de la Lémurie, un royaume autrefois dirigés par les humains mais tombés depuis plusieurs décennies sous le joug des Déviants, une autre branche de l’humanité. Sous l’influence des Hommes-Serpents, les Déviants se tournèrent vers le culte de Set, bâtissant un véritable empire mondial, centré sur la Lémurie. Pendant ce temps, les humains de l’empire des Déviants, asservis, se tournèrent aussi vers le culte de Set et, avec l’aide des Hommes-Serpents, forgèrent la Couronne du Serpent, réceptacle de la conscience de Set, dans le but de renverser les Déviants et prendre le contrôle de l’empire. Il est probable que les Hommes-Serpents se méfiaient des Déviants, également métamorphes, et décidèrent de favoriser les ambitions humaines, pensant être plus à même de contrôler l’humanité. Le premier détenteur de la Couronne fut l’humain Atra, le plus grand alchimiste de son temps. Cependant, alors qu’Atra allait renverser Phraug, l’empereur des Déviants, la Terre fut ravagée par le Grand Cataclysme, déclenché par la conjugaison de la riposte des Célestes à l’attaque des Déviants et à l’ouverture des canons de lave par les Atlantes, les derniers humains à résister à l’empire des Déviants. La catastrophe géologique et climatique provoqua l’engloutissement d’Atlantis et de la Lémurie et l’éclatement du continent thurien ; la plupart des Hommes-Serpents furent tués par les séismes, une poignée d’entre eux se réfugiant dans l’extrême sud du continent hyboriene. De son côté, la Couronne du Serpent fut engloutie avec la Lémurie et totalement perdue".


Un point qui change aussi dans les différentes’ chronologies et chez les auteurs c’est la datation de l’Hyperborée, il va falloir que je me plonge plus sur le sujet… Et là j'en arrive au problème que je vais soulever ci-dessous.

Ce que je note, c'est de me libérer des contraintes que j'ai tendance à m'imposer pour faire coordonner les différentes mythologies et chronologies, par exemple. En fait on s'en fout, on est dans de l'imaginaire, Gary Gygax ne se privait pas de mélanger des tonnes de choses disparates dans son jeu, et la révélation vient de ma lecture des "Nécromants de Naat", nouvelle de Clark Ashton Smith prenant place dans Zothique. J'ai découvert récemment que Marvel avait publié en 1996, le Conan the Savage#10, scénarisé par Roy Thomas et dessiné par John Buscema. Intitulé "The Necromancers of Na'at", la BD reprend quasiment à l'identique la nouvelle de Clark Ashton Smith, remplaçant juste Yadar, le héros de cette dernière et quelques personnages secondaires, par Conan et quelques uns de ses compagnons, les antagonistes restent les mêmes et il y a juste Vacharn, le Nécromancien qui semble ici hériter d'une filiation avec les atlantes disparus.




Là où c'est intéressant, c'est de voir qu'ici, l'île de Naat se retrouve transporter à l'âge Hyborien de Conan et non plus dans un lointain futur de la Terre, au large du dernier continent : Zothique.


Et ça le fait puisqu'on est dans des univers qui se ressemblent, se répondent du passé lointain au futur lointain. La chose semble naturelle, alors du coup, pourquoi me prendre la tête à essayer de trouver des correspondances entre les différents mythes, non je vais juste prendre des éléments qui m'intéressent et regarder quelques points temporels essentiels et revoir cela à ma sauce comme le faisaient tous ces auteurs en se réappropriant les oeuvres de leurs collègues et en échangeant leurs différents mythes fictionnels. C'est finalement ça qui a enrichi toutes ces oeuvres.

Pourquoi ne pas reprendre l’île de Naat telle que décrite dans la nouvelle de Clark Ashton Smith avec les mêmes PNJ et la transposer au large des Terres du Warp ou de Neo-Terraxx par exemple, dois-je justifier toutes une chronologie pour expliquer le pourquoi du comment ?

Un autre exemple, les Marchands des galères noires, qui commercent avec la cité de Dylath-Leen dans les Contrées du Rêve, j’avais imaginé ces galères naviguant dans le contexte d’une Europe des 16ème et 17ème siècles pour LotFP, pourquoi ne pas les imaginer accostant des ports des Terres du Warp ou de Neo-Terraxx ou naviguant dans les eaux de la fin du 19eme ou au début du 20eme siècle ? Les marchands pourraient échanger des rubis avec de viles organisations occultes contre des esclaves (l’histoire ne manque pas de peuples opprimés ou exploités à cette période), ces mêmes organisations utiliseraient les rubis pour financer l’armement de certaines nations en vue de guerre dans le monde en ébullition de cette époque.




Ou alors, on pourrait imaginer ces lieux existants sur plusieurs plans de réalité, un peu comme dans cet article très intéressant et complet sur la localisation du Plateau de Leng qui conclut que celui-ci est un lieu de convergence de plusieurs réalités.

"Un lieu multidimensionnel

Ces correspondances ne sont pas le fruit du hasard. Elles illustrent parfaitement la théorie développée par Abdul Alhazred dans le Necronomicon et reprise depuis par de nombreux métaphysiciens. Pour l’Arabe en effet, le Plateau de Leng est le lieu de convergence de plusieurs réalités, autrement dit, Leng peut exister dans plusieurs dimensions, et à plusieurs endroits dans une même dimension. Ce qui n’est pas sans danger, comme l’explique Alhazred : en utilisant ce lieu multidimensionnel, des Entités de l’extérieur pourraient pénétrer dans notre dimension.

Certains pensent d’ailleurs que le cas s’est déjà produit : il semble en effet que Nyogtha, la Chose-qui-ne-devrait-pas-être, théoriquement emprisonné sur un monde noir près d’Arcturus, se soit déjà manifesté dans notre monde, et notamment sur le Plateau de Leng. Il est d’ailleurs écrit dans le Necronomicon qu’ « il dut être appelé à la surface de la terre par certaines cavernes et fissures secrètes ». S’agirait-il de tunnels semblables à ceux mentionnés par Randolph Carter à propos du Leng des Contrées du Rêve ? C’est fort probable...

Conclusion

En raison de sa nature multidimensionnelle, le Plateau de Leng constitue un portail gigantesque qu’à l’instar de Nyogtha, des Grands Anciens, invoqués par les Tcho-Tchos par exemple, pourraient emprunter pour envahir la terre. La localisation précise de Leng en Asie – le plateau d’Antarctique ayant disparu – est donc impérative, car le danger que représente cet endroit est consi-dérable et il serait irresponsable de l’ignorer plus longtemps".

Pourquoi pas des lieux comme l'île de Naat aussi ??? Des pistes à explorer pour mes futures campagnes et me libérer des contextes trop précis, théoriser certes, j'aime ça, mais ne pas chercher à justifier pourquoi j'inclus tel ou tel élément dans un contexte où il n'a à priori pas sa place ou pas de la manière dont je vais vouloir l'intégrer. Le jeu de rôle est un formidable outil pour mélanger des tonnes de choses qui nous passionnent et les réinterpréter comme nous les fantasmons, je m'en fou des puristes en fait et des univers qui doivent être ultra réalistes et se conformer aux écrits d'origine... Ça ne m'intéresse pas finalement, sinon je ne serait pas en train de préparer ne campagne où se mêlent King Ghidorah, Mythologie Nordique, D&D old-school, post-apo gonzo, contextes historiques, culte des goules, mythes de Lovecraft & co et plein d'autres choses...

mardi 15 mars 2022

La réflexion de comptoir du soir autour du Cyberpunk...

Spinoza, J.G. Ballard, William Gibson, Philip K. Dick, William S. Burroughs, le Cut Up, Eliza (la quasi première I.A.), le système informatique PLATO, D&D et les premiers RPG, les Wargames des années 60/70, les salles d'Arcade et les bornes d'Arcade des 70 et début 80, le mouvement Punk, le mouvement Bruitiste et Expérimental précurseur de l'Indus, du Noise..., COUM, Thimothy Leary, le LSD, Albert Hofmann, Brion Gysin et la Dreamachine, David Cronenberg, Blade Runner, le Jazz, la New Wave et le mouvement Gothique du début des 80's, le PDP-10, Dungeon, Ultima, Wizardry, Tron, Métal Hurlant et Heavy Metal, Moebius, Druillet, Allen Ginsberg, Spacewar!, le Tokusatsu Japonais, Jack Kerouac, Bruce Sterling, H.P. Lovecraft, Alien, H.R. Giger, Alan Turing, les films noirs des années 50, les romans de SF et d'Anticipation, le mouvement Rétro Future, Frankenstein, Thomas Pynchon, l'Apple II, Arpanet, Hassan ibn al-Sabbah le vieux de la montagne, Python Anghelo, Gilles Deleuze, Yellow Submarine des Beatles, Marshall McLuhan et bien d’autres sources…

Pourquoi je cite toutes ces références diverses et variées, tout simplement parce que je viens de lire un bouquin sur le Cyberpunk dans le but de m'imprégner en vue d'une possible réorientation de notre campagne dans un avenir plus ou moins lointain. Ce genre me fascine, sans m'attirer pour autant et ce livre m'a peut-être fourni quelques explication à cela.

L'histoire du Cyberpunk, des origines littéraires aux dérives vidéo-ludiques.

Né de mots, de nouvelles et de romans, "truc vaguement marketing" ou "escroquerie" pour certains, révolution pour d’autres, le Cyberpunk est plus que jamais sur le devant de la scène aujourd’hui. La sortie de Blade Runner 2049 il y a quelques années, l’arrivée de Cyberpunk 2077, Matrix 4, la multitude de productions indépendantes situant leur action dans un futur sombre, tout semble aller dans le sens d’une résurgence, d’une nouvelle vague "cyber" dont le jeu vidéo se ferait autant héraut que porte-étendard. Oui, mais pour beaucoup, le cyberpunk, le vrai, de mots, est mort au début des années 1990 avec la défection de ses créateurs, partis explorer de nouveaux champs littéraires. Il ne reste alors plus qu’une image, qu’une vision passée du futur sans cesse mise à jour, upgradée, et plus encore dans un jeu vidéo aux formes, interactions et objectifs toujours mouvants, média seul à pouvoir saisir et développer toutes ses potentialités. De ses racines littéraires et vidéo-ludiques, les plus obscures et profondes, aux films les plus emblématiques du genre, L’histoire du Cyberpunk se propose de revenir sur la longue mutation d’un genre dont l’esthétique et les thèmes ont modifié, parfois drastiquement, le visage du jeu vidéo.




Le livre revient d'abord sur les origines du genre. Avec bien évidemment le roman Neuromancien de William Gibson, père du cyberpunk qui a posé les bases et les codes de ce dérivé de la science-fiction, mais également tout un tas d'autres œuvres, que ce soit des romans, des essais, de la musique et même du jeu vidéo, j'en reviens donc aux références citées plus haut. Le livre s'axe toutefois beaucoup autour du jeu vidéo, mais le cyberpunk est depuis toujours proche du monde vidéoludique, l'époque fourmillait de nouvelles technologies et possibilités pour créer des expériences inédites, qui inspirent et s'inspirent du cyberpunk. Ce livre reste une introduction au genre passionnante pour les personnes s'intéressant à la science-fiction, au cyberpunk et aux prémices du jeu vidéo, mais il faut s'accrocher. Les différents noms de créateurs et d'œuvres fusent, la documentation de l'auteur est vertigineuse, L'histoire du cyberpunk ne se lit pas comme un roman d'aventure, mais nous plonge dans un univers pas si lointain, lorsque des passionnés de SF découvraient les mondes virtuels et s'en inspiraient pour créer les premières œuvres cyberpunk. Riche en informations donc, L'histoire du cyberpunk offre quelques apartés avec des pages dédiées à des termes, des jeux ou des œuvres pour revenir en détail, mais sur quelques lignes avec des illustrations, sur des points bien précis. La transition entre William Gibson et Deus Ex est évidente, le jeu d'Ion Storm conçu par Warren Spector tient une place dominante dans l'ouvrage, il a révolutionné le genre du FPS/RPG et popularisé le cyberpunk dans le milieu du jeu vidéo, mais il était déjà existant avant. L'adaptation Neuromancer d'Interplay est évoquée, évidemment, mais un tas de titres y passent, pas forcément connus du grand public, ce qui fait de L'histoire du cyberpunk une vraie mine d'or pour les curieux voulant découvrir de vieux jeux vidéo cyberpunk, avec également des titres bien loin de la science-fiction, mais qui ont eu une influence majeure sur les futures productions, à l'instar de Dungeon Master, RPG de FTL Games qui a révolutionné le jeu vidéo grâce à ses donjons à explorer en temps réel.




Donc de ses origines littéraires à ce que c’est devenu dans le jeu vidéo et la culture populaire. Ce que je retiens, c'est qu'au départ, il s'agissait d'une simple appellation pour quelques nouvelles d’anticipation sombres sur notre futur et comment la technologie pourrait autant nous asservir que nous servir d’échappatoire, un non-mouvement qui se voulait éphémère et juste un coup de gueule contre les dérives de notre société des années 80 comme le mouvement punk (autre mouvement censé être éphémère et correspondre à un malaise social de l’époque). Parce que le Cyberpunk avant de devenir cette dérive chromée et bourrée d’implants pour frimer, ces terribles et viles Mega-corporations dignes de l’Empire de Star Wars, oui c’est bien à propos d’ailleurs parce que finalement maintenant quand je vois des trucs censés être Cyberpunk, jeux vidéos, séries ou films, jeux de rôle…, c’est guère différent de Star Wars ou les films du MCU, on change juste d’époque ou de lieu, on enlève les aliens ou les dieux nordiques, on peut les remplacer par des orques et des elfes pourquoi pas, mais au final ça ne change pas beaucoup, on rajoute quelques complots sur fond d’espionnage industriel ou de vol de données… Mais où est passé la vraie crasse, les luttes sociales, les échappatoires hallucinés de camés plutôt que de joyeuses balades dans le cyberespace, le réseau…

En fait je me faisais la réflexion par rapport aux jeux de rôle notamment, que le vrai jeu Cyberpunk en reprenant les différentes références citées plus haut, ce n’est pas le jeu du même nom ou encore Shadowrun & co, ce serait plutôt Mantra Oniropunk de Batronoban. Car oui, toutes ces références constituent le terreau dans lequel le Cyberpunk, terme qui était censé connaître une existence aussi éphémère que ce mouvement littéraire qui ne se voulait être qu’un simple agitateur de son époque. C’est de ce mélange de contre culture, de SF, d’Anticipation, d’étudiants sur les campus américains des 70´s jouant à des jeux de rôle et des wargames et voulant émuler ces expériences dans les premiers PC émergents, de penseurs et d’agitateurs de conscience, d’expérimentations psychédéliques à coup de LSD et de concepts de plongée dans son subconscient, de voyages intérieurs, d’échappatoire vers un ailleurs, de salles d’arcade naissante où les premiers jeux vidéos scotchés les utilisateurs comme un bon trip tout en les robotisant dans des mouvements qui finissaient par devenir automatiques, perte des repères pour s’incarner dans autre chose, une machine peut être ? C’est cette société sortant de nombreuses crises et s’enfonçant dans d’autres ou le capitalisme redevenait triomphant sur fond de guerre froide et de menaces nucléaires, de complots divers et variés faisant ou défaisant dictateurs et guérillas dans de nombreux pays au grès des marchés, c’est tout ces mouvements qui disaient no future n’ayant plus d’illusions ou qui dans la clandestinité rentraient en lutte contre un ordre social établi et sclérosé, c’est de l’art, de la musique, de l’espoir et du désespoir, des échappatoires et des luttes et une société qui semblait trahir ses enfants…




Bref avant que cela devienne un phénomène de mode vidé de son sens, comme le Punk dans un autre registre, c’était une sorte de cri d’urgence pour nous avertir des possibles dérives de notre société et des échappatoires illusoires dans lesquels nous nous réfugierons, finalement on y est arrivé et le Cyberpunk est devenu lui même l’un de ces échappatoires roses bonbons dans lesquels nous nous plongeons allègrement à chaque fois que l’on va sur les réseaux sociaux ou dans des jeux vidéos tous faussement contestataires et offrant une liberté de pacotilles.

Je me suis amusé à réaliser un tableau Pinterest qui regroupe plein d’images de ces différentes sources qui ont inspiré le Cyberpunk (qui a vocation à évoluer, vive le cyber...), je trouve que cela permet de mieux visualiser ses origines et ce qu’il aurait put être, gris, punk, crasseux, expérimental, drogué, psychédélique, sexuel, déviant, antisocial, déprimé, sans espoir, avec des échappatoires ludiques, lumineux ou menant vers la maladie mentale ou la lutte clandestine, artistique et agitateur de conscience, un monde ou le métal et l’électronique font mal à la chair et à l’esprit mais où on peut y éprouver un plaisir fétichiste… et surtout un phénomène éphémère et ancré dans une époque et projetant son avenir malade quelques décennies dans le futur.

 


Pour en revenir au Jeu, c’est dans ce type de contexte que j’ai envie de plonger mes PJ, le Multivers serait virtuel et serait l’un de ces échappatoires accessibles par la drogue ou d’autres expériences comme dans Total Recall par exemple, les gouvernements et autres multinationales y enverraient aussi leurs agents par d’autres biais, des expériences de types MK-Ultra ou encore mieux, le projet Stargate, en fait imaginons un truc du genre des expériences menées dans le laboratoire de la série Stranger Things… Les PJ iraient juste vivre toutes sortes d’aventures pour s’échapper de leur quotidien pourri et les autres chercheraient juste à exploiter cela à des fins de contrôle des masses, commerciales ou juste pour surveiller les personnes trop dissidentes dans une sorte de chasse aux sorcières comme au temps du maccarthysme, mais dans un Multivers virtuel…

 


Bon tout ça c’est bien beau mais c’est juste une réflexion que je me faisais en lisant ce bouquin, je ne veux pas critiquer car je ne suis pas assez expert sur ce domaine ni spécialement fan. Juste je me disais que j’aurais pu l’être si il était resté fidèle à ses prismes de départ qui me parlent plutôt bien ayant évolué plus jeune dans toutes ces cultures de marges. Et j’aime Cyberpunk, Shadowrun et consorts mais pour moi, c’est comme Star Wars, ce n’est pas de la SF, du Cyberpunk originel ou de l’Anticipation, on est dans du Space Opera, de la Fantasy. Je relisais Shadowrun il y a quelques mois et, je ne parle pas système mais background, j’ai plus l’impression d’un univers de Space Opera contemporain, de comics dans lequel on a injecté du D&D, ou du D&D se passant dans un futur très proche de notre terre… Le background est très riche quand on couple cela avec les grandes intrigues du monde et le lore depuis la nuit des temps en passant par Earthdawn, mais je regarde cela comme je me plongerais dans Star Wars HoloNet ou dans cette chronologie de l'univers Marvel. Je ne m’étonne pas de voir des modifiés très Cyberpunk dans l’interprétation que l’on s’en fait maintenant apparaître dans la série "The Book of Boba Fett", et en même temps cela semble si évident, je regardai il y a quelques semaines les "Cyber City Oedo 808" et avec mon fils on se disaient que ces histoires et ces personnages auraient très bien trouvé leur place dans "Space Adventure Cobra"… Vous voyez où je veux en venir. Donc, je ne dis pas que je n'aime pas ce type de paramètres, mais je réalise que ce n'est pas du Cyberpunk, du moins comme cela aurait été censé l'être au départ, c'est passé au filtre de la Fantasy et de la Pop Culture pour en ressortir fun et édulcoré. Mais c'est le cas de bien d'autres choses aussi.






Donc j'ai envie de ramener cette part sombre et déviante dans mon univers de jeu, mais la vrai noirceur, la noirceur sociale, la décrépitude des choses et des esprits, pas un verni de "dark". Dans un autre genre, Millevaux retranscrit bien cela aussi, même si l'univers est forestier et se veut poétique, on y ressent une vraie noirceur des âmes et des gens, de cette société qui s'est décomposée et d'un présent ou l'horreur et la folie ne sont jamais loins, mais offrant quelques moment d'échappatoires lumineux au sein de l'ambiance oppressante et de la crasse.

C'est un peu comme le Post-Apo, ce serait plus logique de passer d'une société en bout de course comme dans Mad Max 1 à un monde de survivants comme dans "La Route",qu'à des barbares punks en slips de cuir clouté chevauchant des véhicules bardés de pointes ou de chrome, là c'est de la Fantasy, du fun, "La Route" c'est le malaise d'une société qui a péri et où les comportements hors normes deviennent la norme pour survivre, mais un monde de survie qui ressemble encore beaucoup au notre, comme un miroir qui nous renvoie à nous même et à ce que nous serions prêt à faire pour survivre. Personnellement, même si c'est beaucoup plus horrible, je pense que cela ressemblerai plus à la réalité d'un monde après l'effondrement où les hommes iraient puiser dans ce qu'il y a de plus noir en eux, oubliant toute morale pour poser les bases d'une nouvelle société cruelle qui dans un nouveau cycle se reconstruirait et finirai par redevenir plus civilisée. Vous me direz c'est pareil dans les Mad Max, mais j'ai du mal à visualiser des tas de personnes s'habillant en Conan / Punk avec en tête un prisme Pop Culture Post-Apo et s'embarquant dans des véhicules de guerre chromés crachant des flammes.

 
Une image qui nous semble malheureusement tellement d'actualité...

Là on est dans le fun total...


En fait je pense et c’est ce qui entraîne cette fuite en avant vers des paramètres de Fantasy, c'est que le Cyberpunk et le Post-Apo à la Mad Max 1, nous y sommes, regardons le contexte social, le contexte géopolitique, les promesses d’émerveillement béat que nous offre l’industrie des loisirs, la technologie dans tout ce qu’elle a de plus abrutissant qui s’immiscent partout dans nos vie… Nous y sommes dans ce futur sombre, autant celui du Cyberpunk que celui de Mad Max 1, mais c’est le quotidien, ça ne fait pas rêver, il n’y a pas de supers implants chromés qui font de toi un super humain amélioré, au mieux des puces qu’on t’implante sous la peau pour payer avec ton numéro de CB ou pointer au boulot, les améliorations corporelles sont plus proches d'un certain fétichisme avec toutes sortes de variantes de piercings et d'implants, là on se rapproche de Molly Millions et ses lames de rasoir implantées dans les ongles, peut-être peut-on imaginer des électrodes reliant notre cerveau à la matrice, cela existe déjà dans la recherche médicale, comme des supers prothèses... Mais c’est moins fantasmagorique que ce que la Pop culture à fait du Cyberpunk où nous serions tous des sortes de Cyborg ultra performants à la limite du super héros et tellement stylés. Non, dans notre société, souvent c'est le handicap qui va bénéficier de ces "aides" corporelles, ou des nouvelles tribus urbaines alternatives qui voient leur corps comme une matière première pour de l'art dérangeant et antisocial mais qui ne reproduisent que ce qui s'est toujours fait à travers les siècles dans de nombreuses cultures, et quelques prophètes du Transhumanisme qui se rêvent immortels... Sans oublier la chirurgie esthétique qui dans certains cas est utile et médicale, mais souvent ne sert qu'à compenser quelques frustrations et l'envie d'être au top sur Instagram. Alors petit à petit au lieu de voir que nous y sommes dans ce futur, que c’est tout pourri et que les promesses faites n’ont finalement pas une saveur aussi sulfureuse, on continue à projeter ces thèmes dans d’incroyables futurs les rendant au mieux amusants et un brin épiques, au pire indigestes et bourrés de la SF la plus insignifiante. Mais cela reste fun il est vrai, mais pas marquant.

C'était la réflexion de comptoir du soir, peut-être que j'ai tout faux mais je ne connais pas suffisamment le sujet, c'est juste un constat que je me fais par rapport à mon idée du sujet et l'impression qu'il est passé à côté et que c'est peut-être cela qui fait que je n'ai jamais réussi à accroché. Pour en revenir à Star Wars, j'aime Star Wars mais pas plus que ça, juste c'est distrayant et ça rempli bien son boulot, ben pour moi le Cyberpunk actuel c'est pareil, mais je préférerai toujours Star Wars car il y a son lot d'aliens rigolos en plus...

mercredi 10 mars 2021

Un peu d' "Alien" Théorie...

J'ai déjà parlé quelques fois d'Aleister Crowley, le genre de personnage que j'imagine bien impliquer dans mon Multivers, un peu comme Oliver Haddo dans la Ligue des Gentlemen Extraordinaires.




De janvier à mars 1918, Crowley commença une série d'opérations magiques appelées Amalantrah Workings dans des chambres meublées à Central Park West, New York City. Celles-ci étaient exécutées via Sexual & Ceremonial Magick (son orthographe) avec l'intention d'invoquer certaines «intelligences» à la manifestation physique. En réalité, le fonctionnement se manifestait généralement par une série de visions et de communications reçues par le biais de la médiumnité de son partenaire, Roddie Minor.




Quoi qu'il en soit, au moins une telle «intelligence» a été amenée à la manifestation physique via le Portail Magique qu'ils ont créé. (Un portail dans ce contexte est une rente créée "par magie" dans le tissu du temps et de l'espace.) L'entité qui est passée est celle illustrée ci-dessus par Crowley. Crowley a soutenu que l'image était en fait un portrait et était tirée de la vie réelle. Cette entité s'appelait soit «Lam», soit s'appelait «Lam» par Crowley. Quoi qu'il en soit, il le considérait comme d'origine inter-dimensionnelle, ce qui était alors le terme pour extraterrestre. Dans les communications avec Lam, le symbolisme de l'œuf figurait en bonne place.

Crowley a inclus le portrait de Lam dans son exposition Dead Souls tenue à Greenwich Village, New York, en 1919. La même année, il a été publié comme un frontispice intitulé The Way to Crowley's commentary to Blavatsky's The Voice of the Silence . Sous l'image se trouvait l'inscription suivante: " LAM est le mot tibétain pour Chemin ou Chemin, et LAMA est Celui qui vaeth, le titre spécifique des Dieux d'Égypte, le Treader du Chemin, dans la phraséologie bouddhiste. Sa valeur numérique est 71 , le numéro de ce livre. "

En dehors de cela, il n'y a pas de commentaire de Crowley sur le sujet de Lam, à l'exception du matériel publié par des disciples tels que Kenneth Grant. Fait intéressant, Crowley a donné le dessin à Grant en 1945.

Les «extraterrestres gris», créatures mannequins au corps léger, à grosse tête et aux grands yeux noirs, sont avant tout un phénomène américain. Et, il est intéressant de noter que tous les travaux de Lam ont été effectués en Amérique.

Les rapports de ces entités associées aux OVNIS sont devenus courants dans les années 1980 et ont fait le grand saut avec le livre Communion de Whitley Strieber . Les «gris» semblent étrangement similaires à Lam, à l'exception de Lam n'ayant pas les grands yeux enveloppants insectoïdes rapportés des «gris». Cependant, il existe des variantes de ces petits êtres qui ressemblent beaucoup à un Lam comme sur la photo ci-dessous qui est un dessin composite d'Ann Direnger (Contact of the 5th Kind - Imbrogno) d'un type "extraterrestre" rapporté tout au long des années 1980 dans la vallée de l'Hudson.




Plutôt que gris, son teint est blanc argile et les traits du visage sont différents. En fait, la ressemblance avec le Lam illustré par Crowley est pratiquement exacte.

Aussi et peut-être le plus significatif, Kenneth Grant, chef de l'OTO actuel, déclare que: "Lam est un Grand Ancien dont l'archétype est reconnaissable dans les récits d'occupants d'OVNI." Il semblerait des déclarations du chef de file de l’Ordo Templi Orientis « Typhonien » ou « Ordre Typhonien » que les invocations actuelles de Lam sont absolument claires et que Lam et les gris sont un.


Troublant...

samedi 3 octobre 2020

Brèves de comptoi... de club...

Le weekend dernier, en marge de notre partie de Vampire la Mascarade V5 et vu que nous sommes un petit noyau de membres du club à se retrouver régulièrement à la même table, nous avons échangé sur les attentes des joueurs et comment le MJ peux les mettre à mal pour éviter que ceux-ci soient toujours dans un certain confort, celui qui a lancé le sujet est un MJ qui mastérise tous les weekends au club avec une moyenne de 3 à 5 parties par weekend, essentiellement des grosses machines comme Pathfinder et toujours avec les mêmes joueurs qui ne viennent d’ailleurs que pour jouer à ce type de jeux et sont plutôt frileux avec d'autres systèmes, d'autres concepts... Autant dire que c'est une petite bulle d'oxygène pour lui quand il participe avec notre petit noyau à d'autres jeux comme Over Arms, FU, Colonial Gothic, LOTFP, Mutant Year Zero ou des jeux PbtA par exemple. C'est comme il le dit, moins huilé, moins directif, moins dans l'optimisation et il envie les MJ qui se lâchent plus. Il nous a fait un petit rapport suite à un article qu'il a lu sur un Blog OSR via le forum du club, un article qui donne quelques pistes pour casser les habitudes des joueurs surtout sur des machines trop bien huilées.

Lors de la conception d'une aventure pour un jeu de rôle, il est parfois utile de considérer non seulement ce qui se passe dans le milieu fictif, mais aussi ce qui se passe à table. J'entends par là que le concepteur d'aventure ne doit pas seulement considérer ce que les personnages du joueur sont susceptibles de faire, mais aussi ce que les joueurs eux-mêmes sont susceptibles de faire.

Du point de vue des joueurs, ils sont assemblés non seulement pour endosser les rôles de personnages fictifs dans un milieu fantastique, mais aussi pour jouer (et gagner ) un jeu. Et, ne vous y trompez pas, même si les jeux de rôle n'ont pas de «conditions de victoire» prédéfinies, chaque joueur à la table a une idée de s'il a bien ou mal fait à la fin de chaque session. Les joueurs de jeux de rôle définissent leurs propres conditions de victoire.

Afin de répondre à ces conditions de victoire, les joueurs développent des méta-stratégies. J'entends par là qu'en plus des stratégies employées par les personnages eux-mêmes, basées sur le milieu fictif, les joueurs emploient des stratégies basées sur la méta-connaissance de ce milieu fictif et du jeu. Ceci est à la fois attendu et encouragé par chaque section «conseils aux joueurs» de chaque livre de jeu jamais écrit. En tant que MJ, vous ne devez pas le décourager activement. Cependant, vous devez jouer avec et l'intégrer au jeu.

Toutefois, si vous examinez les premiers modules d'aventure disponibles dans le hobby, vous verrez que les auteurs d'aventures ont commencé à confondre certaines des attentes des joueurs très tôt et aujourd'hui encore.

Par exemple, les joueurs ont tendance à s'attendre à ce qu'une communication ouverte entre eux soit toujours possible. Mais que se passe-t-il si une aventure oblige les personnages à se taire ? Et si la transmission de certaines informations était dangereuse, comme dans Death Frost Doom de James Raggi ? Limiter la communication entre les joueurs et, par conséquent, la communication entre les personnages, oblige les joueurs à s'asseoir et à prendre note.



Un autre exemple, les joueurs ont tendance à s'attendre à ce que les personnages soient interchangeables. On s'attend à ce que la classe de personnage et / ou la race choisie (ou d'autres critères dans d'autres jeux) n'aient pas d'importance. Mais que se passe-t-il si un emplacement particulier ajoute des difficultés excessives à certains personnages, mais pas à d'autres ? Et s'il accordait des bonus à certains personnages? Et si un pouvoir traditionnel sur lequel une classe de personnages particulière s'appuie était pratiquement inutile ? Et si une zone exploitait les faiblesses d'un type de personnage ?

Si les joueurs ont tendance à s'attendre à pouvoir accepter ou rejeter les ajouts faits par le MJ à leur histoire, et ils devraient pouvoir le faire, mais vous, en tant que MJ, devriez également considérer ce qui se passe lorsqu'ils rejettent un élément de la trame de fond. Les résultats ne doivent pas toujours être agréables pour les joueurs si vous l'acceptez. Un autre exemple, dans les premières parties d'une campagne, il est important que les joueurs aient le pouvoir de ne pas être d'accord avec le MJ sur le passé de leurs personnages, mais cela n'est pas illimité.

Plus amusant, les joueurs ont tendance à s'attendre à ce que la disposition des sièges à la table ne compte pas. Toujours dans Death Frost Doom de James Raggi, le meilleur exemple de l'importance de la disposition des sièges est donné. Certains événements du module ordonnent au MJ de faire le tour de la table dans le sens horaire ou anti-horaire à partir du joueur d'un personnage déclencheur jusqu'à ce qu'un jet de sauvegarde échoue.

Les joueurs ont aussi tendance à s'attendre à travailler ensemble vers un objectif commun tout au long d'une partie. Vous pouvez renverser cela de plusieurs manières évidentes. La première consiste à définir une condition de victoire que tous les personnages ne peuvent pas remplir. Dans une aventure dans le livre de base de Dungeon Crawl Classics, un être vivant doit être laissé dans le donjon lorsque les autres partent. Si vous avez tué tous les monstres, il faudra que ce soit l'un d'entre vous. Une autre façon est de diviser de force le groupe, même pour une seule rencontre. Un mur tombe au milieu de la pièce alors que des monstres arrivent des deux côtés, tout à coup, le groupe ne peut plus utiliser ses tactiques habituelles.




Les joueurs ont tendance à s'attendre à connaître les règles selon lesquelles ils opèrent.

Le guide du maître de donjon de la 1ère édition donne des conseils sur l'aventure sur d'autres plans d'existence. Le livre de règles de base de Dungeon Crawl Classics suggère de faire fonctionner la magie différemment dans le contexte de différents endroits. De nombreux modules classiques incluent des zones où certains sorts ne fonctionnent pas, ou les personnages ne peuvent pas agir comme ils le feraient normalement ... le sol est sans friction, la gravité est inversée, etc...

Le concepteur d'aventure doit se rappeler qu'en plus des PJ qui rencontrent un donjon (ou autre), les joueurs rencontrent un jeu. Tout comme le donjon (ou autre) devrait offrir des éléments inattendus, il en va de même pour le jeu. En jouant avec ce qui se passe à table, au niveau du jeu, le MJ peut rendre les événements beaucoup plus mémorables qu'une sempiternelle excursion pour tuer des choses et emporter leurs affaires ou effectuer une mission très linéaire et directive.

Je trouve tout cela très intéressant et ça va bien dans mon sens quand je mène une partie avec mes jeunes joueurs, pas par rapport à une quelconque indication lu quelque part, vu que je suis le plus souvent dans l'improvisation la plus totale et en roue libre, mais plutôt dans le sens où j'aime bien casser leur confort de jeu pour les mettre dans des situations qui vont les obliger à prendre des décisions originales et à sortir des sentiers battus. Dans ma manière de voir les choses, l'histoire l'emporte sur la «réalité» du milieu du jeu qui l'emporte sur les règles, souvent je prévois juste une trame principale et quelques éléments que je veux glisser à tout prix, cette possibilité se réduit encore plus quand on joue sur table avec décors et figurines car ça réduit la marge. Donc l'improvisation et les idées ou les petits arrangements de règles sortis du chapeau à la dernière minute sont choses fréquentes chez moi, tout en essayant de ne pas couper le rythme et en privilégiant le fun. C'est pour ça que j'aime bien ce type de concepts qui mettent les joueurs dans une situation inattendue et viennent pimenter une partie dont ils se souviendront grâce à ce bouleversement soudain. Je ne pense pas que le collègue qui nous a fait parvenir ce texte envisage ces concepts de la même manière que moi mais c'est en tout cas des idées qui correspondent bien à ce que j'aime en jeu, c'est pour cela que je suis friand je pense de tout ce que je vois sur les Blogs de la sphère OSR US ou encore de jeux comme LOTFP... C'est pour ça que depuis quelques jours je me farcie les règles de Numenéra et que, si j'adore l'univers, je préfère continuer avec mon petit système maison fait de bric et de broc mais qui me laisse la possibilité d'improviser à mort et de satisfaire mes joueurs qui, ont une base simple à appréhender mais sont toujours dans la surprise et pas dans une progression trop linéaire et attendue, ils connaissent déjà ça avec les jeux vidéos, ils veulent d'autres approches ludiques avec le Jdr... Bref une fois de plus je m'égare sûrement du sujet initial mais comme souvent sur ce Blog, je relie différentes idées entre elles pour trouver un fil conducteur dans ma démarche...

jeudi 10 septembre 2020

Reflexions diverses sur le Leijiverse et d'autres oeuvres...

Je ne suis pas un fan absolu du Leijiverse de Leiji Matsumoto, mais je trouve malgré tout que celui-ci est assez fascinant , tant dans les interconnections entre les histoires et les personnages que par sa poésie, son romantisme, son esprit chevaleresque... C'est peut-être ce côté très "humain" et le manque d'actions pétaradantes qui m'ont toujours fait l'aimer sans réussir à y plonger pleinement comme par exemple dans des œuvres telles Space Adventure Cobra. Par exemple, Galaxy Express 999, qui en surface est un Space Opera interplanétaire. Une histoire de passage à l'âge adulte à la fois cosmique et fantasque, chaque image regorgeant de mondes imaginaires. Pirates de l'espace, bandits, cow-boys, châteaux volants, soldats cyborg, rapières qui tirent des lasers, et au cœur de celui-ci la découverte de soi d'un garçon. Moins Star Wars et plus comme Le Petit Prince, chaque planète offrant une leçon de vie pour Tetsuro (Teddy en VF). C'est ce sens de l'exploration qui devrait en effet définir le meilleur du Space Opera, après tout, je veux voir les héros voyager dans de nouveaux mondes, pas uniquement des combats contre des extra-terrestres et de grands vilains, mais malgré tout ça coince un peu pour moi.

Tout au long du voyage, Tetsuro est aidé et gêné par des personnages du panthéon de Leiji Matsumoto. Il y a une qualité intemporelle à ces personnages. Dans le contexte du film, ce sont des légendes. Chaque garçon veut être un hors-la-loi célèbre comme le capitaine Harlock. Tous les voyageurs de l'espace connaissent Maetel (Marina en VF). En plus de cela, les personnages se comportent comme s'ils étaient mythiques. La reine Emeraldas est froide et belle, cherchant éternellement son amour perdu. L'ingénieur Tochiro meurt, pour renaître comme un phénix de l'ère spatiale dans l'ordinateur du vaisseau qu'il a construit. La reine Prometheum est chaque reine maléfique de conte de fées incarnée dans un visage cybernétique impartial. Harlock entre dans le récit exactement au moment où il en a besoin, pour sauver Tetsuro de l'intimidation des cow-boys, offrir des platitudes sur la virilité et, enfin, se battre au combat à bord de son bateau pirate, le drapeau Jolly Roger flottant de manière épique, dans le vide de l'espace. Ces personnages entrent dans l'histoire avec des tonnes de trame de fond et aucun effort pour rattraper le spectateur, comme si leurs grands drames étaient sous-jacents non seulement à l'histoire, mais aussi au tissu même de l'anime. En combinant des éléments de romance médiévale, de conte de fées et d'opéra spatial, Matsumoto ne fait rien de moins que de créer un mythe moderne.




Le Leijiverse n'a pas de continuité définie. Sa cohérence est dans les personnages. Les fans d'anime de l'époque connaissent son esthétique. Beaux hommes à la mâchoire carrée avec une mèche de cheveux couvrant un œil. Des femmes de grande taille avec exactement le même visage en forme de cœur et les cheveux longs. Des personnages secondaires avec des traits bosselés, que les fans de Matsumoto qualifient affectueusement de «gens pommes de terre». Il y a un aspect iconique même avec ces personnages chibi, on pourrait au final imaginer que ce sont des nains, partageant l'espace avec des chevaliers et des elfes. Dans chaque histoire du Leijiverse, il y aura un médecin épris de saké, il y aura un chat mignon se promenant, il y aura un vautour pleurant sur les torts du monde.

Pendant ce temps, les histoires entourant ces personnages sont sans cesse réinventées. Vous pouvez essayer de comprendre comment Tochiro peut avoir trois morts différentes. Vous pouvez essayer de créer une chronologie où toutes les races extraterrestres combattues par Harlock peuvent d'une manière ou d'une autre attaquer, conquérir et quitter la Terre dans une succession aussi rapide. Vous pouvez essayer de comprendre pourquoi l'extraterrestre La Miime est le dernier survivant d'une planète dévastée dans la série télévisée, victime du colonialisme dans le film et une jeune fille du Rhin dans l'espace extra-atmosphérique de l'OVA L’Anneau des Nibelungen. Vous allez essayer et vous échouerez. Les histoires et les événements changent de conte en conte.




C'est tout à fait intentionnel de la part de Matsumoto. Peu d'auteurs du genre présentent de multiples continuités dans le cadre de leur vision créative. Le personnage de Batman a été reconstitué pour refléter l'évolution des temps, mais c'est le travail d'équipes créatives distinctes. George Lucas est célèbre pour avoir reconstitué Star Wars, mais chaque nouvelle édition rend les précédentes non-canon. Avec Matsumoto, il n'y a pas de canon. Cela reflète le langage du mythe. Bien qu'il existe de nombreuses histoires, personne ne connaît la véritable origine du capitaine Harlock. La seule certitude est qu'il suivra toujours son code chevaleresque. Les archétypes se rassemblent dans l'univers chimérique de Matsumoto. Prenez, par exemple, sa création la plus célèbre, Harlock. Harlock est en partie héros romantique, en partie fier-à-bras et en partie samouraï. Conçu à l'origine comme un corsaire Français, il fait ses débuts en tant que cow-boy dans le manga western Gun Frontier de 1972 si je ne me trompe. Dans Yamato, il apparaît comme le frère perdu depuis longtemps du héros (un développement qui n'a jamais fait partie de la série télévisée, mais qui a été exploré dans l'adaptation manga de Matsumoto en 1975). Enfin, en 1977, Matsumoto a créé la version définitive du pirate de l'espace: un idéaliste implacable vêtu de noir qui se bat pour la liberté dans son navire The Arcadia . Un an plus tard, la série télévisée Harlock a fait ses débuts.

C'est là que réside l'avantage de multiples continuités. Au lieu d'essayer de se connecter avec ce qui précède, chaque œuvre peut se concentrer carrément sur ses propres thèmes: la nature de l'humanité dans Galaxy Express, suivre vos rêves dans Yamato, lutter pour vos croyances dans Captain Harlock, le compromis de l'honneur dans Space Symphony Maetel. L'épanouissement du Leijiverse à la fin des années 1970 a permis un niveau de rédaction incroyable : des films basés sur des émissions de télévision basées sur des bandes dessinées, des bandes dessinées basées sur des émissions de télévision et, à commencer par l'adaptation américaine de Yamato, un opéra spatial japonais localisé pour les Américains. Chaque réinterprétation offrait une nouvelle façon d'explorer de grands thèmes.

« Space Battleship Yamato, Galaxy Express 999, Captain Harlock, Queen Emeraldas, ces œuvres sont toutes liées les unes aux autres. Tous les ancêtres et descendants des personnages principaux se rencontrent à certains moments. Je les ai construits pour pouvoir assembler toutes les histoires en une seule. Je les écris comme des histoires séparées, mais tous les personnages sont interdépendants. » - Leiji Matsumoto

Inter reliés, mais pas continus. Le seul auteur occidental auquel je pense qui a fait de même est Michael Moorcock, avec ses livres du Champion Eternel. Les multiples versions de Harlock reflètent des incarnations de champions comme Elric et Hawkmoon. Comme Moorcock, Matsumoto se concentre fortement sur la réincarnation. Dans Arcadia of My Youth, Harlock et Tochiro (grâce au pouvoir de la Science) accèdent à une mémoire ancestrale. Apparemment, leurs ancêtres se sont rencontrés et sont devenus amis pendant la Seconde Guerre mondiale. Ces ancêtres leur ressemblent exactement, jusqu'aux cicatrices. La mémoire fait partie intégrante de Harlock acceptant son rôle de combattant de la liberté. Il se rend compte qu'il est plus qu'un homme, alors il revêt le crâne et les os croisés, devenant ce qu'il était censé être. Mais là aussi, j'adore Moorcock mais comme pour Matsumoto, le Multivers me fascine, les personnages, les cultures... mais il y a toujours un moment où ça coince.

Des efforts ont été déployés ces dernières années pour concilier les œuvres du Leijiverse, pour une raison ridicule. Je n'ai jamais compris le désir de transformer la mythologie en récits ordonnés. Nintendo a fait la même chose avec The Legend of Zelda, ignorant le fait que les héros suivants qui se ressemblent, agissent de la même manière et s'appellent tous Link est intrinsèquement irréaliste . Ça n'a aucun sens. Pourtant, ils estimaient que la franchise avait besoin du réalisme d'une chronologie établie. Les créateurs "tordent" l'histoire de cette façon et cela pour que tout se connecte. C'est le bordel. La continuité fonctionne pour les séries avec un récit linéaire, pas les légendes interconnectées qui composent le Leijiverse. Notez aussi que pour Zelda, je ressens le même problème qu'avec Moorcock et Matsumoto, un univers fascinant mais il y a toujours un moment ou ça coince...