lundi 2 mars 2020

Jeux de Rôle et figurines, une évidence...

Un truc qui m'énerve quand je vais jouer au club par exemple, mais c'est aussi le cas ailleurs, c'est cette aversion qu'on une partie des rôlistes "purs, durs et sérieux" pour les figurines. A croire qu'il y a deux chapelles qui s'opposent avec les wargames, jeux d'escarmouches... et que même si on adhère aux deux, il ne faut surtout pas mélanger, je me demande si c'est pas ce genre d'attitude qui fait le succès actuel des jeux de plateau avec figurines qui souvent sont au final des Jdr "light" déguisés.




Je cite ce qui est écrit sur cet article très intéressant au sujet de Blackmoor.

"La véritable campagne originelle de D&D est sans doute Blackmoor créée par Dave Arneson qui est aussi l'auteur de l'éponyme (et peu convaincant) Supplément II des Règles Originelles de D&D (OD&D).
Des joueurs relatent une aventure de type donjon datant de 1972, donc antérieure à la création de D&D, arbitrée par Arneson dans les souterrains de Blackmoor Castle. L'univers-type de D&D naît de la rencontre entre Gygax, co-inventeur avec Jeff Perren de Chainmail (
ici et ici), wargame pour miniatures féodales, et Arneson, wargamer de Castle & Crusades à St-Paul dans le Minesota, qui en modifie les règles et situe le set-up dans de souterrains. Le concept du DM arbitre, le contexte médiéval-fantastique, et peut-être même la dématérialisation des personnages sont sans doute dus à Arneson via le set-up originel de Blackmoor. D'autres éléments qui deviendront partie intégrante de Greyhawk, comme le Great Kingdom ou le Duché de Tenh, sont également sa création.
Blackmoor inspire à Gygax Greyhawk, avec une référence sémantique (deux syllabes, la première référant à une couleur) même si l'origine du nom vient du chef indien Blackhawk, ayant vécu dans ses environs au début du XIXe siècle, et dont il venait alors d'étudier la vie (cf. Dragon A02). Greyhawk, c'est d'abord une ville et un donjon : le monde éponyme restera longtemps un support d'aventures assez mal défini, plutôt qu'une entité destinée à vivre par elle-même.


Il faut se souvenir, pour bien comprendre l'histoire de l'arbitrage gygaxien, et des personnages et mondes de cette époque, que Blackmoor comme Greyhawk proviennent comme OD&D directement du wargame. Ce sont donc à l'origine des territoires imaginaires principalement destinés à l'affrontement d'armées médiévales ou médiévales-fantastiques. Le D&D originel (les trois livrets de 1973 et leurs 5 suppléments) sont conçus comme un wargame amélioré plutôt qu'un jeu de rôle complet et défini en tant que tel, ce que sera d'emblée AD&D en 1978 et qu'est déjà Empire of the Petal Throne, paru en 1975. Les nouvelles de Greyhawk données par Gygax à l'époque dans divers numéros du magazine Dragon, sont presque toujours focalisées sur l'aspect militaires et détaillent notamment les troupes de chaque entité territoriale ou personnage. C'est aussi pourquoi le style gygaxien d'arbitrage restera longtemps fondé sur un antagonisme DM / joueurs, l'arbitre incluant parmi ses fonctions primordiales celle de détruire "l'armée" des personnages des joueurs."

L'essentiel est de retenir que le Jdr est né du Wargame et dès le début les figurines ont été de la partie. N'oublions pas que les premiers jeux ont aussi été distribué en Europe par des magasins et éditeurs spécialisés en Wargames et se sont popularisés (si on peut dire) auprès de ce public.

Je propose également de relire ce petit Post concernant les premières miniatures pour D&D.

Personnellement j'ai connu le Jdr dans les années 80, où la plupart des quelques jeux proposés sur le marché (y compris français, voir Zone ou Bitume par exemple) avaient leur gamme de figurines. Le jour où j'ai acheté ma boîte rouge D&D, j'ai acheté deux boîtes de figurines Citadel, la BDD01 - DUNGEON ADVENTURERS et la BDD02 - DUNGEON MONSTERS, et je regrette énormément de les avoir revendu à une époque. Donc pour moi, Jdr et figurines ça va de pair. Beaucoup des tout premiers rôlistes jouaient avec des figurines et plus jeune j'ai toujours connu ça, c'est plus les pratiques rôlistiques de maintenant qui me semblent bizarres et le rejet des figurines fait par beaucoup de joueurs actuels que je ne comprends pas, pour moi c'est un plus et cela n'enlève rien au sacro-saint "Roleplay", je préfère incarner un personnage que je peux aussi identifier sur une table au milieu d'un décors, on envisage mieux comment l'interpréter et on rigole plus (j'oublie que le fun est souvent absent maintenant et le sérieux prédomine), que déclamer très pompeusement comme si j'étais au théâtre. Personnellement mon kif c'est le mélange des genres et des outils mis à disposition pour jouer de manière fun, dans un univers original qui nous fait voyager, qui m'intéresse. Pas de coller au plus proche d'une réalité même imaginaire.

PS: J'ai l'impression que les joueurs US, quand je parcours les Blogs, sont beaucoup plus fun dans leur pratique et moins regardant à ce sujet (il n'y a qu'à voir toutes les gammes de figurines et décors que l'on trouve chez eux) que part chez nous. Ici, à part quelques joueurs de la vieille école... Après je comprends que c'est un plus qui s'avère onéreux et la logistique doit suivre aussi, mais que chez moi au moins on me laisse jouer comme j'en ai envie...

4 commentaires:

  1. Je suis tellement d'accord avec toi !
    J'ai découvert le Jdr par l'Oeil Noir et la boite des Accessoires du Maître, avec ses plans quadrillés, ses personnages et ses éléments de donjon cartonnés. C'était génial ! Plus tard, quand j'ai pu me rendre dans des boutiques spécialisées, j'ai pu acheter mes premières figurines Citadel !
    Maintenant que j'ai accès à toutes les figurines de cette époque, c'est un véritable plaisir. Comme toi, j'essaye de proposer des tables décorées à mes joueurs, qui me le rendent bien, ce qui me motive à produire du matériel nouveau à chaque fois.
    En outre, c'est un loisir sain et gratifiant !

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    1. C'est clair, pour moi c'est deux choses indissociables, après on ne peut pas jouer partout avec des figurines et des décors, mais chez moi je me régale. Mon grand regret c'est d'avoir un jour revendu toutes les figurines que j'avais à l'époque, mais bon je me rattrape maintenant et parfois j'arrive à mettre la main sur un modèle que je possédais plus jeune.

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  2. C'est vrai, on ne peut pas toujours sortir la grosse artillerie. Dans mon cas, par exemple, devant à chaque fois voyager, je dois imaginer des décors transportables et (donc) modulables. Certains univers ne se prêtent pas non plus à l'utilisation de décors et figurines, notamment les jeux d'ambiances, oniriques, etc.
    Il y a aussi, il me semble, une intellectualisation mal à propos de certains rôlistes qui ont une tendance à s'imaginer comme une élite. On a tous déjà rencontré ce genre de personnes. Je revendique (toi aussi j'en suis certains) le droit à une puérilité transitive ^^. Ça tombe bien, de nombreux psych/analystes/ologues encouragent à profiter de ces occasions de raviver notre âme d'enfant.

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    1. Exactement, j'ai l'impression qu'avec certains joueurs il faut choisir entre le roleplay pris très au sérieux et le fun. Perso je revendique le fun et ses excès aux background trop sérieux.

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