vendredi 29 septembre 2023

Quelques idées sur l'utilisation des dinosaures dans différents contextes...

Dans ce Post sur DCC et le X1, je parlais de Dinosaures, d'organisation menant des projets, de cultes ou d'entités Lovecraftiennes... De nombreux rétroclones et jeux en général contiennent des statistiques pour des dinosaures. L'idée est très simple : prenez votre dinosaure préféré et ajoutez y des mutations (prenez les dans les nombreux jeux qui proposent des tables du genre pour les humanoïdes et adaptez le résultat à une créature bien plus grande et lourde, ou inspirez vous des BD, manga, séries japonaises... C'est pas les idées qui manquent dans la pop culture...) ou des éléments de technologies, décidez de l'apparence... La seule chose qui pourrait devoir être ajustée est l'intelligence, il faut la rendre légèrement supérieure à celle de l'animal normal. Augmentez les points de vie, la CA, les dégâts... Bref selon votre système. 

Assurez-vous également de donner à la bête un lien télépathique ou un appareil lui permettant de recevoir des instructions de son créateur ou de dominer les autres bêtes normales comme un Alpha.Seules quelques classes pourraient ne pas être capables de faire face à une telle bête. Par exemple, l'utilisateur de magie en est un en raison de la perturbation de la magie que pourrait déclencher cette créature selon les super-sciences ou la sorcellerie utilisées pour les mutations ou les implants (ou les deux), mais c'est juste un exemple.




Il existe des tonnes de mondes perdus dans la fiction et les jeux de rôle, la Terre creuse est un exemple, le X1 un autre dans une certaine mesure, mais rares sont ces lieux surgissant simplement par hasard, mais qui ou quoi créerait de tels endroits ? Eh bien, pensons Pulp, l'organisation secrète ou la méga-corporation c'est bien mais allons plus loin dans l'étrangeté. J'imagine deux prétendants qui auraient la technologie et la maîtrise de la bio-ingénierie, ainsi que de la terraformation pour créer un monde perdu et le peupler de telles créatures.

La Grande Race de Yith est un concurrent sérieux pour la création de ces projets de serres génétiques et elle possède des connaissances approfondies pour gérer de telles choses. La nouvelle "Dans l'abîme du temps" prouve le soutien technologique qui l'accompagne. L'autre race est bien sûr les Elder Things des "Montagnes hallucinées".

Ce sont les races Lovecraftiennes les plus susceptibles de réaliser un tel projet. La Terre est leur maison et ils ont probablement tracé des itinéraires depuis la surface vers l'intérieur de la Terre. Ils connaissent également très bien les voies et moyens de la biotechnologie. Le fait est que la plupart de leurs créations sont biologiques. Créer et entretenir de telles installations pourrait même être une tentative de créer des biosphères stables à la surface de la Terre. Les différentes bêtes ne sont rien d'autre que des armes biologiques liées à leurs créateurs. Les PJ qui pénètrent dans les mondes intérieurs ou sur l'île de la terreur pourraient être surpris lorsque des tentacules sortiront des dinosaures et qu'ils découvriront des vestiges incompréhensibles des choses anciennes qui ont quitté les lieux depuis des siècles, feront il le lien entre de telles créatures et des civilisations étranges et complètement inconnues. J'en profite pour vous renvoyer vers cet article : "L'utilisation des dinosaures par Lovecraft..." qui pourra vous intéresser. 


Agrémentez votre Antarctique des "Montagnes hallucinées" avec quelques monstres du genre qui terrorisent ceux qui s'aventure trop loin du camp de base ou qui patrouillent aux abords des vestiges très anciens...


Les Elder Things existaient en même temps que les dinosaures et les utilisaient à des fins très diverses. Ces mondes perdus pourraient même être utilisés pour une guerre basée sur la terraformation, les différentes races transformant soudainement les terres fertiles en pièges mortels vivants. On peut aussi imaginer un paramètre moins Pulp et plus Comics en utilisant d'anciennes races cosmiques de chez Marvel par exemple, je crois que j'ai déjà fait quelques articles sur ce sujet mais je vous laisse recherchez dans le Blog, au pire cela sera le sujet d'un prochain article. Donc voilà quelques idées supplémentaires à prendre dans un ensemble ou à y piocher de petits bouts pour agrémenter vos contexte de monde perdus ou votre X1. On peut aussi trouver de telles bêtes dans l'Atlantide Maudite, lâchées dans les terres désolées depuis que leurs créateurs atlantes (ou autres) ont disparu.

Cet article m'a été inspiré par les illustrations que vous y voyez, fournies par Brimstone, un lecteur de ce Blog avec qui j'échange depuis quelques semaines, malheureusement je n'ai aucun lien à vous fournir pour suivre ses activités et créations rôludiques.

The Global Mix Sessions : Back To The Rave And Other Stuff For Neon Lords & Gamma Mutants Vol. 2

Suite de mes divagations autour du X1...

Pour revenir sur le module X1 en tant qu'entonnoir DCC. Je résume ce que je disais dans ce Post.




L'ouvrage est divisé en 5 parties. La première, l'introduction, présente le module d'aventure et le contexte géographique général. Une carte du continent proche et de l'archipel est fournie, plusieurs territoires distincts (nations...) étant brièvement présentés, avec quelques notes concernant le climat.

La 2ème partie concerne la description de la partie principale de l’île de la Terreur. De nombreux monstres errants peuplent la mer, la jungle ou les montagnes, ainsi que des peuplades multiples, pas toutes humanoïdes. De nombreux camps et villages, ou tanières diverses, sont détaillés. Cela confère au supplément une ambiance assez "préhistorique".

Ensuite, en 3ème partie, arrive le détail du plateau central. Il est isolé du reste de l'île par près de 1000 mètres de falaises escarpées. Il est habité, entre autres, par un village d'indigènes primitifs au bord d'un lac central. Au centre duquel se trouve une île, taboue pour les indigènes, comportant quelques ruines.

La 4ème partie décrit ces ruines et leur contenu, dont un ancien temple encore utilisé et ses souterrains, en partie inondés. Quelques aides de jeu sont également fournies, en particulier des suggestions d'aventure pour exploiter plus le cadre de l'île ainsi que des personnages non-joueurs, équipes d'indigènes ou d'explorateurs, afin d'approfondir certaines rencontres.

La 5ème et dernière partie détaille les nouveaux monstres propres au supplément, dont de nombreux dinosaures. La dernière feuille du livret est détachable, pour être remise aux joueurs en début de partie. Elle correspond aux notes qui vont motiver les personnages à venir et à une ébauche de plan de l'Ile de la Terreur, avec une grille hexagonale en surimpression. (Source - LeGrog)

Donc c'est assez simple, les PJ sont des naufragés sur une île de l'archipel. Ils peuvent par exemple être soit l'équipage d'un avion détruit dans un cadre moderne (ou autre, pourquoi pas des extraterrestres dont le vaisseau a subit une panne, des gens venant du futur... c'est large), soit des naufragés d'un navire (cadre moderne ou ancien). On peut rajouter des paramètres, comme des goules qui attendent parmi les équipages de morts qui se sont déjà écrasés / échoués sur l'île et ses différents lieux d'aventure.

Le but des survivants (pensez à la troupe de Lost) est de trouver un lieu pour monter un camp, des provisions, explorer l'île et trouver peut-être dans ses secrets un moyen de repartir (situé sur le plateau central ? dans un ancien temple ? un labo mystérieux car l'île est le repaire d'une organisation quelconque ?...), car bien évidemment tous ont constaté avant d'échouer que cet archipel ne figurait sur aucune carte. Alors résurgence d'un monde perdu ? Archipel au croisement des dimensions (ce qui peut faire rentrer en compte de possibles portails...). Il est clair que seuls les plus braves vont survivre pour la montée de niveau.




Donc imaginons que je joue cela dans un contexte contemporain (avec quelques réglages différents on peut changer cela). Pour cela j'irai faire générer quelques PJ à mes joueurs sur Purple Sorcerer, il y a quelques possibilités pour du contemporain.

Ensuite j'envisage plusieurs choses que j'aimerai faire figurer sur mon île.

Je pense que celle-ci peut avoir été utilisée par une organisation pour développer une sorte de parc d'attractions. Inspirations, Jurassic Park, Mondwest ou sa suite Futureworld...




En gros une bonne partie des PNJ et créatures diverses peuplant l'île seraient des robots, ce serait le cas pour les humains, les dinosaures, et les différents animaux sauvages.

Toutefois, il pourrait y avoir des créatures cachées dans les recoins qui ne soient pas des robots mais bien vivantes. A voir avec la liste des monstres errants du module, pourquoi pas des hommes lézards, des lycanthropes ou autres... Cette tribu serait descendante d'un ancien peuple vivant sur l'île en des temps très reculé, ils servaient un dieu cosmique étrange et oublié.

En fait il pourrait y avoir deux tribus, l'une humaine, par exemple les habitants du village de Tanaroa, l'autre issue du même peuple mais leurs ancêtres ayant subit dans un très lointain passé des "faveurs" de leur dieu, entraînant une mutation ou un étrange pouvoir. Autrefois des élus, ils vivent maintenant comme des exclus, rejetés par leurs "frères" qui voient en eux une engeance démoniaque.

Indépendamment de ces tribus qui vivent chacune de leur côté et dans l'indifférence ou la méfiance, une organisation aurait trouvé l'île qui ne figure sur aucune carte et décidé dans le plus grand secret d'y construire une sorte de méga attraction avant de révéler son existence au reste du monde.

Faisant fi des habitants d'origines et de leurs croyances, les reléguant à leurs bouts de terrain. Evidemment, la tribu étrange, elle, resterait dans l'ombre.

Au bout de quelques années, cette organisation, menée par un richissime homme d'affaires aurait peuplé l'île de diverses attractions très réalistes (temples divers, villages indigènes...) et de robots très avancés pour incarner différents indigènes, animaux, des dinosaures même pour une attraction du type monde perdu.

Mais voilà, l'organisation aurait rencontré divers problèmes. Disparitions mystérieuses (par la tribu cachée), maladie étrange touchant certains personnels et leur donnant un comportement "de zombies" quand elle ne les tue pas d'une forte fièvre, tension avec les villageois humains... Le paroxysme est arrivé quand certains malades ont été vu pratiquant de la nécrophagie sur des camarades morts.

A ce niveau là, beaucoup d'employés sont repartis et le dirigeant les a remplacé par des mercenaires, ce qui a augmenté les tensions.

Au cours d'une descente dans le village indigène et le massacre de quelques uns d'entre eux, les mercenaires ont découvert d'antiques ruines situées derrière le village. Une cité antique était là, cachée dans la jungle.

Je pense m'inspirer de Nan Madol.




Nan Madol est un site en ruines qui se trouve dans la partie sud-est de l'île de Pohnpei (actuellement dans les États fédérés de Micronésie).


On voit sur cette carte de Pohnpei où est situé le site de Nan Madol

Sur la carte du X1, on pourrait situé ce site après le point 1 (village de Tanaroa), protégé par les villageois et la jungle, cela expliquerai que les ruines n'aient pas été découvertes plus tôt...


En littérature, les ruines de Nan Madol sont l'un des cadres utilisés dans le roman de fantasy Le Gouffre de la lune d'Abraham Merritt paru en 1919. Des îles y sont appelées Nan-Tauach et des ruines Nan-Matal. Ce roman ou le site de Nan Madol lui-même ont pu inspirer H. P. Lovecraft pour la ville en ruine R'lyeh qui apparaît dans ses nouvelles Dagon (1919) et L'Appel de Cthulhu (1926).Nan Madol et son histoire sont utilisés comme base de la nouvelle La Civilisation des abysses écrite par James Rollins en 2001.

Du coup, on imagine que ces ruines sont les traces d'une très ancienne civilisation, ancêtre des tribus de l'île et qu'en leur sein était vénéré un dieu cosmique aux immenses pouvoirs. Ce dieu est depuis longtemps reparti au travers d'un portail oublié de tous, laissant ses adeptes seuls avec pour certains ses bénédictions. On peut penser que cette entité cosmique avait également des serviteurs non humains, extraterrestres ? Ces derniers peuvent être encore présent, en hibernation, dans les profondeurs des ruines.

Le dirigeant de l'organisation après cette découverte a pillé la cité et emporté d'étranges écrits (tablettes, parchemins ??) ainsi que de monstrueuses reliques (effigies grossières par exemple) afin de les faire étudier dans son QG que l'on pourrait situer sur le plateau central de l'île. Il a fait venir sur place quelques illustres savants et aurait fait des découvertes qu'il aurait mieux fallu éviter de faire.

Tout cela s'est déroulé il y a plusieurs années et depuis, plus personne n'a entendu parler de cette homme d'affaires que certains pensent mort lors d'un naufrage. L'île n'est toujours pas répertoriée sur les cartes et reste inconnue du grand public et de la plupart des autorités.

Et un jour, notre groupe de PJ, suite à un incident, échoue sur cette île.

Alors qu'avons nous sur cette île :

- Une tribu d'indigènes descendants d'une très ancienne civilisation, ayant oublié beaucoup de leurs anciens savoirs et gardant les ruines d'une antique cité.




- Les ruines qui cachent peut-être de sombres secrets venus du fond des âges (horreur cosmique, portail dimensionnel, extraterrestres endormis, magie impie issue de rituels venus d'au delà du temps et de l'espace ???).
- Une tribu d'indigènes mutants (hommes lézards par exemple), descendants eux aussi de cette ancienne civilisation et probablement infectés depuis des générations par cette magie impie issue de rituels venus d'au delà du temps et de l'espace. Ils vivent reclus et cachés et pratiquent probablement de sombres rituels eux aussi, possèdent peut-être des pouvoirs profanes pour les humains normaux.




- Différents robots (automates avancés doués d'une certaine IA), reproductions d'humains indigènes, de dinosaures, d'animaux sauvages et peut-être d'humains contemporains ou d'autres choses encore. Ils sont principalement situés dans la partie principale de l'île et sur le haut plateau.





- De possibles survivants de l'organisation qui peuvent encore contrôler les automates ou qui sont revenu à un état de sauvagerie survivaliste, pratiquant le meurtre et le cannibalisme. Dans le premier cas, mercenaires, savants et l'homme d'affaires toujours vivant, tous reclus dans leur QG sur le haut plateau et surveillant l'île avec un système de caméras. Dans le second cas, une tribu de survivants sauvages, au prise avec l'environnement et ayant perdu toute leur humanité. Dans les deux cas, une emprise d'horreur surnaturelle cosmique réveillée par d'infortunées expériences peut s'exercer sur ces humains. Peut-être sont ils devenus un culte ?
- D'autres humains au comportement de goules nécrophages, anciennement touché par une étrange maladie, errent sur l'île, seul ou en petit groupe, certains sont devenus monstrueux.




- De nombreux temples et autres constructions plus vraies que nature mais en fait des attractions parsèment l'île, certaines cachent des infrastructures modernes.
- Le QG de l'organisation sur le haut plateau, soit en état fonctionnel, avec laboratoire, sous sol aménagé avec machinerie, bureaux, chambres... Peuplé par les membres encore vivants de l'organisation. Soit à l'état de ruines, peuplés par les survivants devenus sauvages de l'organisation. Haute probabilité de sombres secrets cachés.
- Quelque part sur l'île peut se trouver un moyen de repartir, un port avec bateau, une piste d’atterrissage avec un avion ??? Sont ils en état de fonctionner ?
- Il y a surement quelques part dans le QG un système de radio et des cartes indiquant la position de l'île pour appeler de l'aide ??
- Il est évidemment possible qu'une faune locale non robotisée existe aussi.
- Il est intéressant d'envisager un dieu cosmique Lovecraftien et ses serviteurs endormis au plus profond des ruines.

Une autre idée pourrait être que l'île serve de laboratoire aux trafiquants de drogue extraterrestres évoqués ici, mais je développerai peut-être un truc autour une autre fois...

En modifiant les paramètres, le groupe de PJ peut tout à fait être medfan ou autre époque et se retrouver sur une île ou l'organisation serait une race extraterrestre avancée avancée, une ancienne civilisation humaine très avancée, ou des visiteurs du futur par exemple, tous avec leurs robots et un autre but que faire un parc d'attractions...

Bref voici quelques pistes à utiliser comme bon vous semble pour venir vous échouer sur l’Île de la Terreur.

Idée d'entonnoir pour DCC avec le X1...

En y pensant après relecture, le module X1 est parfait pour faire un entonnoir DCC.




L'ouvrage est divisé en 5 parties. La première, l'introduction, présente le module d'aventure et le contexte géographique général. Une carte du continent proche et de l'archipel est fournie, plusieurs territoires distincts (nations...) étant brièvement présentés, avec quelques notes concernant le climat.

La 2ème partie concerne la description de la partie principale de l’île de la Terreur. De nombreux monstres errants peuplent la mer, la jungle ou les montagnes, ainsi que des peuplades multiples, pas toutes humanoïdes. De nombreux camps et villages, ou tanières diverses, sont détaillés. Cela confère au supplément une ambiance assez "préhistorique".

Ensuite, en 3ème partie, arrive le détail du plateau central. Il est isolé du reste de l'île par près de 1000 mètres de falaises escarpées. Il est habité, entre autres, par un village d'indigènes primitifs au bord d'un lac central. Au centre duquel se trouve une île, taboue pour les indigènes, comportant quelques ruines.

La 4ème partie décrit ces ruines et leur contenu, dont un ancien temple encore utilisé et ses souterrains, en partie inondés. Quelques aides de jeu sont également fournies, en particulier des suggestions d'aventure pour exploiter plus le cadre de l'île ainsi que des personnages non-joueurs, équipes d'indigènes ou d'explorateurs, afin d'approfondir certaines rencontres.

La 5ème et dernière partie détaille les nouveaux monstres propres au supplément, dont de nombreux dinosaures. La dernière feuille du livret est détachable, pour être remise aux joueurs en début de partie. Elle correspond aux notes qui vont motiver les personnages à venir et à une ébauche de plan de l'Ile de la Terreur, avec une grille hexagonale en surimpression. (Source - LeGrog)

Donc c'est assez simple, les PJ sont des naufragés sur une île de l'archipel. Ils peuvent par exemple être soit l'équipage d'un avion détruit dans un cadre moderne (ou autre, pourquoi pas des extraterrestres dont le vaisseau a subit une panne, des gens venant du futur... c'est large), soit des naufragés d'un navire (cadre moderne ou ancien). On peut rajouter des paramètres, comme des goules qui attendent parmi les équipages de morts qui se sont déjà écrasés / échoués sur l'île et ses différents lieux d'aventure.




Le but des survivants (pensez à la troupe de Lost) est de trouver un lieu pour monter un camp, des provisions, explorer l'île et trouver peut-être dans ses secrets un moyen de repartir (situé sur le plateau central ? dans un ancien temple ? un labo mystérieux car l'île est le repaire d'une organisation quelconque ?...), car bien évidemment tous ont constaté avant d'échouer que cet archipel ne figurait sur aucune carte. Alors résurgence d'un monde perdu ? Archipel au croisement des dimensions (ce qui peut faire rentrer en compte de possibles portails...). Il est clair que seuls les plus braves vont survivre pour la montée de niveau.




Résumé

A des centaines de miles au large du continent, cernée par des eaux dangereuses, existe une île plus connue sous le nom de "L'Ile de la Terreur".
De sombres jungles et des marais infects attendent ceux qui oseront partir à la recherche du plateau perdu où les ruines d'une mystérieuse civilisation dissimulent jalousement maints trésors et secrets des plus étranges."


Avis

L'Ile de la Terreur est un module sandbox (bac à sable) qu'on peut compléter. Il fourmille d’aides, de tables de rencontres aléatoires, de descriptions de lieux, de tribus, de monstres et de PNJ. Il peut devenir un cadre de campagne ultra riche, pour ceux qui aiment exercer leurs talents de démiurges.
L’ensemble est d’une difficulté assez élevée et à éviter pour les néophytes...
à noter qu’il y a quelques incohérences concernant les échelles de certaines cartes.


Informations

Emplacement : Le module est explicitement situé sur l’île de la Terreur, dans l’archipel de Tanégioth (mer de la Terreur).
Époque : Aucune contrainte.

C'est dans ce module que le Monde connu (Mystara) est mentionné pour la première fois.

jeudi 28 septembre 2023

Tables aléatoires de factions / groupes dans les terres désolées...

Dans les terres désolées de l'Atlantide Maudite (ou d'ailleurs), les aventuriers peuvent avoir à faire avec différentes factions. Ces groupes ont été amenés ici ou se sont créés au fil des siècles et ont leurs propres agendas de survie dans ces lieux dangereux. Chacun d'entre eux est dirigé par un chef qui a lui-même ses objectifs parfois tenus secrets au reste du groupe, chaque groupe à une connaissance qui lui fournit une position avantageuse et tous ont leurs propres motivations. Voici quelques factions que les aventuriers peuvent croiser dans les terres désolées ou les cités de l'Atlantide Maudite...




1d12 factions / groupes :

1 - Moines guerriers mystérieux, d'autres groupes du même genre les craignent et les évitent.
2 - Brutes combattantes ab-humaines avec un profond sens de l'honneur, si leurs adversaires sont honorables et font preuve de respect au combat, ils leurs donneront une chance de sortie non mortelle en cas de conflit victorieux, ce qui ne veux pas dire qu'ils les laisseront partir librement.
3 - Anciens gladiateurs et combattants des fosses, maintenant organisés en gang dont les anciennes marques au fer rouge sont comme des couleurs de ralliement.
4 - Anciens bandits et combattants rebelles véreux.
5 - Sauvages barbares avec un équipement primitif.
6 - Membres d'une race exotique ou extraterrestre, héros guerriers humanoïdes.
7 - Groupe de brigands avec un chef machiavélique qui aime les jeux de stratégie et la discipline.
8 - Soldats commandés par un noble ambitieux qui cherche à acquérir un statut social parmi ses pairs aristocrates corrompus en commettant des exactions.
9 - Prêtres guerriers issus d'un ordre militaire sacré dédié à un alignement extrême.
10 - Pirates dont le capitaine est connu pour le cannibalisme, le meurtre et le chaos.
11 - Clan de gangsters dont le chef dirige dans l'ombre le banditisme, les braquages ​​et fournit du travail aux criminels recherchés dans plusieurs cités importantes.
12 - Groupe de voleurs dirigés par une énorme brute musclée que les autres craignent mais qui est en réalité contrôlée psychologiquement par la personne la plus insignifiante mais la plus intelligente de la faction.


1d12 activité réelle, passe temps préféré ou vraie personnalité du chef :

1 - Maître intrigant avec des espions, des messages, des assassins et de la fabrication de complots politiques.
2 - Sorcier maléfique qui recherche des traditions et des reliques anciennes, mais ses actes sont secrets vis à vis des membres de son groupe.
3 - Sorcier maléfique d'un dieu des ténèbres qui cherche à propager les voies de son maître et la religion des anciens.
4 - Un sorcier qui recherche des documents arcaniques anciens de sorts impies pour son pouvoir personnel.
5 - Chef qui aime élever et créer des monstres et possède une "ferme" de créatures.
6 - Chef qui aime les morts-vivants et adopte des horreurs errantes, recherche des restes humains pour créer ses propres créatures par le biais d'une super-science corrompue des anciens.
7 - Alchimiste qui exploite un laboratoire pour fabriquer des potions et des objets magiques.
8 - Le chef est un expert avide en matière de stratagèmes pour gagner de l'argent, de sombres secrets comptables et de chasses au trésor.
9 - Diplomate qui cultive de nombreux alliés et ambassadeurs auprès d'autres factions pour les contrôler dans l'ombre.
10 - Le chef a développé des méthodes de survie et contrôle personnellement les ressources précieuses des terres désolées comme l'eau.
11 - Fanatique paranoïaque qui attise constamment la peur contre ses ennemis pour gagner de l'influence.
12 - Démagogue charismatique qui a convaincu ses pairs qu'ils sont puissants, sages et nobles.


1d12 connaissances secrètes de la faction (ressources, planque, alliés...) :

1 - Jardin composé d'algues diverses, de bassins rocheux et de pièges à poissons pour se nourrir.
2 - Sources d'eau telles qu'une source, une citerne naturelle, une usine de stockage ou de dessalement.
3 - Grotte cachée avec une source volcanique et des grottes secrètes.
4 - Tas de trésors probablement là depuis des siècles, peut-être maudits.
5 - Un temple caché en ruine avec d'anciennes tablettes et peintures murales de la préhistoire.
6 - Un navire naufragé était caché par la végétation et le sable, maintenant une chambre secrète.
7 - Grottes volcaniques avec piscines de lave, sources thermales et soufre.
8 - Ancienne tour de sorcier avec tablettes magiques préhistoriques et un laboratoire.
9 - Cimetière plein de morts-vivants et un moyen secret de les contourner connu de la faction.
10 - Connaissance de plusieurs repaires de monstres locaux avec lesquels on peut négocier de l'aide.
11 - Connaissance des territoires de créatures dangereuses qui peuvent être utilisées dans des pièges ou des évasions.
12 - Dispose d'une réserve de potions magiques et en fabrique une nouvelle chaque mois d'une manière éventuellement répugnante.


1d12 activité réelle de la faction :

1 - Esclavagisme et prostitution.
2 - Culte cannibale et boucherie.
3 - Collecter trésors et richesses par tous les moyens pour la plupart immondes.
4 - Faire d'autres factions leurs vassaux qui offrent un tribut régulier.
5 - Trouver un moyen de quitter l'Atlantide Maudite, éventuellement voler un navire, un vaisseau, mettre la main sur un portail...
6 - Main basse sur les ressources de base comme la nourriture et l’eau pour contrôler la population.
7 - Rechercher un meilleur endroit où vivre en raison de problèmes locaux croissants.
8 - Soutenir un grand rituel pour faire appel à un démon, un diable ou une chose du vide extérieur.
9 - Propager ses croyances comme une secte, recrutez d'autres personnes dans le groupe pour grandir.
10 - Éliminer une autre faction avec qui est menée une lutte depuis des générations.
11 - Obtenir des connaissances magiques ou une relique pour le pouvoir.
12 - Attrapez des otages d'autres factions.


mercredi 27 septembre 2023

Table aléatoire de rencontres chevaleresques dans les terres désolées...

Au plus profond des terres désolées de l'Atlantide Maudite, les aventuriers rencontrent parfois des chevaliers, des cavaliers, des femmes et des hommes combattants et bien d'autres encore, venus d'autres planètes, époques et dimensions. Ces hommes et femmes de renommée viennent de tous les horizons et de différents cosmos. Ce sont des êtres connus pour leur violence et leur douleur, mais ils viennent aussi chercher, se battre et trouver fortune, vengeance ou rédemption. Souvent, lorsque les aventuriers croisent leur chemin, ils sont en quête d'aventure et de gloire. Voici dix de ces rencontres chevaleresques aléatoires dans les terres désolées.


Un groupe de chevaliers en errance dans les terres désolées de l'Atlantide Maudite (illustration tirée du manga Berserk)


1d10 rencontres chevaleresques dans les terres désolées :

1 - Un groupe de 1d8 chevaliers polonais en route pour vaincre un seigneur vampire et ses serviteurs. Ils sont armés jusqu'aux dents et recherchent quelques compagnons pour les rejoindre dans leur combat.
2 - 1d6 cavaliers d'un autre monde post-apocalyptique qui recherchent une relique sacrée pour les aider à guérir leur monde. Ils sont très chatouilleux de la gâchette et armés d’armes à poudre noire.
3 - Un groupe de 1d6 chevaliers maléfiques montés sur des chevaux mutants arborant 1d10 mutations. Ils sont à la recherche de victimes à tuer pour leur dieu infernal.
4 - 1d10 combattants mineurs de niveau 6 à cheval cherchant à créer des problèmes là où ils passent. Ils peuvent essayer de vous recruter ou de vous assassiner selon leur humeur.
5 - Un saint inquisiteur et son chevalier compagnon examinant un rapport faisant état de démons atlantes dans la région. Ils sont amicaux et sages, mais arborent des armes reliques dangereuses.
6 - Un énorme chevalier demi-géant venu d'une autre Terre à la recherche de sa famille perdue qui a été vendue comme esclave. Très agressif et apparemment méchant, mais en fait un paladin de niveau 7 au bon cœur et au service d'un dieu de la gentillesse. +3 épée de vengeance sacrée.
7 - Un chevalier serviteur des enfers qui est vêtu d'une cotte de mailles noire, il est relativement méchant mais semble tout à fait charmant. Il est en fait comme un chaudron de mal en ébullition sous sa surface amicale et assassinera tous ceux qu'il rencontrera, c'est un chevalier de niveau 6 avec une lame démoniaque +2.
8 - Une amazone de Lilith qui est sur la trace d'un groupe d'adoratrices de démons de sa propre dimension. Elle est vêtue d'une cotte de mailles verte et armée d'une épée +3. Elle est assise sur un cheval de guerre mutant avec des cornes semblables à celles d'un bélier.
9 - Une cavalière sur un cheval de guerre armée d'un Colt Dragoon des années 1860. Elle est sur les traces d'un sorcier noir psychotique qui a assassiné toute sa lignée et sa famille.
10 - Chevalier âgé au regard vide entouré de ses fils, ce chevalier est en réalité un exorciste de l'ancienne Atlantide dont l'esprit a été brisé par un diable majeur. Ses fils sont des combattants qui suivent les traces de leur père et se rendent dans l'enfer extraterrestre sans nom pour venger celui-ci. Ils ont besoin de l'aide de compagnons aventuriers.


The Global Mix Sessions : Back To The Rave And Other Stuff For Neon Lords & Gamma Mutants Vol. 1

mercredi 20 septembre 2023

Table aléatoire de rencontres fantomatiques dans les terres désolées...

Lorsque vous mourez entre des plans ou que vous vous perdez dans les ténèbres extérieures, votre âme ou votre essence vitale se propage également. Elle est dispersée entre des morceaux de lieux de non-existence où les échos, les souvenirs et toutes les petites choses qui composent les aventuriers ne deviennent ni vivantes ni mortes. Dans les terres désolées, les aventuriers peuvent rencontrer ces âmes perdues ou, pire encore, rencontrer celles dont les essences spirituelles ont suffisamment de volonté pour se rassembler sous forme d'apparitions planaires fantomatiques. Les autres âmes sont bien trop puissantes pour être simplement dispersées à travers les dimensions. Ces âmes sont souvent rassemblées par les dieux et utilisées pour former des demi-plans ou des domaines temporaires basés sur les souvenirs et les rêves des victimes. De puissants seigneurs démons sont connus pour piéger et se nourrir de ces pauvres imbéciles pendant des siècles jusqu'à ce que l'âme décède ou soit amenée à sa récompense finale. D'autres âmes deviennent des rois dans des royaumes oniriques, créant pour elles-mêmes des limbes miniatures où elles se perdent dans leurs propres illusions du temps et du rêve. Parfois, ces fragments et morceaux de mondes sont rencontrés par des aventuriers dans les terres désolées, ce sont des échos. Parfois, ils peuvent conduire à l’obsession, à la luxure ou même à la destruction de ceux qui les rencontrent. Il faut effectuer une sauvegarde afin qu'un PJ ne soit pas infecté par les énergies oniriques planaires qui alimentent ces royaumes fantomatiques. Ci-dessous, voici quelques unes de ces rencontres fantomatiques temporelles quantiques possibles dans les terres désolées (de l'Atlantide Maudite ?? ou d'ailleurs ??)...




1d6 rencontres fantomatiques dans les terres désolées :

1 - Un chevalier pris dans un cycle répété de meurtres et obsédé par le retour dans son monde natal. Il demandera si les PJ ont entendu parler de sa maison, puis se dirigera vers sa propre destruction. La nuit suivante, il sera en vie et agira comme si de rien n’était recommençant sa quête encore et encore. Un démon le poursuit toujours dans ce cycle sans fin.
2 - Une oasis paradisiaque gouvernée par un sorcier noir qui garde sa "nièce" prisonnière apparaît. Sous les yeux des PJ ces deux-là commettent un meurtre vieux de plus de 40000 ans. L'endroit est un mélange de sciences fantastiques, de technologies et d'architectures étranges du désert, qui n'a plus été vu depuis très longtemps.
3 - Les PJ ont perdu 1d6 heures alors que bercée d'étranges lumières, la chair dispersée d'un guerrier perdu depuis longtemps semble danser devant eux. 1d6 pièces d’or maudites apparaissent.
4 - Une tour solitaire apparaît dans la nuit et l'endroit est plein de gargouilles qui semblent être sous le contrôle d'un sorcier noir fou. Mais à minuit elles se retournent contre lui et le déchirent. Le cycle se répète chaque nuit à travers les plans. A l'intérieur de la tour se trouvent de précieux artefacts et des reliques super-scientifiques laissés par les anciennes victimes des gargouilles.
5 - Un guerrier d'une ancienne tribu extraterrestre apparaît devant les PJ en disant quelque chose, puis disparaît quelques secondes plus tard lorsqu'un éclair l'emporte. Un étrange sorcier prend sa place et fait silencieusement des signes d'avertissement puis disparaît également dans l'obscurité.
6 - Un étrange guerrier mutant passe devant le groupe d'aventuriers puis disparaît dans l'obscurité. 1d6 démons mineurs le suivent mais ils attaqueront le groupe. Un petit médaillon en or d'une valeur de 300 pièces d'or a été laissé sur place.


The Global Mix Sessions : Auditory Journey In The Global Mix 4

mardi 19 septembre 2023

Réactualisation de vieilles idées, Multivers, Comics, Crisis on Infinite Earths, Numenéra, jeux Post-Apocalyptiques old-school...

La théorie du Multivers dit qu'il existe un nombre infini d'univers qui représentent toutes les possibilités qui pourraient exister.

La théorie de l'Omniverse va plus loin et dit qu'il existe un nombre infini de Multivers qui représentent différents arrangements de ces univers. Il enveloppe essentiellement tout dans une couche supplémentaire d'infini époustouflant.




Les éditeurs de comics américains ont énormément employé ces concepts et c'est cette vision qui m'inspire le plus.

Si Marvel et DC Comics ont tous les deux utilisé l’idée de Multiverse, est-il possible qu’ils soient ensemble au sein du même Omniverse ? Une question logique à laquelle beaucoup répondront par la négative, appuyant simplement sur le fait qu’il s’agit de deux maisons différentes sans aucun lien. Pourtant, les lecteurs le savent, DC et Marvel on déjà travaillé ensemble, faisant s’affronter ou collaborer leurs héros, notamment au sein de la collection Amalgam, liant leurs histoires et continuités le temps d’un événement.




L’Omniverse permet de prendre de grandes libertés avec les histoires de nos super-héros préférés : les idées qui y sont développées participent au gain de qualité des récits de Marvel et DC Comics depuis de nombreuses années déjà. En proposant ces mondes parallèles, les maisons d’édition s’offrent des opportunités en or de proposer à leurs lecteurs des contenus de qualité, originaux et fidèles aux héros qui ont fait leur célébrité.

Un Multivers est composé d’un nombre infini d’univers dont chez Marvel, par exemple, fait partie la Terre 616 (il s’agit du principal et « vrai » monde de Marvel. Défini comme tel pour la première fois en 1983, il comprend l’essentiel des super-héros les plus célèbres : Spider-man, Captain America, les Avengers...), mais aussi les Ultimates et autres mondes parallèles. Enfin, un univers peut être défini comme une réalité : le notre et principal de la Maison des Idées est l’Univers 1218 dans lequel on peut trouver différentes galaxies et dimensions, ce qui explique et facilite les nombreuses apparitions d’extraterrestres et autres nouveaux héros dans les comics.




Chez DC Comics, la transformation eu lieu dans les années 50, sous l’impulsion du rédacteur en chef Julius Schwartz, au moment de moderniser les héros : un second Green Lantern cosmique apparut et un deuxième Flash aux mêmes pouvoirs, mais à la vie entièrement différente, fit ses débuts. Jusque là dans son âge d’or, la maison d’édition passa à l’âge d’argent en 1956 pour offrir des héros remastérisés à son public. L’âge d’argent et l’âge d’or furent considérés comme deux continuités différentes pour sauvegarder les anciens et nouveaux personnages, si bien que les actions dans l’une n’auraient pas de conséquence dans l’autre.




En fin de compte, les auteurs de DC Comics renommèrent les deux phases : l’âge d’or devint la Terre 2 et l’âge d’argent, la Terre 1. Flash est connu comme étant le premier à pouvoir passer d’une continuité à l’autre : sa vitesse était telle, qu’il pouvait courir à la fréquence de la Terre 2 et y atterrir quand il le voulait. Petit à petit, d’autres personnages suivirent et le passage d’une terre à l’autre devint chose commune. En réalité, un autre personnage avait déjà traversé la barrière entre les univers parallèles : Wonder Woman’s Invisible Twin, (Wonder Woman et la jumelle invisible) créé par Robert Kanigher and Harry G. Peter en 1953, évoquait déjà la possibilité d’un monde semblable au premier : « La Terre doit a voir un monde jumeau qui existe simultanément au nôtre. »




De ces Multivers découlent les nombreux Events qui secouent ces deux éditeurs depuis des années et permettent de réunir de nombreux personnages dans une même histoire tout en redéfinissant régulièrement le Multivers. Je me souvient plus jeunes avoir bavé devant Crisis on Infinite Earths, le premier vrai événement majeur de DC en 1985 et qui change radicalement la structure de l’Univers DC, chez nous, cela se passait dans les pages du magazine Super Star Comics entre autres pour ceux qui s'en souviennent. Les héros de différentes Terres s’unissent pour contrer l’Anti-Monitor, une entité surpuissante bien décidé à anéantir toute existence. De nombreux héros y perdront leur vie comme Barry Allen et Supergirl.





Chez Marvel, j'ai beaucoup moins suivi ce type d'Event mais j'ai un faible pour Battleworld, c'est un peu comme ça que j'imagine le monde idéal pour mon Multivers et le type de planète où j'envisage de se faire dérouler mes futures aventures. J'imagine une sorte de guerre du (des) Multivers qui se déroulerait sur une Terre ravagée, en gros les Multivers se sont effondrés suite à l'apparition d'une puissance suprême et toutes les terres ont fusionné entraînant une apocalypse sans précédent, là les différents survivants (héros, vilains...) sont obligés de faire face ensemble aux armées de cette redoutable puissance cosmique ancestrale qui veut éradiquer les dernières poches de vie avant de remodeler un Omniverse à son image... En gros un pitch du genre qui me permettra d'aligner toutes ces fabuleuses factions de figurines que je n'arrête pas de créer dans une campagne bâtarde entre Jdr, escarmouche et wargame au relent de comics.




Numenéra est une autre de mes inspirations majeurs en matière de Terre où condenser de nombreuses influences avec un petit côté super-héroïque, du moins dans mon esprit. J'avais jeté il y a quelques années des idées qui incluaient "Crisis on Infinite Earths".

Numenéra est un Jeu de Rôle se situant donc dans le Neuvième Monde, ce qui signifie que huit civilisations ont précédé ; certaines dominées par les humains, d’autres par des créatures extra-terrestres voire extra-dimensionnelles. Ces civilisations ont crû, au point que certaines ont pu dominer la galaxie ou les dimensions, avec des technologies si incroyablement avancées qu’elles sont indiscernables de la magie.




Au cours du milliard d'années, la terre a donc abrité au moins huit civilisations qui ont surgi (ou sont arrivées) ici, se sont épanouies et ont atteint une puissance incroyable, puis ont décliné ou sont parties, pour ne jamais revenir. Bien que nous en sachions peu sur ces civilisations, nous savons ce qui suit :

  • Au moins une était le centre d'un empire spatial galactique (ou peut-être intergalactique).
  • Au moins une a exercé la puissance de l'ingénierie planétaire et du levage stellaire.
  • Au moins l'une d'entre elles connaissait les forces fondamentales de la réalité et pouvait modifier ces forces à sa guise. Les lois mêmes de la physique étaient pour elle comme de jouer avec des jouets.
  • Au moins une a rempli le monde de machines invisibles de la taille d'une molécule appelées nanites (ou nanomachines) qui pouvaient déconstruire et reconstruire la matière et manipuler l'énergie.
  • Au moins une a exploré le multivers, d'autres dimensions, des univers parallèles et des niveaux alternatifs de réalité.
  • Certaines de ces civilisations n'étaient pas humaines.

Le 9ème Monde, celui du jeu, s'est édifié sur les "restes" des 8 civilisations passées.

Un monde où la moindre parcelle de terre a été exploitée, conçue ou fabriquée à une époque antérieure, où le moindre relief est peut-être l'hommage oublié d'un peuple éteint à son Empereur mourant, où une vibration du sol est peut-être une machine souterraine de la taille d’un royaume, à la fonction oubliée, et qui opère depuis des millions d’années.

Les vestiges technologiques de ces anciens mondes sont collectivement appelés des Numenéras, et la connaissance de ces vestiges est appelée tout simplement le Numenéra. Rares sont ceux qui en ont une compréhension, tout au plus est-elle parcellaire. Mais pour la plupart des habitants du 9ème monde, le Numenéra relève de la magie. En dehors de la faune et la flore, les ressources naturelles ont été épuisées depuis des éons. De fait, les Numenéras sont activement recherchés et réutilisés empiriquement avec plus ou moins de bonheur. L'essentiel de l'industrie et de l'artisanat se base sur leur recyclage, ce qui explique l'importance d'en découvrir toujours plus.

Un milliard d'années, c'est excessivement long. Même sans l’intervention de créatures intelligentes (humaines ou autres), le monde, voire l'univers, ne seraient déjà plus les mêmes : l’érosion, le changement des mécaniques célestes, la dérive des continents et l'évolution ont fait leur œuvre.

Mais à cela il faut ajouter l'influence des fameuses 8 civilisations précédentes, qui ne se sont pas privées de tout chambouler pour transformer la planète à leur convenance, chacune étant tellement puissante qu'il n'est pas concevable d'imaginer tout ce qu'elles étaient en mesure de faire.

La Terre du 9ème Monde n'a plus grand chose à voir avec ce que nous en connaissons :

  • Les continents se sont rassemblés en un super continent ne laissant qu'un immense océan parsemé d'îles.
  • La lune est plus petite car son orbite a changé.
  • La rotation de la Terre est différente: les journées font 28 heures, pour une année de 313 jours.
  • Le rayonnement solaire s'est accru au point de rendre théoriquement la Terre invivable, mais quelque chose a été fait il y a des millions d'années qui l'a maintenue viable.
  • La plupart des planètes du système solaire existent toujours, leurs orbites ayant parfois changé, mais Mercure n'est plus là. Pour les habitants du Neuvième Monde, de toute façon, elle n'a jamais existé…
  • La faune et la flore ont également évolué, mélange d'importations intergalactiques, inter-dimensionnelles, d'évolution, de manipulations génétiques...

La géographie de la planète est très hétérogène. Il n'est pas rare de croiser des îles de cristal qui flottent dans le ciel, ou des structures tellement énormes qu'elles influencent la météo, des étendues de tessons de verre indestructibles par des moyens standards, des forêts d’arbres machines tous identiques, des falaises parfaitement rectilignes, des cirques montagneux en cercle parfait...

Concernant les habitants du 9ème Monde, l’humanité est allée dans les étoiles. L'humanité a disparu, remplacée par des visiteurs venus d'autres mondes. L’humanité est réapparue, sans que l’on ne sache quand, pourquoi ni comment. Le peuple du 9ème monde est essentiellement humain, mais pas comme nous l'entendons aujourd'hui. Une personne de 2,40 mètres avec des jambes cybernétiques et un cerveau bio construit et implanté sera définie comme un humain. A coté des humains vivent les ab humains : des mutants, clones, descendants d’expérimentations passées ou d’origine extraterrestres, qui sont retombés à l'état bestial. Puis il y a les Visiteurs. Parmi les Visiteurs, l’on distingue les lointains descendants de peuples venus des étoiles (et se sentant aussi Terriens que les humains), et les êtres de passage venus d’autres dimensions, aux motivations dépassant souvent l’entendement.

Le monde est à la fois jeune et vieux : un univers de fantaisie et de science-fiction, comparable à une époque de notre monde entre l'antiquité et la Renaissance , mais où interviennent des éléments technologiques avancés dont le savoir a été perdu. Cela implique, par exemple, que certains fermiers transportent leur récolte sur des plates formes antigravité tirées par des bêtes de somme.

L'histoire connue ne remonte qu'à 900 ans dans le passé, et encore … la plus détaillée est postérieure à la création de l’Ordre du Vrai, il y a 400 ans. Mais des créatures ou machines isolées et datant des anciens mondes pourraient en dire probablement plus...

On pourrai structurer l'introduction au Neuvième Monde autour des choses suivants.

Le Neuvième Monde existe un milliard d'années dans le futur. D'ici là, il y a eu huit méga-civilisations. Ces méga-civilisations dépassent littéralement notre compréhension. Notre vie ici au 21ème siècle n'est pas une méga-civilisation, c'est à peine le précurseur de l'une d'elles. Et les gens du Neuvième Monde en savent également très peu sur ces civilisations. On sait que l'une d'elles maîtrisait le voyage dans le temps, une autre régnait sur un empire galactique, une autre a exploré un multivers de différentes dimensions. Nous savons également qu'au moins l'une d'entre elles n'était pas humaine et que, en fait, pendant un certain temps, il n'y eut aucun humain sur Terre, nous ne savons pas non plus comment ni pourquoi les humains sont revenus. Pour avoir une idée de ce à quoi ressemblaient les méga-civilisations, regardez l'Horloge de Kala sur la carte du 9ème Monde.





C'est un plateau massif et parfaitement circulaire de plusieurs milliers de kilomètres de large. De vastes caractéristiques du paysage (à une échelle plus grande que la plus haute montagne) sont des extrusions totalement artificielles issues des recoins sombres d'une préhistoire oubliée. Mais l'Horloge de Kala n'est qu'un jouet pour ces méga-civilisations. Pour donner une idée de ce dont ils étaient capables, considérons que la planète Mercure est partie. Les gens du Neuvième Monde ne le remarquent pas parce qu'ils n'ont jamais su qu'elle existait, mais à un moment donné, dans le passé, la planète entière a été arrachée de son orbite et ils en ont fait quelque chose. Quoi ? Nous ne savons pas.

Mais le contact des méga-civilisations peut également être vu à l'autre extrémité de l'échelle : même la saleté sous nos pieds est, en fait, artificielle, des particules de plastique et de métal et des excroissances biotechniques qui ont été érodées par des éons incompréhensibles. Chaque seau de terre est rempli non pas de pointes de flèches en pierre, mais de blocs d'alimentation compacts et des cristaux fêlés d'anciens dispositifs de stockage de données.

Notre jeu commence dans le Steadfast. Vous pouvez considérer le Steadfast comme une civilisation de la Renaissance. Mais au lieu de redécouvrir la technologie de la Grèce et de la Rome antiques, le Steadfast redécouvre la technologie de ces méga-civilisations. Cette technologie est connue sous le nom de Numenéra , qui prend mécaniquement la forme de cyphers (objets qui peuvent généralement être utilisés une fois) et d'artefacts (objets qui peuvent être utilisés à plusieurs reprises avant de se décomposer). Il faut comprendre que la plupart du temps, on peut supposer que les gens n'utilisent pas ces objets de la manière dont ils ont été initialement conçus, leurs objectifs initiaux sont souvent complètement énigmatiques. Mais nous pouvons faire l'équivalent en trouvant un CD et en l'utilisant comme miroir ou en trouvant un téléphone portable et en utilisant son écran comme lampe de poche.

Pourquoi je reviens sur Numenéra, tout simplement car je me rends compte que ce monde correspond tout à fait à mes attentes, une sorte de Multivers à l'échelle d'une planète, un mélange de Fantasy, de Médiéval, de Post-Apo, de SF et d'autres concepts qui me parlent. L'étrange et l'inconnu n'a pas besoin d'être expliqué puisqu'on ne sait pas, ou si peu et ça sort du cadre de la compréhension des habitants du 9ème Monde.

Mais voilà, d'autres paramètres m'intéressent aussi, la Terre très très anciennes et ses mythes oubliés, la Sword & Sorcery à la Conan, Kull, Thongor... Les entités cosmiques à la Kirby, l'époque contemporaine un brin étrange, les super-héros, le Post-Apo Gonzo, Millevaux, la SF... Et bien d'autres. Certains de ces paramètres trouveront facilement leur place dans le 9ème Monde, d'autres moins.

Indépendamment de cela, j'ai aussi pensé à certaines des méga-civilisations qui peuvent s'intégrer dans mon univers de jeu avant le 9ème Monde, pourquoi ne pas imaginer que l'un de ces empires intergalactiques soit l'Imperium de W40k.




Pourquoi celui qui a exercé la puissance de l'ingénierie planétaire et du levage stellaire ne serait pas un empire du type l'Empire infini des Rakata dans Star-Wars avec la Forge Stellaire.





J'imagine bien aussi un règne d'entités divines du type de celles dont Jack Kirby parsème ses œuvres, ou encore des créatures du Mythe de HPL, pourquoi pas imaginer aussi qu'à un moment, les créatures féeriques aient réapparu sur Terre, enfin le mélange peut-être vaste.





Pour jouer toutes mes époques dans le 9ème Monde, j'ai aussi pensé à un concept WTF mais très "Comics" dans l'âme je trouve, bien bourrin aussi mais bon je n'ai jamais prétendu faire dans la finesse. L'idée m'est venue en relisant Crisis on Infinite Earths chez DC.

Dans Crisis on Infinite Earths, les histoires conflictuelles de DC sont expliquées comme un multivers, contenant de nombreux univers parallèles et des versions alternatives des personnages, la continuité DC principale étant appelée Earth-One. Un être cosmique du début des temps connu sous le nom de Monitor répertorie ces réalités, mais il a un homologue maléfique, l' Anti-Monitor , qui vient d'un univers d' antimatière . Après un accident avec de l'antimatière sur un univers, l'Anti-Monitor commence à détruire de nombreuses réalités avec une vague d'antimatière, prévoyant de devenir le seul maître de toutes les réalités.




Pour lutter contre cela, le Monitor recrute des héros et des méchants à travers le temps et l'espace pour protéger des tours de très haute technologie, censées protéger les différentes Terres.

J'ai pensé que l'une des méga-civilisations, celle qui maîtrisait le voyage dans le temps, a développé des sortes de tours comme point central d'une technologie permettant de contracter l'espace-temps pour faciliter le voyage. En fait ils auraient crée cette technologie à petite échelle et commencé à la développer pour un usage massif, par exemple projeter des armées entières dans le temps, d'où la construction de ces tours qui sont comme des émetteurs. Mais cette méga-civilisation c'est écroulée et cette technologie a été oubliée, les vestiges sont restés cachés à travers les ages. Un PNJ quelconque ou une organisation du 9ème Monde a trouvé le Numenéra qui active ce processus et l'a déclenché sans s'en rendre réellement compte, provoquant une contraction du temps et projetant dans le futur, celui du 9ème Monde, toutes les civilisations passées, et leurs habitants, du moins ce qu'il en reste après une telle apocalypse. Donc des survivants de toutes les époques, des ruines supplémentaires et de nouveaux bouts de terre se retrouveraient ainsi dans le 9ème Monde, devant s'adapter et survivre malgré les chocs d'un tél événement, pourquoi certains de ces survivants ne seraient pas belliqueux, voulant régner sur ce nouveau monde ??? On pourrait aussi imaginer que c'est un méchant de notre époque qui a réussi à se projeter dans ce futur très lointain et a activé cette technologie, un Dr Fatalis par exemple, ou une entité cosmique qui s'amuse avec la Terre, bref vous voyez le concept, tiré par les cheveux certes, mais on s'en fou c'est du jeu et de la fiction après tout, si les Comics osent ce type de délire, pourquoi pas moi dans mon univers de jeu.




En plus je trouve que dans le 9ème Monde, même si l'aspect n'est pas mis là dessus, c'est quand même un univers assez super-héroïque... Le but c'est de plonger des PJ contemporains dans un univers délirant et hors d'entendement, un peu comme Rick Jones dans les comics Marvel ou d'autres...




Alors pourquoi je reviens sur toutes ces informations concernant le Multivers, DC, Marvel, Numenéra... Tout simplement je suis en train de me relire pour une énième fois "Crisis on Infinite Earths". Dans cette saga, Monitor qui s'oppose à la destruction des univers par l'Anti-Monitor a un plan qui consiste, grâce à ses tours dont je parle plus haut dans cet article, à fusionner les Terres survivantes en une seule qui pourrait résister à l'attaque de l'Anti-Monitor. Trahi et tué, il avait prévu l'attaque et utilise sa mort pour alimenter les machines (les tours) qui entraînent Terre-Un et Terre-Deux dans un univers limbique créé à partir des énergies libérées par sa propre mort, les sauvant du mur d'antimatière de l'Anti-Monitor. Cela entraîne la fusion de toutes les époques en une seule, et le début de la fusion entre les quelques Terres existant encore.





Donc un beau bordel mais le genre de monde apocalyptique qui me branche, en baissant le curseur du nombre de survivants, en stabilisant ce monde comme Battleworld ou le Neuvième Monde, en lui donnant un aspect qui oscille entre Old Man Logan et des jeux Post-Apocalyptiques Mutants Gonzo... On peut imaginer un monde où la population à drastiquement baissée suite à tous ces chocs et maintenant, les meurtriers, les monstres et les fous sont la nouvelle norme. Superman et son équipe sont tous partis, la légende de Batman continue ainsi que celle du Punisher, mais ce sont des légendes mystérieuses et anciennes. Les héros explorent, fouillent et tentent d'acquérir la technologie des anciens héros perdus qui les ont précédés et des méchants qui ont été tués dans le massacre qui a suivi. Des mutants sont apparus dans ce chaos et dans l'effondrement du Multivers, les survivants de nombreuses races extraterrestres ont tenté de trouver refuge ici, des plans entiers ont disparu et leurs habitants démoniaques où mythiques ont eux aussi échoué sur ce monde. Les plus puissants ou ceux qui maîtrisent encore les super-sciences du passé ou d'autres mondes se sont proclamés seigneurs de guerre ou rois sorciers et essayent de rassembler des armées pour conquérir ou gouvernent leurs enclaves avec plus ou moins de compassion pour leurs sujets... Des conquérants que tous croyaient morts et dont beaucoup maintenant ignorent qui ils furent foulent de nouveau ce monde et d'anciens empires tentent d'y renaître... Bref vous voyez l'idée ? Mais pour que ça fonctionne il faut vraiment que le niveau de population soit bas (comme dans un monde Post-Apocalyptique au final) pour laisser un maximum de terres et de friches vides et mystérieuses, à cela on peut ajouter quelques cultes lovecraftiens, eh oui, en dehors de la réalité quelques créatures très très anciennes peuvent vouloir profiter de ce chaos généralisé et du fait qu'il n'y ai plus rien dans le Multivers pour jeter leur dévolu sur le monde et y importer leur propre réalité tordue. Ou alors Darkseid puisque le Quatrième Monde existe en dehors du Multivers, Darkseid se souvient parfaitement des événements de Crisis...

jeudi 14 septembre 2023

Table d'événements aléatoires qui risquent de bouleverser la quiétude d'une enclave "civilisée" des terres désolées...

Après leurs dernières aventures et explorations dans les terres désolées ou les terres en friches toxiques, vos PJ arrivent dans une grande enclave "civilisée" au croisement de plusieurs pistes caravanières du wasteland. Cette ville de moyenne importance, regroupant quelques milliers d'habitants est dirigée par un puissant seigneur de guerre qui assure la sécurité du territoire et une certaine neutralité de la zone avec les différentes factions et gangs qui se partagent divers business dans la région. Ici c'est le lieu le plus "safe" et un pôle de commerce important car le seul à une centaine de km à la ronde. Les différentes factions de la ville se partagent les quartiers et chacune à sa spécialité, comme des guildes. Les gangs environnants font ce qu'ils veulent en dehors du périmètre de la ville mais ne doivent pas nuire au commerce en attaquant les caravanes marchandes, ni foutre le bordel dans la ville même, sans quoi le maître des lieux leur enverra sa milice armée, la plus puissante de la région. Toutes ces factions prélèvent différentes taxes aux habitants lambda et aux marchands de passage, ce qui provoque de la grogne mais peu de soulèvement car ici, il y a au moins un semblant d'ordre et de sécurité, le seigneur local prélève à tout le monde, ce qui crée quelques envieux dans certaines factions. Les PJ arrivent donc dans ce havre de paix et de plaisirs, ne souhaitant pas interférer dans la vie locale mais seulement se reposer et se détendre quelques jours en faisant un peu de troc avec les trouvailles qu'ils ramènent de leurs explorations quand...




1d20 événements aléatoires qui risquent de bouleverser la quiétude de cette enclave "civilisée" des terres désolées :

1 - Un groupe d'éclaireurs ultralégers observant la ville pour une faction des terres en friche.
2 - Un dirigeable survole la ville, lancez 1d4 - 1 = des commerçants venus de pays lointains visitant les marchés de la région, 2 = des aventuriers reviennent d'un "pillage" de ruines, 3 = des pèlerins au service d'une IA, 4 = un transport de troupes d'une faction locale vient pour ramener plus de combattants, les choses risquent de s'envenimer prochainement dans le coin.
3 - Des pillards montés sur des monstres mutants volants envahissent la ville.
4 - Une horde de nomades du désert chevauchant des montures mutantes exotiques se déversent dans les ruines qui bordent la ville, provoquant des troubles.
5 - Un convoi de nomades de la route avec une alliance arrive pour bouleverser le jeu des factions locales.
6 - Des voitures terrestres automatisées circulant seules.
7 - Des réfugiés des guerres se déroulant plus à l'est arrivent désespérés et affamés, la plupart sont morts en chemin et les survivants sont indésirables ou rapidement exploités par des factions ou des esclavagistes.
8 - Des esclaves en fuite et révoltés d'un autre territoire viennent ici pour une nouvelle vie et sont à la recherche d'un endroit où s'installer.
9 - Les habitants secrets des bunkers cachés sont forcés de remonter à la surface à la recherche d'une nouvelle vie, lancez 1d4 - 1 = le système de survie s'est effondré, 2 = la faction n'est plus alimentée, 3 = le bunker est surpeuplé, 4 = de nouveaux clones non préparés pour la vie en surface.
10 - Une tribu sauvage de néo-hippies se rassemble pour une immense rave party à quelques encablures de la ville, apportant d'énormes quantités de drogue.
11 - Un "nouveau" chef de guerre a appelé les gangs des friches à le rejoindre pour combattre le chef de guerre actuel et obtenir la suprématie, ce dernier réagit, lancez 1d4 - 1 = pour l'assassiner en envoyant ses gangs les plus sauvages, 2 = pris en embuscade par le chef de guerre actuel et les survivants du massacre se dispersent, 3 = ancienne arme de destruction massive employée tuant le "nouveau" chef et ses partisans, 4 = les gangs ne peuvent pas s'entendre et la guerre éclate, ils s'exterminent les uns les autres et les friches deviennent vraiment très dangereuses dans un large rayon autour de la ville, dans l'enclave l'anarchie s'installe entre les factions selon les alliances.
12 - Un vaisseau spatial arrive avec d'horribles cyborgs humains revenus des étoiles. Ils prévoient de terraformer la région avec une machine qu'ils érigent. La vie locale a été rassemblée pour être décomposée en nourriture et en carburant.
13 - Des vaisseaux spatiaux provenant de colonies orbitales terriennes très lointaines, les occupants sont venus se renseigner suite à l'arrêt des communications avec la Terre il y a plusieurs années et sont désespérés de voir leur habitat d'origine en déclin. Naïfs et faibles par rapport aux locaux mais équipés de haute technologie.
14 - Des colons arrivent en masse pour créer de nouvelles bases de faction à travers les différentes ruines de la région qui entourent la ville.
15 - Une faction importante d'abhumains mutants (ou animaux) arrivent en ville pour s'installer sans avoir été repérée avant, ce qui crée de la tension.
16 - Des caravanes viennent de partout pour troquer et commercer en ville car c'est bientôt la date d'un grand festival annuel.
17 - Drogues bon marché partout dans les rues avec des dealers au service d'une faction. Cela crée beaucoup de désordre car la dépendance est rapide et les consommateurs deviennent agressifs et paresseux.
18 - Des tripots clandestins surgissent partout en ville, vendant de la bière et des spiritueux. Souvent dans des tentes ou des cabanes, la plupart évitent les factions et les seigneurs de guerre pour ne pas payer "d'impôts".
19 - Afflux d'armes vendues dans les rues avec des utilisateurs qui vont se déchaîner dans les ruines autour de la ville et parfois dans la ville même, lancez 1d4 - 1 = mousquets à poudre noire, 2 = armes à usage unique en plastique imprimé, 3 = munitions à cartouche armes à feu du 20ème siècle, 4 = explosifs.
20 - Des esclavagistes dans la région attaquent les caravanes et kidnappent des gens pour les revendre à bas prix en ville, si certains s'en accommodent, les factions dominantes sont plus nuancées car ça nuit au commerce et aux taxes.

P.S. : Il y a plein de possibilités, certains verront cela comme Bartertown dans Mad Max 3, moi je vois plutôt ça comme Pitford dans The Mutant Epoch ou la table Helsreach du BOYL (sur le Blog aussi), mais là c'est mon côté figuriniste qui parle, voire une sorte de Mos Eisley si votre wasteland est très bigarré ou sur une autre planète, pourquoi pas une enclave un brin médiévale et vieilles pierres dans un enfer forestier européen comme Millevaux... Bref c'est adaptable et large...


mercredi 13 septembre 2023

Quelques idées autour de "comment j'imagine" l'Interzone de William Burroughs dans mon Multivers, Batronoban, Tanger, New York, Table aléatoire...



Le terme d'interzone, qu'il utilise pour nommer l'espace tangerois, et qui est dérivé du statut officiel de « zone internationale », intéresse Burroughs pour son préfixe. Dans l'Interzone, ce qui compte sont les interstices entre les lieux identifiés et culturellement attribués. Comme il l'explique dans un texte très virulent du Festin nu contre la bureaucratie : « Il y a toujours un interstice entre les officines. » Dans cette ville prise en main par quatre administrations et divisée en secteurs américain, français, espagnol et anglais, la bureaucratie ne contrôle pas grand-chose et les espaces interstitiels de non-droit prolifèrent. Le mépris que Burroughs exprime pour l'altérité culturelle est exactement le même que celui qu'il manifeste pour ce qui serait censé être sa propre culture et ce qu'il appelle « la pourriture fondamentale de l'Amérique ». L'anarchisme de Burroughs le rend particulièrement agressif à l'égard de toute forme d'expression d'une homogénéité culturelle. L'idée même d'une identité culturelle, fabriquée dans des officines, est pour lui une affaire de bureaucrates.

Tanger n'est donc selon lui ni une ville arabe, ni une ville occidentale, mais une ville née dans l'entre-deux, fruit de l'impossible rencontre entre de multiples fantômes culturels. Le modèle que Burroughs a en tête, avant même d'arriver à Tanger, est celui du « camp de travail » ou de la « colonie pénitentiaire ». Tanger va être immédiatement perçue d'abord comme un camp de réfugiés où échouent les parias rejetés par leur propre monde : « Il ya ici une faute de gens incapables de partir, faute de papiers, d'argent, ou les deux. Tanger est une immense colonie pénitentiaire. » Dans la biographie qu'il consacre à Burroughs, Ted Morgan fait remarquer que Tanger, construit à l'emplacement où fut enterré Antée, le titan vaincu par Hercule, est pour cet écrivain la ville des perdants, ou des perdants. Cet intérêt de Burroughs pour les villes-camps précède son arrivée à Tanger. On trouvera dès l'époque de la rédaction de Queer (en 1953), dans un texte intitulé « Rêve de la colonie pénitentiaire », un développement sur Quito qui annonce le Tanger du Festin nu : « Les détenus se mêlent aux gens du cru, dont il est difficile de les distinguer. Mais tôt ou tard, ils se trahissent par une intensité sortant de l'ordinaire, résultant du fait de se préoccuper exclusivement de s'enfuir. » On n'habite pas ce genre de villes, on y échoue, et cela est tout autant valable pour les étrangers que pour les « gens du cru ». Les Arabes eux-mêmes sont des marginaux qui vivent du contact avec les Européens : mendiants, arnaqueurs, guides véreux, entremetteurs, etc. La ville recycle ses habitants dans un immense espace de trafics en tout genre.

Or c'est précisément ce genre de villes que Burroughs a choisi, non pour y habiter, mais pour y vivre. Il insiste dans ses lettres à Ginsberg sur le fait que Tanger est le seul lieu qui lui convienne et qui lui permette d'échapper à ses angoisses. Dans le film qu'il a fait à partir du Festin nu, David Cronenberg rencontré directement en relation avec le séjour de Burroughs à Tanger et le meurtre accidentel de sa femme Joan : l'Interzone est un espace d'expiation. On comprend mieux dans cette perspective le rapport très particulier que Burroughs entretient avec la ville : il y vient pour passer un temps de purgation. Pour lui, comme pour tous ceux qu'il rencontre, Tanger est un lieu de transit, un camp où l'on attend l'heure de partir. Là est sans doute l'origine du différend latent avec Paul Bowles, qui se pensait installé à Tanger et voulait jouer le jeu de l'adaptation. Si l'exotisme naît du désir d'adopter l'autre culture, on comprend qu'il ne peut être la ligne d'écriture de Burroughs.

La ville dans sa totalité est du coup une sorte d'envers du décor. Elle est perçue du point de vue de ses lieux les plus identitairement désinvestis. Voilà pourquoi les descriptions de l'Interzone peuvent renvoyer tout aussi bien à Quito, à New York, qu'à Tanger ou à toute autre ville que Burroughs connectera à l'Interzone. Les arrière-cours, les hangars désaffectés, les terrains vagues, sont autant de lieux qui rapprochent les villes à travers le monde. Ces lieux sont une première préfiguration de l'Interzone. C'est d'abord par ce type de lieux qu'une ville comme Tanger sera appréhendée.

Ces lieux oubliés, peu fréquentés par les humains, forment une sorte de doublure invisible de la ville, prête à en accueillir les cris et les rumeurs. Un parcours descriptif de l'Interzone se fait à l'occasion d'un cri lancé à travers la ville, dont le texte va s'attacher à suivre le parcours sonore :

Le cri jaillit de sa chaise, traversa un désert de vestiaires et de dortoirs à soldats, et l'air moisissant de pensions saisonnières, et les couloirs spectres de sanatoriums de montagne, l'odeur d'arrière-cuisine grise et grognonne et graillonnante des asiles de nuit et des hospices de vieillards, l'immensité poussiéreuse de hangars anonymes et d'entrepôts de douanes – traversa des portiques en ruine et des volutes de plâtre barbouillé, des pissoirs au zinc corrodé en une dentelle transparente par l'urine de millions de lopettes, des latrines abandonnées aux mauvaises herbes et exhalant des miasmes de merde retournant en poussière,des champs de totems phalliques dressés sur la tombe des nations moribondes dans un bruissement plaignant de feuilles sous le vent – ​​traversa encore le grand fleuve aux eaux boueuses où flottent des arbres aux branches chargées de serpents verts, et de l'autre côté de la plaine , très loin, des lémuriens aux yeux tristes contemplent les rives, et on entend dans l'air torride le froissement de feuilles mortes des ailes de vautours… Le chemin est jonché de préservatifs crevés et d'ampoules d'héroïne vides et de tubes de vaseline aplatis, aussi secs que l'engrais d'os sous le soleil d'été et on entend dans l'air torride le froissement de feuilles mortes des ailes de vautours…

Saisissant portrait apocalyptique de l'Interzone, comme espace à proprement parler inhabitable mais qui dit une vérité de Tanger, telle que cette ville est expérimentée par Burroughs : un espace où l'envers du décor remonte à la surface.

Ces lieux désolés sont désespérants car inhabitables. Ils sont clairement pour Burroughs du côté de la mort et de l'apocalypse. On ne peut les traverser que poussés par un « grand vent noir » qui s'infiltre partout. Nous ne sommes jamais à l'intérieur de la ville, mais plutôt dans un dédale de ruelles ouvertes sur le Dehors. Ce motif du vent glacial qui balaie la ville et s'engouffre dans les rues était déjà présent dans les textes de Queer sur Quito :

Cette nuit-là, Lee se vit en camp de travail. L'Alentour se dressait de hautes montagnes pelées. Il vivait dans une pension perpétuellement glaciale. Il sortit se promener. Comme il tournait le coin d'une rue pour s'engager dans une autre, pavée et sale, un froid vent de montagne le frappa de plein fouet. Il se sangla dans sa canadienne, en se sentant saisi d'un désespoir infini.

Ils vont être repris à propos de Tanger avec quelques aménagements supplémentaires. Le vent froid ne descendra plus des montagnes, mais viendra de la mer glaciale qui borde la ville. Burroughs voit la médina comme un grand labyrinthe ouvert sur la mer. Le vent froid venu de la mer et du large pénètre dans les ruelles et se propage dans toutes les recoins de la ville, jusque dans les pièces les plus reculées des maisons. Aucun espace d'intériorité n'est ménagé dans la ville : « Nul dans la Cité ne peut verrouiller sa porte et quiconque le veut peut entrer n'importe où et n'importe quand. » L'architecture globale de la ville obéit à ce principe d'extériorité :

Toutes les rues de la ville courent entre des gorges profondes qui débouchent sur une grande place en forme de haricot. Les façades entourant la place constamment baignée d'ombre sont percées d'alvéoles, taudis ou cafés, les uns profonds de quelques pieds, les autres se perdant dans un labyrinthe de chambres et de couloirs.

La ville est architecturalement conçue pour laisser le « vent noir » s'infiltrer dans tous les interstices et faire éclater les intériorités. Le labyrinthe tangerois est un espace d'extériorité : le véritable problème n'est pas de savoir comment en sorte, mais s'il est possible de s'y aménager un espace intérieur.

En ouvrant le labyrinthe sur la mer, en ne présentant pas la médina comme un espace clos, Burroughs déjoue le piège exotique si souvent à l'œuvre dans les textes de l'époque coloniale sur les villes marocaines. La médina n'est pas le symbole de l'intériorité mystérieuse du monde arabe, elle est au contraire un dispositif d'extériorisation branché sur l'immensité du monde. En elle le monde s'engouffre et vient irriguer ses moindres alvéoles. La médina est ouverte à tous les flux, et en particulier les flux d'argent. La zone internationale est également une zone franche dans laquelle tous les trafics sont permis. Le centre de la ville sera le Socco Chico , que Burroughs présente comme l'épicentre, ou la « plaque tournante », de la ville.

Les personnages ne peuvent habiter un tel espace évidé culturellement sans voir se modifier leurs comportements et leurs interactions. Burroughs insiste beaucoup sur le fait qu'à Tanger, chacun est pris dans un « numéro ». L'idée de « numéro » forme un principe très intéressant de construction de ses personnages, qui entre en relation avec la présentation d'un espace interstitiel. Parce que ceux qui ont échoué à Tanger sont des épaves et n'ont d'autre centre de gravité que le temps ouvert de l'attente, ils doivent se construire une façade pour éviter la désintégration de leur être. La ville distribue des rôles, qui sont autant de simulacres ou de postures par lesquels les individus n'entrent pas en communication mais en contact. C'est du point de vue du personnage-numéro, et de la recherche du « contact »,Socco Chico insérée dans un texte sur Tanger écrit pour raisons alimentaires et que Burroughs envoie à Ginsberg dans l'espoir qu'il le fasse publier dans un magazine :

Le Socco Chico est le lieu de rencontre, l'artère principale, la plaque tournante de Tanger. Tous les gens qui se trouvent en ville s'y montrent au moins une fois par jour. La plupart des résidents passent l'essentiel de leur journée. De toutes parts, on peut voir des individus qui ont échoué là en dernier ressort, à bout de ressources, attendant un boulot, un virement, un visa, un permis de séjour qu'ils n'auront jamais. Toute leur vie durant, ils n'ont pas eu de veine, prenant toujours la mauvaise partie. Et c'est là qu'ils se retrouvent. En tout dernier ressort. Dernière escale : le Socco Chico de Tanger.

Le marché des échanges psychiques est tout aussi engorgé que les boutiques. Une cauchemardesque impression de paralysie sature le Socco, l'impression que rien ne peut survenir, que rien ne peut évoluer. Les conversations s'émiettent en inanités cosmiques. Les gens restent assis aux terrasses des cafés, aussi silencieux et isolés que des pierres. Tout autre rapport que de proximité physique est exclu. En l'absence de toute intervention humaine, l'évolution des lois de l'économie n'aboutit qu'à des équations de paralysie absolue. Un de ces jours, les jeunes Espagnols en imper passionnés de foot, les guides et arnaqueurs arabes glanant quelques sous et fumant leurs pipes de kif, les pédés assis aux terrasses des cafés pour reluquer les gamins, les gamins paradant sous leurs yeux, les tapeurs , les macs,.

Dans cet espace désorienté au cœur du labyrinthe, aucune communication n'est possible et chacun est enfermé dans son numéro, et pourtant chacun est à la recherche du contact. Même le rôle de l'exilé, de celui qui attend à Tanger une opportunité pour s'enfuir, est un « numéro » qui peut servir à taper de l'argent. Le ressort de l'évocation de Tanger par Burroughs passe par cette apparente contradiction entre une ville présentée comme en perpétuel mouvement (à la différence de Venise qui serait figée dans la pierre), et la pétrification des postures de ses occupants. Il y a là un aspect clé de la perception de Tanger comme « interzone », c'est-à-dire comme espace interstitiel entre les zones culturelles. Dans cet espace mouvant, aucune communication interpersonnelle n'est possible, faute de l'existence d'un socle commun. Burroughs raconte un monde livré à l'autisme. Les postures absurdes, plus ou moins excentriques, qu'adoptent les résidents de Tanger, relèvent d'une esthétique maniériste : les corps ne disent rien par eux-mêmes, ils s'organisent en un étrange ballet qui met en contact les figures sans permettre de véritables rencontres. Parce que chacun est menacé d'un effondrement intérieur, d'une « désintégration consternante », le numéro sert à se reconstituer par l'extérieur, par le contact avec un public.

À cette explication existentielle du « numéro » vient s'ajouter une explication économique : les personnages cherchent désespérément un public pour établir un contact de nature commerciale. Les numéros sont un effet direct des lois de l'économie. Pour que les flux d'argent puissent circuler, il faut bien que les contacts s'établissent entre l'offre et la demande. Le « personnage-numéro », comme leurre, est l'opérateur de cette mise en contact. Dans l'univers tangerois de Burroughs, la bonne question à se poser dès lors qu'un nouveau personnage apparaît sur la scène est de savoir ce qu'il cherche à « fourguer ». Le personnage est l'habillage humain d'une transaction ou d'un trafic qui cherche à se faire. Il y a là une modalité d'existence du personnage très intéressante pour la théorie narrative : le personnage est l'opérateur fixe de la circulation des flux au sein d'un espace mouvant. La pétrification du personnage dans son rôle est la condition de circulation des flux. Dans ces trafics en tous genres qui traversent l'espace tangerois, il en est un qui est pour Burroughs le paradigme de tous les autres : le trafic de drogue.

Une évocation new-yorkaise du trafic de drogue nous permet de mieux comprendre l'importance du personnage comme « contact » :

On voit parfois jusqu'à cinquante camés loqueteux et piaulant de souffrance filer au train d'un môme qui joue de l'harmonica, et soudain ils tombent sur le Type – le Contact, la Connection, le Fourgueur de Came, le vrai Camelot – le cul posé sur une canne-siège en train de jeter du pain aux cygnes, ou bien il apparaît sous les traits d'une tantouse en travesti qui balade son afghan du côté de la 50 e Rue, ou d'un vieux pochard pissotant contre un pilier du métro aérien, ou d'un étudiant juif qui distribue des tracts socialisants à Washington Square, ou d'un forestier, ou d'un exterminateur de parasites – ou d'un chef de publicité pédouillard qui s'en jette un au snack Nadick et appelle le serveur par son prénom…

Les différentes apparences du dealer sont autant de « numéros », de leurres, de masques identitaires exhibés, qui dissimulent la seule réalité qui compte : l'accès à la « Came ». Derrière la façade de passants désœuvrés, la ville est livrée aux trafics en tous genres. La circulation de la drogue est le principe de connexion entre toutes les classes, toutes les races, tous les milieux. Les personnages différenciés qui hantent l'Interzone sont les formes qui rendent visible le flux invisible du trafic. D'où le caractère hallucinatoire de cette ville dont les formes ne se manifestent que pour permettre des mouvements invisibles. Tous les acteurs de Tanger sont des agents au service de forces invisibles, ils sont connectés aux réseaux mondiaux qui emportent la ville.


Le Festin Nu et divers éléments issus des œuvres de William Burroughs, voire de sa technique, comme le Cut-Up, sont très largement utilisés et réinterprétés par Batronoban, du moins dans certains de ses jeux (Space Sword, Mantoid Universe, Mantra...) qui sont pour moi des sources d'inspirations autant sur les univers présentés (Multivers) que sur les règles, ce qui m'intéresse ici c'est notamment cela :

"Voilà pourquoi les descriptions de l'Interzone peuvent renvoyer tout aussi bien à Quito, à New York, qu'à Tanger ou à toute autre ville que Burroughs connectera à l'Interzone. Les arrière-cours, les hangars désaffectés, les terrains vagues, sont autant de lieux qui rapprochent les villes à travers le monde. Ces lieux sont une première préfiguration de l'Interzone."

Pour moi, New York, dans mon imaginaire c'est The Warriors, Escape From New York et un renvoi à certains films post-apocalyptiques italiens tordus et urbains qui sont sortis dans les années 80, sans oublier nombres de séries, comics... C'est l’une des villes les plus emblématiques de la culture pop des années 80 et au delà. Mais c'est aussi, dans certaines de ces œuvres, des intrigues tout droit sorties d'un cauchemar au LSD et alimentées par beaucoup de méchanceté, cela se passe souvent dans les bas-fonds, les arrière-cours, les hangars désaffectés, les terrains vagues...Et si cela était un univers parallèle de New York, c'est à New York, mais une réalité visible que par des initiés ou les personnages doivent affronter, je sais pas, des gangs de rue, des vampires, des hommes-serpents et bien plus encore... C'est une version de la ville qui ne dort jamais au delà de l'espace et du temps. Imaginez New York avec une partie de dessin animé des années 80, trois parties d'un film VHS moisi à trois heures du matin, le tout filtré à travers la lentille de l'imagination de Batronoban avec de nombreuses opportunités pour les PJ de se mettre en difficulté. C'est un New York d’immondices et d’étrangetés scientifiques fantastiques.


Un groupe de jeunes New-Yorkais qui s'apprêtent à pénétrer dans l'Interzone pour échapper à leurs problèmes...


Et quel rapport avec Tanger, tout simplement, ces lieux à la marge qui pullulent dans toutes les villes du monde (et d'ailleurs (autres réalités, autres mondes, autres temporalités...)), que ce soit en leur centre ou leur périphérie, sont tous interconnectés. C'est l'Interzone. Vous êtes dans un repaire de junkies à New York et vous sortez de l'immeuble pour vous retrouver à Tanger, ou quelques parts dans une ruine sordide de l'Atlantide Maudite... En fait j'imagine une ville tentaculaire, un gigantesque labyrinthe de ruelles, de terrains vagues, de zones sombres constitué de tous ces lieux désenchantés de toutes les villes du Multivers. Une immense ville sans fin qui vous conduit d'une usine désaffectée servant de squat en banlieue parisienne à un établissement de mangeurs de lotus quelque part dans l'Atlantide Maudite en passant par une rue interlope de bars et établissements de passes quelques part en Asie, le tout comme si vous sortiez de chez vous pour aller chercher le pain à la boulangerie en face. Des milliers de km séparent ces endroits dans la réalité, voire certains y seraient inaccessibles, mais dans l'Interzone, tout est possible.


Ballade dans les rues de l'Interzone (dessin de João Pinheiro)

Autre visite des rues de l'Interzone, comme vous le voyez, tellement de villes y sont connectées que l'architecture change du tout au tout...


Evidemment c'est un haut lieu de trafic, notamment de drogues diverses et variées et seules la prise de ces substances permettent au quidam d'accéder à l'Interzone. Pour les autres, ceux qui dominent le marché noir et toutes leurs petites mains, il existe d'étranges rituels, d'anciennes sorcelleries ou des technologies de super-science oubliées ou extraterrestres qui leur permettent de se retrouver dans cet espace de vices situé de l'autre côté du voile de la réalité afin d'y mener leurs nombreux business.


Business dans les rues de l'Interzone...

Business dans un bar de l'Interzone...


L'Interzone serait un peu comme le Dark Web pour le net mais dans les mondes réels de mes univers de jeux, une sorte de Cynosure plus sombre et déjantée. Un haut lieu pour se procurer tout ce qui est interdit dans les mondes de la réalité ou pour se réfugier et échapper à quelque chose, se faire oublier et réapparaître un jour, ailleurs.

Je sais pas si je suis clair dans la manière dont je vois la chose pour mon Multivers, mais dans mon esprit c'est clair. Sinon peut-être vous faudra t'il utiliser la table ci-dessous pour mieux appréhender mes idées...

La drogue que vous allez consommer après vous l'être procurée dans les ruelles obscures et malfamées de l'Interzone peut entraîner des effets étranges, au delà des simples hallucinations ou de son pouvoir galvanisant. Si l'un des effets suivants se produit c'est qu'elle a surement été coupée avec une substance extraterrestre bizarre. Une petite table aléatoire si vous consommez des substances illicites lors d'un déplacement dans l'Interzone, je vous rappelle que ceci est prohibé.




1d10 d'effets secondaires inattendus de consommation de drogue de l'Interzone :

1 - Le pouvoir Psi de l'Utilisateur augmente de 1d3 points en permanence ou il reçoit un pouvoir Psi permanent si il n'en a pas.
2 - L'utilisateur gagne la capacité de voir dans le spectre infrarouge ou ultra-son. Les créatures planaires deviennent visibles.
3 - L'utilisateur gagne un point de charisme car sa chair se conforme à la vision idéale qu'il a de lui-même.
4 - Gagnez un pouvoir Psi ne faisant pas partie de la classe normale du personnage.
5 - L'utilisateur fait un très mauvais trip et se retrouve dans une autre dimension mais bien réelle.
6 - La peau de l'utilisateur devient étrangement colorée, comme des couleurs hors du temps et de l'espace. Les gens réagissent sauvagement.
7 - Des excroissances sensorielles étranges se forment sur le visage de l'utilisateur lui permettant d'appréhender et de ressentir la partie étrange de la réalité ou d'autres réalités.
8 - L'utilisateur gagne la capacité de voir à travers l'espace et le temps. Lancez 1d4 pour voir si les Chiens de Tindalos se rendent compte de votre présence.
9 - Les yeux de la personne deviennent littéralement des fenêtres sur l'âme reflétant l'essence même de ce qui fait une personne. Lancez la sauvegarde contre ou la cible se recroqueville en boule fœtale pendant 1d4 jours alors que le poids de l'univers semble l'écraser.
10 - L'utilisateur a accès aux fondements mêmes du chaos et peut accéder à la réalité hyper dimensionnelle. Ses poings infligent malgré lui 1d8 points de dégâts à l'univers qui l'entoure et il y a 10 % de chances que la réalité se replie sur elle-même autour de lui. Il se peut que les autres personnages soit obliger de se débarrasser de lui pour qu'il ne revienne jamais étant devenu trop instable.