Song of Blades and Heroes date de 2007-2008. C'est un ensemble de règles conçues à la base pour s’adapter à tout univers médiéval-fantastique mais elles s'adaptent également à tout type d'univers, en fouillant le web, vous trouverez matières pour jouer SF, supers héros, contemporain... Les parties sont rapides et les règles sont simples.
Tout se joue avec des dés à 6 faces. Quand c’est au tour d’un joueur, il va activer une par une ses figurines. En cas de mauvais résultat aux dés, le tour passera à l’adversaire, même s’il n’a pas activé toutes ces figurines (c’est un turn-over, mécanisme familier aux fans de Blood Bowl). Concrètement, il désigne une fig à activer, puis choisit de jeter 1, 2 ou 3 dés. Il faut faire des scores supérieurs ou égaux à la Qualité de la fig. Tout succès octroie une action (déplacement, tir, combat, sort...). Mais si au moins 2 dés indique des échecs, c’est le fameux turn-over décrit plus haut.
En cas de combat, chacun jette un dé et rajoute sa valeur de combat (plus éventuellement des modificateurs génériques. Ainsi, un combattant monté a un bonus de +1, par exemple). Celui qui fait le plus haut score remporte le combat ! S’il a obtenu le double du score de son adversaire, il tue l’ennemi. En cas de triple, il le massacre de manière si horrible que tous les témoins de la scène doivent passer un test de moral ou s’enfuir ! Si le vainqueur n’a pas obtenu au moins le double, tout dépend du chiffre indiqué par son dé. S’il est pair, l’adversaire vaincu est mis à terre; s’il est impair, il cède du terrain et recule. Simple et efficace !
En ce qui concerne les distances, on peut mesurer quand on le souhaite. Il faut fabriquer 3 baguettes : une correspond à une distance courte, et les 2 autres à moyenne et longue. Ainsi, la valeur de déplacement d’une fig ordinaire, type guerrier humain, est Moyenne : on se sert donc de la baguette moyenne.
Il y a aussi le moral à gérer par un test de Qualité. On teste le moral quand le chef s’écroule percé de flèches, que la bande de guerriers est réduite à la moitié de ses effectifs de départ, ou qu’une créature causant la Terreur vous fonce dessus !
Vous jouez avec les figs que vous avez. Peu importe le type de socle (carré, rond, ovale, hexagonal) ou l’échelle des figs (15mm ou 28mm, tant qu’elles sont toutes à la même échelle naturellement). Les règles offrent à la fin tout un tas de créatures génériques, avec leurs stats. Si vous avez une figurine exotique que vous souhaitez employer, vous pouvez créer ses stats vous-même.
Règles à l'ancienne + règles de jeu de figurines, ça me fait penser aux premières expériences de Donjons et Dragons qui est directement issu du monde du wargame : Gary Gygax et Dave Arneson veulent alors faire évoluer un wargame nommé Chainmail (créé en 1971 par Gygax et Jeff Perren), mais ils suivent un cheminement qui les amène à imaginer un jeu où les héros de wargames vivraient des aventures personnelles entre leurs grandes campagnes militaires. Moi je fais l'inverse, j'utilise les règles d'escarmouches pour simplifier et rendre plus ludiques certains combats (à mon goût).
Je me rappelle que quand j'ai commencé ce Blog, ma première inspiration est venu du site de Tom (qui recommence à être actif sur son site apparemment). Mon fils me questionnais sur le Jdr et voulais y jouer, moi j'avais arrêté depuis bien longtemps, mais dans mes recherches je suis tombé sur des photos de Tom qui m'ont intrigué et en allant voir son site, je me suis pris une claque, tout ce dont je rêvais plus jeune matérialisé là sous mes yeux et une irrésistible envie de ressortir mes vieilles boîtes D&D qui dormaient chez mes parents et de me procurer décors et figurines pour jouer comme nous jouions dans les années 80, avec mes potes de l'époque, avec des décors (en carton ou des plans dessinés) et des figurines en plomb rarement peintes (ou très mal), mais quel kif. Là je redécouvrais cela mais avec de beaux décors et des tonnes de figurines incroyables. Et je n'étais pas dépaysé car Tom utilise les règles de base de D&D (boîte rouge), il les conserve depuis toujours, pour un maximum de jouabilité, pour des règles simples, assimilables en 1/2h maximum, bon il utilise aussi AD&D. Pour les combats plus gros, les batailles, il utilise un système d'escarmouche maison assez simple aussi. Bref tout était là pour me faire replonger avec en plus un pouvoir d'achat bien supérieur à celui d'un collégien / lycéen.
Je découvre alors que mon absence du milieu rôliste, très longue, m'a fait passé à côté d'énormément de choses, et curieux, je me met à acheter, consulter, à tour de bras des tonnes d'univers que je ne connaissais pas. C'est très bien car rapidement (on le vois sur mon Blog), le simple Médiéval Fantastique (et consorts) ne me suffisait pas, à vrai dire, c'est au final l'un des style qui me laisse le plus froid. J'adore mais il y a d'autres univers qui m'inspirent encore plus.
Tout d'un coup je me retrouve avec des tas de bouquins qui pèsent une plombe et des pages et des pages de règles qui ne me donne même pas envie de les lire. Moi je veux juste jouer, simplement, et pas me farcir des encyclopédies pour cela. Je me tourne alors vers mes vieux jeux et mes vieilles habitudes d'époque où l'on ne s'embêtait pas avec des règles qu'on ne comprenait pas, on les zappait et on inventait autre chose. A l'époque, d'après ce que je peux lire à droite et à gauche, il y avait déjà une intellectualisation du Jdr, mais nous on s'en foutait, ça nous passait au dessus. C'est plus flagrant maintenant, quand je lis les forums, je me rend compte des différentes chapelles qui ont pu se créer depuis le début des années 90. Mais ça ne m'intéresse pas, pas plus que les livres de 300 pages ou plus. J'en possède, mais je les achète pour une thématique bien précise et ne les ouvre que pour les survoler et trouver le point qui pourra me servir dans tel ou tel contexte, une idée de background, une table aléatoire, un point de règle sur un truc précis que je veux intégrer à mon jeu (par exemple un pouvoir psionique ou une règle de SAN)... Après tout, je suis MJ essentiellement pour un groupe d'ado composé de mon fils et ses potes et éventuellement pour des parties en famille avec ma femme... Au club je suis juste joueur car je ressens trop cette pression exercée par les différentes chapelles en présence, notamment sur les MJ, les petites piques ou allusions qui s'échangent d'un groupe à l'autre... Très peu pour moi, j'ai un trop grand vide dans la pratique pour me lancer dans ces concours d'érudition rôliste avec des gens qui ont souvent, en moyenne, 10 ans de moins que moi et qui n'ont pas du tout les mêmes influences, et surtout, le pire, prennent de haut tout ce qui est antérieur à leurs propres références. C'est un peu décevant car pour moi, dans ce type de communauté, j'ai envie d'apprendre des trucs et d'en partager d'autres, d'en faire découvrir, mais la plupart sont hermétiques dès que ça sort de leur cadre de confort.
Je me suis fait une réflexion il y a quelques années autour de la musique (passion qui a occupée les 20 années avant que je me remette à la précédente, les Jdr ) que je pourrais appliquer à ce que l’on pourrait nommer l'univers geek, les idées tournent beaucoup en rond, en particulier quand elles se révèlent bonnes (bonnes et potentiellement lucratives). Du coup les Jdr ne sont épargnés et surtout ceux qui sont bons, ils ont un peu tendance à se ressembler et au final à manquer de "caractère".
Je n'éprouve pas ce sentiment avec les vieux jeux des années 70/80. On voit tout de suite qu'ils ont été écrits par des gens qui ne connaissaient ni Vampire, ni Magic, ni WoW. Les idées de leurs auteurs semblent venir directement de leurs lectures (Histoire, S.F.) et de leur pratique. Par exemple, les paladins, Il y a quelque chose qui sent bon les superstitions moyenâgeuses, les tournois d'Ivanhoé, les légendes arthuriennes. C'est subtil, mais à partir de D&D3, je n'ai plus la sensation que d'un guerrier sacré standard, aussi carré techniquement que peu inspiré, et c'est sans doute fait exprès, afin de ne pas entrer en dissonance avec la vision qu'un joueur aurait de son perso.
Je ne considère pas le travail des pionniers du Jdr comme relevant d'un quelconque génie (en tout cas pas plus que celui des créateurs d’aujourd’hui), ni de ne pas être intéressés à un moment ou un autre par le potentiel commercial de leurs créations, mais il y avait ces côtés maladroits et Do it yourself qui marquent souvent les débuts d’un mouvement et sont foisonnants d’idées originales et d’expérimentations débridées. J’ai toujours été attiré par ces aspects dans les mouvements culturels, quels qu’ils soient. Du coup, quand je vois des trucs maladroits écrits par des gens pas très doués, je comprends peut-être plus facilement où ils veulent en venir.
Ce n'est pas surprenant : une ébauche, un brouillon, une œuvre incomplète ou mal réalisée, pousse bien plus à la créativité qu'un produit carré et fini. C'est comme visionner un film amateur rigolo, ça te donne plus envie de prendre une caméra et de toi aussi te mettre à filmer que quand tu regardes un chef d'œuvre au cinéma. Après tout, le jdr n'est pas un média de masse, mais plutôt un média de soirées pizza entre potes où l’on expérimente quelque chose de manière ludique et décomplexée (de mon point de vue en tout cas... j’ai toujours préféré les choses parfois bancales qui font naître des histoires formidables que les mécaniques ultra carrées qui tournent trop bien pour un résultat au final souvent fade). Avant AD&D et la création des tournois, quand j'étais jeune, chaque table jouait en fait à "sa" version de D&D et les variations pouvaient être assez importantes. Tout comme on n'avait pas peur de mélanger les genres (Fantasy et SF notamment) on n'avait pas vraiment l'impression qu'il existait "une" manière de jouer à D&D.
Par exemple, concernant l'OSR ou le fait pour des gens comme moi (piètre en anglais) de ressortir ses vieux jeux, je ne pense pas que ce soit une démarche conservatrice de vouloir revenir à l'ambiance des année 70 ou 80 puisque j'alimente mes univers de jeux avec des tas de choses que je n'ai découvert que récemment et qui ne rentraient pas dans ma logique de l'époque ou n'existaient pas tout simplement. Je pense plutôt que cela signifie revenir à une période de foisonnement créatif, exploratoire, et c'est bien ce qui se passe : sur ces prémisses, l'OSR passe son temps à inventer, broder, bricoler, explorer.
Ce retour aux sources que l’on retrouve dans l’OSR ou la redécouverte des vieux jeux qui dormaient dans le grenier n'est pas que ludique, il est aussi esthétique. Là où c'est le plus visible, c'est dans les illustrations. Le cliché, sur les jeux OSR par exemple, c'est que c'est illustré au crayon gras par des gamins. C'est souvent vrai mais c'est l'arbre qui cache la forêt. Il y a une envie de retrouver une imagerie d'avant la couleur, d'avant photoshop, d'avant le manga et les jeux vidéos, avec quelque chose de plus sale, de plus rock'n'roll, plus psyché des années 70. Dans un autre style, pour les jeux Indés, on trouve aussi des travaux intéressants, punks, qui me font parfois penser aux collages des fanzines ou à de vieilles BD underground, moins léchés que beaucoup d’illustrations actuelles mais tellement plus personnels et parlants. Je n'ai rien contre l’esthétique actuelle, mais je l'aime quand elle a des tripes, qu'elle est imparfaite, qu'elle a de la personnalité, qu'elle me raconte quelque chose, pas quand elle est lisse, sage, uniformisée pour plaire et rentrer dans les cases, des boyaux qui pendent, des gouttes de sang ou des canines pointues ne donnent pas plus de charisme à une illustration et ne la rendent pas plus subversive ou parlante. Et les orcs d'inspiration WoW et consorts n'ont pas l'air plus menaçants avec leurs gros muscles et leurs grandes dents...
En cas de combat, chacun jette un dé et rajoute sa valeur de combat (plus éventuellement des modificateurs génériques. Ainsi, un combattant monté a un bonus de +1, par exemple). Celui qui fait le plus haut score remporte le combat ! S’il a obtenu le double du score de son adversaire, il tue l’ennemi. En cas de triple, il le massacre de manière si horrible que tous les témoins de la scène doivent passer un test de moral ou s’enfuir ! Si le vainqueur n’a pas obtenu au moins le double, tout dépend du chiffre indiqué par son dé. S’il est pair, l’adversaire vaincu est mis à terre; s’il est impair, il cède du terrain et recule. Simple et efficace !
En ce qui concerne les distances, on peut mesurer quand on le souhaite. Il faut fabriquer 3 baguettes : une correspond à une distance courte, et les 2 autres à moyenne et longue. Ainsi, la valeur de déplacement d’une fig ordinaire, type guerrier humain, est Moyenne : on se sert donc de la baguette moyenne.
Il y a aussi le moral à gérer par un test de Qualité. On teste le moral quand le chef s’écroule percé de flèches, que la bande de guerriers est réduite à la moitié de ses effectifs de départ, ou qu’une créature causant la Terreur vous fonce dessus !
Vous jouez avec les figs que vous avez. Peu importe le type de socle (carré, rond, ovale, hexagonal) ou l’échelle des figs (15mm ou 28mm, tant qu’elles sont toutes à la même échelle naturellement). Les règles offrent à la fin tout un tas de créatures génériques, avec leurs stats. Si vous avez une figurine exotique que vous souhaitez employer, vous pouvez créer ses stats vous-même.
Règles à l'ancienne + règles de jeu de figurines, ça me fait penser aux premières expériences de Donjons et Dragons qui est directement issu du monde du wargame : Gary Gygax et Dave Arneson veulent alors faire évoluer un wargame nommé Chainmail (créé en 1971 par Gygax et Jeff Perren), mais ils suivent un cheminement qui les amène à imaginer un jeu où les héros de wargames vivraient des aventures personnelles entre leurs grandes campagnes militaires. Moi je fais l'inverse, j'utilise les règles d'escarmouches pour simplifier et rendre plus ludiques certains combats (à mon goût).
Je me rappelle que quand j'ai commencé ce Blog, ma première inspiration est venu du site de Tom (qui recommence à être actif sur son site apparemment). Mon fils me questionnais sur le Jdr et voulais y jouer, moi j'avais arrêté depuis bien longtemps, mais dans mes recherches je suis tombé sur des photos de Tom qui m'ont intrigué et en allant voir son site, je me suis pris une claque, tout ce dont je rêvais plus jeune matérialisé là sous mes yeux et une irrésistible envie de ressortir mes vieilles boîtes D&D qui dormaient chez mes parents et de me procurer décors et figurines pour jouer comme nous jouions dans les années 80, avec mes potes de l'époque, avec des décors (en carton ou des plans dessinés) et des figurines en plomb rarement peintes (ou très mal), mais quel kif. Là je redécouvrais cela mais avec de beaux décors et des tonnes de figurines incroyables. Et je n'étais pas dépaysé car Tom utilise les règles de base de D&D (boîte rouge), il les conserve depuis toujours, pour un maximum de jouabilité, pour des règles simples, assimilables en 1/2h maximum, bon il utilise aussi AD&D. Pour les combats plus gros, les batailles, il utilise un système d'escarmouche maison assez simple aussi. Bref tout était là pour me faire replonger avec en plus un pouvoir d'achat bien supérieur à celui d'un collégien / lycéen.
Je découvre alors que mon absence du milieu rôliste, très longue, m'a fait passé à côté d'énormément de choses, et curieux, je me met à acheter, consulter, à tour de bras des tonnes d'univers que je ne connaissais pas. C'est très bien car rapidement (on le vois sur mon Blog), le simple Médiéval Fantastique (et consorts) ne me suffisait pas, à vrai dire, c'est au final l'un des style qui me laisse le plus froid. J'adore mais il y a d'autres univers qui m'inspirent encore plus.
Tout d'un coup je me retrouve avec des tas de bouquins qui pèsent une plombe et des pages et des pages de règles qui ne me donne même pas envie de les lire. Moi je veux juste jouer, simplement, et pas me farcir des encyclopédies pour cela. Je me tourne alors vers mes vieux jeux et mes vieilles habitudes d'époque où l'on ne s'embêtait pas avec des règles qu'on ne comprenait pas, on les zappait et on inventait autre chose. A l'époque, d'après ce que je peux lire à droite et à gauche, il y avait déjà une intellectualisation du Jdr, mais nous on s'en foutait, ça nous passait au dessus. C'est plus flagrant maintenant, quand je lis les forums, je me rend compte des différentes chapelles qui ont pu se créer depuis le début des années 90. Mais ça ne m'intéresse pas, pas plus que les livres de 300 pages ou plus. J'en possède, mais je les achète pour une thématique bien précise et ne les ouvre que pour les survoler et trouver le point qui pourra me servir dans tel ou tel contexte, une idée de background, une table aléatoire, un point de règle sur un truc précis que je veux intégrer à mon jeu (par exemple un pouvoir psionique ou une règle de SAN)... Après tout, je suis MJ essentiellement pour un groupe d'ado composé de mon fils et ses potes et éventuellement pour des parties en famille avec ma femme... Au club je suis juste joueur car je ressens trop cette pression exercée par les différentes chapelles en présence, notamment sur les MJ, les petites piques ou allusions qui s'échangent d'un groupe à l'autre... Très peu pour moi, j'ai un trop grand vide dans la pratique pour me lancer dans ces concours d'érudition rôliste avec des gens qui ont souvent, en moyenne, 10 ans de moins que moi et qui n'ont pas du tout les mêmes influences, et surtout, le pire, prennent de haut tout ce qui est antérieur à leurs propres références. C'est un peu décevant car pour moi, dans ce type de communauté, j'ai envie d'apprendre des trucs et d'en partager d'autres, d'en faire découvrir, mais la plupart sont hermétiques dès que ça sort de leur cadre de confort.
Je me suis fait une réflexion il y a quelques années autour de la musique (passion qui a occupée les 20 années avant que je me remette à la précédente, les Jdr ) que je pourrais appliquer à ce que l’on pourrait nommer l'univers geek, les idées tournent beaucoup en rond, en particulier quand elles se révèlent bonnes (bonnes et potentiellement lucratives). Du coup les Jdr ne sont épargnés et surtout ceux qui sont bons, ils ont un peu tendance à se ressembler et au final à manquer de "caractère".
Je n'éprouve pas ce sentiment avec les vieux jeux des années 70/80. On voit tout de suite qu'ils ont été écrits par des gens qui ne connaissaient ni Vampire, ni Magic, ni WoW. Les idées de leurs auteurs semblent venir directement de leurs lectures (Histoire, S.F.) et de leur pratique. Par exemple, les paladins, Il y a quelque chose qui sent bon les superstitions moyenâgeuses, les tournois d'Ivanhoé, les légendes arthuriennes. C'est subtil, mais à partir de D&D3, je n'ai plus la sensation que d'un guerrier sacré standard, aussi carré techniquement que peu inspiré, et c'est sans doute fait exprès, afin de ne pas entrer en dissonance avec la vision qu'un joueur aurait de son perso.
Je ne considère pas le travail des pionniers du Jdr comme relevant d'un quelconque génie (en tout cas pas plus que celui des créateurs d’aujourd’hui), ni de ne pas être intéressés à un moment ou un autre par le potentiel commercial de leurs créations, mais il y avait ces côtés maladroits et Do it yourself qui marquent souvent les débuts d’un mouvement et sont foisonnants d’idées originales et d’expérimentations débridées. J’ai toujours été attiré par ces aspects dans les mouvements culturels, quels qu’ils soient. Du coup, quand je vois des trucs maladroits écrits par des gens pas très doués, je comprends peut-être plus facilement où ils veulent en venir.
Ce n'est pas surprenant : une ébauche, un brouillon, une œuvre incomplète ou mal réalisée, pousse bien plus à la créativité qu'un produit carré et fini. C'est comme visionner un film amateur rigolo, ça te donne plus envie de prendre une caméra et de toi aussi te mettre à filmer que quand tu regardes un chef d'œuvre au cinéma. Après tout, le jdr n'est pas un média de masse, mais plutôt un média de soirées pizza entre potes où l’on expérimente quelque chose de manière ludique et décomplexée (de mon point de vue en tout cas... j’ai toujours préféré les choses parfois bancales qui font naître des histoires formidables que les mécaniques ultra carrées qui tournent trop bien pour un résultat au final souvent fade). Avant AD&D et la création des tournois, quand j'étais jeune, chaque table jouait en fait à "sa" version de D&D et les variations pouvaient être assez importantes. Tout comme on n'avait pas peur de mélanger les genres (Fantasy et SF notamment) on n'avait pas vraiment l'impression qu'il existait "une" manière de jouer à D&D.
Par exemple, concernant l'OSR ou le fait pour des gens comme moi (piètre en anglais) de ressortir ses vieux jeux, je ne pense pas que ce soit une démarche conservatrice de vouloir revenir à l'ambiance des année 70 ou 80 puisque j'alimente mes univers de jeux avec des tas de choses que je n'ai découvert que récemment et qui ne rentraient pas dans ma logique de l'époque ou n'existaient pas tout simplement. Je pense plutôt que cela signifie revenir à une période de foisonnement créatif, exploratoire, et c'est bien ce qui se passe : sur ces prémisses, l'OSR passe son temps à inventer, broder, bricoler, explorer.
Ce retour aux sources que l’on retrouve dans l’OSR ou la redécouverte des vieux jeux qui dormaient dans le grenier n'est pas que ludique, il est aussi esthétique. Là où c'est le plus visible, c'est dans les illustrations. Le cliché, sur les jeux OSR par exemple, c'est que c'est illustré au crayon gras par des gamins. C'est souvent vrai mais c'est l'arbre qui cache la forêt. Il y a une envie de retrouver une imagerie d'avant la couleur, d'avant photoshop, d'avant le manga et les jeux vidéos, avec quelque chose de plus sale, de plus rock'n'roll, plus psyché des années 70. Dans un autre style, pour les jeux Indés, on trouve aussi des travaux intéressants, punks, qui me font parfois penser aux collages des fanzines ou à de vieilles BD underground, moins léchés que beaucoup d’illustrations actuelles mais tellement plus personnels et parlants. Je n'ai rien contre l’esthétique actuelle, mais je l'aime quand elle a des tripes, qu'elle est imparfaite, qu'elle a de la personnalité, qu'elle me raconte quelque chose, pas quand elle est lisse, sage, uniformisée pour plaire et rentrer dans les cases, des boyaux qui pendent, des gouttes de sang ou des canines pointues ne donnent pas plus de charisme à une illustration et ne la rendent pas plus subversive ou parlante. Et les orcs d'inspiration WoW et consorts n'ont pas l'air plus menaçants avec leurs gros muscles et leurs grandes dents...
Par exemple,
Moi,
Ce type d'images à l'ancienne...
M'inspirent et me font bien plus voyager...
Bon ça c'est un Troll en fait...
Que ça !!!
Un autre exemple, la lecture ou relecture de l’Appendix N et des livres qui y sont cités fait partie de cette même démarche. Ces récits renvoient à une littérature et à des univers qui sont encore en friche, où l'horreur se mélange à la fantasy et à la SF, où les frontières entre les genres sont encore floues, ou les histoires et les récits ne sont pas encore codifiés.
Les anciens jeux et ceux qui en résultent comme dans l’OSR, proposent de se plonger ou se replonger dans cette fantasy d'avant l'uniformisation, où un elfe ou un orque ne ressemble pas nécessairement à un perso de Warcraft, où un monstre n'est pas qu'une entrée identifiée dans un bestiaire mais bel et bien une aberration contre-nature, où un trésor n'est pas qu'un item interchangeable dans une liste mais un objet de pouvoir et de légende...
Il y a aussi un style de jeu, picaresque, où la mortalité des persos, leur ruse et leur hargne sont mises en avant plutôt qu'un aspect "sauveurs du monde", leur côté interchangeable, facilement remplacés par des acolytes, qui se traduit par la facilité à laquelle ils peuvent se réduire à un archétype (classe/niveau) résumé à d'infimes données techniques. Des héros, pas des super-héros. Le concept de commencer avec des personnages "normaux" voire faible force les joueurs à utiliser leur créativité plutôt qu'à se reposer sur des super-pouvoirs offert. L'autre aspect de ce point, c'est que les personnages d'OSR ou de vieux D&D n'ont de fait pas besoin d'un background détaillé pour justifier tous les super-pouvoirs, et l'un des plaisir est de commencer avec un personnage vierge et de le détailler au fil des aventures qu'il vit.
Et puis c’est l’état d'esprit, la philosophie Do it yourself qui y règne : tu as une règle maison, propose la sur ton Blog... Un scénar ? Met le sur ton Blog, voire même soit fou, et publie le à compte d'auteur... Un jeu ? Ecris ta propre version de D&D si tu penses avoir quelque chose à rajouter ou un univers singulier pour y jouer. Là-dessus, on n'est pas très éloigné des jeux Indés, ce qui correspond aussi à l'émergence d'autres moyens de diffusion.
S'y retrouvent aussi des gens moins intéressés par le gameplay que par le gaming : au système sont privilégiés des scénars, des tables, des sandbox... Comme on n'a pas à se poser de question sur le système ou les règles, on peut lâcher sa créativité sur autre chose.
Pour ce qui est de jouer avec des figurines, j'ai toujours connu cela, et le site de Tom que j'évoque plus haut parle pour moi, je citerai aussi Urizen sur son Blog qui un peu comme moi a connu le Warhammer Battle d'antan en même temps que ses premiers Jdr et éprouve lui aussi une fascination pour le mouvement Oldhammer (il y a des parallèles d'ailleurs avec cette vague Old-School du mouvement rôliste).
"Une des rubriques de l'index de Waros se nomme Sur Table. Notre campagne Veni Sigmaror m'a permis de développer considérablement cette partie de mon activité rôlistique, grandement motivée par les magnifiques tables de Warhammer Fantasy Battle des années 80/90s et du récent mouvement Oldhammer. Les deux sont mon étalon-idéal...
Il y a plusieurs raisons à cela. La plus évidente est que l'immersion est grandement améliorée. Ensuite, parce que je revendique cette régression transitoire à jouer avec des petits bonhommes en métal. Cela permet d'éviter l’écueil intellectualiste, qui est parfois un des défauts du rôliste. Je joue à Warhammer le JdR pour m'amuser, au sens premier du terme. Et puis, surtout, parce que son univers Médiéval-fantastique trouve ses racines dans Warhammer Fantasy Battle qui a été supporté par une gamme importante de figurines grâce à l'ajout de Citadel par Games Workshop.
J'essaye donc de peupler mes aventures avec ces figurines Citadel d'antan. Mais les vieilles figurines Essex, Ral Partha et Hobby Products (Metal Magic) ont également ma préférence."
C'est un peu la même démarche que la mienne, avec d'autres références peut-être, mais le but reste le même, jouer, rêver et créer.
Les anciens jeux et ceux qui en résultent comme dans l’OSR, proposent de se plonger ou se replonger dans cette fantasy d'avant l'uniformisation, où un elfe ou un orque ne ressemble pas nécessairement à un perso de Warcraft, où un monstre n'est pas qu'une entrée identifiée dans un bestiaire mais bel et bien une aberration contre-nature, où un trésor n'est pas qu'un item interchangeable dans une liste mais un objet de pouvoir et de légende...
Il y a aussi un style de jeu, picaresque, où la mortalité des persos, leur ruse et leur hargne sont mises en avant plutôt qu'un aspect "sauveurs du monde", leur côté interchangeable, facilement remplacés par des acolytes, qui se traduit par la facilité à laquelle ils peuvent se réduire à un archétype (classe/niveau) résumé à d'infimes données techniques. Des héros, pas des super-héros. Le concept de commencer avec des personnages "normaux" voire faible force les joueurs à utiliser leur créativité plutôt qu'à se reposer sur des super-pouvoirs offert. L'autre aspect de ce point, c'est que les personnages d'OSR ou de vieux D&D n'ont de fait pas besoin d'un background détaillé pour justifier tous les super-pouvoirs, et l'un des plaisir est de commencer avec un personnage vierge et de le détailler au fil des aventures qu'il vit.
Et puis c’est l’état d'esprit, la philosophie Do it yourself qui y règne : tu as une règle maison, propose la sur ton Blog... Un scénar ? Met le sur ton Blog, voire même soit fou, et publie le à compte d'auteur... Un jeu ? Ecris ta propre version de D&D si tu penses avoir quelque chose à rajouter ou un univers singulier pour y jouer. Là-dessus, on n'est pas très éloigné des jeux Indés, ce qui correspond aussi à l'émergence d'autres moyens de diffusion.
S'y retrouvent aussi des gens moins intéressés par le gameplay que par le gaming : au système sont privilégiés des scénars, des tables, des sandbox... Comme on n'a pas à se poser de question sur le système ou les règles, on peut lâcher sa créativité sur autre chose.
Pour ce qui est de jouer avec des figurines, j'ai toujours connu cela, et le site de Tom que j'évoque plus haut parle pour moi, je citerai aussi Urizen sur son Blog qui un peu comme moi a connu le Warhammer Battle d'antan en même temps que ses premiers Jdr et éprouve lui aussi une fascination pour le mouvement Oldhammer (il y a des parallèles d'ailleurs avec cette vague Old-School du mouvement rôliste).
"Une des rubriques de l'index de Waros se nomme Sur Table. Notre campagne Veni Sigmaror m'a permis de développer considérablement cette partie de mon activité rôlistique, grandement motivée par les magnifiques tables de Warhammer Fantasy Battle des années 80/90s et du récent mouvement Oldhammer. Les deux sont mon étalon-idéal...
Il y a plusieurs raisons à cela. La plus évidente est que l'immersion est grandement améliorée. Ensuite, parce que je revendique cette régression transitoire à jouer avec des petits bonhommes en métal. Cela permet d'éviter l’écueil intellectualiste, qui est parfois un des défauts du rôliste. Je joue à Warhammer le JdR pour m'amuser, au sens premier du terme. Et puis, surtout, parce que son univers Médiéval-fantastique trouve ses racines dans Warhammer Fantasy Battle qui a été supporté par une gamme importante de figurines grâce à l'ajout de Citadel par Games Workshop.
J'essaye donc de peupler mes aventures avec ces figurines Citadel d'antan. Mais les vieilles figurines Essex, Ral Partha et Hobby Products (Metal Magic) ont également ma préférence."
C'est un peu la même démarche que la mienne, avec d'autres références peut-être, mais le but reste le même, jouer, rêver et créer.
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